DEVIL IN DISGUISE
Matchbox vintage, Arsenal - Manchester United 1999: 1-2 – Ce soir, Ryan Giggs endossera pour la 800e fois le maillot de Manchester United. Il retrouvera Arsenal, dix ans après un match d’anthologie.
Auteur : Matthew Dymore
le 29 Avr 2009
Buts : Bergkamp (69); Beckham (17), Giggs (110)
14 avril 1999. En Premier League, Manchester United est en tête depuis deux mois et demi, ayant dépassé Aston Villa qui n’aura fait illusion qu’une moitié de saison. Arsenal est en embuscade à un point (et un match en plus). En Coupe d’Europe, une semaine plus tôt, la demi-finale aller face à la Juventus de Zidane a sur un match nul à Old Trafford (1-1). Éliminé depuis le premier tour par le Lens de Vairelles et le Dynamo Kiev de Rebrov et Chevtchenko, Arsenal dispose d’un surplus d’énergie non-négligeable vis-à-vis de son adversaire. Le 11, en FA Cup, leur première demi-finale n'a pas offert pas de vainqueur. Il faut rejouer la rencontre. Le dernier replay de l’histoire.
Arsenal
Seaman
Dixon - Adams - Keown - Winterburn
Parlour (Kanu, 105) - Petit (Bould, 119) - Vieira – Ljungberg (Overmars, 62)
Bergkamp - Anelka
Dixon - Adams - Keown - Winterburn
Parlour (Kanu, 105) - Petit (Bould, 119) - Vieira – Ljungberg (Overmars, 62)
Bergkamp - Anelka
Manchester United
Schmeichel
G. Neville - Stam - Johnsen - P. Neville
Beckham - Butt - Keane - Blomqvist (Giggs, 61)
Solskjaer (Yorke, 91) - Sheringham (Scholes, 76)
G. Neville - Stam - Johnsen - P. Neville
Beckham - Butt - Keane - Blomqvist (Giggs, 61)
Solskjaer (Yorke, 91) - Sheringham (Scholes, 76)
Le match
Londoniens et Mancuniens se sont affrontés deux fois, cette saison. Le 20 septembre, Arsenal a remporté la première manche haut la main (3-0). Au retour, ils ont arraché le match nul (1-1).
Dès le coup d’envoi, les Devils se montrent les plus menaçants, particulièrement via l’aile gauche de Blomqvist. C’est celui-ci qui offre la première occasion à Solskjaer, dont la volée passe au-dessus de la barre transversale. En face, Ljungberg n’est pas Overmars (indécis jusqu’au bout, et finalement remplaçant) et Arsenal a du mal à déployer son jeu. Beckham en profite. Sur un mauvais dégagement de la défense, il récupère le ballon, réussit le une-deux avec Sheringham, puis arme sa frappe à l’entrée de la surface. Trente yards, petit filet. Seaman, invaincu depuis onze heures et trente minutes, est battu. Manchester mène 1-0. Peu de temps après le but, Sheringham encore est à la réception d’un centre de Beckham, mais le ballon frôle le poteau. Pourtant, il y a du mieux chez les Gunners, et Parlour, Petit (de retour de suspension) ou Anelka tentent de se montrer.
Au retour des vestiaires, United continue d’attaquer, mais Solskjaer voit son tir stoppé par Seaman. Logiquement, les Rouges paient leurs efforts dus à la succession des matches. Bergkamp reçoit un ballon dos au but, a le temps de contrôler, de se retourner, de s’avancer, puis de soigner sa frappe, que la main de Schmeichel ne peut dévier. Trente yards. 1-1.
Arsenal maintient la pression. Trois minutes plus tard, le gardien danois repousse une frappe de l’attaquant néerlandais. Anelka récupère le ballon, dribble et s’en va marquer. Le but est néanmoins refusé pour hors-jeu. Dans la continuité, Keane tacle un peu trop précipitamment Overmars, qui s’enfuyait sur l’aile gauche. L’arbitre brandit un carton jaune, le second pour l’Irlandais, exclus.
Les minutes suivantes semblent plus calmes. Tout le monde s’attend à des prolongations. Pas Phil Neville qui, à la 90e, déséquilibre Parlour dans la surface. Bergkamp prend ses responsabilités, Schmeichel également. Extra-time.
Arsenal entretient son avantage dans le jeu, mais ni Bergkamp, ni Overmars ne parviennent à bousculer le gardien mancunien. À la 110e, Giggs récupère le ballon dans son camp, slalome entre Vieira, Dixon, Keown et Adams, entre dans la surface et porte l’estocade finale. Commentaire du Guardian : "Goal of the season in the match of the season".
Les Gunners ne reviendront pas, malgré quelques opportunités. Manchester ira défier Newcastle le 22 mai.
Hormis sa toute première saison (90/91), Ryan Giggs n’a jamais joué moins de 37 matches, toutes compétitions confondues. Il termine sa 19e saison avec Manchester, acteur éminent de l’ère Ferguson, qui partage avec lui tous les trophées remportés.
Ayant acquis dix championnats, quatre FA Cup, deux Champions League,il vient d’être élu joueur de l’année en Angleterre, sa première récompense individuelle majeure. Il est né huit jours après Inés Sastre.