Top 10 : les champions de descente
Certains joueurs n'ont pas leur pareil pour entraîner leur équipe par le fond... Hommage aux chats noirs, spécialistes français de la relégation.
Auteur : Miklos Lendvai
le 28 Sept 2010
1. Yannick Fischer, le cador

Marseille, vice-champion de France et finaliste de la coupe de l'UEFA? Pas de problème, Yannick arrive et plonge le club dans les profondeurs du classement. Fischer connaitra en tout six relégations au cours de sa carrière (la dernière saison de Cannes en Ligue 1, c'est lui, Lorient en 1999 aussi, puis Strasbourg et Le Mans). Pour clore sa carrière, il réalise un chef-d'œuvre: une double descente qui conduit Niort de la D2 au CFA en seulement deux saisons.
2. Stéphane Cassard, le sournois

Sa méthode est imparable: un club mise sur lui pour stabiliser la défense. Il fait le boulot puis manque une dizaine de matches sur blessure. Le gardien remplaçant est forcément moins bon, les défenseurs perdent leurs repères et c'est toute l'équipe qui est désorganisée.
Aujourd'hui, il a rejoint Boulogne, sûrement pour s'offrir une dernière descente.
3. Grégory Paisley, le laborieux

Paisley a alors vingt-six ans et n'a toujours pas connu de relégation. Mais ça ne va pas durer longtemps. Il signe au Havre et ouvre enfin son compteur. Après une parenthèse sochalienne, Paisley revient plus fort et tente un coup de maître: deux relégations en une seule saison. Après avoir condamné Metz dans les six premiers mois, il rejoint Troyes. L'équipe auboise est une des pires équipes des matches retour, mais ça ne suffit pas à combler son retard sur Ajaccio: elle finit à une place de la relégation. La saison suivante, Paisley reste dans l'effectif et Troyes plonge inéluctablement en Ligue 2.
Au final, Paisley ne compte que quatre relégations (la dernière avec Strasbourg) et il œuvre depuis deux ans pour ramener l'OGC Nice à la ligue 2.
4. Yohann Cavalli, l'international

2004-2005 : double échec pour Yohann. Après avoir plongé Créteil aux portes du National, il signe à Majorque alors dernier de la Liga. Mais en fin de saison, les deux clubs parviendront à se sauver à la dernière journée.
2006-2007 : Cavalli tient sa revanche et parvient à reléguer la même année deux clubs : Istres en National et Watford en Championship. L'année suivante, il essaie d'exporter ses talents à Mons mais le système est beaucoup trop complexe pour reléguer une équipe. Il joue actuellement à Nîmes et, à vingt-neuf ans, il a encore tout le temps d'étoffer son palmarès.
5. Éric Allibert, le discret

L'œuvre d'Allibert est remarquable: après avoir amené Valence et Niort en National, il s'attaque à Dunkerque qu'il conduit en CFA2. Il joue encore dans le club nordiste et il n'est pas impossible que le club connaisse à nouveau une relégation cette année (actuel dixième à un point des relégables).
6. Stéphane Dedebant, l'éphémère

7. Franck Priou, le bipolaire

Il rejoint La ligue 2 où il va vivre une remontée avec Caen et finir à la quatrième place avec Martigues. Il achèvera sa carrière à Istres, où il avait commencé.
8. Eric Cubilier, le maudit

En 2003, il est prêté au Paris SG mais un deuil familial va l'éloigner de son métier de footballeur. La saison suivante, il est à nouveau prêté à Lens où il permet au jeune Assou Ekoto d'éclore. En 2005, il retrouve Monaco mais ne joue pas. Il est transféré à Nantes et va enfin se mettre en route: relégation avec Nantes, puis Metz et enfin Bastia la saison dernière en National.
Bizarrement, Cubi n'a pas trouvé preneur cet été et est toujours à la recherche d'un nouveau club.
9. Frédéric Danjou, le rebelle

Après plusieurs saisons à Auxerre, le défenseur comprend qu'il ne peut pas lutter contre Guy Roux et son obsession du maintien et rejoint le Real Oviedo, club de bas de tableau de la Liga qui assure chaque année son maintien. Première saison, Oviedo finit à la 17e place. Alors que celle-ci conduisait jusqu'alors aux barrages, en 2000, elle est synonyme de maintien. Danjou ne devait pas être au courant de cette règle et va rectifier le tir la saison suivante en finissant 18e.
En 2001, il rejoint Troyes, club récemment promu en Ligue 1, vainqueur de l'Intertoto à son arrivée. La première année est un miracle: malgré la présence de Cassard, Danjou et Goussé, le club finit à la 7e place. La saison suivante, les chats noirs restent et le club termine logiquement lanterne rouge. Danjou en est à sa deuxième relégation. Il rejoint l'AC Ajaccio mais échoue sur la dernière marche. Dernière journée de championnat, Ajaccio, relégable, reçoit le FC Metz. 32e minute: Maoulida marque pour le FC Metz. Ajaccio: 0, Metz: 1. Le plan de Danjou se déroule alors sans accroc. C'est alors que l'improbable se produit: Diomède qui n'avait planté que six buts en deux ans va en mettre trois dans le même match. Ajaccio gagne 3 buts à 1 et se maintient en ligue 1.
À un Diomède près, Danjou réalisait son premier doublé. Il a alors trente ans et part se relancer à Caen. Il est nommé capitaine de l'équipe et la conduit comme il se doit vers la relégation (son absence sur blessure en fin de saison s'est accompagnée d'une série de victoires incroyables mais insuffisantes pour assurer le maintien). Danjou retourne alors à Ajaccio où Diomède n'est plus là pour l'empêcher de conduire l'équipe en Ligue 2. Il enchaîne par Créteil qu'il conduit en National.
Cinq relégations, dont un hat-trick: Danjou a définitivement envoyé valser les préceptes de Maître Guy Roux.
10. Laurent Courtois, monsieur Otis

En Angleterre, il joue peu et quitte les Hammers alors que le club est bon dernier de Premier League. À Istres puis à Levante, il fera sa classique (montée en première division puis relégation en finissant bon dernier). Actuellement, il joue à Grenoble pour un nouveau challenge. Il pourrait tenter de faire l'ascenseur dans un sens inédit pour lui (descente puis montée) ou essayer de réaliser la double relégation, que seuls les plus grands champions de descente ont réussi jusque-là. Apparemment, il aurait opté pour tenter la double.