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La vidéo, évite

L'Équipe lance sa croisade pour l'arbitrage vidéo en proposant un système à appliquer... dès la Coupe du monde. Encore un grand moment de journalisme démago-magique.
Auteur : Jérôme Latta (avec Nico Paul) le 5 Dec 2009

 

Le "débat" sur l'arbitrage vidéo ne peut exister vraiment que dans le sillage d'erreurs arbitrales spectaculaires, afin de surfer sur l'indignation dans une mer d'évidences. Jeudi, le quotidien sportif s'offre en une un titre définitif qui en dit paradoxalement long sur sa volonté d'assurer avec pondération un débat contradictoire. "La vidéo, vite!" Un écho au "Et la vidéo, alors?" de jadis.

lequipe_video_vite.jpgDouble salto
L'édito, intitulé "Évidence", saisit le lecteur au niveau du néocortex pour juguler toute envie de discuter. Vante-t-on assez les délices de l'unanimité? Gérard Ejnès, fait donner l'artillerie lourde: "L'enquête sur Thierry Henry diligentée par la FIFA (...) est un monde à l'envers. Car ce serait plutôt à Thierry Henry, lesté aujourd'hui d'un chapeau beaucoup trop grand pour lui, de porter plainte contre la FIFA pour non-assistance à footballeur en danger" (1). Cette métamorphose de l'auteur d'une tricherie en victime d'une injustice annonce assez bien le caractère magique de certains arguments. D'ailleurs, autre amateur de saltos, Frédéric Thiriez est interviewé comme il se doit, avec sa fabuleuse Thirieztorique™.

Mais attention, notre institution médiatique enfile là son costume citoyen et, pour la première fois, avance des mesures concrètes. Peu importe la prétention farfelue de les mettre en œuvre "dès le coup d'envoi de la Coupe du monde 2010", peu importe que ce soit sous le titre hypocrite "Aidons les arbitres [que nous ne cessons de descendre]" et sous l'appellation pudique "d'assistance par la vidéo", l'événement est de taille. Va-t-on enfin aborder concrètement les modalités d'application de cette solution miracle?


Allégeance
Avant cela, l'introduction du dossier a des accents de capitulation: "À partir du moment, déjà ancien, où les enjeux économiques ont pris le pas sur le jeu, les décisions des arbitres ont entrainé de telles répercussions que l'erreur est devenu inacceptable". On se demande bien au nom de quoi des journalistes se placent ainsi du côté des "enjeux économiques" et acceptent avec un tel fatalisme la suprématie de ceux-ci sur le jeu. L'allégeance ne s'arrête pas là: "Surtout sous le regard inquisiteur de la télévision, érigée en juge de paix officieux du jeu". Nouvelle interrogation: mais pourquoi diable la presse écrite prend-elle aussi docilement le parti de la télévision? Pourquoi Régis Testelin et Vincent Duluc devraient-ils s'incliner devant Olivier Rouyer et David Berger? Le journal nous laisse sans réponse sur sa troublante vassalisation.

Outre ces "enjeux", on retrouve le catalogue des arguments habituels, dont la minceur n'est jamais interrogée. Ça marche merveilleusement bien dans d'autres sports. Ça n'arrêtera le jeu que quelques secondes. On peut limiter les interventions de la vidéo à des situations précises. La technologie c'est moderne. Tout le monde est pour. Etc.


lequipe_video_vite_2.jpgAngle mort
Les propositions ont le mérite et les travers de la simplicité puisque qu'elles tiennent en quelques lignes. Leurs auteurs pensent peut-être que, "volontairement limitées dans leur ampleur", elles seront applicables... Passons sur la première, qui agite le leurre de la vérification de franchissement de la ligne de but par le ballon: personne ne conteste l'intérêt d'un système instantané et suffisamment fiable (2). Les deuxième et troisième propositions obéissent à la vision binaire qui croit pouvoir toujours séparer les "faute" des "pas faute" et les "dans la surface" des "pas dans la surface". Elles occultent évidemment le problème insoluble des actions difficiles ou impossibles à juger (3). En de tels cas, remarquablement fréquents, comment ignorer que les décisions prises à froid, comme à pile ou face, provoqueront des incompréhensions encore plus vives et accentueront les soupçons? Nulle part cette question cardinale n'est abordée dans le journal.

Enfin, l'accès "illimité" aux images mais restreint aux quatre arbitres constitue un système qui en vaudrait un autre s'il fallait en arriver là (4). Mais à part pour dire que "tous les moyens sont là" et faute d'exemples concrets, on n'en saura pas plus sur la façon dont la vidéo interviendrait tout au long d'une rencontre. Rien sur la probabilité que les limitations prévues susciteront de nouveaux sentiments d'injustice et établiront la difficulté d'empêcher la prolifération des recours aux images, dans des périmètres étendus. Rien non plus sur les cas de figure qui rendraient inextricable le choix du moment de l'interruption et de la reprise du jeu (lire plus bas "Espagne-Corée, revu et corrigé"). Aucun risque, aucune dérive, aucun effet pervers potentiels ne sont évoqués.

lequipe_video_vite_3.jpg

La preuve par cinq
La contradiction est vite réglée, moyennant la concession d'une courte interview de notre camarade Jacques Blociszewski, dont les remarques sont royalement ignorées dans le reste du dossier. Les doutes de Joël Quiniou – un garçon dont l'audace n'est pourtant pas sans évoquer la carrière politique de Pierre Méhaignerie – ne seront pas plus retenus.

La disqualification de l'arbitrage à cinq est tout aussi expéditive, au motif – vous ne rêvez pas – qu'il n'est "pas infaillible" (la preuve, il y a eu une erreur lors de Lille-Genoa). En filigrane, voilà bien la croyance implicite que la vidéo révèlerait au contraire une vérité transcendante et qu'elle annihilerait les injustices sans effets secondaires. On a le sentiment que l'hostilité latente à l'encontre du "multi-arbitrage" est nourrie par la crainte qu'il rende caducs la plupart des cas trop simples qui excitent régulièrement l'hystérie vidéophile.
Et si ça ne suffit pas, l'argument d'autorité est fourni par les "propos définitifs" d'Adil Rami: "Qu'ils arrêtent leurs conneries! Cinq sur le terrain, c'est cinq fois plus d'erreurs". Cinq fois plus à cinq qu'à trois, on peut calculer le coefficient multiplicateur appliqué aux erreurs arbitrales...

La mise en scène spectaculaire de cette démarche cache en réalité les trous béants laissés par les solutions proposées, dont les impasses méthodologiques et les conséquences sur le jeu sont totalement occultées. Le débat sur l'arbitrage vidéo n'a toujours pas eu lieu, la démagogie occupant le terrain. Et il reste toujours aussi difficile de comprendre pourquoi deux objectifs pourtant évidents sont à ce point méprisés: 1. Améliorer l'arbitrage lui-même pour réduire le nombre des erreurs. 2. Accepter le principe même de l'arbitrage, fait d'interprétations, toujours, et d'erreurs, parfois.


NDLR : beaucoup d'arguments faisant défaut dans cet article, nous renvoyons à notre dossier Les règles et l'arbitrage.

(1) Voilà qui rappelle le fameux "Les arbitres sont les principaux responsables des erreurs des joueurs" de Denis Balbir.
(2) Les tests techniques effectués sous l'égide de la FIFA n'avaient pas été jugés concluants, mais la solution n'est pas exclue à l'avenir. Les partisans de la vidéo amalgament souvent "la vidéo" à cette solution particulière, de peu d'effet sur le jeu. Ainsi, L'Équipe classe Gérard Houllier parmi les "pour" alors qu'il s'est simplement dit "favorable à une technologie permettant de savoir si un ballon a franchi ou non la ligne de but".
(3) Il est toujours question des erreurs d'arbitrage indiscutables comme la main d'Henry, jamais des situations indécidables comme l'accrochage entre Given et Anelka lors du même match (lire "France-Irlande: un cas d'école"), que devraient aussi juger les arbitres vidéo.
(4) Il présenterait l'intérêt tout relatif d'éviter les biais du "coaching vidéo" qu'impliquerait la possibilité pour les entraîneurs d'utiliser un nombre limité de recours. Mais il ouvre la porte à un nombre considérable d'arrêts de jeu.



Espagne-Corée, revu et corrigé
Nos journalistes en croisade se payent le luxe de lister des faits de jeu et de donner des exemples dont beaucoup se retourneraient contre eux s'ils étaient examinés de plus près. Ainsi, la une du journal évoque-t-elle quatre grands scandales que le recours à la vidéo aurait pu résoudre: la main d'Henry, celle de Maradona, Angleterre-Allemagne 66 et Espagne-Corée 2002. Problème: dans ce dernier cas, l'erreur d'arbitrage résultait du fait que l'arbitre assistant avait signalé à tort une sortie de balle juste avant le but espagnol... sachant que la balle n'était pas entrée dans la surface (voir la vidéo en bas de page, vers 2'25"), les règles proposées par L'Équipe n'auraient pas pu s'appliquer.

Cet exemple, auquel on trouvera d'innombrables petits frères, confirme que l'instauration de la vidéo dans certains cas appellera nécessairement, à un moment ou un autre, son extension à de nouveaux cas initialement écartés. Comme le fait aussi remarquer Jacques Blociszewski, qui "conteste la discrimination consistant à n'évoquer que les fautes dans la surface de réparation", "il y a aussi des fautes importantes, lourdes de conséquences, hors de la surface. À quel titre laisserait-on celles-là de côté?" Et en effet, on imagine mal qu'avec leurs appels pour éradiquer les injustices, les pro-vidéo s'accommodent de cette nouvelle et fragrante inégalité de traitement. Ou qu'ils laissent longtemps le hors-jeu au jugement des assistants quand le si génial "révélateur" met la vérité centimétrique à portée d'écran des fidèles (lire "Le révélateur au placard"). L'arbitrage vidéo est condamné à tomber dans son propre piège, tant ses premières applications en appelleraient immanquablement d'autres.

Réactions

  • Dieggo le 05/12/2009 à 15h29
    Troglodyt
    samedi 5 décembre 2009 - 15h22

    Mais tester quoi, comment?

    (par ailleurs, je ne pense pas qu'ici il y ait des anti-, seulement des plus-que-sceptiques)
    --------------

    Après, on peut discuter pendant des heures sur les modalités, les limites, etc. Les propositions de l'équipe ne me semblent pas débiles.

    Je te fais une autre proposition : seul un 4e arbitre est habilité à visionner les vidéos; il communique avec l'arbitre de champ par oreillette, et donne son interprétation des images, à son initiative ou à la demande de l'arbitre, dans les cas suivants:
    - litige sur un but déjà marqué (faute flagrante/franchissement de ligne/hors-jeu)
    - faute violente ou antijeu caractérisé
    - doute sur la réalité d'une faute pouvant entraîner un pénalty

    Et les coups-francs, les touches, les corners ? Pas de vidéo, et tant pis.
    Dans tous les cas, l'arbitre doit prendre une première décision à chaud. La vidéo lui permettra seulement, si c'est possible, de valider ou d'invalider une décision.

    Voilà, par exemple. Peut-être qu'un test sur 15 matches montrera que c'est impossible, ou qu'il faut faire autrement, je n'en sais rien.

  • In Gone We Trust le 05/12/2009 à 15h37
    Di Meco
    samedi 5 décembre 2009 - 15h24
    Je passerai sur la mauvaise foi évidente qui laisse entendre qu'actuellement les reproches faits aux arbitres sont mesurés et bienveillants.
    -----------------
    Ça marche. Auquel cas je passerais sur la mauvaise fois évidente qui te fait dire que "au contraire le fait de savoir que l'arbitre a vu la même chose que les journalistes/spectateurs aurait un effet apaisant et éducateur puisqu'il mettrait en évidence le fait que beaucoup des décisions dépendent d'une interprétation".

    C'est vrai qu'aujourd'hui, après les multiples ralentis montrant aux téléspectateurs que l'action est sujette à interprétation (et donc a fortiori encore plus à vitesse réelle et sans ralenti), personne ne conteste que les décisions dépendent d'une interprétation. D'où un climat apaisé et éduqué, sans doute.

    C'est comme pour les sélectionnés à la Coupe du Monde : on a autant de données que le sélectionneur, et comme tout le monde réalise que la liste est subjective, personne ne la conteste.

  • Hurst Blind & Fae le 05/12/2009 à 15h48
    Di Meco
    samedi 5 décembre 2009 - 15h24
    "Belle liste d'exemples qui n'ont rien à voir avec l'arbitrage.
    Jouons à remonter dans le temps, et imaginons ce qui a été dit lors des dernières décennies:
    - on commence par autoriser un remplacement, et puis ce sera trois, et on finira à dix
    - on commence par interdire les passes en retrait, et puis on va se retrouver à empêcher l'équipe qui a franchi la ligne médiane de revenir en arrière
    - on commence par donner 5 secondes au gardien pour dégager, puis ce sera 3, et puis les coups francs devront être joués immédiatement, et, comme tout, ça va finir par les touches."

    -----

    Rien à voir l'arbitrage oui: ils ont à voir avec des gens qui demandent peu dans le but d'obtenir beaucoup. Et on voit qu'à chaque fois il est illusoire de se dire "donnons leur peu, ça suffira".

    C'est là où tes exemples, eux, ne sont absolument pas pertinents: personne n'a jamais réclamé 10 remplacements, de mettre en place le retour en zone, ou de tout jouer immédiatement.

  • P'tit Pimousse sympa le 05/12/2009 à 15h58
    Di Meco
    samedi 5 décembre 2009 - 11h32
    "Par ailleurs, affirmer que "l'instauration de la vidéo dans certains cas appellera nécessairement, à un moment ou un autre, son extension à de nouveaux cas initialement écartés." me semble pour le moins péremptoire."
    ---
    En guise de conclusion sur cet argument, sur lequel nous discutions déjà hier dans le fil du journalisme sportif (p501), je maintiens au contraire sa validité, bien mieux étayée à la fois par l'article et les exemples de HBF que par Platini lui-même, qui propose une démonstration par l'absurde :

    «Corner : tête, but, 1-0. Sauf qu’on revoit l’action : celui qui marque bouscule un défenseur pour se faire de la place, faute, coup franc, but annulé, 0-0. Sauf qu’on remonte encore en arrière : c’est le défenseur qui fait la première faute, 0-0 mais penalty. Sauf qu’on remonte encore un peu : c’est un attaquant qui a touché le ballon en dernier avant qu’il sorte, il n’y avait pas corner mais sortie de but et remise aux six mètres, 0-0. Et on peut remonter comme ça jusqu’au coup d’ lien Libération - déc 2008.

    Mais il a le mérite de mettre le doigt sur une hiérarchisation induite des fautes totalement injuste, intrinsèque même aux meilleures propositions d'une vidéo visant pourtant une plus grande équité, est en parfaite contradiction avec un des principaux argument en sa faveur, à savoir que "d'autres sports l'ont déjà adoptée".

    Car si la vidéo s'invite dans la surface de réparation pour les fautes de main et autres faits litigieux par exemple, son extension aux pénaltys et donc aux fautes durant les contacts est inévitable, comme les propositions de Lequipe en témoignent.

    Seulement quel sport, à l'heure actuelle, a-t-il recours a la vidéo pour juger des fautes sur contacts ?
    Aucun, si ce n'est l'exception dans le rugby du cas peu fréquent et facilement identifiable d'une obstruction dans les 5 mètres de la ligne d'essais. Pourquoi à votre avis ?

    C'est là, à mon sens, qu'il y a un gros vers caché dans le fruit : le jugement des contacts - et surtout en football - est particulièrement sujet à polémique, car souvent empreint d'une grande part d'incertitude/ Il laisse donc la place à l'interprétation de l'arbitre. Et cette incertitude conduira, de facto, à des décisions contraires sur des faits de jeu équivalents... mais il n'y aura plus de bouc émissaire en noir pour devoir l'assumer, juste l'absurdité de jugements opposés sur des images équivalentes, revisionnables ad nauseam.

    Donc pour résumer, non seulement le risque d'extension à de nouveaux cas écartés me paraît évident, mais une hiérarchisation des fautes et des décisions contraires sur des actions similaires sont inévitables : ce n'est pas le sophisme rhétorique de la pente glissante, mais bien un argument valide à ne pas sous-estimer.

  • Troglodyt le 05/12/2009 à 15h59
    Dieggo
    samedi 5 décembre 2009 - 15h29
    Après, on peut discuter pendant des heures sur les modalités, les limites, etc. Les propositions de l'équipe ne me semblent pas débiles.

    Je te fais une autre proposition : seul un 4e arbitre est habilité à visionner les vidéos; il communique avec l'arbitre de champ par oreillette, et donne son interprétation des images, à son initiative ou à la demande de l'arbitre, dans les cas suivants:
    - litige sur un but déjà marqué (faute flagrante/franchissement de ligne/hors-jeu)
    - faute violente ou antijeu caractérisé
    - doute sur la réalité d'une faute pouvant entraîner un pénalty

    Et les coups-francs, les touches, les corners ? Pas de vidéo, et tant pis.
    Dans tous les cas, l'arbitre doit prendre une première décision à chaud. La vidéo lui permettra seulement, si c'est possible, de valider ou d'invalider une décision.

    Voilà, par exemple. Peut-être qu'un test sur 15 matches montrera que c'est impossible, ou qu'il faut faire autrement, je n'en sais rien.
    -------
    Évidemment que les propositions de l'Equipe sont débiles: elle ne répond pas à toutes les questions qui sont posées à la théorie de l'arbitrage vidéo ; et ne répond pas aux questions posées par les problèmes de sa proposition (et je ne vais pas refaire la liste, mais en premier lieu: comment se déroule le moment où l'arbitre décide de recourir à la vidéo, comme cela s'impute sur le temps de jeu, jusqu'où faire jouer la rétroactivité,...).
    Ensuite, "à son initiative ou à la demande de l'arbitre", c'est déjà incroyablement différent! C'est à l'initiative du 4ème arbitre, il dit "tu as loupé une faute là", l'autre est sûr qu'il n'y a pas faute, il fait quoi: il continue, quitte à se faire démonter dans la presse le lendemain ; ou il s'arrête (et arrête le jeu donc) pour peut-être rien (car nous derrière notre TV, nous n'avons jamais la vision de l'arbitre).
    On instaure un moyen pour améliorer l'arbitrage, le rendre "plus juste", et on admet que seules certaines situations méritent un foot un peu plus juste. Et seuls certains matchs.

    Quand je lis des (rien contre toi mec hein):
    "Maxence2110
    samedi 5 décembre 2009 - 15h20
    ...Pour moi le seul argument qui se tient est celui de Platini :...",
    j'hallucine un peu sur soit la perméabilité des passions aux argumentations rationnelles, soit la conception du football chez quelques uns.

    Et sur le principe du test, outre l'absence de projet viable à mes yeux (mais j'encourage toute proposition complète de la FIFA, de Finkielkraut, ou d'un Cédéfiste), ce qui me gène un peu, c'est que envisager le test consiste à admettre le principe.
    Or je ne vois toujours pas en quoi un arbitrage vidéo (mais une proposition d'application globale me ferait peut-être changer d'avis) se justifie, en l'état du débat, en son principe.

    Les tests "scientifiques" sont rarement pratiqués en milieu réel lorsque le dispositif qui doit être testé n'apparaît pas apporter au problème qu'il entend résoudre plus de solutions et moins de problèmes que le dispositif actuel.

    J'ai lu quelque chose d'intéressant plus haut dans les réaction, le Cédéfiste m'excusera de ne pas vérifier son pseudo: l'un des gros problèmes dans la perception de l'arbitrage par les spectateurs, c'est l'incompréhension face à certaines décisions.
    N'a-t-il pas vu? A-t-il vu mais a-t-il estimé qu'il n'y avait rien? A-t-il vu mais est-il corrompu?
    La plupart des institutions en crise pâtissent d'abord d'un défaut de communication. Une meilleure utilisation de la gestuelle permettrait déjà d'indiquer aux spectateurs la considération de l'événement, et son interprétation.

    J'ai l'impression que le système actuel pourrait voir des modifications intéressantes, mais celles-ci sont noyées par l'exposition médiatique d'une "solution" qui a oubliée d'être réfléchie avant d'être envisagée comme telle.

    Je ne veux pas d'un football ou est admis l'immobilisme au nom du droit à la triche et du droit à l'erreur. "L'arbitre a toujours raison", ce n'est rien d'autre qu'une fiction qui permet de garantir l'autorité - déjà très relative en pratique - de l'arbitre sur le jeu (admettre qu'il puisse avoir tort durant le jeu, cela reviendrait à admettre que les joueurs puissent ne pas exécuter ses décisions). Et la réalité met à mal cette fiction car les erreurs sont certaines, nombreuses, et parfois nous paraissent évidente.
    Mais je préfère assurément ce football, qui se met à la merci des erreurs humaines (regrettables, encore une fois), plutôt qu'un football qui se rendrait (plus encore) dépendant de systèmes qui lui sont étrangers, au jeu encore plus artificiel (les joueurs et entraîneurs ont déjà trop "raisonné" le jeu, si en plus il faut le frapper de scientisme), institutionnellement inéquitable, et scientifiquement injuste.

  • Di Meco le 05/12/2009 à 16h00
    Hurst Blind & Fae
    samedi 5 décembre 2009 - 15h48

    J'aimerais bien que tu me trouves une déclaration où on demande l'utilisation de la vidéo sur les touches, ou sur toute la durée d'un match, pour illustrer ton propos.
    Parce que l'utilisation de cet argument par les vidéo-sceptiques prend très souvent des proportions grotesques.

  • Di Meco le 05/12/2009 à 16h10
    P'tit Pimousse sympa
    samedi 5 décembre 2009 - 15h58

    C'est un syllogisme simplement parce que le fait d'accepter l'utilisation de la vidéo uniquement pour valider un but (par exemple) n'induit absolument pas le fait de l'accepter pour vérifier qu'il n'y a pas eu de faute 5 minutes auparavant.
    Je veux bien qu'on parle de risque, mais le fait d'affirmer que l'enchaînement est inévitable est indiscutablement péremptoire.

  • Dieggo le 05/12/2009 à 16h10
    Troglodyt
    samedi 5 décembre 2009 - 15h59

    >>>Évidemment que les propositions de l'Equipe sont débiles: elle ne répond pas à toutes les questions qui sont posées à la théorie de l'arbitrage vidéo ; et ne répond pas aux questions posées par les problèmes de sa proposition
    ----
    Incomplètes, peut-être; débiles, c'est un peu excessif, non ?


    >>>Ensuite, "à son initiative ou à la demande de l'arbitre", c'est déjà incroyablement différent! C'est à l'initiative du 4ème arbitre, il dit "tu as loupé une faute là", l'autre est sûr qu'il n'y a pas faute, il fait quoi: il continue, quitte à se faire démonter dans la presse le lendemain ; ou il s'arrête (et arrête le jeu donc) pour peut-être rien (car nous derrière notre TV, nous n'avons jamais la vision de l'arbitre).
    -----
    Ça se passe déjà exactement comme ça avec les assistants, qui signalent à l'arbitre qu'il a loupé une faute régulièrement. Généralement, l'arbitre leur fait confiance. Avec l'arbitrage à 5, ce serait aussi le cas.

    Et de toutes façons, je te ressort mon argument massue : essayons !!! Comme ça on pourra voir de manière concrète si ça marche ou pas. À quoi ça sert d'affirmer que ça marchera / ça marchera pas, alors que la vérité c'est qu'on ne peut pas le savoir ?

    (Quant à l'argument "il se fait démonter"... C'est pas déjà le cas aujourd'hui ?)

  • Troglodyt le 05/12/2009 à 16h22
    Dieggo
    samedi 5 décembre 2009 - 16h10
    Troglodyt
    samedi 5 décembre 2009 - 15h59

    >>>Évidemment que les propositions de l'Equipe sont débiles: elle ne répond pas à toutes les questions qui sont posées à la théorie de l'arbitrage vidéo ; et ne répond pas aux questions posées par les problèmes de sa proposition
    ----
    Incomplètes, peut-être; débiles, c'est un peu excessif, non ?
    =======
    Avec tout le respect que j'ai pour ces gens humains, certainement intelligents, et avec beaucoup d'expérience durant leur longue carrière, je me permets quand même. Parce venir, fiers de leur monopole et donc, même si ce n'est pas de leur faute, proposer leur grande solution a un problème sur lequel ils se permettent de faire des pages et des pages, et proposer une solution incomplète, faite à la va vite, et réductrice du débat qu'ils ont un peu la responsabilité (du fait de leur monopole) de porter, oui, c'est un peu débile.
    Je ne vois pas un seul domaine où il est admis de la part d'un professionnel qui se saisit d'une question que celui-ci propose une solution qui ne répond pas à tout le problème, si ce n'est pour révéler son incompétence.


    >>>Ensuite, "à son initiative ou à la demande de l'arbitre", c'est déjà incroyablement différent! C'est à l'initiative du 4ème arbitre, il dit "tu as loupé une faute là", l'autre est sûr qu'il n'y a pas faute, il fait quoi: il continue, quitte à se faire démonter dans la presse le lendemain ; ou il s'arrête (et arrête le jeu donc) pour peut-être rien (car nous derrière notre TV, nous n'avons jamais la vision de l'arbitre).
    -----
    Ça se passe déjà exactement comme ça avec les assistants, qui signalent à l'arbitre qu'il a loupé une faute régulièrement. Généralement, l'arbitre leur fait confiance. Avec l'arbitrage à 5, ce serait aussi le cas.
    =======
    C'est exactement ce que je dis: on propose une solution, qui finalement ne résout pas le problème.

    Et de toutes façons, je te ressort mon argument massue : essayons !!! Comme ça on pourra voir de manière concrète si ça marche ou pas. À quoi ça sert d'affirmer que ça marchera / ça marchera pas, alors que la vérité c'est qu'on ne peut pas le savoir ?
    =======
    Essayer, c'est admettre le principe. On nom de quel argument qui justifie cet essai? Nous attendons toujours.
    Et même pour ceux qui se foutent des questions de principe, il y a les modalités techniques à définir, un peu mieux que l'Equipe...

    (Quant à l'argument "il se fait démonter"... C'est pas déjà le cas aujourd'hui ?)
    =======
    Bis: donc la vidéo n'apporte rien.

    C'est un peu comme l'argument de "on s'en fout que ça rende le foot un peu plus inéquitable, il est déjà inéquitable." Les domaines où l'existence d'une primo-erreur justifie la persistance et l'aggravation de ladite erreur sont nombreux, mais là non plus je ne vois aucune pertinence à l'argument.

  • In Gone We Trust le 05/12/2009 à 16h24
    Troglodyt
    samedi 5 décembre 2009 - 15h59
    J'ai lu quelque chose d'intéressant plus haut dans les réaction, le Cédéfiste m'excusera de ne pas vérifier son pseudo: l'un des gros problèmes dans la perception de l'arbitrage par les spectateurs, c'est l'incompréhension face à certaines décisions.
    N'a-t-il pas vu? A-t-il vu mais a-t-il estimé qu'il n'y avait rien? A-t-il vu mais est-il corrompu?
    La plupart des institutions en crise pâtissent d'abord d'un défaut de communication. Une meilleure utilisation de la gestuelle permettrait déjà d'indiquer aux spectateurs la considération de l'événement, et son interprétation.
    -----------------
    (C'était moi il me semble)

    Défaut de communication, mais aussi de respect, et de compréhension.
    Un arbitre respecté en tant qu'arbitre, reconnaitra plus facilement qu'il s'est trompé en tant qu'homme, que si tout le monde lui en balance sur la gueule à longueur de matchs.
    La communication auprès des joueurs et acteurs du match n'est pas absente (les arbitres parlent aux joueurs), mais d'une part déficiente (ils ne leur parlent peut-être pas assez, ou pas dans les termes qu'il convient - c'est un problème de formation, pas de moyens), et d'autre part mal reçue : les joueurs ont perdu le simple réflexe d'écouter l'arbitre, et de se dire qu'il a peut être raison.

    Le problème, Troglo, du défaut de communication que tu soulèves, il vient aussi du fait que les arbitres ne sont même pas écoutés : pas de fenêtre médiatique, des ex-collègues qui les enfoncent parce que c'est ce que le public aime, mais aussi un corps pas assez soudé, et peut être une peur de l'ouvrir et de nourrir le débat...

    Mais à mon sens, la solution passe avant tout par le respect.
    Franchement, quand on en voit certains contester une faute évidente de leur part, c'est que soit ils le font par réflexe, soient ils prennent les arbitres pour des ***. Dans les deux cas, c'est moche. Et grave.

    En rétablissant simplement le respect de l'institution arbitrale (enfin "simplement", c'est quand même pas gagné), on retrouvera une certaine sérénité dans le jeu.

La revue des Cahiers du football