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Deux gardiens dans la ville

Casillas-Navas, Szczesny-Ospina, Bravo-ter Stegen, Courtois-Cech… Les grands clubs mettent de plus en plus en concurrence des gardiens de haut niveau. Tant pis pour le perdant, et pour les autres clubs. 

Auteur : Christophe Kuchly le 25 Sept 2014

 

 

Une récente étude pointait du doigt un phénomène inhérent à la Formule 1: plutôt que de tirer tout le monde vers le haut, la présence de deux très bons pilotes dans une même écurie est plus pénalisante qu’autre chose. Visiblement, le football n’est pas le sport automobile car la tendance est inverse dans de beaucoup de gros clubs. Les effectifs, de plus en plus denses, obligent – si l’on peut qualifier ainsi ce choix de riche – à laisser des joueurs de classe mondiale sur le banc, même achetés très chers. Cela n’est pas trop grave dans le cas d’éléments offensifs, qui pourront souvent entrer en jeu, mais beaucoup plus quand il s’agit de défenseurs et de gardiens. L’intersaison a pourtant été marquée par de nombreux transferts à ce dernier poste, avec des hiérarchies pas forcément attendues.

 


 


Effet Casillas

L’an dernier, le Real Madrid a réussi son objectif majeur, remporter la Ligue des champions, en alignant un autre gardien qu'en championnat. Il a même fait le doublé en Coupe du roi, avec, là aussi, le supposé numéro deux dans les buts. Pas sûr que le concept entre dans le langage footballistique, mais l’exemple pourrait servir d’inspiration. Bien entendu, ce n’était pas la première fois qu’un tel scénario avait lieu, même si la plupart des alternances se limitent aux coupes nationales. Mais, à l’image du changement de portier décidé par Louis van Gaal avant la séance de tirs au but en quart de finale de Coupe du monde, sa réussite est à même de susciter des vocations.
 

C’est que le cas madrilène était épineux. En recrutant Diego Lopez pour palier la blessure d’Iker Casillas, c'est-à-dire en résolvant un problème à court terme, la Maison blanche a créé un problème à long terme. Trop bon pour cueillir les oranges pour Tropicana, Lopez a rapidement réussi des performances au moins aussi bonnes que ce qui était attendu. Et, comme tant d’autres avant lui, il a gagné sa place de titulaire moins au mérite que grâce à un souci physique de son concurrent. Sauf que l’on n’écarte pas Casillas comme ça, pas dans son club de toujours, à moins de s’appeler José Mourinho. Carlo Ancelotti a dû trouver un stratagème pour concilier l’ambition sportive et le respect de l’institution à un poste où il est presque interdit de changer son fusil d’épaule en cours de route. Il a finalement réussi son pari du titulaire différent par compétition, sans nécessairement que “le gardien des titres” ait été le meilleur des deux.

 


Effet Coupe du monde

Avec sa lumière quasi aveuglante, le rendez-vous estival est un excellent moyen de faire passer un message aux clubs – même si sa légitimité n’est pas toujours prouvée. “Revalorisez-moi” ou “recrutez-moi”, par exemple. Le Mondial brésilien n’a pas fait exception à la règle, permettant à des joueurs très peu médiatisés de donner un coup d’accélérateur à leur carrière, qu’ils aient été courtisés de longue date (Divock Origi) ou non (Enner Valencia). Si les éléments offensifs ont, comme d’habitude, bien été mis en valeur, cela a également été le cas des gardiens de but, encore plus que d’habitude. Manuel Neuer bien sûr, qui n’en avait pas forcément besoin, mais aussi beaucoup de joueurs solides en championnat mais méconnus à l’international, à l’image de Keylor Navas.

Le Costaricain, qui a quitté le faible Levante pour le Real, n’est pas le seul Sud-Américain à avoir profité de l’aubaine. David Ospina est parti de Nice direction Arsenal, tandis que Memo Ochoa laissait Ajaccio pour Malaga et que Claudio Bravo rejoignait Barcelone en provenance de la Real Sociedad. Après quelques semaines de compétition, les destins sont variés: Navas a uniquement eu droit à une titularisation en championnat pour se dégourdir les jambes, Ospina va sans doute devoir se contenter de la Cup et Ochoa est le numéro 2 dans l’esprit du nouveau coach, Javi Garcia. Seul Bravo, titulaire en championnat avec Barcelone, a pour l’instant fait un choix payant. Et encore, il n’a pas renversé l’ordre établi puisque son concurrent est également un petit nouveau.

 


Effet ancienneté

Marc-André ter Stegen, venu de Mönchengladbach, représente peut-être l’avenir du club catalan… mais pas le présent. Pas encore, en tout cas. Car les hiérarchies semblent plus incertaines que jamais tant existe la volonté d’instaurer une concurrence à peu près égale. Outre les tubes de l’été évoqués plus haut, on peut ainsi mentionner Willy Caballero, remplaçant de Joe Hart à Manchester City après de belles années à Malaga, et Jan Oblak, acheté au prix fort (16 millions d’euros) par l’Atlético après une explosion éclair à Benfica, mais derrière Miguel Angel Moya, lui aussi nouveau venu. Chelsea, qui a rapatrié Thibaut Courtois et a donc Petr Cech comme deuxième gardien, voire le Bayern, qui a réussi à convaincre Pepe Reina d’abandonner sa place assurée à Naples, sont également très bien pourvus.
 

Dans la plupart des cas, une constante: la confiance accordée à l’homme déjà en place – quitte à ce que les transferts paraissent inutiles –, ou bien à l’expérience. À ce moment de la saison, cela relève d’un certain conservatisme qui se comprend, mais pourrait être amené à évoluer, notamment à l’Atlético où la blessure d’Oblak lui a fait prendre du retard. Reste que changer de gardien est loin d’être anodin et que le moindre turnover peut amener de multiples interprétations à l’extérieur comme à l’intérieur du club. D’ailleurs, si un choix technique peut être fait en cours de saison – on pense notamment à la promotion de Zacharie Boucher aux dépens d’Ali Ahamada à Toulouse l’an passé –, on trouvera rarement trace d’un deuxième revirement visant à réinstaller le premier titulaire. À un poste où la confiance est si importante, les entraîneurs marchent sur un fil.

 


Effet de mode

Pour l’instant, hormis José Mourinho à Chelsea en faveur du nouveau venu (qui n’avait pas été ramené en Angleterre pour faire beau et qui remplit le critère expérience malgré son jeune âge), aucun entraîneur n’a clairement mis fin au débat sur la hiérarchie, même si Ochoa a peu de chances de gagner sa place – d’autant que Kameni n’ira pas à la CAN. Les autres ne peuvent être mis hors circuit si tôt. Parce qu’ils viennent d’arriver, d’abord, et qu’il n’y a rien de pire que de leur faire comprendre que c’était le mauvais choix. Mais aussi car, au-delà des blessures, l’exemple madrilène a prouvé que tout le monde pouvait y trouver son compte.
 

Au Real, cette association de circonstance était cependant bien définie, dictée à l’origine par la blessure d’un numéro un en conflit avec son entraîneur. Et ce dans une équipe où le remplaçant d’alors, Antonio Adan, n’offrait pas de garanties. Si des jeunes joueurs comme ter Stegen et Oblak, alignés lors de la première journée de Ligue des champions, peuvent espérer pareil destin, la situation d’ensemble a tout de même un côté problématique: jamais peut-être n’a-t-on eu autant de bons gardiens sur la touche. Une concentration de talents dans quelques très grands clubs, qui agrandit encore le fossé existant, privant les autres équipes et les fans des prouesses de portiers pourtant parmi les meilleurs du monde. Et qui suit celle des joueurs de champ, entamée depuis l’arrêt Bosman.

Après José Manuel Pinto, fier représentant des numéros deux qui savent qu’ils ne peuvent aspirer à mieux, arrive-t-on dans l’ère Casillas, celle d’une concurrence à armes égales? Rudi Garcia, qui a connu la situation avec Mickaël Landreau et Vincent Enyeama, pourra cependant le confirmer: quand aucun muscle froissé ne vient donner une opportunité au remplaçant, ce sont les égos qui le sont.

 

Réactions

  • Beubeu le 25/09/2014 à 09h56
    Article intéressant. C'est vrai que le n°2 a souvent été d'un niveau très inférieur au n°1. Cela s'explique par le très faible turn over au poste qui rend difficile de trouver un très bon gardien qui accepte de rester sur le banc toute la saison. C'est sûr que pour tous les cas de l'article, la gestion de 2 bons gardiens ne va pas être très facile...

    En ce qui concerne le Barça, je pense que la blessure de Valdès en fin de saison leur a fait prendre conscience qu'avoir un gardien pas sûr sur le banc pouvait faire perdre des titres, en l’occurrence la liga. Pinto a fait des matchs plus que moyens qui leur a sûrement fait perdre des points et donc le titre de champion (même si l'ensemble de l'équipe avait un peu pris l'eau depuis quelques temps). Du coup ils ont voulu assurer en ayant 2 très bons gardiens, afin de ne pas revivre la même situation.

    Par contre pour Garcia à Lille, si j'ai bonne mémoire c'était plutôt Steve Elana qui a poussé Landreau sur le banc non? Enyeama est arrivé après il me semble.

  • Zorro et Zlatan fouillent aux fiches le 25/09/2014 à 11h07
    Et l'effet collatéral est que les clubs riches absorbent tous les très bons gardiens. C'est encore plus douloureux qu'aux autres postes, d'abord parce qu'ils sont moins nombreux, ensuite parce que les différences de niveau se voient plus (avis personnel) à ce poste.

    En France on n'a pas d'attaquant (relativement), mais on avait des gardiens. Mais maintenant que les Anglais ont fini par se rendre compte que le poste avait quand même son intérêt et qu'ils en reprennent deux fois, j'ai peur qu'on ait une vilaine période de vaches maigres à venir.

    Bref encore un beau sujet de dissertation sur les distorsions entre le sport et les finances.

  • Corben Gallas le 25/09/2014 à 11h46
    Merci pour cet article.
    Pour rester dans le sujet, quelqu'un a-t-il une idée de la raison du remplacement de Placide par Agassa à la mi-temps de Reims - Marseille (j'ai pas vu le match) ?
    Placide s'est blessé ou c'est un choix de Vasseur ?

  • Rushiferu le 25/09/2014 à 12h56
    Beubeu
    aujourd'hui à 09h56
    Par contre pour Garcia à Lille, si j'ai bonne mémoire c'était plutôt Steve Elana qui a poussé Landreau sur le banc non? Enyeama est arrivé après il me semble.
    _____________________________________________
    Non, l'auteur ne se trompe pas. La 1 ère doublure achetée fut bien Enyeama; Landreau ne laissant même pas les matchs de coupe, il est prêté la saison suivante au Maccabi et Elana arrive en tant que suppléant.

  • dugamaniac le 25/09/2014 à 13h57
    C'est une bonne idée que d'avoir pris cette exemple des gardiens.
    Je passe outre l'absence d'ambition autre que financiere du joueur qui préfère aller cirer le banc au real plutôt que de jouer au foot.
    Outre l'absence d'imagination des clubs qui ont trop de pognon et ne savent plus quoi en faire au point de dépenser des sommes astronomiques pour un joueur qui ne jouera pas. Les même clubs qui vont se plaindre si on leu demande de payer taxe ou impot. Alors que ces transferts prouvent bien qu'ils ne savent pas quoi en faire de pertinent de leur argent. A moins qu'acheter un joueur pour le mettre sur le banc , ce soit aussi un moyen de s'assurer qu'il ne soit pas en face.

    Mais les institutions du football, sur un plan stratégique, ça devrait les désoler de voir que les meilleurs joueurs ne jouent pas forcément et ne mettent pas en valeur le Football parce qu'ils sont hyperconcentrés dans quelques clubs.

  • chapoto le 25/09/2014 à 14h18
    Le cas de Romero aurait pu être evoqué, et il aurait avantageusement remplacé Navas ou Ochoa dans la liste des "Sud Américains"

  • Radek Bejbl le 25/09/2014 à 14h29
    Pas d'accord, il a surtout été pris par Monaco car gratuit et pour une durée déterminée, et son Mondial n'a incité personne à l'acheter donc il va passer l'année sur le banc. J'ai pensé à lui mais son cas est bien différent. Alors que Enyeama avait vraiment été pris comme numéro 1 bis pour concurrencer Landreau et il a fallu le prêter parce qu'il était trop fort pour ne pas jouer.

  • Coach Potato le 25/09/2014 à 15h31
    Merci pour cet article.
    Par curiosité j'ai lu l'article de Pr. Aversa sur le site de la Cass University sans parvenir à mettre la main sur le corpus de l'étude elle même. Ses réflexions sur le sponsorship F1 sont intéressantes mais ses réflexions sur la psychologie des pilotes et leur management me semble capilotractées et relever d'un enfilage de perles qui relève d'une vision superficielle limite personal branling d'ampleur inégalée. J'y vois, sur la base de l'article deux assertions stupides.

    Auriez vous, s'il vous plait, cette étude source qui a fait l'objet d'une conférence, pour pouvoir l'étudier en détail?

  • Tonton Danijel le 25/09/2014 à 15h53
    dugamaniac
    aujourd'hui à 13h57

    Je pense vraiment que beaucoup de gardiens ne viennent pas pour cirer le banc. Quand Navas signe au Real, il s'imagine vraiment, sur la lancée de leurs coupes du monde respectives, pouvoir prendre la place de Casillas. Idem pour Ospina à Arsenal (vu le niveau inconstant de Szczesny la saison précédente...).

    De toutes façons, le changement de club a toujours été dangereux pour les gardiens de but, dont la nouvelle titularisation présente toujours un risque. Lloris a pris du temps pour s'imposer à Tottenham, alors que ce n'était 'que' Tottenham et que le titulaire, Brad Friedel, avait 40 ans...

  • Zorro et Zlatan fouillent aux fiches le 25/09/2014 à 17h50
    Bon j'étais venu pour dire que le cas Casillas (hihi) ou Cech est différent vu qu'ils faut commencer à voir après leur proche retraite. Mais après vérification, Casillas est né le même jour que moi (33 ans) et Cech est plus jeune d'un an exactement. D'où l'on conclut que le 20 mai est un jour extraordinaire, mais moins anectodiquement que je peux ranger mes idées au placard.

    Je sais pas trop pourquoi j'écris ça en fait.

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