Top 10 : les recrues étranges de Rolland Courbis
Recruteur parfois habile, coach Courbis a aussi été coutumier des transferts difficiles à expliquer rationnellement, semant des footballeurs pittoresques dans son sillon.
Auteur : Miklos Lendvai
le 14 Sept 2010
Ce qui suit n'est évidemment pas une enquête, mais un inventaire. À la Prévert forcément. Version originale postée le mercredi 25 août 2010 sur le forum.
1. Stéphane Thollon
Quand Rolland Courbis le fait venir à Toulouse, Thollon a un CV impressionnant (Endoume, l’Ile Rousse et Toulon). Recruté aux côtés de Sachy et Chanlot pour pallier au départ d’Olivier Pickeu, le jeune Marseillais sera l’attaquant le moins utilisé et sa situation ne va pas s’arranger avec le limogeage de Courbis en cours de saison. Après Toulouse, Thollon ne jouera plus jamais au niveau pro.
2. Christophe Vecchioni
Christophe Vecchioni doit toute sa carrière pro à Rolland Courbis. Défenseur formé à Nîmes, il est le joueur le moins utilisé de l’effectif lors de la saison 1988/89. À vingt ans, il comprend que cela va être compliqué pour lui et il rejoint le club d’Endoume. Après trois saisons aux côtés de quelques anciens pros (Anigo ou Wacouboué par exemple), Courbis le fait venir à Bordeaux au milieu des Sénac, Lizarazu et autre Dogon. Vecchioni s’installe sur le banc de touche bordelais et s’offre même le luxe de marquer un but avec les Girondins, le seul but de sa carrière professionnelle.
À son départ de Bordeaux, Courbis l’emmène avec lui à Toulouse où il sera encore moins utilisé alors que le club joue en D2. Après cette parenthèse dans le monde pro, Vechionni retourne dans des divisions qui lui correspondent mieux, à Vitrolles où il fera l’essentiel de sa carrière.
3. Miklos Lendvai
Après le départ d’Alain Afflelou des Girondins, Rolland Courbis est appelé pour reconstruire un effectif au complet. Du gros œuvre comme il aime. Au milieu de recrues plus que respectables (Ziani, Micoud, Pavon), Courbis glisse quelques Toulonnais (Zanotti et Diawara), quelques bonnes pioches (Domoraud, Ba, Lambourde) et des joueurs exotiques (Gralak, Bodart, Saveljic). Miklos Lendvai arrive dans ce contexte avec l’étiquette "international espoirs hongrois". La jeunesse n’excusant pas tout, Miklos affiche très rapidement ses limites et se pose surtout comme un joueur rugueux. En janvier, Courbis fait signer Peter Luccin et réduit sensiblement les chances d’être aligné pour Miklos. Des légendes urbaines prétendent que Lendvai était en fait un clochard hongrois utilisé en leurre par Rolland Courbis pour dégager quelques commissions. La carrière de Miklos, ponctuée par quelques sélections, laisse toutefois penser que c’était vraiment un joueur de foot.
4. Thomas Sowunmi
Rolland Courbis a de nouveau activé la filière hongroise lors de son passage à l’AC Ajaccio. En manque d’attaquants, il recrute Bruno Rodriguez, Gugliemone et Thomas Sowunmi pour épauler Faderne et Bécas. Sowunmi sera l’attaquant le moins utilisé puisqu'il n’apparaitra jamais sous les couleurs de l’AC Ajaccio. À la fin de la saison, il retourne en Hongrie, pays qu’il n’aurait jamais dû quitter.
5. Guglielmone
International uruguayen (2 sélections), Guglielmone arrive en 2002 à Ajaccio avec un statut qui en impose dans un club promu en Ligue 1. Face à la concurrence, il ne fera pas long feu et devra se contenter de bouts de matches (2 buts en 16 apparitions). Sa carrière européenne ne se limitera pas à Ajaccio pour autant. Après un retour au pays et un passage par le championnat mexicain, Guglielmone s’est essayé au championnat azéri. Il joue actuellement dans le championnat paraguayen.
6. Arthur Moses
Transféré de Düsseldorf à Marseille pour 12 millions de francs selon des méthodes très bien expliquées par Courbis dans le film "Trois zéros", l’attaquant ghanéen va avoir toutes les peines du monde à s’imposer à Marseille. Plus les saisons passent, moins il joue. Au bout de trois ans, Moses est transféré à Nîmes où il peut enfin faire une saison complète. La suivante, il joue moins et s’envole pour les Emirats arabes unis où il finira sa courte carrière.
7. Thomas Deruda
Beaucoup de rumeurs courent derrière ce joueur, fils d’un membre présumé du milieu marseillais qui serait intervenu pour lui assurer une place sur le terrain. Formé à Marseille, sa carrière n’est qu’une succession de prêts (trois à Libourne, un à Amiens et un à Badalona). Quand Courbis le fait signer à Montpellier en 2008, son transfert est assez controversé. Il se dit que Marseille aurait contraint Nicollin à signer Deruda et Sabo en échange du prêt de Bocaly, véritable espoir du foot français. Courbis serait par ailleurs le parrain de Deruda et veillerait ainsi à la bonne tenue de sa carrière. Pour Deruda, tout ça n’est que pur fantasme de journalistes parisiens. Sur le terrain, c'est un joueur plutôt physique et Courbis est l’entraîneur qui l’aura le plus aligné sur une saison (une vingtaine d’apparitions). À la fin de son contrat d’un an, Deruda signe à... l’AC Ajaccio.
8. Ousmane Nyan
Norvégien d’origine gambienne, Ousmane a fait toute sa carrière en Norvège. Lorsque Courbis le fait venir à Ajaccio en 2002, la mention "international espoir norvégien" a un peu vieilli: le joueur a vingt-huit ans. Latéral droit, Nyan va regarder toute la saison depuis le banc de touche: le titulaire n’est autre que le capitaine du club Xavier Collin. Au bout d’une saison, il retourne en Norvège où il fera toute sa carrière dans des clubs faisant régulièrement l’ascenseur entre la première et la deuxième division. Il joue actuellement à Stromsgodset.
9. Jean Michel Luciani
Formé à Marseille, Luciani côtoie tous les joueurs de la grande époque à l’entrainement. Après trois années en contrat stagiaire pro sans apparaître dans l’équipe première, Luciani quitte Marseille pour Ajaccio où il se fait repérer par Sedan. Dans les Ardennes, il entre enfin dans le monde des pros. Il y joue lors de la saison mythique 1998/1999 avec une remontée en première division et une finale de Coupe de France. Les onze apparitions qu’il compte cette année là constituent l’ensemble de sa carrière pro. À la suite de problèmes de dos, il va arrêter le foot, puis reprendre à un niveau amateur. Rolland Courbis se fiche bien de ses problèmes de dos et lui offre un contrat pro en 2002 pour rejoindre le groupe de l’AC Ajaccio. Luciani ne jouera aucun match de la saison, mais nul doute que son apport a été très précieux dans le vestiaire ajaccien.
10. Pablo Calandria
Arrivé à l’âge de dix-sept ans à Marseille avec le label "future étoile du foot argentin", il n’aura joué que trente-deux minutes sous les couleurs olympiennes, en janvier 2001. Avec l’équipe réserve, il aura un peu plus le temps de montrer son talent: 5 buts en 24 matches. Un bilan honorable mais pas à la hauteur d’un des plus gros salaires du club. Calandria va poursuivre sa carrière en Espagne où il jouera successivement pour Malaga, Leganes, Gijon, Hercules et Albacete. Après un passage en Argentine, il évolue actuellement dans le championnat chilien.