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Au secours de la défaite

Ça y est, Vincent Duluc et avec lui L'Équipe semblent enfin avoir découvert la dérive oligarchique du football européen. Faut-il les applaudir? 

Auteur : Jérôme Latta le 10 Fev 2021

 

 

C'est un édito impeccable, auquel on souscrit totalement. Ce mercredi dans L'Équipe, Vincent Duluc s'insurge, à propos de la réforme de la Ligue des champions, contre la "caste" qui a "confisqué le football". On pourrait lire les mêmes termes ici même. On les y a d'ailleurs lus des dizaines de fois, depuis plus de vingt ans.

 

On applaudirait volontiers, sans aucun souci de perdre notre quasi exclusivité sur ce discours. Oui, mais le problème est bien là, dans ces deux décennies qu'il aura fallu pour parvenir, dans notre quotidien sportif, à une conclusion évidente depuis le début.

 

 

 

 

Vincent Duluc vole au secours de la défaite. Lui et ceux qui l'imiteront, si c'est bien un signal qu'il a donné, vont s'offrir bonne conscience et assentiment général en dénonçant non les dérives évidentes qu'ils auront si assidûment ignorées, mais leur aboutissement. Des dérives dont leur incroyable passivité aura été complice.

 

Ce n'est pas la première fois qu'il semble tomber des nues, et nous avec, estomaqués par ce qu'on désignera comme de la candeur, par charité. Que l'on puisse encore tirer de petits profits symboliques d'un ralliement si tardif est bien dérisoire, la colère réside dans le constat que le combat, ni même le débat, n'a jamais eu lieu – comme bien d'autres dans le football.

 

Puisque la paresse caractérise une frange – hélas pas la moins puissante – du journalisme sportif, recopions ici un extrait de l'article consacré, dans le numéro 5 de notre revue, à la "révolution libérale" du football.

 

"Elle s'est déroulée à ciel ouvert, au vu de tous, et on peut la documenter sans peine. Mais elle a à peine été commentée et encore moins critiquée. Elle n'a même pas été nommée. (…) Les médias sportifs ont regardé ailleurs, renonçant à exercer tout devoir de vigilance: ils tiraient bénéfice de l'attention extraordinaire suscitée par ce football-spectacle. Leur manque de culture politique et critique a achevé de les désarmer. (…) La révolution libérale s'est accomplie sous nos yeux, et le plus extraordinaire est que personne n'en a rien dit."

 

Nous te prions de croire, cher lecteur, que nous aurions préféré que nos pauvres combats soient partagés, et ne pas avoir à volleyer les Tartuffe dont la moindre des caractéristiques n'est pas leur formidable incapacité à envisager leurs propres responsabilités.

 


 

Réactions

  • Westham le 11/02/2021 à 08h40
    C'est pas tant le monde mais la conscience ouvrière qui a disparu.

  • Utaka Souley le 11/02/2021 à 08h47
    Pendant quelques années, Duluc a pu être considéré comme un personnage important, voire influent du monde du Football, hexagonal en tous cas. Ce qu'il constate, c'est que cette révolution libérale qu'il a accompagnée l'abandonne désormais sur le bord de la route. Sincère, il l'est sûrement, mais il est aussi déçu, tel le cadre sup' qui s'est fadé les projets difficiles et les missions délicates et qui ouvre avec dépit sa lettre de licenciement quand sa société se réorganise pour "voir plus grand".

  • Jamel Attal le 11/02/2021 à 09h05
    @suppdebastille
    "Même s'il a assisté à tout cela sans rien dire, pourquoi ne pas se réjouir qu'il rejoigne "ton" camp? Chacun a le droit d'é---

    Tout" target="_blank" title="voluer."
    ---

    Tout" class="link"> lien
    est un peu dans le "Même s'il a assisté à tout cela sans rien dire"…
    En ajoutant :
    - pendant vingt-cinq ans ;
    - aux premières loges ;
    - sans pouvoir l'ignorer ;
    - en ne trouvant rien à y redire ;
    - dans une position qui lui permettait de peser dans la lien se réveille subitement :
    - avec des termes qu'il n'a jamais employés ;
    - au moment où la bataille est perdue ;
    - sans considérer une seule seconde une petite part de responsabilité ;
    - au moment où ça lui rapporte des gratifications lien ne relève pas du "droit d'évoluer", c'est la définition même de la tartufferie, c'est littéralement voler au secours de la défaite. J'avoue ne pas savoir ce qu'il te faut pour l'admettre, tellement c'est accablant :)

    PS : ce n'est évidemment pas "mon" camp, c'est celui du football qu'il prétend défendre tout à coup.

  • cocobeloeil le 11/02/2021 à 13h38
    Peut être aussi parce qu'il y a 'dérive' et 'dérives'.

    Tant que ça dérivait "un peu", ça n'avait pas l'air de le déranger outre mesure, il s'en accommodait, voire ça lui était utile dans son boulot.

    Là, ça dérive trop dans son acceptation de la dérive, ça dérive grâve, ça risque d'échouer, et lui avec. Ou alors il va rester au port, ce qui est pire.

    Je pense que ça arrive souvent avec les gens qui profitent à fond du système économique ou politique, quand ça les arrange ils ferment les yeux.

    Ceux là même qui commencent à critiquer et ouvrir leurs oeillères quand ce type de système va "trop loin" et choque leurs prétendues idées humanistes qui leur donnaient une sorte de bonne conscience intérieure.

  • Jamel Attal le 11/02/2021 à 15h37
    @cocobeloeil / @Utaka Souley
    Oui, ça se tient. On a quand même un peu de mal à identifier le franchissement d'un seuil de tolérance : la réforme proposée par l'UEFA est dans la droite ligne des précédentes, elle ne marque pas de rupture comme l'aurait fait une Superligue privée-fermée. C'est strictement la même logique que celle qui s'exprime depuis le premier projet en 1998 et les réformes de la LdC qui ont lien illustre surtout une impuissance critique dont Duluc n'est évidemment pas particulièrement responsable et qui est commune aux médias sportifs en général, mais dont il devrait avoir conscience, maintenant qu'il a été frappé d'un éclair de lucidité.

    Lui et les autres devraient quand même se demander : "Comment avons-nous pu [être assez impotents pour] passer à côté de tout ça ?" Mais je crains que la bonne conscience ne l'emporte sur la mauvaise – d'autant qu'à mon avis, ils n'ont jamais été aussi dupes que ça.

    Il faut avoir déployé un niveau d'énergie considérable pour faire en sorte de ne pas "voir" ce qui se passait – sans parler de l'analyser ou de le critiquer. Bien sûr, il y a le piège de la pseudo-neutralité journalistique, un manque de culture politique, mais tout de même, quel naufrage.

  • gurney le 11/02/2021 à 20h18
    Je pense surtout que certains sont plus lents pour voir les conséquences de certains choix.
    Au tout début, l'idée d'avoir 2 équipes par nation avait un petit côté excitant, mais les gens n'ont pas vu la suite (prévisible) de l'histoire.

  • Jamel Attal le 11/02/2021 à 20h58
    "Sincère", "lent" : vous prenez bien des précautions pour soutenir la thèse de la sottise (qui n'est pas la mienne – du moins pas en première hypothèse).

    Il y a dix ans, il suffisait de regarder les résultats de la LdC pour voir ce qui s'était passé… au cours des dix années précédentes. Les résultats, mais aussi la formule de compétition, le système de répartition des ressources, les coups de boutoir des gros clubs pour obtenir encore plus de l'UEFA. Et là, ce n'est parler que de la Ligue des lien question reste : comment a-t-il été possible de ne rien voir, de ne rien dire devant tant d'évidences, pendant si longtemps ? Pour se réveiller du jour au lendemain, en février 2021, avec des termes comme "caste" et "confiscation".

    Désolé d'être pénible, mais je pense qu'il est très important de prendre la mesure de cet aveuglement collectif, dont Duluc confirme, en osant cet édito, qu'il n'est que le représentant le plus emblématique.

  • cocobeloeil le 12/02/2021 à 14h29
    Sinon, Duluc va avoir 59 ans en septembre.

    A quel age ils prennent leur retraite les journalistes? Pas de date limite? Comme tout le monde?

    Peut-être qu'il n'en a plus rien à cirer, qu'il va bientôt passer la main. Ca serait le moment pour lui de dénoncer des dérives qu'il n'aurait jamais réellement apprécié mais dont il se serait accommodé bien consciemment, pour continuer à réaliser ce qu'il aime faire: écrire sur le foot pro dans un média ultra connu et resté bien calé au milieu de ce panier de magouilles et de corruptions en tous genres?

    Ca pourrait être une des réponses possibles à la question essentielle dont parle Jamel:

    Pourquoi ce revirement soudain?

  • Franco Bas résilles le 13/02/2021 à 14h10
    Au risque de paraître naïf, son long passage en réanimation du fait du covid pourrait aussi bien expliquer une forme d'introspection et de "libération" d'une parole qu'il retenait jusqu'alors... C'est juste une hypothèse.

La revue des Cahiers du football