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Bâle 1960, dernier arrêt avant le désert

Snuff The Rooster (1/5) : – Notre série sur quelques grandes claques subies par l'équipe de France commence avec un Suisse-France conclu sur un 6-2.

Auteur : Brice Tollemer le 13 Mai 2013

 


Au cours de son histoire, l’équipe de France a certes connu des victoires mémorables et des périodes prestigieuses. Mais elle a également vécu des défaites cuisantes et des contre-performances honteuses. Des désillusions traumatisantes qui sont aussi révélatrices d’une époque. Premier épisode.
 

* * *
 

La Ve République vient de naître. Suivant la longue tradition de sauveur de la patrie en danger, le général de Gaulle est revenu en 1958 pour instaurer un régime taillé sur mesure. Finies les éternelles turpitudes de la IVe. La France a décidément besoin d’un homme fort et le héraut du 18 juin est revenu à la tête du pays sans s’embarrasser de trop de scrupules démocratiques. Ce retour est quoi qu’il en soit plébiscité par la population, qui aime rêver de grandeur passée.
 

C’est également à cette date que le football français prend enfin naissance. En 1956 (lors de la première édition) et 1959, le Stade de Reims atteint la finale de la Coupe des clubs champions, en s’inclinant à chaque fois contre le grand Real Madrid. Et c’est Reims qui fournit les principaux joueurs de l’équipe de France lors de la Coupe du monde qui se déroule en Suède en 1958. Les Bleus terminent troisièmes, Just Fontaine est le meilleur buteur de la compétition avec 13 réalisations et Raymond Kopa est sacré meilleur joueur d’un tournoi qui a vu l’apparition du roi Pelé.
 


Football champagne

En cette fin des années cinquante, la France découvre ainsi une nouvelle République et un nouveau football. Dans les salles de cinéma, les spectateurs sont estomaqués par la course de chars dans Ben Hur avec Charlton Heston. C’est le règne du péplum. Quelques années auparavant, le même Charlton Heston avait tenu le rôle de Moïse dans Les Dix Commandements de Cecil B. DeMille. En 1960, un jeune réalisateur nommé Stanley Kubrick prend le train en marche de Spartacus avec Kirk Douglas. Hollywood s’en donne à cœur joie dans cette surenchère antique et biblique. Le symbole de cette orgie de moyens et de grand spectacle sera atteint en 1963 par le Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz. Peu à peu, les éléments de la production américaine se répandent alors en Europe de l’Ouest et dans l’Hexagone. Les premiers enfants du baby-boom sont encore des adolescents, mais déjà on se passionne pour ce rock'n'roll venu des Etats-Unis. Elvis Presley, Johnny Cash, Chuck Berry et leurs 45 tours font danser cette nouvelle génération.

 

 

Les Bleus tentent pour leur part de continuer sur leur lancée du Mondial suédois. Ils se hissent ainsi au mois de juillet 1960 en demi-finales de la toute nouvelle coupe d’Europe des nations. Privés de plusieurs joueurs clés (Kopa, Fontaine, Piantoni), la France est défaite par la Yougoslavie puis par la Tchécoslovaquie lors du match de classement. Elle finit quatrième d’une compétition qui peine pour le moment à mobiliser les foules.
 


Hügi en remet une couche

On ne s’en doute pas à cette période, mais les Tricolores devront attendre vingt-deux ans avant de regagner le dernier carré d’une compétition internationale. Pour l’heure, ils se lancent dans la campagne des éliminatoires pour la Coupe du monde de 1962, qui se tiendra au Chili. Les Bleus les débutent plutôt bien puisqu’ils s’imposent 2-1 en Finlande. Mais Just Fontaine n’est plus là, lui qui a mis un terme à sa carrière internationale après sa double fracture à la jambe la même année. Raymond Kopa est également absent, en raison de douleurs récurrentes à la cheville.
 

 


Le St. Jakob Stadion (en 1954 - via archivofutbol2012.blogspot.fr)
Avant la prochaine rencontre contre la Bulgarie, la France doit jouer deux matches amicaux, en Pologne et en Suisse. Si le premier se solde par un score de parité, le déplacement chez le voisin helvétique sera un calvaire. À Bâle, au St. Jakob Park, devant 35 000 personnes, les demi-finalistes du mondial suédois se font sévèrement corriger 6-2, soit la plus grande défaite jamais enregistrée contre la Suisse. Après avoir pourtant ouvert la marque par le Breton Yvon Goujon, les Bleus se font notamment étriller par un quintuplé d’Hügi. Une défaite humiliante. Conséquence de ce désastre, deux membres du comité de sélection démissionnent et laissent Georges Verriest seul aux commandes.
 

Si cet échec ne reste qu’amical en soi, l’ampleur du score contre un adversaire réputé plus faible marque bien la fin d’une époque. La France échouera ainsi à se qualifier pour la Coupe du monde au Chili et les relations de Raymond Kopa avec la sélection se détérioreront jusqu’à la fin de sa carrière internationale en 1962. Le désert est droit devant, la traversée sera longue.

 


Snuff the Rooster (2/5) : Londres 1969, The Fab Five
Snuff the Rooster (3/5) : Nicosie 1988, le point de non-retour
Snuff the Rooster (4/5) : Paris 1993, le pire pour le meilleur
Snuff the Rooster (5/5) : Séoul 2002, Shooting star
 


Suisse-France, 12 octobre 1960, Bâle, St. Jakob Park, 35.000 spectateurs: 6-2.
Arbitre : M. Jonni (Italie)
Buts
Suisse : Weber (20e), Hügi (40e, 61e, 65e, 80e, 88e)
France : Goujon (19e, 87e)
Suisse : Elsener – Kernen, Schneiter, Grobety, Meier – Weber, Antenen, Vonlanthen – Hügi, Allemann, Ballaman.
France : Colonna – Wendling, Peyroche, Marcel, Tylinski – Ferrier, Stopyra, Ujlaki – Wisnieski, Goujon, Vincent.

 

Réactions

  • Pas haut les tas! le 13/05/2013 à 10h22
    C'est pour ça que j'adore les cahiers. Cette histoire du foot est passionnante.

    Moi qui ai grandi avec les prémices d'un foot devenu business, ça me manque cruellement ces petites histoires qui finalement font la grande. Ce que je veux dire, c'est que maintenant (et contrairement à il y a une trentaine d'année), le sport n'a plus vraiment de "relation" avec le monde qui l'entoure, comme si le stade était devenu une enceinte infranchissable.


    Et en plus, j'étais loin de me douter que les bleus s'étaient un jour mangé un 6-2 contre les helvètes!


  • José-Mickaël le 13/05/2013 à 12h12
    Quelle curieuse d'idée de parler de nos plus honteuses défaites...

    C'est effectivement le début de la longue traversée du désert, et c'est pour ça que c'est intéressant : comment ont-ils faits (de travers) pour que le football français reste si faible pendant près de quinze ans ?

  • Mykland le 13/05/2013 à 16h39
    Trou générationnel ? Guerre d'Algérie ? Clan entre les nantais et les autres ? Repos sur les lauriers de 1958 ?

    Surement un cocktail de tout ça.
    Un peu comme après 1986, on a eu du mal à se relever et il aura fallu 1998 pour avoir une participation importante dans une compétition internationale (Le 1er tour de 1992 ne compte pas).
    Mais sur 86/98, on a eu la chance d'avoir des clubs qui existaient au niveau européen avec 7 finales et 2 trophées(OM, PSG, Monaco, Bordeaux).

  • José-Mickaël le 13/05/2013 à 20h52
    En fait je pense que la réponse est connue (je ne vais pas développer, ça prendrait deux pages) et ma question n'en était pas une, je voulais juste dire que parler de ces défaites honteuses peut permettre de mieux comprendre cette période d'échecs, et c'est ça qui est intéressant.

  • Hydresec le 13/05/2013 à 23h46
    Vonlanthen, c'est le grand papa de l'actuel ?

  • Hydresec le 13/05/2013 à 23h48
    (enfin, "actuel", c'est une façon de parler vu qu'il ne joue plus).

La revue des Cahiers du football