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À titre exceptionnel

Le diable se cache dans les détails, et les unes de L'Équipe en disent assez long sur l'évolution récente du quotidien sportif...

Auteur : Thibault Lécuyer (avec Jérôme Latta) le 18 Mars 2009

 

Souvent annoncé, le passage de L'Équipe au format tabloïd est pour l'instant mis entre parenthèses par l'avènement d'Aujourd'hui Sport et par diverses interrogations métaphysiques. Cela n'empêche pas certaines évolutions d'être de plus en plus en sensibles, notamment sur la façade de l'institution: sa première page.
Afin de confronter des impressions persistantes à des éléments concrets, nous avons comparé les titres de L'Équipe de 2005/06 et ceux de 2008/09, sur la période septembre-janvier (1). Pour constater que les nouveautés et les évolutions étaient nombreuses.


Poursuite du trivial

On assiste ainsi à une multiplication des unes directement consacrées à une vedette, sans autre forme de justification:
"À Nasri de jouer". "Ronaldo rêve de Paris". "Gourcuff contre Gourcuff". "Benzema fait-il rêver l'Europe?" "Bordeaux et Milan s'arrachent Gourcuff". "Dingues de Ribéry!" "Sir Nicolas Anelka".
Si le principe n'est pas nouveau, il atteint une fréquence inédite (une fois toutes les trois semaines en moyenne).

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Un langage plus trivial, recourant largement aux expressions familières, se répand, alors que ce traitement était très marginal trois ans auparavant:
"Nice volé à Lyon". "Les gros sans pitié". "Lyon met la gomme". "Klasnic bute Lyon".
Cette tendance amène parfois le quotidien à proposer des titres qui infantilisent résolument le lecteur:
"Même pas peur!" "Lyon c'est dingue!" "C'est génial!" "Trop fort Parker!"

Nouvelle également, l'insistance à mettre en scène la relation du journal avec le sujet traité, par le moyen d'injonctions adressées aux acteurs du sport:
"Rassurez-nous!" "Que ça change, et vite". "Mo-bi-li-sez-vous!" "Imitons Famagouste!" "Réchauffez-nous!" "Cette fois, lâchez vous". "Tous à vos postes!"
Il arrive même que la relation avec le lecteur soit mise en scène: "Nous, on a aimé". L'usage du franglais est également une spécificité 2008 ("La L1, c'est show!" "Benzema is back!").


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L'important c'est les 27 points

Sur la même période en 2005, nous n'avons trouvé que sept unes pouvant tomber dans les catégories précitées:
"Où en est Zidane?" "Qu'on en finisse!" "Le monde est gaulois!" "On se revoit en 2006!" "Enfin reine!" "Lillois, c'est ce soir!" "Joyeux Noël, Toulouse!" "Bonne année les petits!" "Elle est bien bonne".
Soit sept points d'exclamation utilisés en cinq mois contre 27 entre septembre 2008 et janvier 2009 (environ un tous les cinq jours et demi).

On notera que ces derniers mois comptent déjà une proportion étonnante de unes mémorables:
"Domenech, l'incroyable vérité", "Nice volé à Lyon" suivi de "Lyon ne l'a pas volé", "La Lettre au Père Noël" (qui comparait Lassana Diarra et Jean-Claude Darcheville au large désavantage de ce dernier), "Le successeur" avec Gourcuff et Zidane, et la fameuse vraie fausse Laure Manaudou.
La une "Deschamps tout près du PSG" est, elle, un classique du quotidien, comme l'est devenu le traditionnel entretien avec Robert-Louis Dreyfus allumant son propre club en plein milieu de saison.


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Un jour sans fin

On s'amusera de quelques collisions inopinées, parfois avec le petit frère. Le 30 novembre, Lyon-Valenciennes vient de se jouer sous une pluie battante. L'Équipe titre "À quoi ça rime?". Une quarantaine de jours plus tard, le 8 janvier, alors que la L1 s'apprête à jouer sous un froid polaire, Aujourd'hui Sport titre… "À quoi ça rime?".
Le 24 octobre 2005, un enthousiaste "Toujours Verts" barre la première page. Trois ans plus tard jour pour jour, le 24 octobre 2008, Gomis pleine page est surmonté d'un non moins enthousiaste "Toujours Verts!". Identique... à un point d'exclamation près.


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Encore figé dans un format que son propriétaire hésite à bouleverser, au point de préférer tenter des expériences avec Aujourd'hui Sport, le quotidien L'Équipe se réforme par petites touches plus qu'il ne se révolutionne. La liste est longue des aménagements effectués depuis la rentrée, correspondant à l'entrée en fonction d'une nouvelle direction: articles plus courts, multiplication des hors-texte et des infographies, mise en tête de gondole des "plumes" dont la photo d'identité accompagne les papiers, goût pour la mise en scène des débats sous forme de questions ou de pourcentages ésotériques...

Le traitement de la une de L'Équipe témoigne de la tentation de glisser d'un sensationnalisme ordinaire vers une démagogie plus ou moins assumée. La ligne éditoriale reste en tout cas plus proche d'un journalisme d'exclamation que d'un journalisme d'opinion: les pages intérieures confirment une hiérarchie de l'information qui place les enjeux économiques et politiques du sport ou la question du dopage très loin derrière l'écume de l'actualité et les controverses usuelles.


> Lire aussi : "On ne change pas une Équipe qui vend", sur le recyclage sans fin des mêmes titres stars.


(1) Cette petite étude empirique, qui porte tout de même sur plus de 300 unes au total, n'a évidemment pas force de vérité scientifique.

Réactions

  • Beau gosse chiant le 18/03/2009 à 11h54
    Dark Side of the Mounier
    mercredi 18 mars 2009 - 07h50
    J'aime bien chercher la petite bête, mais en quoi "Benzema is back" c'est du franglais? C'est pas tout simplement de l'anglais?
    Sinon, vous avez raison, l'equipe c'est le mal.
    -----------

    Quoi ? Qu'apprends-je ? Benzema, anglais ? Oh my Dieu !!! On va se faire sortir des qualifs pour la world coupe on tapis green if ça s'ébruite.

    Plus sérieusement l'exercice de trouver un titre est difficile et la critique facile. Hormis les titres racoleurs style "Nice volé" ou "Arbitres, wake up, chickens!", pas de quoi fouetter un chat.

  • Jean-Patrick Sacdefiel le 18/03/2009 à 12h06
    Ça tombe bien : l'article ne fouette pas de chat, il se penche sur des évolutions peu spectaculaires, mais assez significatives. Pour qui lit L'Equipe, le changement est en effet perceptible depuis la rentrée...

  • antigone le 18/03/2009 à 15h16
    Aaaaaaah, l'impératif, ce subtil mode grammatical mi-publicitaire mi-litaire.

    Oooooooh, le point d'exclamation, ce valeureux signe bital et monocouille (kikou Pierre !!!!!!!!).

    C'était bien la peine de pousser des cris d'orfraie devant le style et la scansion sommaire des banderoles ultras pour finalement s'en inspirer et faire moins bien.

    D'ailleurs, on y aura droit tôt ou tard, tant elle paraît inéluctable. Peut-être même dès vendredi matin, suite à l'élimination des derniers clubs français en UEFA. Alors je vous livre en exclu LE TITRE qui devrait mettre tout le monde d'accord :

    "Allez tous vous faire enculer !"

    Simple, universelle, aisément compréhensible, cette une possède en outre le mérite de pouvoir se décliner avec tout type d'illustration. Oui oui, même les dessins de Chenez. Essayez chez vous, ça fait beaucoup rire les enfants.

  • MarcoVanPasteque le 18/03/2009 à 16h59
    Souvent annoncé, la sortie du N°43 des Cahiers du Football est pour l'instant mis entre parenthèses par l'avènement du site Internet et par diverses interrogations métaphysiques. Cela n'empêche pas certaines évolutions d'être de plus en plus en sensibles, notamment sur la façade de l'institution : sa première page.
    Afin de confronter des impressions persistantes à des éléments concrets, nous avons comparé les titres du mag papier sur l'ensemble de sa période de diffusion (1). Pour constater que les nouveautés et les évolutions étaient nombreuses.


    Mono-Boli

    On assiste ainsi à une multiplication des unes directement basées sur un jeu de mot, sans autre forme de justification: "Ni but ni soumises", "Les bleus sans les vieux ?", "Paris, Paris, on t'adule"
    Si le principe n'est pas nouveau, il atteint son apogée dans le dernier numéro : "Arbitres acculés".

    Un langage trivial ou recourant largement aux expressions familières, se retrouve fréquemment : "Une saison à la con", "Spécial Euro 2004", "Qui sera ballon de plomb ?".
    Cette tendance amène parfois le quotidien à proposer des titres qui infantilisent résolument le lecteur: "Rendez-nous les coupes d'Europe !"

    Courant également, l'insistance à mettre en scène le journal dans une position d'opposition, par le moyen d'injonctions alter-journalistes : "Un autre football est-il possible ?", "Ligue 1 : l'anti-guide", "Tout un mondial : le bilan alternatif".
    L'usage du questionnement fermé est également très répandu : "Faut-il avoir peur des Ultras ?", "Peut-on aimer l'OL ?", "Faut-il déterrer les Verts ?"


    L'important c'est les 20 points

    Sur notre échantillon représentatif des 35 unes, nous avons trouvé pas moins de vingt unes pouvant tomber dans les catégories précitées : "Ligue 1, football 0 ?", "Canal+, esprit es-tu là ?", "Coupés du monde !"
    Soit dix-sept points d'interrogation et trois points d'exclamation utilisés en tout.

    On notera que les dernières parutions comptent une proportion étonnante de unes généralistes : "Six foot under", "Dix ans de foot", "Cahiers de vacances"...

    ET TOUJOURS RIEN CONCERNANT L'EAU FRAÎCHE !!!!

    (1) amputés toutefois des unes des N° 2, 10, 11, 12, 13, 14 et 15 vu qu'ils ne sont pas disponibles dans la boutique

  • la rédaction le 18/03/2009 à 17h58
    lol

  • MarcoVanPasteque le 18/03/2009 à 19h49
    cimer

  • Fugazi le 18/03/2009 à 19h53
    Moults points d'exclamation en effet, et maintenant nouvelle tendance : le point d'interrogation, alias l'outil idéal de la naissance d'une rumeur. Parfait exemple aujourd'hui avec ce : "l'OM veut tout... et même le Guen ?". On n'est plus du tout dans l'info, on se demande même à qui s'adresse la question. Avec ce point d'interrogation, on peut tout dire, forcément puisqu'on n'affirme pas, on s'interroge juste. Pratique pour épater la galerie et attirer le chaland.

  • Lubo le 18/03/2009 à 22h50
    la rédaction
    mercredi 18 mars 2009 - 17h58
    lol

    ---

    Wahou, MVP, quelle classe, j'ai jamais vu la rédac dans cet état-là.

    Concernant les unes des Verts identiques à 3 ans d'intervalles jour pour jour (!!), je me demande si en fait ils n'ont pas que ce titre à proposer vu que 3 ans, c'est l'écart moyen entre deux unes accordées au club.
    (Je m'en plains pas hein, je sais bien qu'on mérite pas mieux).

La revue des Cahiers du football