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Blanc presque transparent

Rénovation et ouverture: le programme de Laurent Blanc fait consensus, mais l'état de grâce est fragile.
Auteur : Jérôme Latta le 2 Sept 2010

 

S'il faut se réjouir d'un contexte qui permettra au nouveau sélectionneur français de travailler dans une sérénité maximale (compte tenu des circonstances), rien n'interdit d'observer avec quelque distance l'enthousiasme ambiant. Notamment parce que les médias spécialisés ont urgemment besoin que le public ait de nouveau foi en sa religion, se réconcilie avec les footballeurs (lire "Le come-back du joueur moyen") et se fédère de nouveau autour de l'équipe de France, principale église du football national.


Effet magique
On aurait d'ailleurs pu croire que Blanc guérissait la lèpre par imposition du mains, tant l'effet de sa nomination tint parfois de la magie. D'un coup de baguette, "main de fer, gant de velours" (eurosport.fr), celui dont L'Équipe Mag nous a narré samedi "l'enfance [de] président" restaura un esprit sain dans un groupe rajeuni et proprement rééduqué: "Laurent Blanc et son staff ont remis au goût du jour leur rôle d'éducateur pour en finir avec l'image de joueurs rois, entre petits rappels de règle de vie et recadrages" (lepoint.fr). Ce sujet très grolandais, diffusé lors de Téléfoot le 11 août dernier, ne lésine par sur son émerveillement.


Ce n'est donc pas l'heure de reprocher au nouvel élu d'appliquer des recettes un peu simplistes, comme l'interdiction des casques audio, la signature par les joueurs d'une énième charte "de savoir-vivre" (1) ou l'apprentissage de la Marseillaise (2). Ni d'invoquer des raisons un peu ésotériques pour justifier la préférence accordée aux mondialistes de l'étranger (qui auraient mieux tourné la page de Knysna – lire sur lemonde.fr). Retenons plutôt son intention de redonner aux joueurs le sens de la sélection, sans lui imputer ces accents de redressement moral, voire "identitaire", qu'exaltent certains commentateurs (cf. l'édito de Denis Chaumier dans France Football, organe sarkozyste méconnu, rapporté par Horsjeu.net).


De foot et d'eau claire
L'autre grand motif d'émerveillement pour les médias réside dans la "transparence" et la "cohérence" de son discours: Laurent Blanc joue le jeu en conférence de presse, fait le tour des chaînes, des stations et des titres de presse, répond aux questions, argumente, justifie ses options. Un vrai bonheur... même si le calme plat n'est pas un état soutenable pour la presse sportive.
Car gouverner, c'est choisir, et choisir, c'est éliminer. Ce qui suscite immanquablement des déceptions et des discussions. Heureusement, le Cévenol a donc "une ligne directrice", selon une expression très en vogue qui s'appuie beaucoup sur l'idée qu'auparavant, il n'y en avait pas. De ce fait, les options du nouveau sélectionneur sont à ce jour constatées sans être critiquées. Mais jouer la transparence peut jouer des tours: si Blanc peut se permettre d'enchanter les journalistes en "expliquant ses choix", il serait mal inspiré de croire que cela lui sera permis indéfiniment. Gageons que l'ancien entraîneur des Girondins va plutôt se rappeler qu'il parle couramment la langue de bois, et se replier sur une autre forme de transparence du discours.

blanc_conference2.jpg


Postes restants
En guise d'illustration, une controverse s'esquisse déjà sur le cas de Jérémy Toulalan, conséquence du choix affiché que les joueurs jouent en sélection "au même poste" qu'en club, ce qui présente l'avantage de mettre une sourdine sur les désidératas des joueurs, mais en l'occurrence élimine indirectement le néo-défenseur central lyonnais, jugé pas assez probant. Cruel, mais pas illégitime (3).
De la même façon, on peut remarquer que cette politique de spécialisation ne rend la polyvalence utile que pour les "remplaçants", et que son inconvénient majeur est qu'elle prive le sélectionneur de solutions en cas d'imprévus (absences, faits de jeu...) ou même pour composer des variantes tactiques. Et déjà, elle nécessite quelques contorsions autour du terme de "poste": par exemple, Franck Ribéry et Florent Malouda évoluent tous deux en position de milieu offensif gauche dans leur équipes respectives... Suggérant qu'ils pourraient tout de même être alignés, avec le Bavarois à droite, Blanc réduit opportunément le profil du poste à "milieu offensif".


Seuls les résultats...
Presque tous les entraîneurs renoncent à la sincérité de leur communication – pour se réfugier dans la langue de bois, le mutisme, le franc-parler sélectif ou les provocations – parce que cette sincérité les laisse à découvert si les choses tournent mal, et même avant qu'elles ne tournent mal. S'il déroge à ses règles, Laurent Blanc s'exposera ainsi à voir toutes ses contradictions relevées, avec plus au moins de bienveillance selon les résultats des Bleus. C'est encore en fonction de ceux-ci qu'on lui reprochera inversement, s'il suit étroitement sa ligne, de faire preuve de "rigidité". Inutile de lister toutes les critiques que peut potentiellement subir un sélectionneur: la liste devient infinie quand son équipe est en difficulté.

Alors on doit espérer que cette indulgence générale favorise une certaine euphorie sportive sur le terrain et qu'elle conjure les retournements d'opinion. Ce genre de scénario est hélas rendu plus improbable par des phases de qualification qui ont pris la tournure, depuis 1992, d'âpres combats dans lesquels les bons sentiments des uns et des autres sont de peu d'utilité.



(1) Selon lequipe.fr, il s'agirait de "participer aux séances photo, porter les tenues avec les logos des partenaires officiels, ne pas faire apparaître ses sponsors personnels et traverser la zone mixte après les matches". Curieuse éducation civique.
(2) Apprendre par chœur les paroles de l'hymne national sans connaître l'origine et le sens initial du chant révolutionnaire revient à exécuter un rituel dénué de sens, assez symptomatique de l'actuelle crispation nationaliste.
(3) Notons pour l'histoire que, le premier, Jean-Michel Aulas a ouvert le feu sur le sélectionneur.

Réactions

  • Tonton Danijel le 02/09/2010 à 14h08
    Bien sûr c'est très superficiel, mais la page de une de Yahoo! s'étale sur la taupe de Knysna, les déclarations de Valbuena "marqué à vie", et la visite de Zidane. Donc je préfère cela, même si le traitement reste léger (et oui, je me contente de peu par les temps qui courrent).

  • Tricky le 02/09/2010 à 14h41
    Pas si léger, quand même.

    'Selon lien, il s'agirait de "participer aux séances photo, porter les tenues avec les logos des partenaires officiels, ne pas faire apparaître ses sponsors personnels et traverser la zone mixte après les matches". Curieuse éducation civique.'

    Pour cette remarque aussi, merci.

  • fabraf le 02/09/2010 à 15h58
    Tricky
    jeudi 2 septembre 2010 - 14h41

    A chercher mais il ne s'agissait pas déjà des règles mises en place par la Fédé à l'été 2004 ? (En raison des problèmes avec des joueurs qui avaient maquillés leurs chaussures lors de l'Euro).


    Hurst Blind & Fae
    jeudi 2 septembre 2010 - 13h58

    "Mais vu que toute la presse tombe dans le panneau..."

    Et bien je trouve pas. On sent que les médias ont un a priori positif mais demande à être convaincu (comme moi d'ailleurs). Je ne les sens pas si indulgent que ça. Raison pour laquelle je ne comprenais pas le message de Jérome (tu permets ?).

  • Hurst Blind & Fae le 02/09/2010 à 16h14
    Je n'ai pas lu le moindre article disant que Laurent Blanc ne pourra probablement pas continuer à communiquer comme ça mais si tu en as trouvé je serai ravi de les lire.

  • fabraf le 02/09/2010 à 16h27
    Tu crois que les médias sont dupes ? Tu penses que les journalistes qu'on colle à l'EdF sont des newbies ? Au contraire, ils ont tous de la bouteille : certains étaient là aux débuts de Domenech, de Santini ; d'autres ont suivis l'OL, l'OM, le PSG, Bordeaux...

    Bref, ils (et on) savent tous comment ça se passe. Comme dirait Jean-François Khan, la presse lèche, lâche, lynche. Lis les articles sur Blanc et tu retrouveras les mêmes à l'arrivée de Puel à Lyon, de Le Guen à Paris, etc.

    Pourtant tu as souvent à la fin de l'article un petit paragraphe, une petite phrase du genre : "mais la reconquête que Blanc entreprend passe nécessairement par des victoires. Elles seules permettent de gérer dans la sérénité". Voilà, personne n'est dupe (pas même Blanc).

  • Hurst Blind & Fae le 02/09/2010 à 16h31
    Je te parlais d'articles, de discours, de trucs diffusés dans les médias, pas ce qu'il y a dans la tête de Christian Jeanpierre. (*echo*)

  • fabraf le 02/09/2010 à 16h38
    Sur une petite recherche de 15 secondes.
    La fin de l'article d'aujourd'hui d'Eurosport : "Hors Evra, en défense, les absents du moment (Abidal, Squillaci...) ont été choisis par le sélectionneur. Pour les quatre de derrière, on frôle le plan A. Il faudra que ça se voit."

    Ça te convient ?

  • Hurst Blind & Fae le 02/09/2010 à 16h43
    Non, je parlais d'un média "disant que Laurent Blanc ne pourra probablement pas continuer à communiquer comme ça".
    Et tu peux aussi essayer de trouver des médias qui parlent d'autres éléments qui sont dans l'article: que le l'enthousiasme naïf autour de la nomination de Laurent Blanc frôle la niaisierie, que la nouvelle nouvelle nouvelle charte des bleus est un peu vaine et parfois même discutable, que certains médias en profitent pour tartiner une nouvelle couche de discours sarkozyste.

    Moi je n'ai lu ça nulle part mais je suis preneur si tu as des liens.

  • fabraf le 02/09/2010 à 18h13
    Dans l'ordre :

    - "que le l'enthousiasme naïf autour de la nomination de Laurent Blanc frôle la niaisierie"

    L'extrait que j'ai posté montre bien que cet enthousiasme n'est pas naïf (ou alors tu ne lis et écoutes que les journa... les mecs qui bossent chez TF1 quoi)


    - "que la nouvelle nouvelle nouvelle charte des bleus est un peu vaine et parfois même discutable"

    Le fait de la détailler sur lien, et non de la résumer en "il faut que les joueurs s'ouvrent plus vers l'extérieur" est une critique en creux de cette charte, non ?


    - "que certains médias en profitent pour tartiner une nouvelle couche de discours sarkozyste."

    Ils n'ont pas besoin de Blanc pour ça (même si sa distribution des paroles de la Marseillaise aux joueurs, et sa publicité, m'ont beaucoup tancé).

    Je critique qu'on ne s'attarde que sur la forme (vu que le "fond" n'a pas commencé). Pourtant je n'y fais que réagir depuis ce matin. Paradoxal (ou bien je m'emmerde au boulot) ?

  • Hurst Blind & Fae le 02/09/2010 à 18h21
    "L'extrait que j'ai posté montre bien que cet enthousiasme n'est pas naïf "

    Les reportages de TF1, Stade 2 puis 100% Foot qui s'agenouillent devant Blanc, ses potes sur Canal + qui en font le messie, ça fait beaucoup, beaucoup de naiveté (et c'est sans parler des médias mainstream qui ne sont pas spécialisés dans le foot, c'est encore pire).

    Je ne cherchais pas un article non naïf sur Blanc, mais un article qui dénonce la naïveté de tous ces médias là (qui représentent entre 80 et 90% du public), ce que fait le papier du jour ici.

    Quant à la critique en creux, tu surestimes énormément la subtilité des gens qui bossent à lien à mon avis ;)

La revue des Cahiers du football