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C1 : une réforme pour presque rien

En se contentant de modifier les modes de qualification sans bouleverser la répartition de ses revenus, la "réforme Platini" ne va pas inverser la tendance au rétrécissement de la Ligue des champions.
Auteur : Gaël Raballand le 1 Mai 2008

 

Le 30 novembre 2007, l'UEFA a décidé d'introduire un nouveau système de qualification à la Ligue des champions pour la période 2009-2012, visant à augmenter la représentation des "petits pays" dans la compétition. L'idée est louable car comme cela a pu être souligné, "plus que l'hégémonie de quelques pays sur la compétition, c'est la certitude absolue pour une poignée de clubs d'être parmi les trente-deux élus" (lire "Platini: la réforme à petits pas").

Réforme cosmétique
Pourtant, malgré la légitimité de cette réforme (dite réforme Platini), il est probable qu'elle ait très peu d'impact sur les phases finales de la compétition. En effet, plus que l'accession à la Ligue des champions, ce sont les mécanismes de redistribution des sommes versées par l'UEFA qui devraient être modifiés pour réduire sensiblement la concentration de la compétition, car c'est le seul levier dont dispose l'UEFA pour rééquilibrer ou réduire les facteurs de déséquilibre entre les pays, en apportant des recettes supplémentaires aux clubs issus des championnats moins bien classés à l'indice UEFA.

Mais il est évident que les dirigeants des grands clubs européens se prononceraient contre toute réforme allant dans ce sens, ceux-là agitant déjà régulièrement le spectre de la création d'une ligue privée qui mettrait de facto fin à la rente de situation actuelle de l'UEFA (1). Aussi, dans ce contexte et compte tenu des rapports de force, on peut s'attendre à des réformes cosmétiques qui confirmeront, année après année, l'adage populaire: "On prend les mêmes et on recommence".


ldc_mainmise.jpgUne compétition rétrécie
La mise en place de la Ligue des champions en 1992 a renforcé la position dominante des quatre principaux championnats européens (Angleterre, Espagne, Italie, Italie, Allemagne). Elle a progressivement monopolisé les enjeux sportifs et financiers sur l'échiquier européen, avec une augmentation considérable des matches, des recettes générées et une médiatisation bien supérieure à celle de toutes les autres compétitions. 

L'instauration de phases éliminatoires à plusieurs équipes et l'ajout de plusieurs représentants pour les pays les mieux classés par l'UEFA devait mécaniquement aboutir à une concentration des places d'honneurs pour les représentants des grands championnats. On peut ainsi quasiment prévoir les participants aux demi-finales avant le début de la compétition (avec une représentation de plus en plus forte des clubs anglais du fait de l'augmentation exponentielle des budgets des clubs outre-Manche).


Club des quatre
En comparant les statistiques avant et après instauration de cette Ligue, certaines tendances sont frappantes :
• S'agissant des clubs, les cinq participants les plus fréquents représentaient 34% des participations en 1981-1993, ce pourcentage est monté à 44% sur la période suivante 1994-2006.
• S'agissant de la représentation par pays, alors que dix-neuf pays avaient compté un représentant sur la première période, seuls neuf y sont parvenus dans la période récente, alors que le nombre de pays participant à la compétition a augmenté du fait de l'éclatement des anciens pays du bloc de l'Est. Les quatre pays les plus représentés (Italie, Espagne, Allemagne, Angleterre pour les deux périodes) représentaient moins de 50% des demi-finalistes sur la période 1981-1993, contre 75% sur la période récente (lire aussi "Ligue des champions, on ferme!").


Un impact limité
Pour lutter contre cette concentration, la réforme Platini a été annoncée en novembre 2007. Tout d'abord, vingt-deux équipes seront qualifiées automatiquement (au lieu de seize aujourd'hui). Les six nouveaux qualifiés sont les troisièmes des pays 1 à 3 (Espagne, Angleterre, Italie en 2007) et les champions des pays classés de la 10e à 12e place (Ecosse, Ukraine, Belgique en 2007). Les dix autres équipes qualifiées auront deux possibilités: cinq places réservées à des champions des associations 13 à 53 qui se seront affrontées en tours préliminaires et cinq places réservées aux clubs classés quatrièmes, troisièmes ou seconds pour les pays classés de 1 à 15 par l'UEFA.

Il est évident que la principale justification de cette réforme est de permettre aux champions en provenance de "petits pays" une accession facilitée à la Ligue des champions. De facto, mis à part la garantie d'un représentant des pays classés de 10 à 12, elle se traduit par autant de difficultés pour les pays classés de 13 à 53 d'accéder à la compétition et, en augmentant les contingents "automatiques" pour les pays 1 à 3, officialiser la pratique qui est de voir trois représentants pour les trois grands championnats.


100 millions le billet pour les huitièmes
Mais le principal problème réside dans le fait qu'une fois les poules atteintes, une accession à la Ligue des champions ne signifie nullement une participation aux huitièmes de finale. En effet, la C1 est pose des conditions relativement simples: sans une masse salariale de plus de 100 millions d'euros, il est désormais quasiment impossible de penser à une place dans le dernier carré de la Ligue des champions (2) et impossible d'atteindre la finale. Ainsi, en 2005, la finale opposait le troisième club en termes de revenus – le Milan AC avec 234 millions d'euros de revenus – contre le huitième – Liverpool FC avec 181 millions. En 2006, c'était le second en termes de revenus – Barcelone avec ses 259 millions – contre le dixième – Arsenal et ses 171 millions d'euros (3).

Si l'on excepte les Glasgow Rangers qui approchent les 100 millions d'euros, les champions ukrainien ou belge ont des revenus se situant à environ 50 millions d'euros, c'est-à-dire trois à quatre fois moins que les clubs européens les moins riches du "club des dix" et six fois moins que le Real de Madrid (4).

Dans ces conditions, Kiev peut-il vraiment fonder des espoirs pour la Ligue des champions? Et que dire du champion polonais ou slovaque, s'il parvient à s'extirper des tours préliminaires? En 2007, le champion polonais, Zagłębie Lubin, a annoncé avoir atteint le seuil de 10 millions d'euros de budget et le champion slovaque, le MŠK Žilina, n'atteint même pas ce chiffre et possède un stade de moins de 10.000 places. À titre de comparaison, en 2007, les plus faibles budgets des clubs en huitièmes de finale avoisinaient les 70 millions d'euros (Porto et le PSV Eindhoven) tandis que la moyenne des budgets des quatre clubs anglais dépassait les 200 millions d'euros...


Le market pool, levier d'inégalités
Aujourd'hui, les sommes redistribuées par l'UEFA (5) permettent de conforter les écarts budgétaires entre les clubs espagnols, anglais, italien ou français et ceux des autres pays. Plus de la moitié des revenus de la compétition reversés aux clubs participants (280 millions sur 530 millions) sont ventilés en proportion de la valeur des marchés télé de chaque pays: le market pool (lire "La Ligue des champions, un squat de riches").

Ainsi, un club d'Europe centrale est doublement pénalisé car il bénéficie de droits de retransmission télévisés directs faibles et d'un market pool très faible, ce qui veut dire qu'à résultats sportifs égaux, il empochera bien moins qu'un club d'un championnat majeur. À titre d'exemple, en 2006, le Sparta Prague a touché 10 millions de moins que Lille malgré une élimination au stade des poules pour les deux équipes. Lille a touché 11,3 millions au titre du market pool de la France, le Sparta Prague ayant reçu cent fois moins pour celui de la République tchèque. C'est aussi ce mécanisme qui avait permis à l'OL, cette saison-là, de toucher beaucoup plus d'argent que le Milan AC et Villareal, pourtant demi-finalistes de l'épreuve (voir le tableau ci-dessous).

gains_ldc2006.jpg


Le compromis de l'UEFA
L'UEFA ne tient pas à remettre en cause les mécanismes de redistribution des droits télévisés, qui constitueraient pourtant le seul levier à même de réduire la concentration de la compétition. Jusqu'à récemment, l'UEFA a dû faire face à une coalition puissante des principaux clubs européens: le G14 (6). Mais en janvier 2008, il a été annoncé qu'une lettre d'intention avait été signée entre la FIFA, l'UEFA et douze clubs censés représenter l'élite européenne, devant mener à "la dissolution du G14 et à l'abandon des procédures judiciaires" intentées par les clubs contre l'UEFA et la FIFA (7). En échange de cet abandon des poursuites, l'UEFA s'est engagée à indemniser les clubs pour la mise à disposition de leurs joueurs internationaux lors des compétitions continentales (8).

Ce dernier accord avec les grands clubs européens devrait donc encore renforcer les disparités budgétaires entre clubs, déjà creusées par la formule de la compétition et le système de market pool de l'UEFA. Aussi, cette réforme cosmétique a-t-elle très peu de chances de modifier réellement des équilibres économiques qui déterminent désormais directement les résultats sportifs. Quitte à nourrir le ressentiment de certaines fédérations qui continueront à se sentir exclues de la Ligue des champions.  


(1) L'UEFA estime le revenu brut 2007/08 de la Ligue des champions à 824,5 millions d'euros et, selon les projections, dont 819 millions d'euros proviendront des droits télé et publicitaires. Le montant total distribué aux clubs est évalué à 588,6 millions d'euros, 185,4 millions d'euros seront affectés au football européen au sein de l'UEFA et 31,4 millions d'euros réservés aux ligues professionnelles des associations participantes.
(2) PSV Eindhoven en 2005 et Villareal en 2006 l'ont réussi (mais sans atteindre la finale).
(3) Données provenant de Deloitte Touche, Football Money League, février 2007.
(4) Real Madrid, Barcelone, Juventus de Turin, Manchester United, AC Milan, Chelsea, Inter Milan, Bayern Munich, Arsenal et Liverpool avec des revenus entre 175 millions et 300 millions d'euros.
(5) 75% des recettes globales générées par les contrats télé et publicitaires conclus par l'UEFA (avec un plafond de 530 millions d'euros), sont distribués aux trente-deux clubs présents en Ligue des champions. Les 25% restants sont "affectés au football européen au sein de l'UEFA, qui couvrira ainsi ses coûts organisationnels et administratifs et en reversera une partie aux associations, aux clubs et aux ligues".
(6) Depuis l'instauration de la Ligue des champions en 1992, un seul finaliste n'était pas membre du G14: Monaco en 2004. En 1998, la société Media Partner, soutenue par plusieurs clubs, avait proposé la création d'une Super League privée qui aurait été réservée à quelques dizaines de clubs, condamnant alors la Ligue des champions de l'UEFA. Cette première tentative avait finalement avorté.
(7) L'UEFA reconnaît désormais l'Association européenne des clubs (ECA) comme son seul interlocuteur et de son côté, la nouvelle entité reconnaît l'UEFA et la FIFA comme les deux instances gérant le football européen et mondial.
(8) L'UEFA s'est engagée à indemniser les clubs de l'Association ECA pour l'Euro 2008 à hauteur de 43,5 millions d'euros et pour 2012 à hauteur de 54 millions d'euros.

Réactions

  • Toni Turek le 04/05/2008 à 16h39
    magnus
    dimanche 4 mai 2008 - 14h45
    alias Ric@rdo Baggio
    [----> Aparte : si tu t'adresses au webmestre via le formulaire contact, je crois que tu devrais pouvoir recuperer ton ancien pseudo].

    ****

    magnus
    dimanche 4 mai 2008 - 15h02
    suppdebastille
    samedi 3 mai 2008 - 10h58
    "J'ai peur qu'il y aurait beaucoup de fans et donc les télés qui basculeraient très bien vers cette league, les demi-finales de LDC que j'ai regardées d'un oeil en sont déja toutes proches."

    Peut-être, mais il y aura toujours des chaînes télé (W9 ou Nt1 :-)) pour diffuser un Getafe- Bayern ou des Alaves-Liverpool, Porto-Celtic, qui en intensité et qualité dépassent largement quasiment tous les Chelsea-Liverpool de LDC (le match retour de cette semaine étant l'unique exception).

    En plus une ligue privée, avec un nombre réduit de clubs y participant, et par conséquent de joueurs, n'impliquerait pas forcément une plus grosse concentration des meilleurs joueurs que celle qui est en vigueur aujourd'hui.

    ----> Pendant qu'"ils se retrouveraient comme des cons a jouer leur nba-foot de merde, sans relégation, avec des tonnes de matchs sans enjeux, qui ne pourraient intéresser que des peanuts fans de pom pom girls et de concours de tirs de loin à la mi-temps" [cf. post de Roberto], cela permettrait peut-etre aux tres bons joueurs de clubs dits "moyens" de se mettre davantage en avant.

  • Roberto Cabanastonvilla le 04/05/2008 à 17h29
    vous ouvrez des perspectives, les gars


    limite j'aurais envie que cette super-ligue (de merde) voit le jour. De l'air pur dans l'UEFA régénérée!

  • José-Mickaël le 04/05/2008 à 20h58
    > Crois-tu que la baisse serait telle que le nombre de clubs francais qualifies europeens (actuellement 6 = 3 (enfin, 2+1) en LDC et 3 en UEFA) diminuerait au point d'atteindre ceux des pays que tu cites ?

    Je n'ai pas dû être assez clair, alors je recommence...

    Je suis favorable à une baisse drastique de l'argent mis en jeu dans le foot français : droits télé, subventions, salaires des agents et des joueurs, recettes publicitaires, tarif des stades, etc. Une baisse d'un facteur dix par exemple.

    Avec une baisse pareille, les clubs ne pourront plus recruter (et surtout : payer) des joueurs du niveau actuel. Il est donc à craindre que le niveau du championnat baisse nettement. Par exemple au point d'être au niveau du championnat suisse. Cet exemple, c'est juste un exemple.

    Ce qui est important dans mon argumentation, c'est de dire que quand bien même le niveau de notre championnat baisserait à ce point, eh bien ça ne changera à mon avis pas l'engoument pour notre championnat (en terme de spectateurs) car ce qui déchaîne les passions, ce n'est pas la qualité intrinsèque des joueurs, c'est surtout la compétition, le suspense, l'affrontement des clubs que l'on supporte, etc. La preuve, c'est que notre championnat est "chiant" (équipes défensives, nombre de 0-0) mais continue à passionner beaucoup de monde. (Et par ailleurs, vis à vis des coupes d'Europe, ça ne changera pas grand chose vu qu'aujourd'hui on ne peut plus les gagner.)

  • Graham Chapman le 05/05/2008 à 13h39
    Moi je dirais qu'on ne peut plus gagner la LDC, mais qu'on ne veut pas gagner la coupe de l'UEFA.

  • José-Mickaël le 05/05/2008 à 18h55
    Tout à fait, et je trouve ça lamentable.

    Les clubs (dirigeants, entraîneurs, et manifestement aussi les joueurs) ne se préoccupent plus de l'aspect sportif mais uniquement de l'aspect financier. Ainsi, ils s'engagent à fond dans la coupe machin afin d'avoir le droit de disputer la coupe de l'UEFA, mais celle-ci est alors pour eux une corvée. Tel club va faire jouer ses remplaçants en coupe de l'UEFA afin de réserver ses titulaires pour le prochain match de championnat, décisif pour la conquête d'une place en coupe de l'UEFA l'an prochain. On sacrifie la coupe de l'UEFA pour le droit d'y reparticiper. C'est complètement incohérent ! En fait, ça ne l'est que d'un point de vue sportif. D'un point de vue financier, c'est au contraire on ne peut plus normal : le championnat est diffusé sur Canal Plus, la coupe machin sur FR2/3, ce qui génère d'importantes recettes. Alors que la coupe de l'UEFA est diffusée au mieux sur M6, au pire sur W9 ou Direct8, des chaînes que personne ne regarde : on imagine donc aisément que ça ne rapporte aux clubs que des pièces jaunes.

    Que la coupe de l'UEFA, une coupe qui fait normalement rêver tous les amateurs de foot bien plus que la coupe machin, soit financièrement plus faible que les compétitions nationales prouve qu'il y a un gros, gros problème à résoudre de toute urgence. A l'UEFA de jouer !

    Si seulement elle était une fédération sportive avant d'être une société financière, elle aurait alors inscrit dans ses statuts que son but est de promouvoir le sport dans toute l'Europe, et non de faire du bénéfice, et elle comprendrait que l'intérêt sportif passe avant l'intérêt économique lorsqu'ils sont contraires (c'est le cas aujourd'hui : l'intérêt économique pousse à concentrer les forces footballistiques entre les mains d'une poignée de pays riches, alors que l'intérêt sportif serait au contraire de les répandre équitablement dans toute l'Europe).

    Hélas...

  • Graham Chapman le 06/05/2008 à 17h52
    J'ai déjà posté ça quelque part sur les CDF, mais je pense que la LFP (ou la FFF ?) devrait essayer de "motiver" les clubs français à faire de bons résultats en coupe de l'UEFA en leur donnant des primes qui seraient fonction des résultats obtenus.

    Au début, je proposais de donner ces primes en fonction du résultat brut (place obtenue : vainqueur, finaliste, demi-finaliste, etc.), mais on pourrait aussi imaginer d'attribuer ces primes en fonction des points UEFA obtenus, ou bien encore un mix des deux.

    Enfin, on peut toujours rêver... L'immobilisme de nos dirigeants (j'ai parfois l'image de types qui regardent passer le train sans même réagir) m'étonnera toujours...

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