Le club France fait l'actualité de ce mercato de printemps agité. Après avoir constaté que le message de l’entraîneur ne passait plus auprès des joueurs, le président a décidé de le remercier pour éviter la relégation. Apôtre du jeu à la nantaise, le vieux Ayrault grisonnant, de toutes les campagnes, incarnait peu à peu le décrochage de l'équipe. Après la sévère défaite du week-end dernier, les commentateurs avaient souligné le lâchage de l’entraîneur par ses joueurs et la grogne qui montait parmi les plus fervents supporters.

Résultats et beau jeu

La conférence de presse suivant la cuisante défaite en championnat de France des villes de foires mettait en exergue un homme usé, à court de solutions en dépit des dénégations. Le président décidait aussitôt de le limoger et de le remplacer par l'un de ses nombreux adjoints – avec qui il entretenait des relations tendues. Rappelons que l'un d'entre eux lui avait asséné cette phrase assassine en réunion: "Tu gères l'équipe comme le centre de formation de Nantes".

Le nouvel entraîneur, originaire du Barça mais formé en France, était un ailier droit de formation dont la propension à repiquer vers l'intérieur provoquait un déséquilibre dans une équipe qui penchait nettement à gauche. "Plus que jamais, l'ambition du club sera de jouer l'Europe et c'est la mission que m'a confiée le président. Il ne renonce pas à voir la France y disputer les premiers rôles, martela-t-il lors de sa première conférence de presse. J'ai une totale confiance dans notre solidité financière et je ne suis pas inquiet dans la perspective d'application du fair-play financier par l'UEFA. J'ai entendu le message des supporters après notre dernière défaite. L'équipe doit faire mieux, jouer plus vite, se projeter plus rapidement vers l'avant et proposer plus de justice dans le football."
 

Toutefois, l'ancien directeur financier du club sera transféré à Bruxelles. Ses problèmes d'excédents nets d'exploitation avaient inquiété les entreprises partenaires et sa gestion lui avait valu les foudres de la DNCG, présidée par M. Migault. Le responsable des centres de formation est aussi écarté sans ménagement, pour des problèmes récurrents de rythme, mais aussi à cause d'une politique coûteuse sanctionnée par des résultats moyens au plan international. Pour le remplacer, Benoît sera placé à l'aile gauche pour son activité dans le sectaire de jeu et pour sa proximité avec l'UNFP.
 

Turnover

Les Verts – qui étaient prêtés – ont été jugés immatures pour évoluer à ce niveau et ratent une belle opportunité de carrière. Ils regagnent leur club formateur dans la confusion. Ils auront déçu leurs supporters. La responsable du paritaire mixte et des produits dérivés sociétaux prend la direction sportive, de l'infirmerie et des équipes de jeunes. Sa collègue des relations extérieures, qui avait vertement critiqué le nutritionniste du club, ne verra pas son contrat renouvelé. L'ancienne compagne du président sera en charge de la pelouse, des espaces verts et de la gestion durable de l'immobilier qu'ils ont en commun. Le responsable de la cellule recrutement est promu trésorier car il a fait son régiment avec le président. Il sera remplacé par un autre proche qui a connu une expérience fructueuse dans la banque Dexia.
 

Le bouillant Nono occupera la pointe de l'attaque en dépit de deux premières saisons brouillonnes et de piètres résultats comme international. Ses mauvaises relations avec l'ancien entraîneur sont notoires et il reste dans le collimateur des instances européennes. Très exposé médiatiquement, il a boosté les ventes de maillots rayés floqués à son nom et fait désormais l'unanimité auprès du public des loges VIP. La responsable du juridique restera en poste pour sa faculté d'écoute. La jeune Sylvia continuera a hocher de la tête au deuxième plan lorsque les cadres parleront en public. La jeune pousse, en charge désormais des accords et licences, attend sa confirmation et on ignore encore si elle sera rattachée à Nono ou à Lolo.
 

L'entraîneur, lui, se veut volontariste. "Cette équipe et ce staff resserrés, que j'ai voulu avec le Président, devra aller au combat et gagner les duels. Cela commencera au prochain match à Bercy. Certains ont quitté le club car ils n'étaient pas aptes à s'intégrer mais la plupart sont restés pour le plus grand plaisir de nos nombreux supporters. Et nous veillerons à diminuer le prix des abonnements dès 2017 pour redonner au club un choc de compétitivité." En off, le Président du club confiait son inquiétude de revivre le choc du 21 avril où les socios avait signifié son congé à son prédécesseur, candidat à la moi-présidence reclus à l’île de Ré, en agitant selon la tradition leur mouchoirs bleu marine depuis les tribunes.

Texte initialement posté sur le fil "Football et politique" du Forum.