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Canal+ et le foot français : la guerre pour préparer la paix

Seul en lice pour le prochain appel d'offres, Canal+ menace de faire baisser les droits de retransmission de la Ligue 1 et d'enfoncer les clubs dans la crise. En arrivera-t-on vraiment là?
Auteur : Jérôme Latta le 21 Fev 2011

 

La LFP vient d'annoncer le lancement, au printemps prochain, de l'appel d'offres pour les droits de retransmission de la Ligue pour 2012-2016, dans lequel le football français va jouer son avenir économique: avec la défection d'Orange Sport, Canal+ a toutes les chances de se trouver seul en lice, en mesure de fixer les prix.... Loin des 668 millions d'euros annuels d'aujourd'hui. Bertrand Méheut prévient: "Je ne suis pas la mutuelle sociale du football français". "Il ne faut jamais se fâcher avec le client", rétorque Frédéric Thiriez.

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Déflation brutale
Ce n'est pas la première fois que l'appel d'offres sur les droits de la Ligue suscite quelque angoisse. Début 2003, le Conseil de la concurrence invalide l'offre de Canal+, qui croyait avoir récupéré l'exclusivité de la L1, et prolonge d'une année le contrat d'alors ("Droits télé, guère épais"). Fin 2004, la filiale de Vivendi reconquiert l'exclusivité perdue quatre ans plus tôt en échange de 600 millions annuels (lire "Le foot français touche sa bulle"). De 2005 à 2008, elle diffuse trois matches par week-end et voit TPS disparaître, mais Orange surgit et met 203 millions d'euros annuels pour 2008-2012, qui s'ajoutent aux 465 de Canal+.
Cette fois-ci, le miracle se fait attendre, même si Orange Sport pourrait encore survivre en trouvant un repreneur. Canal+ a envoyé des signaux très clairs en faisant une offre pour le Top 14 qui a ulcéré le rugby professionnel (18 millions par an au lieu des 30 millions actuels), et en multipliant les déclarations quant à la déflation attendue pour la Ligue 1. Pour ne rien arranger, le "partenaire historique" a perdu le goût de l'exclusivité qui avait tant fait monter les enchères jadis, et il peut se contenter d'une partie seulement du championnat de France.


Couper les vivres
Entre provocations et poker plus ou moins menteur, les couteaux sont tirés. Canal+ joue de sa position de force: sur son antenne, le dénigrement de la L1 est devenu une ligne éditoriale (l'esprit critique est autorisé s'il sert les intérêts stratégiques du groupe). Le jeu est un peu dangereux, puisqu'il revient à déprécier ses propres programmes. En corollaire, en tant que financeur plus encore que diffuseur, Canal+ prendrait la responsabilité d'un appauvrissement général du football français qui pourrait lui porter préjudice à terme, quelle que soit la diversification de son offre.
L'opérateur s'exposerait aussi à ce qu'un acteur émergent s'empare de cette position de force, l'attractivité du football national pour les chaînes payantes restant très importante. Un sondage réalisé pour l'UCPF et la LFP, dont Le Figaro a révélé le contenu en début d'année, indiquait que 66% des abonnés de Canal+ se disaient intéressés par la Ligue 2 contre 59% par la Premier League. La même enquête concluait que 64% souhaitaient voir deux ou trois matches de Ligue 1 par journée. Leur préférence allant aussi au vendredi soir, autant dire que l'offre actuelle de Canal+ fait des insatisfaits...

droits_canal_1.jpg


De l'austérité à la banqueroute
À plus forte raison en période de crise, qui voit fondre les revenus issus de la revente des joueurs et la Ligue 1 atteindre 115 millions de déficit annuel cumulé, la perspective du dégonflement de la bulle des droits TV a de quoi faire frémir les clubs français, qui feraient (tardivement) les frais de leur télé-dépendance (les droits pèsent pour 57% de leurs revenus), et ne peuvent encore compter sur les ressources attendues des nouveaux stades. La hausse des revenus issus du sponsoring grâce à la légalisation des paris sportifs en ligne (lire "Paris sportifs, on parie que vous allez perdre") ne suffiraient évidemment pas à compenser le manque à gagner. Si une telle coupe franche intervenait, plusieurs clubs déjà en pleine cure d'austérité risqueraient la banqueroute ou, au mieux, une dégringolade dans la hiérarchie nationale – sans parler de l'affaiblissement par rapport aux autres nations européennes. "On a déjà fait toutes les économies possibles, affirme le co-président stéphanois Bernard Caïazzo. Il faudra vendre sur un marché des transferts qui se casse la figure. La seule solution sera d'appauvrir considérablement notre équipe." (L'Équipe, 18 février)


Sauter sur la TNT
De son côté, la Ligue engage des manœuvres qui accentuent le rapport de forces. D'abord très réticents à l'idée de lancer eux-mêmes une chaîne de télévision susceptible de concurrencer Canal+, les clubs français se sont finalement rangés derrière Frédéric Thiriez, un peu en désespoir de cause mais en ordre de marche. Le président de la LFP a emporté une première victoire avec l'obtention d'une fréquence de TNT payante, accordée par le CSA en fin d'année dernière. CFoot émettra dès juillet prochain, avec un modèle économique incertain et des contenus pas encore définis (lire "CFoot, écran de fumée?" sur Une Balle dans le pied).
L'idée est de limiter la casse et, quitte à assumer le manque à gagner, de sanctionner la chaîne cryptée: si l'enveloppe s'avérait insuffisante et les négociations de gré à gré infructueuses, CFoot pourrait récupérer les droits ou une partie des droits de la L1 et les commercialiser elle-même. On évoque même la possibilité de racheter Orange Sport... Même si l'objectif reste d'amener Canal+ à de meilleures dispositions: "Le Conseil de la concurrence l'a dit: le football est totalement irremplaçable pour une chaîne à péage. Tout le monde parle de son déclin, mais il fait les meilleures audiences sur les chaînes gratuites, sur la TNT."


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Lost week-end
Pour rendre l'offre attractive à un plus grand nombre d'acheteurs potentiels, la Ligue va aussi actionner un autre levier. Frédéric Thiriez annonce la couleur : "On va améliorer le produit, le séquençage des matches, l'exposition des clubs, le nombre de matches en premium, leur positionnement sur la semaine, le week-end... On peut tout imaginer" (Le Parisien, 12 février). L'idée de proposer des rencontres le vendredi soir, mais aussi le samedi et/ou le dimanche après-midi, a fait son chemin. Il faut donc s'attendre à un éclatement du planning hebdomadaire, à une augmentation des rencontres disponibles et à leur dispersion sur un plus grand nombre de canaux différents. On parle même de placer une journée entre les fêtes, pour créer un boxing day à la française. Devant la raison financière, l'allègement des calendriers devient secondaire et le téléspectateur peut s'attendre à être lui aussi découpé en tranches et mangé à toutes les sauces.


Sortie de crise par le haut... du panier
Tout aussi logiquement, les clubs professionnels présentent un visage uni, pour quelques mois du moins. Le comité de pilotage de l'AO réunit Jean-Claude Dassier, Jean-Michel Aulas, Bernard Caïazzo, Olivier Sadran, Michel Seydoux, Gervais Martel et Jean-Pierre Louvel. Dimanche soir sur Canal+, Jean-Michel Aulas, ne doutant pas de pouvoir compter sur Canal+, annonçait la problématique à venir avec des propos sibyllins sur la nécessité de réduire le "nombre de parts" pour maintenir la compétitivité des clubs français en Europe. Comprenez une Ligue 1 à dix-huit clubs et un système de répartition des droits corrigé au profit des clubs les plus riches...
Si Canal+ exprime plus précisément, pour remettre la main au pot, la nécessité d'avoir un championnat plus attractif et des cadors mieux dotés, les deux parties vont se trouver des objectifs communs, voire un terrain d'entente... La redistribution des cartes ne concernerait alors pas seulement les diffuseurs, mais aussi les clubs français eux-mêmes.

Réactions

  • Safet le prophète le 21/02/2011 à 13h22
    José-Mickaël
    lundi 21 février 2011 - 10h53
    " Justement, l'article cite un sondage montrant qu'un peu plus de gens s'intéressent à la Ligue 2 qu'au championnat d'Angleterre. "

    ------------------
    Ce qui importe pour les décideurs, ce n'est pas de s'intéresser mais de regarder. Et entre les deux, il y a une sacrée différence.

  • Bourrinos le 21/02/2011 à 13h35
    Faut pas oublier, à mon humble avis, la perspective de l'Euro 2016, tant en terme d'infrastructures (stades flambants neuf etc) qu'effet "footix" (même si l'effet concernerait de fait l'année suivante si effet il y a). Ce que je veux dire, c'est qu'enfin, Canal pourra proposer des matchs de prestige dans de beaux stades, de bellles pelouses, ca attire le chaland, plus que des Stade du Ray ou Stadium Nord.

  • Portnaouac le 21/02/2011 à 13h48
    Bourrinos
    lundi 21 février 2011 - 13h35
    Faut pas oublier, à mon humble avis, la perspective de l'Euro 2016, tant en terme d'infrastructures (stades flambants neuf etc) qu'effet "footix" (même si l'effet concernerait de fait l'année suivante si effet il y a). Ce que je veux dire, c'est qu'enfin, Canal pourra proposer des matchs de prestige dans de beaux stades, de bellles pelouses, ca attire le chaland, plus que des Stade du Ray ou Stadium Nord.

    ---------------

    Je vois deux objections à cela.

    La première, c'est que même joué dans un stade de 50.000 places flambant neuf, un match de CFA reste un match de CFA... Le stade en lui même (à la nuance près de la qualité de la pelouse on est d'accord) n'a pas beaucoup d'influence sur la qualité du jeu.

    La seconde, c'est que la livraison des stades Euro 2016 n'est pas tout à fait pour demain ; or, les droits de diffusion dont on parle, ils débutent avec la saison 2012/2013 ; je m'appellerais C+, je n'envisagerai pas de payer maintenant, pour une qualité meilleure plus tard, en particulier si cette qualité est surtout destinée à être perçue après la fin de la période pour laquelle je suis en train de négocier (les droits iront de 2012/2013 à 2016/2017), que je ne sais pas si je serai toujours en situation de candidat unique la prochaine fois et que je me doute bien, en revanche, que l'on invoquera cette amélioration pour justifier une augmentation des droits.


  • Tonton Danijel le 21/02/2011 à 14h05
    arnaldo01
    lundi 21 février 2011 - 13h17

    J'avais oublié les méthodes type streaming... Pour rendre un petit hommage à feu John Kenneth Galbraith, je me demande si le football n'est pas en train de devenir un objet de spéculation... qui risque de voir un effondrement de sa valeur assez rapidement, à cause d'un public de moins en moins fortuné pour l'acquérir, et de l'existence de circuits illégaux mais bien plus accessible pour en profiter...

  • Bourrinos le 21/02/2011 à 14h21
    Portnaouac
    lundi 21 février 2011 - 13h48

    Premier point: Ok, mais j'ai tendance à croire que le cadre est important aussi. La Joconde au Louvre, c'est pas le même tableau que La Joconde dans mon grenier (avis perso). Les stades remplis et surchauffés, ca encourage le jeu, donc le spectacle, donc les télés... Franchement, je serais joueur, jouer au Stade du Ray me donnerait une seule envie: Aller jouer dans un autre stade.

    Deuxième point: Ok, les stades vont être livrés dans la période 2012-2016 progressivement et pas dès le début, mais durant la période quand même. Il y a toujours un effet "nouveauté" qui fait que les nouveaux stades vont être remplis à quasi-100%, au moins les premières années, soit jusqu'a l'Euro. Ce côté "succesful", c'est le genre d'images qui attire les télés, donc Canal.

    Après, sur le fond, je ne pense pas que cela soit "suffisant" pour forcer les diffuseur à cracher leur pognon, je remarque juste que ce sont des choses qu'il faut prendre en considération aussi.

  • le Bleu le 21/02/2011 à 17h03
    Tonton Danijel
    lundi 21 février 2011 - 14h05
    arnaldo01
    lundi 21 février 2011 - 13h17

    J'avais oublié les méthodes type streaming... Pour rendre un petit hommage à feu John Kenneth Galbraith, je me demande si le football n'est pas en train de devenir un objet de spéculation... qui risque de voir un effondrement de sa valeur assez rapidement, à cause d'un public de moins en moins fortuné pour l'acquérir, et de l'existence de circuits illégaux mais bien plus accessible pour en profiter...
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    Non, c'est simplement un jeu d'offre et de demande, comme dans tout marché, disons, libre.

    Il y aurait "spéculation", comme son nom l'indique, si les acteurs cherchaient à retirer un bénéfice en misant sur une évolution dans le temps à la hausse ou à la baisse de la valeur du bien considéré.

    Ce n'est pas le cas puisque la LFP cherche à maintenir la stabilité des prix, d'un côté; et que de l'autre, Canal n'achète pas les droits pour les revendre mais pour son propre usage.

  • Tonton Danijel le 21/02/2011 à 17h17
    Quand je parle de spéculation, c'est qu'il y a eu une volonté ces dernières années d'essayer de tirer le maximum d'argent possible à partir du même produit sous différentes formes (championnats nationaux, coupes nationales, Champions' League et Europa league...). Argent ensuite redistribué aux clubs, aux joueurs, avec des sommes de plus en importantes circulant dans le foot. C'est le même produit, mais qui a pris une valeur surréaliste en un temps relativement court.

    Et comme tu le soulignes la LFP cherche à stabiliser ses tarifs cette année, à ne même pas augmenter le prix de la Ligue 1 alors que jusqu'ici, c'était l'inflation (il me semble que les CdF avaient sorti un article en ce sens). D'où une question: est-ce une récession purement nationale due à la 'faible' attractivité de la Ligue 1 ou est-ce lié de manière globale à la crise économique et à une stagnation de la demande de foot en général? Où en sont les droits TV des autres compétitions? Il me semblait que, selon un article précédent, la Ligue des Champions risquait de subir la même dévaluation si elle continuait à tourner en rond...


  • djay-Guevara le 21/02/2011 à 19h56
    Juste pour dire que je suis totalement d'accord avec chepuki: la baisse des droits tele et une L1 plus faible, beh ca me gene pas, on est pas competitif en L1, et les derives de la Premier League me lourde. Depuis l'arret Bosman, aucun titre n'a echappe au Big 4... Ca m'interesse pas.

    Et pour la LdC, re-youpi, je me trouve moins seul a la trouver moins interessante parce que ce sont toujours les memes clubs en 1/4. Vous voulez vous faire peur, regardez la liste des vainqueurs et des finalistes avant la reforme et l'arret Bosman, on a cree une ligue fermee pour la C1. Une baisse des droits tele, et on creerai une ligue 1 fermee, comme la C1 ou la premier league ecossaise pour prendre 2 exemples extreme. J'ai envie de dire: et alors ?

  • Portnaouac le 21/02/2011 à 20h32
    djay-Guevara
    lundi 21 février 2011 - 19h56

    ---------------

    Je crois que tu m'as un peu perdu en route là.

    Si j'ai bien suivi, dans ton premier paragraphe tu manifestes ton accord avec un CdFiste (JM ?) évoquant l'affaiblissement de la L1 par rapport aux autres championnats "majeurs" comme une conséquence acceptable d'une éventuelle baisse des droits de diffusion.

    Ensuite, tu justifies ta position à ce propos, en soulignant le fait que la C1 est devenue une ligue fermée et que depuis lors, et de ce fait, elle t'apparaît moins intéressante.

    Mais c'est à l'étape d'après que quelque chose m'échappe, lorsque tu écris "Une baisse des droits tele, et on creerai une ligue 1 fermee, comme la C1 ou la premier league ecossaise pour prendre 2 exemples extreme. J'ai envie de dire: et alors ?"

    J'en déduis, probablement à tord, que d'une part tu considères qu'une baisse des droits de diffusion conduirait à la création d'une ligue 1 fermée et que, d'autre part, ça te paraît là aussi une conséquence acceptable (c'est ainsi que j'entends ton "J'ai envie de dire: et alors ?").

    Et donc, je suis perdu ; si la transformation de la L1 en ligue fermée représente une conséquence éventuelle acceptable de la réduction des droits de diffusion, quelle spécificité présente-t-elle qui fait que cette évolution ne la rendra pas, à la différence de la C1, plus ennuyeuse à suivre ?

    Tu pourrais me dire, s'il te plaît ?

  • djay-Guevara le 21/02/2011 à 21h02
    Bin assez egoistement que dans une ligue 1 fermee, mon club est a l'interieur, alors que pour une C1 fermee non. Donc au moins j'aurais une L1 moins interessante par son niveau mais ou mon equipe pourra se battre pour le titre. C'est pour ca que j'evoquais la premier league ecossaise. Le Celtic et les Rangers, aussi historiques soient ils sur le plan europeen, n'ont pour ainsi dire plus aucune chance de briller en C1. Ce qui n'empeche pas leurs supporters de s'enthousiasmer pour une leur championnat, si je ne m'abuse.

La revue des Cahiers du football