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Atlético-Barça : boire tout son Saul

Matchbox – Derrière la victoire 2-0 qui qualifie les hommes de Diego Simeone se cache, outre le talent d'Antoine Griezmann, Koke et les autres, la démonstration que le projet de jeu de l'entraîneur argentin est parfaitement au point.

Auteur : Raphaël Cosmidis le 14 Avr 2016

 

 

Une fois de plus, le vainqueur sortant ne conservera pas son titre européen. On savait le tirage plus que piégeux pour Barcelone, la petite forme actuelle et la grande qualité de l'adversaire l'ont confirmé. Si fort avant de se retrouver à dix il y a une semaine, le groupe de Diego Simeone a cette fois évité les fautes bêtes et décroché une qualification bien méritée.

 

 

La nalyse

Parti de son camp, Filipe Luis a le choix entre Koke et Antoine Griezmann. On joue la 87e minute à Vicente-Calderón quand le latéral brésilien, qui cavale sur son aile depuis une heure et demie, place un petit pont à Javier Mascherano et tente de servir Griezmann. Andrés Iniesta bloque le ballon de la main. Griezmann transforme le penalty. 2-0, score final.

 

 

 

L’action du deuxième but colchonero est peut-être la plus belle de la double confrontation entre l'Atlético et le Barça. Elle avait démarré par un une-deux entre Filipe Luis et Koke, très loin des cages catalanes. Elle confirme que l’Atlético est complètement incompris. Cette équipe sait jouer avec le ballon bien mieux qu’on ne le pense. Mais contre le Barça, elle le fait seulement lorsque c’est nécessaire. Et puis, pourquoi s’embarrasser du ballon, cet objet si capricieux, si l'on se crée plus d’occasions que l’adversaire même quand celui-ci le monopolise?

 

Dominer sans ballon

Aucune équipe ne joue aussi bien sans la balle que celle de Diego Simeone. Ce n’est pas la première à aller si loin en Europe en se contrefichant de la possession. Chelsea y était parvenu en 2012. Les comparaisons ont forcément fusé: équipe qui défend, bus garé, etc. Et tant pis pour les nuances. S’il y a un point commun entre ces deux équipes, c’est Fernando Torres. Le reste n’a rien à voir. D’un côté, un groupe en auto-gestion, un entraîneur, Roberto Di Matteo, qui a explosé en vol (preuve que le succès avait peu de fondations), et des miracles répétés en demi-finale puis en finale. Chelsea était largement derrière ses adversaires au nombre de tirs.

 

 

De l’autre, une équipe qui atteint les demi-finales pour la deuxième fois en trois saisons, un coach qui applique les mêmes recettes en s’adaptant aux allées et venues dans son effectif, une formation qui se montre aussi dangereuse que le Barça, parce que contrairement à Chelsea en 2012, elle va dans le camp adverse, même sans ballon par du pressing. Simeone estime par ailleurs que pour garder le même niveau de concentration et de motivation, il faut que les hommes changent régulièrement. Théorie vérifiée mais si difficile à appliquer, si opposée à la stabilité habituellement recommandée. Diego Costa, David Villa, Raúl García et Arda Turan ne sont plus là, mais l’Atlético est peut-être meilleur qu’en 2014. Plus varié offensivement en tout cas, avec un Français et un Espagnol au sommet de leur art.

 

Ñiguez ni fiotte

Au centre de cette victoire des Colchoneros, la première depuis que Luis Enrique s'est installé sur le banc blaugrana, il y a bien sûr Antoine Griezmann, double buteur à domicile. Mais l’homme du match s’appelle certainement Saúl Ñíguez. Il a vingt-et-un ans, un gabarit quelconque et aucune qualité hors du commun. Mais il fait tout très bien. Façonné par Diego Simeone, qui l’a petit à petit rendu de plus en plus important, jusqu’à être essentiel, il mélange le passé récent de l’Atlético et son présent si impressionnant. Quand il est passé à droite pour gagner tous ses duels aériens face à Jordi Alba, on s’est souvenu de Raúl García tenant le même rôle il y a deux ans. Quand on l’a vu se débrouiller seul entre Iniesta et le même Jordi Alba, cette fois balle au pied, on a cru lire Arda à l'arrière de son maillot. Et lorsque, d’un sublime extérieur du pied, il a déposé la balle sur la tête d’Antoine Griezmann, on a vu la facette plus subtile de Saúl Ñíguez, joueur atrocement méconnu, capable de tout et futur de l’Espagne.

 

Au-delà des hommes, l’Atlético a été aussi fort collectivement à l’aller qu’au retour. Rester à onze a aidé. Les Colchoneros ont pourtant connu la même période de souffrance, une fois l’heure de jeu passée. Le Barça a pilonné la surface madrilène sans que les occasions ne pleuvent comme au Camp Nou. Le bloc de l’Atléti a fait tous les efforts et un peu plus. Comme à l’aller, Simeone est passé à cinq au milieu quand le Barça a investi les ailes. Carrasco, excellent dans un poste axial plus rare pour lui lorsque son équipe jouait en 4-4-2, a pris le flanc gauche avant d’être remplacé par Partey, un peu trop tard sans doute.

 

Une équipe sous Koke

Malgré ses qualités défensives sans égal aujourd’hui (bloc ultra-compact, lecture collective du jeu, mécanismes de pressing appris par coeur, fautes tactiques parfaitement jouées), l’Atlético traverse toujours un énorme temps faible face au Barça. Les latéraux ne sont plus suivis, les organismes fatiguent et c’est au tour des joueurs axiaux de sauver leurs partenaires. Gabi a devancé Piqué à un mètre du but. Diego Godín a sacrifié une paupière à Luis Suárez. Et l’Atlético a tenu, comme il tient souvent à domicile. En seize matches de Ligue des champions disputés à Vicente-Calderón depuis l’arrivée de Diego Simeone, l’Atléti n’a concédé que quatre buts.

 

 

Hier soir, en marquer deux a longtemps paru indispensable tant le but du Barça semblait inévitable. Pour trouver l’ouverture, l’Atlético a pressé les Catalans jusqu’à leur gardien, les a forcés à chercher pour jouer court jusqu'à ce qu'ils se résignent à jouer long (tout cela a moins bien fonctionné avec le repositionnement plus bas de Busquets en deuxième période, formant quasiment une défense à trois – non, pas un 3-5-2, Laurent). C’est sur un dégagement hasardeux de Jordi Alba que Saúl Ñíguez récupère le ballon qu’il transformera en passe décisive. L’Atlético a interdit à Lionel Messi et Neymar de se retourner, en collant Filipe Luis et Juanfran dans leur dos. L’Argentin en a eu vite marre et a quitté l’aile droite pour l’axe, où on ne l’a plus beaucoup revu. Lors des courtes séquences où les Madrilènes avaient le ballon, Koke, meilleur milieu offensif lent du monde, se rapprochait toujours du porteur de balle pour l’aider, faisant d’une pierre deux coups: éclairer le jeu offensivement et être proche de l’adversaire à la perte de balle, prêt à presser. Tout est si pensé chez les Matelassiers que le Manchester City-PSG de mardi soir a l’air d’appartenir à une autre compétition.

 

Le Barça, dont a très peu parlé, sort d’une Ligue des champions dont il était le grandissime favori il y a encore un mois. Les Blaugranas étaient si forts si récemment que leur chute printanière étonne, autant en Liga que sur la scène européenne. À la mi-temps du match, Mickaël Landreau évoquait une baisse physique, toujours compliquée à juger, mais encore plus à contredire après cette performance – surtout quand on analyse le faible turnover depuis deux ans. Jusque-là, le Barça de Luis Enrique avait toujours fini par prendre le dessus sur l’Atlético de Diego Simeone, notamment en punissant les Madrilènes sur les côtés, zones qu’ils aiment abandonner pour être compacts et étroits sur la largeur, côté ballon. Le recentrage rapide de Messi, lors de l’aller et du retour, alors qu’il avait souvent repris l’aile droite pour gêner l’Atléti, peut nourrir des regrets. Et donner des idées au futur adversaire de l’Atlético Madrid, équipe la plus convaincante de ces quarts de finale.

 

 

 

La conférence de presse de Diego Simeone

"Il y a une vertu dans cette équipe, c’est qu’on travaille ensemble depuis quatre ans. Cette équipe rassemble des joueurs qui suivent ce qui est travaillé. Je ressens une grande joie pour eux. Cela va au-delà d’une qualification en demi-finales. Je parle de valeurs, de celles qui disparaissent un peu dans la société. Notre groupe est aligné. On croit beaucoup en les valeurs qu’il y a dans la vie, et on essaie de les faire rentrer sur le terrain. Ne jamais arrêter de croire, c’est quelque chose qui imprègne le club. Mais on ne fait pas que croire. On travaille en conséquence. Et on ne sort jamais de ce que l’on veut faire. Tout cela est plus important que l’adversaire que l’on affrontera en demi-finale.

 

Ce dont je suis le plus fier, c’est de pouvoir transmettre des choses à un groupe de personnes à partir du jeu ‘football’. On voit le football, mais nous croyons beaucoup dans les valeurs de la vie. Je suis fier d’avoir trouvé un groupe de gamins fantastiques qui répondent à ce qu’il y a dans la vie: le respect, ne jamais arrêter d’essayer, la persévérance, savoir se relever dans la difficulté, insister pour que l’autre soit meilleur que soi, se battre. Ce sont de grandes valeurs, on les a en tant qu’individus et en tant que groupe. Je dis aux joueurs: ‘Transmettez-les au jeu. Le jeu vous récompensera.'"

 

 

 

Les observations

• Une équipe louée pour son jeu défensif, Filipe Luis tout aussi énorme que Kevin de Bruyne la veille… Mauvaise semaine pour José Mourinho.

 

Diego Simeone raccompagne Luis Enrique vers la sortie. 

 

• “Le PSG a eu un entraîneur comme Diego Simeone, c'est Luis Fernandez." Cette phrase a-t-elle vraiment été prononcée hier soir sur Infosport+? À vous de trouver la réponse.

 

Augusto Fernandez s’en sort vraiment pas mal pour quelqu’un qui jouait cinq fois moins que Guirane N’Daw à Saint-Étienne.

 

• Douglas, Bartra, Adriano, Munir contre Gamez, Kranevitter et Vietto: même au jeu des remplaçants non-entrés, l’Atlético est devant.

 

• Si jeune et déjà si fort: Saúl Ñíguez, dont le prêt au Rayo aura été encore plus utile que celui de Diego Costa avant lui, n’a que six mois de plus qu’Hervin Ongenda.

 

• Et dire qu'il y a quelques jours, l'Atlético était mené par l'Espanyol et, attaquant pour égaliser, faisait même de longues séquences de conservations offensives en cherchant la faille...

 

 

 

Vu du forum

=>> Maniche Nails – 21h34
Les Barcelonais sont cramés mais heureusement l'arbitre est avec eux, il vient de les faire entrer aux vestiaires avec quinze bonnes secondes d'avance.

 

=>> Mevatlav Ekraspeck – 21h53
On sent que Mathieu leur manque.

 

=>> PCarnehan – 21h55
La barre... ter Stegen devrait appeler sa femme. Elle doit être en train de prendre une douche avec Fernando Torres.

 

=>> Mevatlav Ekraspeck – 22h12
La science avance : sur le plan médical, la greffe d'un coude dans le plancher orbital fera l'objet d'un rejet, se signalant par un bel hématome.

 

=>> newuser – 22h15
Y'a pas vraiment de grosses grosses occasions ça ressemble plus à Jean-Claude Duss le Barça ce soir.

 

=>> Run – 22h43
L'At-Chelsea-co en fait.

 

 

 

Les titres auxquels vous avez échappé

Ready to Partey

Gabi le magnifique

Oblak bomber

Saul rieur

Griezmann of steel

 

Réactions

  • Jean-Luc Skywalker le 14/04/2016 à 09h31
    Même en regardant pas mal de foot, j'avoue. J'ai découvert Saul Niguez (et Lucas Hernandez) il y a 15 jours.

  • Seven Giggs of Rhye le 14/04/2016 à 10h46
    J'ai pas pu voir le match, mais la retranscription de la conférence de presse de Simeone m'a foutu la chair de poule.

  • Pascal Amateur le 14/04/2016 à 10h53
    La fin de l'article ajoute un peu de déconne, c'est dommage.

  • Zorro et Zlatan fouillent aux fiches le 14/04/2016 à 11h06
    Oui, on pourrait éviter de balancer au monde entier les jeux de mots pourris du forum ? Surtout que je suis jamais cité (et pour cause).

  • Jean-Luc Skywalker le 14/04/2016 à 11h07
    Heureusement on a un petit extrait du discours de motivation de Simeone :

    lien

  • xTieum78x le 14/04/2016 à 11h20
    Petite note pour Nasser : avoir un public de fidèles qui chantent pendant 90', ça peut aider à faire passer des tours en Champions League.
    Quelle ambiance put***, avec des morts de faim sur le terrain, cet entraineur qui déteint sur ses joueurs...
    C'est certainement pas le plus beau football de l'histoire, mais bon Dieu, ce que ça doit être bon d'être abonné à Vicente Calderon.

  • Cebrik Jécluse le 14/04/2016 à 11h35
    Merci de tordre le cou à l'ensemble des bœufs qui n'ont pas compris grand chose et qui balancent sans retenue "Chelsea 2012 = Atlético".

    Que l'on aime ou pas, le jeu développé par Simeone, c'est de l'art dans le quadrillage du terrain, la gestion de l'effort, la concentration des joueurs qui limite les fautes techniques et qui les fait suivre les consignes à la lettre pendant 90 minutes, la compréhension du plan de jeu de l'adversaire... c'est exceptionnel. ça vaut la tactique de possession de Guardiola au Barça ou la verticalité du jeu de Heynkes au Bayern.

  • Cebrik Jécluse le 14/04/2016 à 12h05
    Merci de tordre le cou à l'ensemble des bœufs qui n'ont pas compris grand chose et qui balancent sans retenue "Chelsea 2012 = Atlético".

    Que l'on aime ou pas, le jeu développé par Simeone, c'est de l'art dans le quadrillage du terrain, la gestion de l'effort, la concentration des joueurs qui limite les fautes techniques et qui les fait suivre les consignes à la lettre pendant 90 minutes, la compréhension du plan de jeu de l'adversaire... c'est exceptionnel. ça vaut la tactique de possession de Guardiola au Barça ou la verticalité du jeu de Heynkes au Bayern.

  • Gazier le 15/04/2016 à 19h03
    Combien de km parcourus par les matelassiers (enfin ceux qui jouaient en bleu) ?
    Oui, je sais, c'est facile, mais ça m'a gaché le match.

  • Yohan Cowboy le 15/04/2016 à 19h57
    114 kilomètres parcourus. 12 de plus que le Barça, et 16 de plus que le PSG.

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