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15 minutes pour survivre

Les arbitres et leur syndicat ont décidé de réagir au traitement dont ils sont l'objet cette saison en retardant de quinze minutes les coups d'envoi des matches de ce week-end.
le 4 Mars 2011

 

Ce week-end, les matches de la 26e journée du championnat de Ligue commenceront avec quinze minutes de retard: c'est ainsi que les arbitres et leur syndicat SAFE ont décidé "d'alerter tous les acteurs du football (joueurs, dirigeants, médias, instances fédérales et professionnelles) sur l’impérieuse nécessité de revenir à un climat apaisé et respectueux des arbitres".

Ils déplorent notamment, dans leur communiqué, qu'en dépit de la multiplication des convocations devant le Conseil national de l'éthique cette saison, les auteurs de déclarations vengeresses contre les arbitres n'ont écopé que de sanctions avec sursis.

Devant la dégradation constante de l'environnement des arbitres, devant l'imbécillité et l'indignité qui président aux "débats" sur l'arbitrage, devant l'incapacité des acteurs du football professionnel à se départir de comportements aussi infantiles qu'antisportifs (lire "Irresponsables"), devant l'invraisemblable impunité dont bénéficient les auteurs de dérapages physiques et verbaux, devant les risques graves que cette attitude fait encourir au football (et, un jour, à l'intégrité physique des arbitres), nous ne pouvons qu'encourager cette démarche en espérant – même si nous en doutons – qu'elle favorisera la "prise de conscience générale" souhaitée par le SAFE.


Extraits du communiqué du SAFE

"S’ils sont prêts à reconnaître leurs erreurs, les arbitres n’en demeurent pas moins des hommes dignes de respect. Leur mission est de veiller au bon déroulement des rencontres et de garantir l’équité et la justice sportives. Sans leur présence (même si, pour le journal L’Equipe, voir l’édition du 25 février 2011, ils sont les «panaris» du football), nul ne peut envisager la tenue effective d’un championnat régulier. (...)
Quant aux instances chargées de véhiculer un message éducatif et pacificateur, elles ne font que conforter ceux qui par leurs agissements nuisent gravement à l’image de notre sport et àl’image des arbitres. Ce climat général qui entoure le football et notamment les arbitres (attaques de dirigeants, menaces, impunité des fautifs, etc.) se dégrade au point de devenir incompatible avec l’indispensable sérénité des débats sportifs.
Face aux attaques sans cesse répétées et impunies et avant que de graves incidents ne se produisent, le SAFE dit stop! et appelle au respect! Respect des hommes, respect de la fonction respect de l’image du football, respect des engagements institutionnels. (...)"

Réactions

  • emink le 04/03/2011 à 15h19
    Tonton Danijel
    vendredi 4 mars 2011 - 12h23

    Hem, ça va être dur de faire mieux:
    lien
    ----
    Mouais... Un arbitre sud-américain qui s'appelle Rubin et qui colle 34 cartons rouges. Manquerait plus qu'on le surnomme le Che, en plus. Che Rubin, ça fait sérieux, tiens !

  • Baka in the sky with ballons le 04/03/2011 à 15h27
    Tetsuo Shima
    vendredi 4 mars 2011 - 13h43

    Quelques règles simples :
    - interdiction de toucher le ballon quand l'arbitre a sifflé
    - carton jaune systématique si un joueur autre que le capitaine parle à l'arbitre pour contester ses décisions

    ---------

    Je suis également partisan de restaurer l'autorité des arbitres, mais la ça va un peu loin.

    Pour moi le problème se situe moins sur le terrain pendant les matchs, qu'à l'extérieur. Ce qui me gêne ce sont toutes les déclarations faites autour de l'arbitrage, et les médias qui surfent sur la polémique. Un entraîneur, dirigeant ou joueur qui explique que son équipe à perdu a cause de l'arbitre, c'est laid et c'est sanctionnable à mon sens.

    Mais quand on est sur le terrain c'est différent. Je pense qu'il peut tout à fait y avoir un dialogue avec l'arbitre sur le terrain, même un poil tendu, ça fait partie du jeu.
    Attention je ne cautionne pas les comportements anti-sportifs sur le terrain, mais je pense que la priorité est avant tout d'assainir l'ambiance en dehors, avec fermeté, et les comportements sur le terrain se réguleront d'eux mêmes par la suite et l'on pourra en juger plus sereinement.

  • JL13 le 04/03/2011 à 15h40
    Moi, j'ai peur que leur entrée sur le terrain ne soit saluée par une bordée d'injures et de sifflets !!!!!

  • Luis Caroll le 04/03/2011 à 15h41
    Au vu de toutes les réactions sur le sujet depuis ce matin, il semble que ce soit encore un coup d'épée dans l'eau qui ne fasse pas du tout avancer la cause.

  • visant le 04/03/2011 à 15h42
    Ad Vitam
    vendredi 4 mars 2011 - 12h42

    Il me semble que c'est déjà arrivé de voir des arbitres reconnaitre avoir fait des erreurs au cours d'un match. Et ça n'a strictement rien changé.
    On est dans une espèce d'impasse où:
    - s'ils font des erreurs: ils sont nuls
    - s'ils font des erreurs et qu'ils le reconnaissent: ils sont nuls, la preuve ils l'avouent
    - s'ils font des erreurs mais refusent de les commenter: ils sont nuls et arrogants et s'ils n'étaient pas arrogants le comportement de tous les autres (commentateurs, joueurs, dirigeants, entraineurs) serait différent. C'est d'ailleurs leur arrogance qui provoque ces attitudes au dire de certains. Cf Mister Balbir.
    Ou comment prendre le problème complètement à l'envers.

    J'en profite pour plussuner la Diablesse. Ca me semble assez gros d'exiger (je parle pas de ton post Ad Vitam mais des vrais gens qui l'exige systématiquement type Menes) des arbitres de se "repentir" à chaque erreur, de justifier des choix contestables par essence (ou alors refaisons les règles), là où les pollueurs perpétuels du jeu (simulateurs, contestataires) n'ont aucun compte à rendre. On demande même à ces arbitres d'être "psychologues" avec ces types-là.

    Sur un match où il y aura 2 attentats, 8 simulations, 14 contestations véhémentes, 17 levers de bras pour touche-corner-hors jeu, on va finalement aller chatouiller l'arbitre qui a décidé, en cours de partie, de foutre un deuxième jaune à un joueur qui a mis une semelle au milieu de terrain. Et ce, même si la règle est formelle.
    Mais moi j'en aurais vraiment plein le fondement si j'étais à leur place...




  • Tonton Danijel le 04/03/2011 à 16h12
    Assez d'accord avec visant, des arbitres qui reconnaissent leurs erreurs, on en voit, et loin de calmer le jeu ça ne fait que surexciter les critiques.

    De plus, quoiqu'ils fassent, ils ont tort, soit en n'appliquant pas le règlement à la lettre, soit en manquant de 'psychologie'.

    Après, assez d'accord avec Baka pour ne pas mettre dans le même panier les comportements pendant le match (et même juste après) où les joueurs/entraîneurs ont des réactions souvent liées à la pression du match en question, et ceux produits par des personnes (commentateurs, dirigeants) ou à des moments (la paranoïa bordelaise a duré plus de deux semaines...) où on attendrait plus de recul. Du reste vu que visant en parlait, Balbir a un peu fait le chemin inverse de Roustan vu qu'il avait critiqué récemment certains dirigeants qui tapaient un peu facilement sur les arbitres pour masquer leurs propres erreurs...

  • Tetsuo Shima le 04/03/2011 à 16h25
    A la limite, je suis d'accord pour qu'on sanctionne encore plus les déclarations "à froid" que celles sur le terrain.
    Un simple carton jaune, c'est pas non plus une sanction insensée.

    Et dans les autres sports, les mecs arrivent à peu près à garder leurs nerfs. Au hand, au basket, c'est bien tendu aussi et parfois les discussions arbitrales sont très discutables et parfois très discutées après le match. Mais vous voyez souvent des joueurs de hand, de basket ou de rugby gueuler sur l'arbitre ?
    Au foot c'est systématique et à tous les matchs.
    Et comme vous dite, si jamais celui-ci sort un jaune, c'est qu'il manque de psychologie.

    Je suis persuadé qu'avec de vraies sanctions, sur et en-dehors du terrain, on rétablirait un peu de calme.

  • visant le 04/03/2011 à 16h32
    D'ailleurs combien de matchs (ou de mois de suspension) auraient pris Diarra ou Deco (bousculade vs lancer de chaussure sur arbitre) dans d'autres sports?
    Si il y a des exemples, je suis preneur.
    Là-dessus la contestation des arbitres est plus que légitime. Même les plus gros dérapages sont peu sanctionnés, c'est assez hallucinant.

  • Edji le 04/03/2011 à 16h45
    Ben c'est pas gagné....

    ( lien)

    La menace du syndicat des arbitres (SAFE) de retarder d'un quart d'heure le coup d'envoi des matches de la 26e journée de L1 ce week-end n'est pas du goût de Frédéric Thiriez. Le président de la Ligue de football, a réagi vertement vendredi midi au siège de la LFP. « Je voudrais rappeler, que l'employeur des arbitres, a-t-il dit, c'est la FFF et que la Ligue verse 11 millions d'euros par an pour ce service. C'est nous qui payons cette prestation des arbitres à la Fédération et on ne peut pas, les spectateurs, les diffuseurs et la Ligue, subir un tel préjudice. J'ai écrit, a-t-il ajouté, au président de la FFF pour qu'il n'y ait pas de retard. A défaut, je demanderais ré lien

    Les arbitres entendent protester contre le «manque de respect» dont ils s'estiment être victimes. Frédéric Thiriez, qui «respecte» les arbitres, aimerait que ceux-ci «respectent» aussi les décisions qui seront prises par la Fédération.
    ----
    Clair, quel préjudice que celui de décaler de 15 minutes le coup d'envoi d'un match...

  • Tonton Danijel le 04/03/2011 à 16h48
    visant
    vendredi 4 mars 2011 - 16h32
    D'ailleurs combien de matchs (ou de mois de suspension) auraient pris Diarra ou Deco (bousculade vs lancer de chaussure sur arbitre) dans d'autres sports?
    Si il y a des exemples, je suis preneur.
    - - - - - - - - - -

    Barthez avait pris 6 mois de suspension, dont 3 avec sursis pour crachat envers un arbitre lors d'un match amical, c'est pas léger non plus (cela aurait pu lui coûter sa place en équipe de France, d'ailleurs). Il a pu atténuer la sanction en menant des travaux d'intérêts généraux.

    Pas vraiment d'exemple de bousculade d'arbitre dans d'autres sports, sinon, mais à titre de comparaison, Julien Bonnaire, garçon fort sympathique au demeurant, avait pris une sanction équivalente (TIG inclus) pour avoir déclenché une baston générale lors d'un match de rugby entre Bourgoin et Agen.

La revue des Cahiers du football