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Le point Edwin

Passe en retraite – Edwin van der Sar a définitivement quitté les cages cette année. Sa longévité aura été proportionnelle à son envergure.

Auteur : Christophe Zemmour le 9 Dec 2011

 

La carrière d’Edwin van der Sar, né le 29 octobre 1970 à Voorhout, est une trilogie dont les volets les plus intéressants seraient le premier et le dernier. Un peu comme les Die Hard et Indiana Jones originaux, et tout le contraire des Bronzés et de l'épopée Star Wars initiale. Côté clubs, ses débuts avec l'Ajax Amsterdam et son dernier contrat avec Manchester United font oublier ses passages à la Juventus Turin et à Fulham. Côté sélection, il a fait partie de la génération souvent invaincue mais jamais récompensée des Seedorf, Kluivert, Davids et Overmars. Il a ensuite connu la période difficile de 2002 et a pris part au très prometteur Euro 2008, alors qu'il était certainement à son meilleur niveau. Enfin, s'il s'est fait éliminer aux tirs au but lors de ses trois premières compétitions internationales en y étant non décisif, il offrira des titres à Manchester United avec cet exercice.

 

 


1992-2000: Le portier d'une génération dorée

Van der Sar débute en professionnel à l'âge de vingt ans avec l'Ajax Amsterdam, son club formateur. Il dispute moins de dix matches lors de sa première saison, et aucun lors de la seconde. C'est en 1992 qu'il devient titulaire et se pose comme un pilier du début de cette fameuse époque ajacide qui amènera une génération de joueurs jeunes et talentueux au sommet de l'Europe. Dernier rempart immense et sécurisant, il remporte tout d'abord la Coupe nationale en 1993 face à Heerenveen (6-2) et fête son premier titre de champion des Pays-Bas l’année suivante. Dick Advocaat l'intègre dans le groupe des 22 pour la WorldCup aux Etats-Unis, mais il n'y joue aucun match.

 

 

Il connaît en 1994/95 une saison entrée dans l'histoire du football: son équipe écrase tout sur son passage et reste invaincue aussi bien en C1 qu'en championnat. À trois reprises, il croise sur sa route un Milan AC alors en fin de cycle, mais diablement accrocheur, surtout en finale à Vienne. Privée de Savicevic, la formation transalpine inquiète très longtemps un van der Sar vigilant qui garde sa cage inviolée, jusqu'à ce que Patrick Kluivert offre à l'Ajax un titre qui lui échappait depuis 1973. L'équipe semble promise à une période faste digne de sa glorieuse devancière, mais elle est stoppée deux fois par la Juventus de Turin. En 1996 en finale, van der Sar vit alors sa première séance de tirs au but malheureuse, au cours de laquelle il ne stoppe aucune tentative. Et lors de l'Euro anglais, il est tout aussi inefficace dans cet exercice face à la France en quart de finale.

 

 


2000-2005: Le creux de la vague

Il réalise le doublé Coupe-Championnat en 1998 et prend part au Mondial hexagonal. Les Pays-Bas y font forte impression et sortent invaincus de la compétition en demies face au Brésil tenant du titre. Encore une fois, les tirs au but sont fatals aux Bataves et Edwin van der Sar subit la loi de tous les tireurs auriverde. Il semble dégager dans ces moments-là une nervosité inexplicable et ne parvient pas à être décisif. Les mêmes malheurs l'attendent à l'Euro 2000 disputé sur ses terres. En demi-finales à Amsterdam, même s'il stoppe la tentative de Maldini, le héros ce jour-là se nomme Francesco Toldo. Le gardien italien écœure les joueurs néerlandais sur tout ce qui ressemble de près ou de loin à un penalty. van der Sar a rejoint entre-temps la Juventus Turin, avec laquelle il voit le Scudetto lui filer entre les gants lors de cet ultime match diluvien à Pérouse. Cette année 2000 maudite est à la fois le début de la fin pour la génération Ajax 1995 sur le plan international et pour la période en club la moins faste pour son portier.

 

Premier non Italien à garder les buts de la Vieille Dame, Edwin van der Sar connaît deux saisons difficiles sous le maillot bianconero. Auteur de plusieurs bourdes, il est critiqué et il ne gagnera rien de plus qu'une Coupe Intertoto. L'AS Roma finit devant la Juventus avec seulement deux points d'avance. Lors du match retour au Stadio delle Alpi, alors que la Juve mène rapidement 2-0 et se rapproche donc virtuellement à trois longueurs au classement, le club de la Louve arrache le nul par Montella... qui profite d'un ballon relâché par van der Sar. Le garçon laissera cependant un bon souvenir, Alessandro Del Piero et Ciro Ferrara notamment le soutiendront quand son épouse Anne-Marie connaîtra de sérieux problèmes de santé.

 

 

Un certain Gianluigi Buffon est recruté à l'été 2001 et van der Sar signe alors à Fulham. Durant les quatre ans qu'il passe dans le club londonien, son niveau stagne et il ne joue qu'une compétition européenne, la Coupe de l'UEFA en 2002/03 [1]. Il semble s'ennuyer et se rend à Stamford Bridge pour voir Chelsea évoluer en Ligue des champions. Nostalgique, il confesse qu'il faisait "la même chose avant" et espère "que quelqu’un [lui] offre l’opportunité de revivre ça en sachant qu’à Fulham, ce sera impossible..."

 

Il connaît au cours de la même période l'énorme désillusion de la non-qualification des Pays-Bas pour le Mondial 2002. Avec quelques anciens (Davids, Overmars, Cocu, Zenden et Stam), il prend part à l'étonnante aventure de l'Euro 2004 qui verra sa sélection finir dans le dernier carré en ayant au total gagné un seul match [2]. Au cours de cette compétition, il cède face aux terribles Tchèques dans le groupe C (2-3) et devant la frappe imparable de Maniche en demi-finale (1-2). Son tournoi est surtout marqué par une nouveauté: en stoppant le tir au but de Mellberg, il permet aux Oranje d'éliminer la Suède en quart de finale.

 

 


2005-2011: Le renouveau

Sa première saison avec les Red Devils, qu'il a rejoints à l'été 2005, le voit jouer tous les matches de son équipe en Premier League. Vainqueur de la Carling Cup et vice-champion cette année-là, il rafle les trois titres nationaux suivants. Le gardien batave retrouve son niveau de l'Ajax, voire le dépasse. Sa taille lui permet d'être souverain dans les airs et de repousser les tentatives adverses prenant le chemin de son petit filet ou de sa lucarne [3]. Il gagne même en réactivité et développe un talent certain dans les arrêts réflexes. Élément essentiel de la formation d'Alex Ferguson, il n'est plus le gardien que l'on disait surcoté et que l'on avait relégué au second plan.

Il devient même décisif dans les séances de tirs au but et c'est Chelsea qui va en pâtir. Tout d'abord lors du Community Shield en 2007, durant lequel il repousse trois tentatives londoniennes. Et ensuite, lors de la finale de la Ligue des Champions 2008, il bénéficie même de la chance qui sied soi-disant aux grands gardiens, quand un aquaplaning de John Terry remet MU dans la course. Il arrête le tir au but de Nicolas Anelka et offre ainsi aux siens une troisième C1. Capitaine des Pays-Bas lors des campagnes Allemagne 2006 et Autriche-Suisse 2008, premier guide de la génération Sneijder qui atteindra la finale en Afrique du Sud, Edwin van der Sar affiche des prestations convaincantes.

 

 

En phase de poules à l'Euro face à l'Italie et à la France, il enchaîne les parades, permettant aux siens de l’emporter largement (respectivement 3-0 et 4-1). Malheureusement, il ne peut empêcher le pugilat de Nuremberg face au Portugal le 25 juin 2006 (défaite 0-1, encore sur un but de Maniche), et cède par deux fois en prolongations face à la furia russe en quart de finale le 21 juin 2008 (1-3). Alors recordman hollandais des sélections (130 capes), il est élu meilleur gardien européen en 2008, 2009 et 2010, et de la Ligue des champions 2008/09, saison durant laquelle il établit un record d'invincibilité en Premier League de 1311 minutes [4].Il subit aussi l'essor d'un FC Barcelone qu'il avait pu stopper l’année précédente au stade des demi-finales. À Rome, le 27 mai 2009, il baisse pavillon devant le tir de Eto'o et la tête de Messi.

 

Après une saison 2009/10 moins faste (aucun titre majeur et seulement 21 rencontres de championnat disputées), il rempile pour une dernière qui le verra battre des records de longévité: à plus de quarante ans, il est le plus vieux joueur à remporter le championnat d'Angleterre et à apparaître en finale de C1 [5]. C'est d'ailleurs ce 28 mai 2011 à Wembley qu'il joue l’ultime match de sa carrière, l'achevant sur une défaite, comme un certain Marco van Basten avant lui [6].
Si son compatriote est peut-être auréolé d’une image plus légendaire, nul doute qu’Edwin van der Sar laissera aussi sa trace, celle d'un gardien immense par la taille et le talent qui a su terminer son histoire de joueur en beauté, et à son meilleur niveau.

 


[1] Eliminé en seizièmes de finale par le Hertha Berlin (1-2, 0-0).
[2] Face à la Lettonie en phase de poules (3-0).
[3] Voir la vidéo.
[4] Il est également le premier gardien de but de l’histoire de la Ligue des champions à avoir gardé cinquante fois sa cage inviolée.
[5] Dix-neuvième titre pour MU, ce qui constitue un nouveau record outre-Manche.
[6] En finale de la C1 face à l’Olympique de Marseille, le 26 mai 1993 à Munich (0-1).

Réactions

  • leo le 09/12/2011 à 15h04
    Et quand bien même, on retient ça de sa carrière ? Une éventuelle légère exagération alors que le geste d'Ortega mérite de toutes manières clairement le rouge (après une simulation de toute beauté de sa part d'ailleurs)...

  • Toto le Zéro le 09/12/2011 à 15h31
    @leo
    Relis mon premier commentaire. Je ne crois pas avoir conclu que je ne retenais que ça de sa carrière, ce qui serait TRES stupide.
    Je voulais apporter un petit peu de poil à gratter à ce portrait dithyrambique. Je n'apprécie pas les exagérations des joueurs, c'est tout.

  • leo le 09/12/2011 à 16h17
    Ok, je trouve malgré tout un peu mesquin de rappeler ça mais rien de très grave, évidemment. (et que la simulation d'Ortega, hein (qui lui, n'a pas encore eu droit à un article sur les Cahiers !), la simulation d'Ortega !!! Personne n'en parle !)

  • Roberto Larcos le 09/12/2011 à 16h59
    Même si je trouve qu'il n'y a rien à reprocher à Van der Sar sur cette action, et que l'article ne fait pas un portrait dithyrambique du gardien néerlandais, je comprends ton intention Toto, car effectivement beaucoup d'hommages occultent souvent certains faits de la carrière d'un footballeur.

    Par contre, quand tu vois la réaction d'un certain Loïc sur l'article donné via Facebook, ça fait assez peur.

  • Toto le Zéro le 09/12/2011 à 17h24
    Je choisis mal mes mots aujourd'hui! L'article étant une éloge, je voulais être peu... ok, mesquin!

    Je ne souhaite qu'une chose : que Loris ait une carrière aussi longue et riche que la sienne!

  • Tonton Danijel le 09/12/2011 à 18h53
    Je me souviens d'un de ses premiers matchs européens (le premier peut-être?), le quart de finale retour de coupe de l'UEFA contre Auxerre saison 1992-1993. Le fameux Stanley Menzo avait été catastrophique au match aller, lors de l'exploit des Bourguignons qui s'étaient imposés 4-2 contre l'Ajax, grâce notamment au dégagement par Menzo d'un corner ajaïste... dans ses propres filets. Suite à ce match, Menzo perd sa place et les commentateurs de RMC découvre ce grand échalas lors du match retour. Edwin manque de se faire chiper la balle par Cocard sur une passe en retrait, ce qui lui a valu des railleries sur sa fébrilité... Il a largement progressé depuis. Et j'ai ragé sur ses deux séances de tirs au buts catastrophiques en 1998 et 2000 qui ont privé une formidable génération Oranje de finales... (même si en 1998 j'étais bien content pour nous car à chaque fois ils me faisaient peur les bataves...)

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