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L'Euro, éparpillé façon puzzle

L'UEFA annonce un Euro 2020 dans dix à quinze pays. Une idée saugrenue ou une solution au problème des grandes compétitions?

Auteur : Raphaël Cosmidis le 7 Dec 2012

 


Michel Platini en avait évoqué la possibilité cet été. Un championnat d'Europe à travers l'Europe. Un Euro 2020 sans organisateur unique, réparti sur le continent. La nouvelle est tombée ce 6 décembre: la possibilité est devenue un fait. L'UEFA a décidé que 2020 serait synonyme d'expansion. L'organisation échappe à la Turquie, au trio Écosse-Pays de Galles-Irlande et au duo Azerbaïdjan-Géorgie. Dans huit ans, le football sera sans pays fixe. "L'Euro pour l'Europe". Déjà portée à vingt-quatre équipes dès 2016 (lire "Euro : Super-16 contre Fat-24"), la compétition s'offre une fantaisie majeure.

 

Après l'annonce tonitruante qui a vite agité les acteurs du football vers 17h30, l'UEFA a informé les médias que l'Euro nomade ne valait que pour 2020, désavouant la Turquie, grande favorite, dont la candidature d'Istanbul aux Jeux olympiques de la même année posait problème. L'Euro sera organisé à travers dix à quinze pays, les villes seront choisies au printemps après candidatures. Toutes les nations devront passer par la phase de qualification. Les matches du même groupe se dérouleront dans des pays limitrophes afin d'éviter de trop longs déplacements aux supporters et à la presse.

 

 

 

 


You will never support for free

Parmi les reproches envers Michel Platini depuis son arrivée à la tête de l'UEFA, sa relation avec les supporters – plus précisément son indifférence totale à leur égard – est sans doute le plus appuyé. Le fair-play financier, aux allures de moins en moins ambitieuses, a pour effet pervers de justifier une augmentation exorbitante du prix des places. Les clubs, ne devant pas dépenser plus que ce qu'ils gagnent, piochent là où ils peuvent: les portefeuilles des fans font figure de coffre aux trésors. À la question de l'opposition des supporters à cet Euro 2020, le numéro 2 de Michel Platini, Gianni Infantino, a simplement répondu: "Ils changeront d'avis".

 

La réponse est froide, reste à savoir si elle pourrait s'avérer juste. Les supporters ont rencontré des problèmes lors de l'Euro 2012, notamment des coûts d'hébergement augmentés exagérément. L'Euro 2020 résoudrait ce problème-là: difficile de hausser le prix de la chambre pour une nuit dans toute l'Europe sans que cela repousse les autres clients et touche tout le secteur hôtelier négativement, surtout si les grandes villes sont concernées. De même pour les transports. Mais 2020 amènerait ses propres soucis: des déplacements inter-pays nombreux (et donc coûteux), une perte de confort, une logistique compliquée.

 

 


Ticket d'entrée

Les grandes compétitions footballistiques ont toujours permis aux organisateurs de développer leurs infrastructures. De manière plus ou moins efficace et rentable. La Pologne paye depuis juin le prix de l'Euro 2012. Un coût d'organisation estimé à 21,5 milliards d'euros (11 milliards pour l'Ukraine) quand l'édition précédente en Suisse et en Autriche avait apporté un revenu de seulement 1,4 milliard selon les chiffres de l'UEFA. Au final, le coût de l'Euro sera remboursé par les contribuables dans les années à venir.

 

L'Euro nomade entraînera beaucoup moins de dépenses. Les stades existeront déjà, et la France, qui aura déjà vu le football s'installer quatre ans plus tôt dans des enceintes toutes neuves, accueillera sans doute à nouveau des matches. Dans cet article de When Saturday Comes, Laura Jones prend l'exemple de la Formule 1, n'oubliant pas l'éventualité d'un coût d'organisation exigé par l'UEFA pour les villes impliquées, un ticket d'entrée. Comme une prévente pour une fête. Il semble néanmoins difficile de demander une telle chose à des pays qui n'avaient pas fait acte de candidature pour 2020.

 

 


Organisé par tout le monde, organisé par personne

Au milieu de toutes ces considérations économiques et logistiques, la question de la ferveur, de l'ambiance. 2020, une année comme une autre? Coupes du monde et championnats d'Europe ont cette rare qualité de réunir des supporters de tous pays au même endroit pendant trois à quatre semaines (deux pour les Français ces derniers temps). Jérôme Valcke, secrétaire général de la FIFA, avait déclaré vendredi dernier sur cette idée d'Euro éparpillé: "Cela détruit l'esprit de la compétition". Cette fois-ci, les supporters seront dispersés à travers le Vieux Continent, changeront de pays tous les quatre jours.

 

L'Euro 2020 coûtera moins à une région qui ne peut se permettre des dépenses inconsidérées. Il coûtera ce petit sentiment, ce charme qui fait qu'on appelle une compétition selon l'endroit où la balle est tapée. "Le Mondial mexicain", "L'Euro portugais". L'Euro 2020 sera européen, et fera voyager le football dans des pays qui l'aiment mais ne pouvaient se l'offrir. Une édition à travers le continent pour "fêter" le 60e anniversaire de la compétition, dixit Gianni Infantino.
 

Réactions

  • syle le 07/12/2012 à 14h19
    Je trouve l'idée très séduisante.
    Et le fait que ce soit "one shot" et non une formule pérenne exclut, à mon sens, la plupart des procès d'intention qui sont faits.

  • CatJ le 07/12/2012 à 14h31
    Tonton : il est précisé qu'aucun pays ne serait qualifié d'office.

    La question de l'équipe qui joue à domicile est très intéressante : entre l'avantage pour plusieurs pays de jouer à domicile, ou le risque de perdre de l'engouement en envoyant systématiquement les équipes à l'extérieur ...

    syle : tu étais de ceux qui pensaient vraiment que Barcelone avait mis l'UNICEF sur son maillot par philanthropie ?
    Ca parait évident que c'est un test, s'il est bein reçu, ça se propagera à l'avenir, et évidemment l'écueil dénoncé par liquido doit appraître comme un objectif pour l'UEFA, avec un sponsoring privé, sans recours aux états, et un plateau prestigieux (mais répétitif ...).
    Une LDC des pays en gros, évidemment.

  • syle le 07/12/2012 à 14h49
    CatJ
    aujourd'hui à 14h31
    La question de l'équipe qui joue à domicile est très intéressante : entre l'avantage pour plusieurs pays de jouer à domicile, ou le risque de perdre de l'engouement en envoyant systématiquement les équipes à l'extérieur ...

    --------

    Il semble logique qu'aucun pays ne joue à domicile.
    Ce qui ne change pas grand chose, puisque jusqu'à présent, un seul (voire exceptionnellement deux) pays seulement jouaient à domicile.

    ____________________________________________

    CatJ
    aujourd'hui à 14h31
    syle : tu étais de ceux qui pensaient vraiment que Barcelone avait mis l'UNICEF sur son maillot par philanthropie ?

    --------

    Non, mais j'étais de ceux qui trouvaient que ça avait plus de gueule que d'y coller Betclic ou Bwin.

    _____________________________________________

    CatJ
    aujourd'hui à 14h31
    Ca parait évident que c'est un test, s'il est bein reçu, ça se propagera à l'avenir, et évidemment l'écueil dénoncé par liquido doit appraître comme un objectif pour l'UEFA, avec un sponsoring privé, sans recours aux états, et un plateau prestigieux (mais répétitif ...).
    Une LDC des pays en gros, évidemment.

    -----------

    Ah, ok.
    Je me disais bien, aussi, qu'à l'heure où nous parlions innocemment de football, des consortiums assoiffés de sang - et d'argent, bien sûr - devaient forcément comploter dans notre dos.

    Mais bon, non, je ne trouve pas ça évident du tout.
    Et je pense même que le succès - probable - de la formule ne peut tenir qu'à son côté "one shot".
    Franchement, l'écueil, je ne le vois pas, tout comme je ne vois pas en quoi cette formule devrait conduire à ce qu'il y ait deux poids, deux mesures.
    J'ai beau chercher...

  • CatJ le 07/12/2012 à 14h59
    Pas 2 poids, 2 mesures, j'ai écrit ça nulle part, je parle d'un accroissement de la mercantilisation des compétitions, pas tout à fait pareil.
    A priori, rien n'empêcherait la meilleure équipe sur le terrain d'être sacrée, si on garde une formule à peu près claire.

    Quant à être persuadé que ça restera un one-shot, oui, tu peux plaider le procès d'intention, mais je connais peu "d'innovations" testées comme ça et qui ont été abandonnées en cas de succès.

    Encore unen fois, l'idée me plaît, mais les risques de dérive existent clairement.

  • syle le 07/12/2012 à 15h06
    Pour le deux poids deux mesures, c'est ton allusion à un plateau prestigieux mais répétitif qui m'a induit en erreur.

    Après, imaginer toutes les dérives possibles et les dresser d'ores et déjà comme autant de barrières plus ou moins inexorables, je trouve en effet que ça ressemble à un procès d'intention.
    Je suis peut-être naïf, mais quand on me dit que c'est exceptionnel, pour fêter un anniv, ben j'ai envie d'y croire et je trouve ça sympa.
    Je ne pense pas que le succès puisse durer en cas de pérennisation de ce shéma, ni même qu'il soit réellement possible de pérenniser ce genre de shéma.

  • Oook le 07/12/2012 à 15h22
    Je m'etais imaginé ce genre d'évolution pour m'amuser en voyant le nombre de plus en plus important de candidatures partagées.

    On peut limite prévoir la généralisation de ce format, avec en parallèle l'élargissement de la 'phase finale' à de plus en plus de pays, ceux-ci jouant leurs matchs à domicile par a/r... pour arriver à une "super phase finale' regroupant les 4 demi-finalistes dans un seul pays.

    Ca ne vous rappelle rien?
    lien

  • la touguesh le 07/12/2012 à 15h29
    Je ne trouve pas l'idée choquante dans la mesure ou des coups du monde de football se déroulent dans des pays bien plus grand que l'Europe (Brésil, Russie, USA).

  • Metzallica le 07/12/2012 à 16h08
    Retirer l'organisation aux pays et la confier au privé ce n'est pas ce que veulent tous les gens qui trouvent anormal que l'argent public finance un Euro?
    Perso je trouve normal qu'on utilise pour une fois les stades déja présent au lieu de se retrouver avec comme en Suisse au Portugal ou en Pologne avec des stades trop grands pour les clubs qui y jouent.

    Quant au coup de l’unité de lieu, quand en 98 la France joue a Marseille puis a Lens, ça fait un beau déplacement. Si tu joues a Paris puis a Dortmund par exemple tu fais 400 km de moins.
    Et Ukraine + Pologne = surface de toute l'Europe de l'Ouest.

    A voir mais ça me plait comme concept.

  • Vel Coyote le 07/12/2012 à 17h27
    Sur l'idée pourquoi pas, mais en espérant que ça ne privilégiera pas automatiquement les 10 plus grands stades d'Europe et/ou seulement les plus grandes villes. Qu'on puisse avoir San Mames et pas forcément le Bernabeu, etc.
    Qu'on se garde aussi la possibilité de choisir certaines villes qui "méritent" un nouveau stade, vu que c'est toujours plus simple à financer à cette occasion (ex: Naples).

  • pavlovitch le 07/12/2012 à 19h11
    CatJ
    aujourd'hui à 08h58

    Mais c'est surtout parfaitement adapté pour le vrai public cible : les telespectateurs.

    >> De tous les arguments contre ce changement d'organisation, celui-ci décroche la médaille d'or.

    Qu'est-ce que ça change pour un téléspectateur que les matches aient lieu dans plusieurs pays plutôt que dans la seule Turquie?
    J'hésite entre "pas grand chose" et "strictement rien".

La revue des Cahiers du football