En fait, je développe en bas (avec liens presse), y’a eu 2 périodes Leboeuf en Angleterre, la normale (il est apprécié), pré-98 et celle où il devient imbuvable, post CdM (son départ est salué par bon nombre de journalistes).
Si Leboeuf fait allusion dans le Replay à ce qu’on appelle ici le Pet Passport (officiellement, le P.E.T.S : Pet Travel Scheme), qu’il sache qu’il n'en est absolument pas à l’origine ! (c’est encore plus énorme que sa soi-disante colonne dans le Times ça).
D’ailleurs, c’était un projet impliquant plusieurs pays européens, comme le précise le wiki, à moins que Frank nous dise aussi qu’il a persuadé d’autres chefs d’états européens, en convoquant un meeting extraordinaire ou sur un coup de fil bien senti aux patrons de Bruxelles.
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Il n’y a plus en effet de quarantaine, faut juste que le passeport de l’animal soit en règle, avec visites chez le véto avant et après (fallait 6 mois de quarantaine avant, très contraignant).
Ça a été introduit en 2001 après des années de discutions, et collaborations avec autres pays européens (et au-delà, il me semble), loi surtout facilitée par la pression populaire, pas le messie Frank Leboeuf I'm afraid (on en discutait déjà sous Major, avant 97).
La raison : des millions de gens commençaient à venir et séjourner sur le continent plus longtemps, souvent dans leur résidence secondaire ou chez de la famille, donc la question des animaux domestiques s’est fait pressante, et il n’était plus possible de garder l’ancien système totalement archaïque.
Bref, si Frank Leboeuf croit vraiment que c’est grâce à lui, c’est grave !
Boire le thé avec un imposteur comme Blair, je comprends que ça flatte l’égo de certains footballeurs très limités qui n’ont jamais à souffrir de l’effroyable incompétence et de la malhonnêteté de ces gens-là (moi, le rencontrer, après ses 10 ans de gouvernance pourrie à tous nous entuber en souriant, ça me ferait vomir, mais bon, chacun son trip).
Mais en réalité, le Franck, il s’est fait berner comme un bleu par Blair, qui recevait à la chaîne les people, les écoutait, les flattait, etc. Blair recevait même les giclés du Big Brother (émission équivalent du Loft), c’est pour dire comme il avait le groin dans toutes les auges !
Et au final, Blair, évidemment, faisait croire à ces people qu’ils étaient ‘achement important et que leurs considérations allaient être ‘achement prises en compte, et sûrement donner lieu à une loi ‘achevement révolutionnaire, d’une magnitude pas vue depuis l’invention de la machine à courber les bananes (loi souvent déjà dans les tiroirs, quand elle n’est pas déjà en train d’être discutée !).
C’est comme pour cette histoire de colonne dans le Times – j’ai jamais trop compris pourquoi le Times avait choisi Lebœuf mais à l’époque, mais le Français champion du monde était encore exotique et avait la cote. Bon, le Times devait pas lui donner des masses, ça faisait un peu parler du journal de manière différente, etc.
Je sais pas si Leboeuf y croit à ses propres fanfaronnades ou s’il est vraiment naïf et se rend pas compte qu’il se fait mener en bateau par des escrocs professionnels comme Blair ?
Evidemment que des types comme Blair vont vouloir se servir des footeux célèbres, surtout au début de son mandat où il faisait tout pour s’attirer la sympathie des amateurs de foot.
"L’électorat foot" est énorme, si on peut ramasser des votes à peu de frais, c’est tout bénef, on va pas se gêner. Je connais des gens qui ont voté/revoté pour Blair en partie parce que soi-disant il adorait le foot… En fait, il n’y pipait que dalle et s’est vite inventé un passé foot. Mais c’est tellement gros que c’est devenu un gag.
L’histoire est restée célèbre en Angleterre. Blair, désespérement en quête des voix du peuple cherche à s’acheter une crédibilité foot ou en tous les cas sympathiser avec les footeux, si nombreux…
(d'où la fameuse "Football Task Force" que Blair crée en juillet 1997, soit 2 mois seulement après son arrivée - sorte de "Grenelle du foot" destiné à sauver le foot d'en bas -grassroots football- des vilaines mains cupides de la Premier League plc. Projet uber-populiste qui échouera comiquement au bout de 30 mois - il réunissait autour de la table dirigeants PL, instances, arbitres, supporters, chercheurs, sociologues, etc. tout le monde était là !).
Donc, vers 1997-1998, Blair déclare son amour inconditionnel pour Newcastle, et, avec des trémolos dans la voix et quasi la larme à l’œil, il raconte passionnément les matchs vécus à Saint-James’ Park, avec son père (je le cite) « assis dans les gradins de Gallowgate, à admirer Jackie Milburn se jouer des défenses adverses ».
C’est là que les soupçons se font énormes. Déjà, Blair (né en 1953)
n’a pas vraiment vraiment le profil du supporter années 60-70, à s’agiter méchamment parmi les agités des gradins de Kops…
Mais surtout 2 gros problèmes avec cette si tendre histoire (problèmes qui amusèrent et furent longtemps débattus/commentés…).
Primo, la tribune Gallowgate (renommée Newcastle Brown Ale Stand il y a peu), dans les années 50-60, c’était un gradin typiquement Kop qui ne comportait aucune place assise à l’époque où Blair dit s’être rendu régulièrement à St James’ Park.
Deuxio, Jackie Milburn avait raccroché les crampons bien avant l’enfance de Blair.
Milburn a disputé ses derniers matchs pour Newcastle en 1957, Blair avait alors 4 ans… et surtout, Blair vivait en Australie ! Et quand il est revenu d’Australie, Milburn est parti jouer en Irlande, et les Blair se sont installés à Glasgow à leur retour des antipodes… (puis, seulement après, à Durham, 20 kilomètres au sud de Newcastle).
Alors, je sais bien que le supp de Kop (comme Blair) ressent toujours quelque chose de spécial pour son équipe adorée, où qu’il se trouve dans le monde, mais là, on peut quand même douter.
A 4 ans, dans le Kop de Newcastle, admirer un mec qui ne joue plus, qui plus est le faire par télétransportation d’Australie, faut avouer que c’est balèze quand même… Un own goal, qu’on appelle ça maintenant.
Revenons à Leboeuf. Il est resté 5 ans en Angleterre (1996-2001, Chelsea), et les 2 premières années, il passe pour un gars sympa, on le voit souvent déconner avec Gullit (l’entraîneur), rigoler avec GF Zola, Vialli, etc. Type simple, sympa et rigolard, il fait l’unanimité.
Mais après la CdM, WoW, quel changement, il devient imbuvable, arrogant, etc. – voir article du Gardian (arrogance française qui passe très mal ici, elle renforce le stéréotype du Français de base, arrogant/suffisant/complexe de supériorité – et y’a pas que les tabloïds qui l’entretiennent cette réputation…).
Par conséquent, ce dont tout le monde se souvient ici, c’est pas vraiment de sa colonne dans le Times ou de son influence phénoménale dans les affaires de la nation. C’est surtout le côté arrogant, très arrogant du bonhomme qui irrita profondément la plupart des Britanniques, surtout après la coupe du monde.
A l’évidence, Frank Leboeuf devait mal connaître la société anglaise (ou alors, il s’en contrefoutait), car ça ressortait souvent lors de ses apparitions TV.
Par exemple lors de sa participation à un quizz sport très regardé, "A Question of Sport" ; mais surtout, après la CdM, lors d’une émission TV très connue ici, intitulée "They think it’s all over" (titre tiré de la célèbre réplique du commentateur sur le dernier but anglais de la CdM 1966), émission où Leboeuf n’arrêtait pas de répéter sans cesse, l’air bien suffisant (ça gonflait tout le monde, et ça se voyait !) :
« I don’t care, I won ze world cup ».
Tout le monde s’était bien foutu de sa tronche pendant des années après cette émission, ça doit faire 12 ans cette émission, on en entend encore parler, ça a bien marqué les gens, et pas en positif.
Articles peu amènes à son sujet ci-dessous. Même Dennis Bergkamp
ne trouvait pas grâce à ses yeux… Selon Frank, c’était un "shit man", expression qui n’existe absolument pas en anglais, de près ou de loin (si les journalistes du Times n’arrivent même plus à manier correctement l’anglais maintenant, même l'argot vulgaire, alors où va-t-on…).
Post-98, les gens en Angleterre ont en eu marre de son arrogance, une rapide visite googlée montre que les larmes ne coulèrent pas après son départ…
L’article du Evening Standard est d’un cinglant ! Limite insultant (tout en reconnaissant ses qualités de passeur, etc.).
En gros, le journaliste raconte que sa melonite aigue était devenue trop volumineuse pour notre petite île (traduction des articles à la demande). Et je comprends, vers la fin, beaucoup de gens le détestaient cordialement.
Extraits de 2 articles très virulents sur sa personnalité :
1) The Guardian (24 juillet 2001). Titre éloquent : Bon voyage Franck
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But it wasn't just Chelsea who felt the force of Leboeuf's tongue. Dennis Bergkamp was "a very good player but a shit man." David Beckham was "too arrogant. He's got a lot to learn about football."
But most fans didn't see that side of Leboeuf. Instead, they saw him as arrogant and aloof; the man that appears on 'They Think It's All Over' after winning the 1998 World Cup and repeating the phrase "I won 'ze World Cup" over and over again.
It was supposed to be a joke but it backfired badly. And he began to be known more for his diving and whining rather than as the ball-playing defender who took Chelsea - who were, it's worth remembering, not a big club before he joined - to two FA Cups, the Coca-Cola Cup, the Cup Winners' Cup, the Super Cup and the Champions League quarter-finals.
Et un autre qui le descend complètement… (du London Evening Standard, 27 juillet 2001).
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Leboeuf has only himself to blame.
The departure of Frank Leboeuf has been an occasion for much celebration. Not only from Winston Bogarde, whose own removal from Stamford Bridge would hardly lead to mass suicide, but from the fans as well.
Why do we all dislike so much a man who helped Chelsea to their greatest run of success for 30 years?
Because he is a whinger and too up himself, that's why. When Frank arrived from Strasbourg few in the wider world of football had heard of him. As, to be fair, he acknowledged in a dignified farewell statement, Chelsea made him. Sadly, the success went too readily to his head.
Leboeuf became a prima donna, his gamesmanship on the pitch too much even for diehard partisans, while his comments about English football and the superiority of the French enraged us all.
He became a thinker, speaking at the Oxford Union and penning a column for The Times, without having the brain to sustain the role.
After the World Cup he became intolerable, forgetting the sage advice that flattery is to be enjoyed but not inhaled. He also failed to recall his appearance in that final was only because of Laurent Blanc's suspension.
As Frank's self-love grew our spirits sank.
Mischievously, Ken Bates once brought him over to me after one of my articles had caused Leboeuf annoyance. Presented with the opportunity to tell me where I had got him wrong, Frank was reduced to spluttering, "But your a Chelsea fan," as if that was a reason for turning a blind eye to all his vainglorious antics.
However, even if Frank's defending was sometimes wayward, his passing will be missed. He has only himself to blame when all we are actually recalling is his swollen head rather than his magic feet.