Ballon d'Eau fraîche 2011, les candidats: Hengbart et B. Gomis
Le collègue idéal et une crème de partenaire d'attaque: deux postulants sérieux qui font dans la gentillesse.
Cédric Hengbart
"Je n'ai jamais voulu devenir joueur professionnel car durant toute ma jeunesse je savais qu'il y avait des joueurs beaucoup plus forts que moi". Repéré tardivement en CFA par le Stade Malherbe de Caen, après des études en STAPS, Cédric Hengbart découvre le monde pro à l’âge de vingt-et-un ans, en même temps que son acolyte Nicolas Seube. Ensemble, ils vont connaitre deux remontées du club en première division. En 2007-2008, le stade Malherbe se paie même le luxe de vivre une saison loin de la zone de relégation. À vingt-huit ans, Cédric Hengbart fait part à ses dirigeants de son envie de changer de club. "J'ai dit au club que je souhaitais partir. J'en ai averti le président Jean-François Fortin, et j'en avais parlé à Franck Dumas (...). J'ai envie, besoin, de changer d'air, de région. C'est sans doute le bon moment pour connaître autre chose, pour vivre un autre challenge."
Auxerre, toujours à l’affût des bons coups pas chers, lui propose un contrat de quatre ans. Cédric Hengbart s’installe en Bourgogne et s’adapte très vite à son nouvel environnement. Sportivement, il explose en 2009/10, avec une saison de haute volée qu'il conclut par un doublé ouvrant les portes de la Ligue des champions à l'AJA, et qui lui ouvre des perspectives internationales. Malgré quelques pré-convocations, le latéral droit trouve normal, n'ayant aucune expérience en Coupe d'Europe ni aucune sélection, de ne pas être appelé à quelques semaines d'une Coupe du monde.
Ce qui lui vaut d’être candidat au Ballon d’Eau fraîche deux années consécutives, c’est surtout sa simplicité. Il est par exemple du genre à ramener chez lui un supporter afin de lui remettre un maillot promis, destiné à faire office de lot dans un tournoi de poker en faveur du Téléthon.
Point fort
Il répond à tous les critères d'attribution.
Point faible
Il aime les grosses voitures et le poker.
Le slogan de campagne
"Faites le saut de l'Hengbart."
Bafétimbi Gomis, un type chic
Avoir dans sa besace plusieurs bras de fer initiés contre ses dirigeants, une ex qui participe à Secret Story et un juteux transfert vers l'Olympique Lyonnais, c’est peut-être beaucoup pour prétendre au Ballon d’Eau fraîche. Pourtant, Bafétimbi Gomis, par son attitude exemplaire sur et en dehors des terrains de Ligue 1, nous prouve aujourd’hui qu’il n’est pas une vulgaire contrefaçon de Frédéric Piquionne.
Propulsé sur le devant de la scène avec Sainté pendant la deuxième moitié de la saison 2007-2008, lors de laquelle il titille les meilleurs buteurs du championnat, il a le malheur de marquer deux (jolis) buts à l’occasion de sa première sélection le 27 mai 2008 contre l’Equateur, avant de participer au naufrage collectif des bleus. Un an plus tard, il fait des pieds et des mains auprès de ses dirigeants pour rejoindre Lyon. Mais sa jeunesse, son envie de disputer la Ligue des champions, et la piètre présidence de Romeyer sont autant d’éléments qui jouent en sa faveur. En signant à l’OL, Bafé accepte même que son salaire (déjà substantiel, certes) soit revu à la baisse.
Discrètement, quoique sa coiffure façon Whoopi Goldberg nous fasse penser le contraire, Gomis plante au moins dix pions par an en Ligue 1 depuis bientôt six ans. Discrètement toujours, il s’adapte à tous les schémas tactiques qui lui sont imposés. Au gré des blessures et des carences de l’effectif lyonnais, Gomis traine ses locks sur le front de l’attaque, souvent dans un rôle de pivot auquel il s’astreint sans broncher. Son passé de Vert et l’ingratitude de son travail sur le pré lui valent un traitement sévère de la part des supporters et de certains journalistes. Mais Bafé Gomis a finalement réussi à se faire adopter par Gerland. "Il faut les comprendre, j'arrivais de Saint-Etienne où je marchais plutôt bien, je faisais la panthère", déclare celui qui a depuis cessé de célébrer ses buts à la manière de Félindra. À l'été 2011, au moment où Puel est accablé de toutes parts, Gomis se fend de quelques déclarations qui détonnent: "Un changement d’entraîneur ne change pas tout. On ne doit pas repartir de zéro, il y a eu de bonnes choses pendant trois ans.[...] Chaque joueur doit donner plus au collectif."
Son altruisme, sa discrétion, ses malaises vagaux récurrents, et l’inaptitude de Laurent je-crois-que-bon Blanc à prononcer correctement son prénom en font un footballeur attachant. La coqueluche de Gerland demeure Lisandro López, mais la belle complicité qu’il affiche avec ce dernier, malgré leur mise en concurrence occasionnelle, donne à Bafé Gomis l’étoffe d’un chic type. Un bol d’eau fraîche à OL Land, qui l’eût cru?
Point fort
Baffez Gomis, il vous tend l’autre joue.
Point faible
A été sifflé par le Stade de France, qui réclamait Djibril Cissé à sa place.
Le slogan de campagne
"Ne jugez pas un homme à sa coiffure".