C'est arrivé près de Cheyrou
Matchbox : Brann Bergen-Marseille, 0-1. En Norvège, l'OM a assuré l'essentiel sans livrer beaucoup d'indices sur son avenir...
Auteur : Thibault Lécuyer
le 14 Août 2008
Brann Stadion
Brann Bergen-Marseille: 0-1
But : Be. Cheyrou (40e)
La nalyse
Si l'on doit évaluer la réussite des joueurs d'Eric Gerets dans leur entreprise de qualification pour la phase de poules de la Ligue des champions, alors le match de mercredi soir est une réussite totale. Si l'on extrapole en se demandant ce que cette rencontre peut révéler de la suite de la saison marseillaise, l'analyse devra être plus contrastée.
Révélateur, ce match peut l'être à plus d'un titre. L'OM pourrait se retrouver souvent cette saison face à ce type d'opposition faite de deux lignes de quatre reserrées en défense, et d'une poignée de joueurs explosifs pour jouer les contres à fond. Le hic, c'est que peu d'équipes de L1 se montreront aussi brouillonnes que les Norvégiens de Brann Bergen. Pourtant, avec une quantité non négligeable de tirs cadrés, et une fin de match un peu échevelée, les hommes de Mons Ivar Mjelde se sont montrés bien plus dangereux qu'ils n'auraient dû. Mandanda se jetant dans les pieds d'un attaquant qui se présente seul, un petit pont de Dahl sur Hilton désboussolé, voilà des images qu'on n'imaginait pas vraiment voir.
Il faudra des coups de génie
Un bon quart d'heure aura été nécessaire pour que les Olympiens se décident à poser le jeu, à jouer au sol pour se trouver dans les diagonales. Face à une équipe sérieuse, dans le rythme de son championnat, la lacune principale de l'OM est apparue de manière frappante: il ne forme pas encore une équipe de foot. Certes Ben Arfa a plané très haut au-dessus des vingt-et-un autres acteurs. Mais en quasiment chaque occasion, le danger porté par les Ciel et Blanc l'a été sur des exploits individuels: dribbles, frappes, raids solitaires.
On n'a pas senti de force collective, capable de verrouiller un milieu de terrain – malgré la densification de celui-ci – ou de s'imposer devant, en faisant rouler le ballon un peu plus vite. Symptomatique: entre la quarante-cinquième et la soixantième minute, les Norvégiens avaient la tête dans le sac, mais Marseille s'est montré incapable d'assommer son adversaire. Autre indication: on n'imaginait pas que Cana et Niang écoperaient d'un carton jaune dans ce genre de match.
La relation entre Ben Arfa et Koné, encore embryonnaire, a pourtant laissé entrevoir un bel avenir. Mais les relations sont encore trop peu solides pour que l'on puisse y voir une cohésion.
Les certitudes sont encore minces en ce début de saison: la solidité de Mandanda, l'apport offensif de Taiwo – qui aura délivré à la pelle d'excellents centres pour personne – le liant apporté par Cheyrou. Et le talent de Ben Arfa. Cela pourrait s'avérer trop peu, à court terme, pour espérer surclasser la majorité des machines qui attendent l'OM en L1. Le risque serait que les Olympiens s'en remettent exclusivement aux coups de génie dont sont capables quelques-uns de leur joueurs. Celui qui amena le but leur donne temporairement raison, mais il faudra pouvoir disposer d'autres solutions.
Ce tacle à l'envers vous a été offert par Direct 8 et l'Office du tourisme de Norvège.
Les observations en vrac
• Mieux que les compos foireuses de TF1: Direct 8 propose la bonne compo, puis une nouvelle compo fantaisiste moins d'une minute plus tard.
• En fait, Ben Arfa a été recruté pour remplacer à la fois Nasri et Ribéry.
• Remarqué lors de la sortie de Bakke: en Norvège, quand un joueur est remplacé, on passe le ralenti de son plus bel attentat du match.
• Bruno Cheyrou, Bernarfa, Taïwou, la reprise à la Majder. Vite, un orthophoniste chez Direct 8.
• Le problème sur lequel la commission européenne va devoir se pencher: le signal norvégien en 16/9e repris en 4/3 par Direct 8. Et des dizaines d'actions qui se déroulent en dehors de l'écran.
Le consultant pas contrariant
– Jézabel Lemonier: "Les arbitres, ils sont turcs… non roumains, je dis n'importe quoi".
– Noël Tosi: "Ils sont Turco-roumains".
La tranche de Direct 8 à couper au montage
- Alors Jézabel, c'est en principe un coup-franc pour un droitier, hein!
- Mais y'a pas de droitier! Pour tirer les coup-francs, y'a pas de droitier à Marseille!
- Eh si, y'a des bons droitiers, mais à mon avis c'est Taiwo... c'est Taiwo peut-être qui... va décaler le ballon pour Taiwo qui va frapper en force...
- Ou peut-être la grosse frappe de Cana...
- Ils vont pas le tirer directement! Ils vont le décaler, regardez, ils vont le décaler... voilà! Attention boom!
- Ce sera pour Cana, Noël! Regardez: le réalisateur norvégien l'a bien compris! Attention... Eh la frappe de Taiwou! Dans le mur! C'était Niang! C'était Niang! On avait tous les deux tort, Noël. On n'est vraiment pas bons! On n'est vraiment pas bons!