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Comment se qualifier contre l'Ukraine ?

Réussir "l'exploit" attendu ce soir oblige à résoudre une équation compliquée. Pour tromper l'attente mieux qu'avec un sudoku, mettons-nous à la place de Didier Deschamps.

Auteur : Christophe Kuchly et Raphaël Cosmidis le 19 Nov 2013

 


Même malmenée à Kiev par une Ukraine très solide, l’équipe de France a encore des chances de qualification. Avançons quelques idées directrices pour réussir, indépendamment de la probable composition d’équipe qui a déjà filtré.
 


Maîtriser l'agressivité

Pour expliquer le résultat de la première manche de ces barrages, la théorie invérifiable du "manque d'envie" des Bleus a rassemblé les suffrages. Version plus présentable du "ils mouillent pas le maillot", elle présente l'avantage d'éluder toute explication un peu plus élaborée (problème crucial d'efficacité, impuissance tactique, défaillances individuelles), même si plusieurs indicateurs statistiques ne la corroborent absolument pas [1]. Et, bien sûr, d'entrer en résonance avec le procès sous-jacent de la mentalité des joueurs. Logiquement, il en a résulté une recommandation simpl(ist)e, résumée par Christophe Dugarry qui a parlé de "sauter à la gorge" des Ukrainiens [2].


Qu'il faille "mettre de la folie" et de l'engagement dans ce match, en prenant pour référence une rencontre couperet comme le fameux PSG-Bucarest de 1997, constitue une directive qui se tient, à condition que la "folie" ne tourne pas à l'inconséquence et à la nervosité. La méthode Dugarry pourrait conduire à des sanctions arbitrales compromettant les chances de réussite, surtout pour une équipe qui a montré peu de sérénité à Kiev. Est-ce dans le combat qu'il faut gagner ce match (un domaine où les Ukrainiens ont excellé), ou avec des qualités qui ne sont que faiblement déterminées par la combativité: justesse technique et efficacité offensive en particulier?
 

 



 


Gérer l'effort

Rappelons que l'objectif minimal est d'inscrire deux buts dans le temps réglementaire... sans en encaisser. Se jeter à l'abordage présente des risques à évaluer, il en va de même avec l'obligation supposée de "marquer rapidement": si l'équipe de France inscrit deux buts dans les dix dernières minutes, l'objectif premier serait tout aussi bien atteint... Avec le résultat de l'aller, les Bleus ont moins le choix, mais l'emballement de la rencontre ne doit pas conduire à une perte de maîtrise (l'audace n'est pas la témérité), ni à un épuisement précoce. Face à une équipe qui aura un avantage à défendre, une bonne gestion des efforts et une guerre d'usure peuvent s'avérer aussi efficaces qu'une charge de cavalerie coûteuse en énergie (et qui pourrait exposer les Bleus à des contres fatals).


La question – stratégique avant d'être tactique – est donc de savoir ce qui convient le mieux aux armes des Bleus. La réponse appartient au sélectionneur, qui doit évaluer les capacités physiques et mentales de son groupe pour savoir quel équilibre entre l'engagement et l'optimisation du jeu lui offre les meilleures chances de réussir.
 


Mesurer les risques…

"Il va falloir organiser la façon dont on va se déséquilibrer." Cette jolie formule est dÉric Carrière dans son interview donnée hier au site de France Football. Elle renvoie, forcément, à l’organisation du risque. Le scénario oblige Didier Deschamps à en prendre plus qu’il ne l'aurait souhaité. Sa stratégie prudente au match aller n’a pas payé et lui demande désormais l’inverse: impliquer plus de joueurs une fois en possession du ballon, oublier certaines sécurités. Ce qui ne veut évidemment pas dire partir à l’abordage. Il faut en garantir d’autres, moindres mais nécessaires, en tablant sur le fait que l’Ukraine devrait être plus conservatrice – sans renoncer à être opportuniste.


Paul Pogba et Blaise Matuidi, sans doute reconduits, devraient avoir plus de permissions de sortie pour épauler leurs partenaires à l'approche du but adverse. L’Ukraine n’hésitera pas à se retrancher devant sa surface, si bien qu’alterner entre les perforations de Matuidi et les éclairs de Pogba (tirs, orientation du jeu) est une carte – abandonnée lors du premier match – qu’il faudra jouer. Pour faciliter cette option, l'ajout de Yohan Cabaye derrière Matuidi et Pogba est envisageable. La bataille de la récupération moins essentielle, peut-être même gagnée d’avance si l’Ukraine refuse le combat, il sera surtout question d’animation. Dans ce contexte, voir le plus jeune évoluer aussi haut qu’à la Juventus, dans une position proche de celle de Nasri à l’aller mais dans un rôle différent, serait intéressant. Plus le ballon arrivera facilement à trente mètres du but adverse, plus le parti pris pourra être net.
 


… en gérant l’espace au mieux

Afin d’éviter le succès des contres ukrainiens, les Bleus pourraient donc tous jouer plus haut qu’à l'aller et parier sur les qualités de Varane (s’il est apte) et Sakho pour combler les brèches qui existeront forcément. Rapides et forts dans les duels, ils permettraient une récupération rapide et répondraient à l'agressivité supérieure des Ukrainiens, que celle-ci soit avérée ou non, et laisseraient à Évra toute liberté d'accompagner Ribéry. Si les Ukrainiens continuent leur marquage intense du Munichois, il pourra alors exploiter les espaces ainsi ouverts. Le Mancunien étant suivi de près par Yarmolenko, un jeu offensif intelligent serait également un moyen d’éloigner une menace adverse.


La possession du ballon favorable à la France à Kiev montre qu'elle n'a pas fait un non-match, comme on l'entend régulièrement depuis vendredi. C'est dans le contrôle des espaces qu'elle n'a pas su rivaliser. Surcharger une zone a pour conséquence d'en vider une autre. En Ukraine, les Bleus ont mal géré cet équilibre et le rétablir, de préférence plus haut sur le terrain, semble être la première clé. Faire courir l’équipe de Fomenko, et être aussi rigoureuse qu’elle, sont deux options qui nécessitent de la discipline mais que Didier Deschamps doit pouvoir assumer. Une fois ce cadre défini, à la créativité et au talent individuel de s’exprimer.
 

 


"Ah, tiens, pour passer, il suffirait que je joue comme Pirlo. Fastoche."
 

Miser sur Valbuena

L'absence de Mathieu Valbuena dans le onze de départ à l'aller pouvait étonner malgré sa baisse de forme. Sous l’ère Deschamps, le Marseillais a accumulé les bonnes performances, faisant toujours preuve d'un fin sens tactique et d'une propension à fluidifier un jeu souvent saccadé, par des passes et des combinaisons spontanées.


Mais son point fort est surtout sa capacité à offrir un soutien constant. Intelligent dans ses déplacements, Valbuena aime participer à des une-deux, se balade à droite et à gauche, gratifie les espaces et les coéquipiers de sa présence. Un 10 exilé, qui passe plus de temps collé aux joueurs de flanc que dans l'axe. Utile pour mettre fin à la solitude de Ribéry, il peut également occuper un côté le temps d'une permutation. Si ses récentes copies marseillaises peuvent interroger, sa régularité en bleu est une garantie. Même dans un mauvais jour, sa mobilité assure une contribution au collectif.
 


Éviter l’isolement

Comme le démontre Florent Toniutti ("France-Ukraine: comment marquer?"), il faut soutenir l’attaquant de pointe. À l’aller, Olivier Giroud avait vécu un soir assez difficile, mais il mobilisait suffisamment la défense pour que Loïc Rémy se procure une vraie occasion de partir au but quand il est allé dézoner dans l’axe. Il ne faut pas que les autres joueurs quittent leur fonction, mais la dépassent. À l’inverse de Samir Nasri, dépassé par la sienne à Kiev car celle-ci était floue, il faut définir une mission prioritaire et des évolutions.


L’objectif premier est bien évidemment que chacun puisse occuper correctement son poste. Le secondaire, essentiel, est d’avoir la possibilité de s’adapter en changeant de registre si besoin. Comme dit plus haut, si Pogba est superflu dans l’entrejeu, le voir évoluer derrière l’attaquant ou près de Ribéry sur le côté gauche, une position qu’il occupe parfois à Turin, serait très intéressant. Cela ne profite pas directement au jeu et peut prendre des airs de gâchis, mais c’est la polyvalence qui compte – avoir plusieurs cartes dans son jeu pour changer de dispositif sans changer les hommes. Le manque de vrai patron au milieu pour gérer le jeu pourrait empêcher les prises de liberté, mais la France a tout de même suffisamment de talent pour avoir les moyens de renverser l’Ukraine. Même sans un Pirlo, un Busquets ou un Schweinsteiger.
 


[1] 32 interceptions pour les Bleus, 22 pour l’Ukraine. 56% de duels remportés, 57% pour les duels aériens. 25 tacles à 20 en faveur des Ukrainiens (à mettre en regard avec les 59% de possession française).
[2] "Je ne veux pas voir un Ukrainien passer deux secondes sans qu'un Français ne lui saute à la gorge. (...) On n'a pas le droit de les laisser respirer, ils ne doivent pas sortir de leur camp pendant une heure et demie. (...) Et s'il y en a un qui arrive à se retourner, et bien un Français va commettre une faute." (Canal+)
La lucarne de Cabaye est de Welcome Formica.

 

Réactions

  • Pascal Amateur le 19/11/2013 à 10h04
    C'est qui, Schweinsteiger ? Ah oui ! Chouaïgnyi.

  • lyonnais le 19/11/2013 à 10h22
    Le manque que l'on évoque n'est pas forcément lié à un manque d'effort individuel, mais un effort limité à sa personne.
    On ne sent pas d'esprit de corps, de vrai collectif, de volonté de se battre les uns pour les autres.
    C'est cela je pense qui fait qu'on peut se détacher de cette équipe.
    Des mots ?
    Exemple vendredi avec Ribéry : personne ne peut lui reprocher un manque d'envie ou de combativité.
    Mais, même bloqué, il va continuer à s'acharner, pensant sans doute qu'il est le seul à avoir la clé.
    Changer de coté, tenter autre chose, faire jouer ses partenaires ? Non.
    Et lorsqu'il évoque le retour, il dit déja "j'ai besoin de beaucoup toucher le ballon dès le début de match".
    Parker à la mi-temps de France-Espagne sait que ses paniers ne suffiront pas, il responsabilise ses partenaires, se sacrifie pour le collectif et demande plus qu'1 systeme sur 5.
    Vous croyez Ribery ou Benzema avoir cette mentalité ou ce leadership ? Moi pas.
    Ils continueront à chercher la solution en pensant que eux, ont le talent. Ils jouent pour eux, ils jouent pour briller. Ils ne jouent pas pour l'équipe de france.
    Espérons que ça passe...

  • newuser le 19/11/2013 à 10h31
    Bref le constat c'est qu'on doit jouer comme une équipe et pas une somme d'individualités.

    Malheureusement je crois que ça fait un moment que cette remarque est faite

  • kimporte el flaco le 19/11/2013 à 10h45
    Pour ma part je pense que le salut peut venir des CA vu que dans le jeu on va souvent être bloqué.
    Alors oui Ribéry s'entête parfois a essayer de passer avec 3 adversaires face à lui mais si on veut provoquer la faute adverse (je vois bien un petit penalty) il n'y a pas le choix.

  • Mangeur Vasqué le 19/11/2013 à 15h26
    Je profite de quelques jours d’arrêt-maladie pour vous adresser ce pavé (sorry) qu’on pourrait intituler « Le grand pardon ». C’est un message d’excuses, au pluriel car j’en ai pas mal à faire, à vous tous : auteurs d’articles, Cédéfistes, forumistes et rédaction.

    En préambule, je précise que je suis un mauvais Français, l’EdF ne m’intéresse pas/plus beaucoup, moins que les 3 Lions. Je ne sais plus si je suis vraiment patriote, footballistiquement parlant ; à force de passer son temps à s’intéresser obsessionnellement à Doncaster Rovers ou Accrington Stanley, on finit par douter de son allégeance réelle à la patrie. Je ne regarde quasiment jamais les matchs de l’EdF (sauf grandes messes internationales) ou d’un oeil distrait, en faisant autre chose (mais je materai France-Ukraine). Je ne suis pas non plus les médias français, vivant en Angleterre depuis longtemps en totale immersion dans le foot britannique.

    C’est donc en tant que déconnecté de l’attelage EdF journalisme–médias français que j’observe de loin votre grosse colère (votre « beef » comme disent les Anglais – dent, rancune tenace) qui semble avoir atteint son paroxysme ces derniers temps, en me demandant si tout ce boeuf est bien raisonnable et justifié. Bref, jusqu’à la semaine dernière, je doutais de vous (par « vous » j’entends la majorité des Cédéfistes).

    Mais mes doutes ont été pulvérisés ces derniers jours. Rien qu’en lisant les conseils de Dugarry dans l’article (quelle rhétorique simpliste et suicidaire ! ça évite l’analyse comme écrivent les Dé-Manageurs), ainsi que quelques commentaires sur l’EdF ici en Une et dans les forums Cahiers, je comprends désormais totalement votre indignation à tous devant le traitement de l’EdF et la piètre qualité des consultants/intervenants et d’une manière générale, les tombereaux d’horreurs et d’imbécillités qui se déversent sur les joueurs depuis quelques mois (années ?).

    Je dois ici vous présenter mes excuses donc, ayant souvent pensé (sans vraiment connaître le sujet) que vous exagériez, que vous vous agitiez pour pas grand chose, que vous fulminiez excessivement.

    Veuillez m’excuser, pour avoir pensé que vous en faisiez trop, que vous forciez le trait par méfiance/antipathie/aversion contre les médias mainstream, que vous ne deviez pas être juste envers les journalistes/consultants (par commodité, appelons-les « jours-cons »), que vous manquiez probablement d’objectivité, que vous aviez la gachette trop facile. Parfois, en lisant Jérôme Latta sur l’EdF et les jours-cons devisant/braillant sur l’EdF, je me demandais s’il ne chargeait pas la bourrique un peu beaucoup-quand-même, je me disais que c’était pas possible autrement, qu’il devait caricaturer et avoir un « hidden agenda » ou un « axe to grind » comme on dit, un motif ultérieur qui obscurcissait son jugement.

    Devant la persistance et l’intensité de votre colère, je décidai il y a 3 jours de prendre du temps pour m’informer et peut-être vous comprendre. Alors, pour savoir exactement de quoi se composait votre boeuf, j’ai donc écouté/enregistré/podcasté pas mal d’émissions depuis vendredi (je reçois les chaînes TV françaises). J’ai ratissé large, de RMC à TF1 en passant par Europe 1, RTL et d’autres sur la TNT dont j’ignorais l’existence. J’ai aussi lu et entendu quantité de commentaires, sur RTL, l’Equipe, FF, etc. de jours-cons et simples auditeurs, amateurs ou non de football.

    J’ai aussi écouté des émissions comme « Les Grandes Gueules » de RMC et quelques phone-ins sur l’EdF (tels « Les auditeurs ont la parole » sur RTL), là où Mr/Mrs Toulemonde est invité à se prononcer, parfois avec une déférence inversement proportionnelle à leur connaissance du sujet, sur tout ce que la planète peut compter de sujets et polémiques. Vaste programme qui n’effraie absolument pas certains, bien au contraire, ça semble même les exciter.

    Aux GG (que je connaissais très mal), j’ai découvert qu’on y invite des « experts polyvalents » pour y causer de sujets qu’ils sont censés connaître à fond. Y’a aussi quelques béotiens réquisitionnés pour « élargir le débat ». J’ai vite constaté que les spécialistes multicartes invités (polémiqueurs professionnels, ai-je pensé) se prononcent avec emphase sur tous les sujets du moment, y compris le foot évidemment, sujets souvent ridiculement éloignés de leur sphère de compétence (on y vocifère avec parfois une mauvaise foi visiblement utilisée pour masquer une grande ignorance ou faire buzzer, ou les deux). Mais bon, ne chipotons pas pour si peu hein, si on peut parler savamment de thèmes complexes comme la législation européenne sur les subventions publiques ou les études supérieures dans l’UE et leurs débouchés, pourquoi après tout ne pourrait-on pas marteler son avis sur 3 crétins outrageusement surpayés qui courent après un ballon.

    J’ai même prêté une attention particulière aux émissions anglaises où des consultants français s’expriment souvent, par exemple Julien Laurens que Talksport – station radio très écoutée – utilise, avec P. Auclair, comme consultant sur le foot français. Laurens utilisait carrément l’expression « absolute disgrace » en parlant du match de vendredi ; Auclair hier soir dans DDD semblait défendre Cascarino et son torchon de papier hier dans le Times. Indéfendable pour moi.

    Toute l’intervention de Laurens était à l’avenant, chargeant un max l’EdF en étalant, tant qu’à faire, sa panoplie du bon marchand de clichés éculés-mais-rassurants devant son étal de camelot : manque de gnaque/détermination, problème de mentalité et désamour visible du maillot, renonciation facile, etc.
    Certains de ces termes sont particulièrement sensibles (on frôle aussi dangereusement la psychiatrie par instants, « mental health ») car associés à la Seconde Guerre Mondiale évidemment et le mythe tenace du lâche Français à la constitution mentale suspecte (par opposition au Britannique courageux et au mental d’acier) et qu’on nous ressort sans arrêt à toutes les sauces en Angleterre, alimentant au passage la francophobie qui se porte dejà suffisamment bien comme ça merci pour elle (et après on s’étonne que tant d’Anglais aient une image négative des Français, si les stéréotypes les + crétins sur les Français sont martelés par des Français eux-mêmes, on risque pas de faire avancer le schmilblick – a-t-on seulement envie de faire avancer le schmilblick ?).

    Et là, après ces heures passées à me farcir tout ça, je vous ai compris. Mais alors compris à un point pas possible. Je me suis même dis que vous aviez souvent été trop soft dans vos réactions. J’ai eu honte d’avoir douté de vous et vos commentaires, de vous avoir pris pour des bonimenteurs de forum, des mouches du coche.
    Lors de mes écoutes et lectures intensives, j’ai entendu/lu un tas de trucs que je ne m’imaginais même pas, des saloperies que même les pires tabloïds anglais (les « Red Tops ») et leurs auditeurs n’oseraient pas sortir. Je suis tombé sur des centaines de commentaires d’une bêtise insondable, certains aux relents douteux ou clairement racistes, mais ça je m’y attendais un peu vu le climat actuel pourri en France.

    Transparaissaient aussi dans nombre de commentaires d’avant et après match une arrogance aussi incroyable que risible (par rapport à l’Ukraine notamment) et cet incompréhensible refus d’accepter que la France (l’EdF en fait mais la France dans leur esprit) peut parfaitement être battue (ou « humiliée » comme ils disent) par une « nation mineure », et de l’Est en plus, une lointaine contrée de l’ex bloc soviétique probablement peuplée de bachibouzouks que Thierry Roland appelait « pays à la con » (et peu leur importe le fait que l’Ukraine fit 0-0 et 1-1 contre l’Angleterre en éliminatoires et compte un tas de joueurs rompus aux joutes européennes LdC ; le savent-ils ? On peut en douter).

    Le plus frappant souvent, c’est que c’est même pas le degré d’analyse zéro ou l’instruction à charge (puisqu’il s’agit bien d’un procès à en entendre/lire pas mal), c’est pire : on utilise l’EdF et ses joueurs comme défouloir, on ne vise plus l’EdF, on en profite pour répandre la haine, la haine de tout, du système, de la France, etc. Et de cette haine, il reste forcément quelque chose.

    Il y a autre chose que je trouvais exagéré, avant ces dernières semaines : les réactions de quelques joueurs (Évra en tête). Son coup de sang sur Téléfoot y’a 3 semaines était évidemment stupide, mal maîtrisé, mal formulé, contre-productif, etc. « ill advised » dirait-on en anglais. Mais aujourd’hui je le comprends (beaucoup plus). Au-delà des termes choisis pour exprimer son boeuf, je comprends son malaise, j’empathise.

    Les jours-cons en vue de la presse et des médias français pointent souvent leur doigt comminatoire et rageur vers nos grands voisins (Angleterre, Espagne ou l’Allemagne), ces pays avec une presse de caniveau très lue et des médias ostensiblement sensationnalistes. Nous, en France, on est clean et réfléchis, on ne tombe pas dans ces excès dignes de pays sous-développés avec leurs lectorats d’abrutis semblent inférer ces jours-cons.
    Pour marquer le contraste entre « eux et nous », ces mêmes jours-cons français n’hésitent pas à s’ériger en modèle (absence de tabloïd, moins de sensationnalisme visible). OK, il y a indéniablement du vrai là-dedans, le gros lectorat des « Daily Gobshite » anglais et allemands, les émissions caricaturalement racoleuses des chaînes latines où on crie beaucoup, etc. Mais il me semble que ce que se passe en France côté médias est cependant plus pernicieux : au moins, en Angleterre, on sait à peu près où on met les pieds niveau médias et émissions. Je ne suis pas sûr que ça soit encore le cas en France.

    Encore pardon.

  • Josip R.O.G. le 19/11/2013 à 15h45
    Transfère ton post sur le fil bleu qu'on puisse l'étoiler!

  • Mangeur Vasqué le 19/11/2013 à 16h01
    Ah OK, merci.

  • Raspou le 19/11/2013 à 23h23
    Je n'ai lu cet article qu'après la qualif', il était rudement clairvoyant sur le trio du milieu (incluant les rôles de Cabaye et Pogba), la charnière centrale, le duo Evra Ribéry, l'apport de Valbuena... Si on reconnaît la qualité d'un analyste à sa capacité de prédiction, alors c'est du bon boulot!

  • Loscultation le 20/11/2013 à 09h24
    Exactement la même que Raspou : lu après le match, et forcément admiratif de la clairvoyance.

  • Loscultation le 20/11/2013 à 09h24
    Exactement la même que Raspou : lu après le match, et forcément admiratif de la clairvoyance.

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