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Les vrais vainqueurs de la Ligue des champions

La redistribution des sommes colossales versées aux clubs depuis 2003 montre comment la C1 a creusé le fossé économique et sportif entre une petite élite et le reste de l'Europe.

Auteur : Jérôme Latta le 23 Nov 2010

 

La Ligue des champions, dont Alex Ferguson a estimé récemment qu'elle était plus intéressante que la Coupe du monde, est devenue au cours de la dernière décennie une extraordinaire entreprise commerciale, générant des revenus qui ont connu une croissance à la mesure de celle des droits de télévision.

 

 

L'âge d'or débute avec les années 2000: l'explosion date précisément de la saison 1999/2000 et, en dépit d'un creux au milieu de la décennie, le montant de chacune des trois dernières saisons représente... six fois celui de 1996/1997.

Qui gagne à la répartition de ces richesses, ensuite? Ces sommes sont distribuées entre les clubs selon trois grands critères: une part fixe, une part "sportive" indexée au parcours dans la compétition (selon les points inscrits en phase de groupe et les qualifications aux tours suivants) et enfin une part baptisée Market Pool, calculée en fonction du montant des droits de télévision payés par chaque pays... Ce qui en fait un levier puissant pour diriger les ressources là où elles sont déjà les plus concentrées.

Ainsi, pour le même parcours jusqu'aux quarts de finale, Manchester United aura touché près de 29 millions d'euros de Market Pool, Bordeaux 11,9 millions et le CSKA Moscou 4,8.

Pour mieux savoir qui profite le plus du système, nous avons regroupé des données sur les gains des clubs au cours de la période courant de la saison 2003/2004 à la saison 2009/2010 et correspondant à une formule sportive inchangée (hormis celle des tours préliminaires).

 

 

Les gains des clubs anglais représentent plus du double de ceux de leurs homologues français. Mais le fossé se trouve surtout entre le top 5 et les suivants. La France, 5e, a ainsi encaissé plus du double que les Pays-Bas, 6e.

Le Big Four n'est pas une vue de l'esprit. Seuls quatre clubs anglais ont participé à la compétition en sept ans. Ils se sont assurés le plus gros gâteau tout en le découpant en peu de parts.

La Liga détient le record du nombre de participants (10) tout en ayant qualifié le duo Real-Barça 13 fois sur 14. Valence émarge à trois participations, les sept autres formations espagnoles en comptent une à deux. C'est l'option Big Two.

Les championnats classés de la 6e à la 10e place ont envoyé peu de représentants différents (pas plus de 3). Si leur nombre de places qualificatives est moindre, on peut aussi considérer qu'ils sont dominés par des duos ou des trios de clubs qui se qualifient très régulièrement [1].

 

 

L'Angleterre réalise un triplé sur le podium, pour deux titres remportés par Manchester et Liverpool les Reds étant seulement huitièmes. Les quatre gros concrétisent avec cette manne la domination anglaise sur la période (à moins que ce ne soit l'inverse).

Un seul titre a échappé aux membres du top 10 au cours des sept dernières saisons: celui du premier exercice, 2003/2004, qui est revenu au FC Porto de José Mourinho. Le club portugais est 14e, derrière le PSV, la Roma et la Juventus, en dépit de son strike de sept participations.

Le FC Barcelone ne pointe qu'en sixième position, malgré deux titres remportés. Les Blaugranas ne comptent "que" six participations et pâtissent d'un Market Pool moindre que celui des clubs français. Le Real Madrid occupe une médiocre 10e place. Un classement qui s'explique essentiellement par son incapacité à dépasser le stade des huitièmes de finale depuis 2005.

L'Olympique lyonnais devance Barcelone, le Bayern, Liverpool, l'AC Milan et le Real... Il s'est assuré 100 millions d'euros de plus que son dauphin national, Bordeaux. C'est le Big One à la française... ou à l'Allemande, puisque le Bayern a creusé des écarts analogues avec ses concurrents de Bundesliga.

Les autres clubs français sont relégués loin de cette élite. Si les Girondins et l'Olympique de Marseille se classent encore dans les vingt premiers grâce à respectivement trois et quatre participations, les rangs de Lille (absent de l'épreuve depuis 2007), Monaco et Paris (idem depuis 2005) sont assez parlants.

 

 

Le comparatif entre les "gâteaux" français et anglais montre que l'OL se taille une part considérable des droits versés à la France, ce qui lui permet d'évoluer dans la même dimension que les clubs anglais. Les écarts sont moindres entre les quatre élus de Premier League.

La Ligue des champions crée, aussi bien au travers de sa formule de compétition que de son système de répartition des gains, un cercle vertueux au profit des clubs les plus riches: ils sont assurés de récupérer une part des recettes qui leur garantit une position très dominante à la fois économiquement et sportivement avec la capacité de truster le marché des meilleurs joueurs. Les réformes (retour à une seule phase de groupes en 2003/2004, nouvelles conditions d'accès offrant une meilleure représentativité des "petits" pays) ont à peine infléchi la tendance (lire "Une réforme pour presque rien").

On comprend aussi à quel point la qualification quasi systématique pour la C1 est une condition sine qua non pour se maintenir dans ce gotha. Entre ceux qui y parviennent et les autres, il y a un monde désormais.

 

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« De fait, la Ligue des champions est une ligue fermée »

Lire l'interview de Boris Helleu, spécialiste d'économie et de marketing du sport, sur Une balle dans le pied.

"Les changements de formats initiés depuis 1992, lorsque la Ligue des champions a remplacé la Coupe des clubs champions, n'ont eu pour objectif que de réduire l'incertitude sportive et d'accroître les revenus de la compétition. (...) Le partage des droits télévisuels est toujours un choix stratégique et politique, selon que l'on favorise l'égalité et l'incertitude des compétitions, ou l'équité et le mérite. L'endroit où l'on place le curseur résulte d'un consensus. (...)" [1] Porto: 7. Olympiakos, Dynamo Kiev, PSV: 6. Celtic: 5. Fenerbahce, Rangers, CSKA Moscou, Panathinaikos: 4.

Réactions

  • crotale psychopathe le 24/11/2010 à 00h52
    Cool d'avoir ces chiffres merci !

    Ce qui me frappe, c'est que Lyon ait gagné plus que le Barca, Liverpool ou le Bayern, et à peine 25% de moins que MU et Chelsea. Pour un club qui n'a jamais joué de manière convaincante le titre européen, c'est surprenant de le retrouver là. On peut donc conclure qu'il y a une forme de solidarité des grands clubs vers les petits, non ? Ah bon !
    Autre remarque pas forcément plus pertinente mais bon je la fais quand même : Les clubs riches ou historiques n'ont pas attendus la LDC pour dominer les championnats. Relisons Eric Castel ! Son grand match, c'est Barca - Bayern, pas Levante - Sankt Pauli
    Même à l'est, il me semble bien que dans le doux et regretté pays soviétique, c'était constamment le Dynamo Kiev ou le Spartak Moscou qui raflaient tout.
    Le conservatisme des dominants est donc indépendant de la LDC, même s'il s'exerce par elle aujourd'hui. Les causes profondes doivent être cherchées ailleurs [musique mystérieuse]
    Je crois que c'est clair, si le Stade Lavallois n'est pas champion de France cette année, c'est encore à cause d'une putain de conspiration de patrons magnéto-trotskistes dominicains, enfin c'est mon avis.

  • Vieux légume le 24/11/2010 à 09h45
    Le problème, c'est pas qu'il y ait des clubs pas forts/riches que d'autres, c'est que l'UEFA a installé un système qui creuse chaque jour un peu plus l'écart entre les forts/riches et les autres, alors que de pas son statut de fédération, on pouvait en attendre autre chose en terme d'équité sportive.
    (Je sais pas si c'est le bon mot...mais bon, c'est l'idée)

  • Lucho Gonzealaise le 24/11/2010 à 10h10
    crotale psychopathe
    mercredi 24 novembre 2010 - 00h52

    -------------------------

    Tu as un rapport affectif quelconque avec le Stade Lavallois ou tu disais ça comme tu aurais pu dire Chateauroux ou Gueugnon ?

  • cobi jones le 25/11/2010 à 20h41
    Article super intéressant qui donne à réfléchir sur une question « importante », à l’échelle du foot (et de tous ceux qui se font du fric avec) s’entend.

    Ce que j’en ai retenu, c’est que le mode de redistribution était injuste, notamment du fait de la part Market Pool qui avantage les clubs représentant des marchés importants : à ce titre, la comparaison ManU/Bordeaux/CSKA Moscou est éloquente.

    Or, ayant plein d’autres choses à faire mais n’étant motivé par aucune, je me suis amusé à reprendre les chiffres de l’article et à les « lire » à la lumière des performances sportives des différents clubs s’étant qualifié au moins une fois pour les 1/8èmes de finale sur la période retenue, à savoir depuis 2003/04.

    Si vous voulez, je pourrai donner le détail de mes calculs, mais ce qu’il en ressort, c’est que l’Angleterre aurait bénéficié d’un système SANS market pool, un système où cette part serait redistribuée elle aussi en fonction de critères sportifs.

    Quand on fait le rapport entre les sommes perçues grâce à la Ligue des Champions et les performances sportives au-delà du premier tour, on voit que les pays les mieux lotis sont en fait la Turquie, la Grèce ou encore l’Ecosse et les Pays-Bas. Et l’Allemagne et la France, dont les clubs sont toujours présents mais jamais gagnants, s’en tirent assez nettement mieux que l’Espagne, l’Angleterre et l’Italie. Seule exception, le Portugal, dont les revenus ne sont pas du tout à la hauteur des performances de leurs clubs (enfin, du FC Porto surtout).

    Au niveau des clubs, toujours en faisant le ratio revenus/performance, les moins bien classés sont Monaco, le Barça ou encore Milan. (Il faut rajouter Porto, dont on peut déduire qu’il s’en sort encore moins bien que ces trois-là). En laissant Porto de côté, on se rend compte que ces clubs souffrent surtout d’avoir « loupé » un ou plusieurs rendez-vous en 1/8èmes et leurs très bons résultats par ailleurs ne suffit pas à rattraper le retard sur des clubs plus réguliers mais moins brillants (type Chelsea/Bayern/Lyon). Plus que du caractère inique du market pool, ces clubs semblent être victimes de la part belle faîte à une simple participation, indépendamment d’une performance sportive mémorable.

    Tout ça pour dire quoi ? Que l’on ne peut pas mettre l’accroissement des écarts entre clubs sur le compte de la manière dont l’argent de la Ligue des Champions est redistribué actuellement. En apparence, le principe de market pool semble avantager les clubs anglais mais en l’occurrence ils auraient eu tout intérêt à ce que tout soit décidé sur des bases sportives.

    En définitive, on est plus face à une question philosophique, à savoir à quoi doit servir l’argent généré par la Ligue des Champions ? Car, quand on dénonce le fait que celle-ci accroit les écarts entre riches et pauvres, on est en fait en train de dire qu’il faudrait que cet argent ne soit pas réservé qu’aux seuls participants, mais aux fédérations nationales dont relèvent ces clubs. Car si on admet que c’est aux clubs participants que doivent revenir ces droits, on est en train de creuser les écarts, que l’on ait le système actuel, un où seule la performance sportive est prise en compte ou même un système où l’argent est réparti à parts égales entre participants (la somme égale que toucheraient Chelsea et l’Hapoël Tel-Aviv creuseraient quand même un écart avec West Ham et le MS Ashdod ).

  • crotale psychopathe le 25/11/2010 à 23h06
    Lucho Gonzealaise
    mercredi 24 novembre 2010 - 10h10

    J'ai vu mon premier match de D1 à F Le Basser. J'y allais une fois par an pour mon anniversaire. A l'époque, Caen était un obscur club de D3, et en bas normand de l'Orne, Laval était le club de D1 le plus proche. J'étais à fond sur Laval, et la reprise de volée de Stefanini dans le but Viennois en UEFA restera parmi mes meilleurs souvenirs. Mené 2-0 à l'aller, on en plante 3 en une mi-temps avec ce but incroyable !! Mon père très inspiré m'envoie au lit béat à la mi-temps (et m'évite ce jour là une dépression sévère après le retour des autrichiens 3-2)
    Voilà mon histoire avec Laval, remplacée au fil des ans par Caen puis Lille.


    cobi jones
    jeudi 25 novembre 2010 - 20h41

    Impressionnant et juste dans la démonstration !

La revue des Cahiers du football