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240 millions, ça vaut combien?

Quel bilan sportif et économique peut-on tirer d'un mercato particulièrement spectaculaire en Ligue 1 cet été?
Auteur : Jérôme Latta le 28 Sept 2009

 

L'été des transferts fait toujours beaucoup parler, mais reconnaissons au millésime 2009 d'être tout de même assez singulier. On a ainsi pu s'étonner que nos grands clubs, à l'image de quelques gros portefeuilles européens, "défraient la chronique" avec des dépenses somptuaires. En y regardant de plus près, le marché des joueurs a livré des enseignements contradictoires.


Effort de guerre
Le bilan des recrutements ne pouvant être réellement établi qu'à terme, ce mercato doit bien sûr être considéré avec les réserves qui s'imposent, aussi spectaculaire soit-il (1). Mais spectaculaire, il l'est. Lyon, Marseille et Bordeaux ont réalisé les opérations les plus onéreuses de leur histoire avec Lisandro Lopez (24 millions d'euros), Lucho Gonzalez (18 millions) et Yoann Gourcuff (13,5). Ce trio ne constitue même pas le podium, puisque Michel Bastos (18 millions) et Aly Cissokho (15) devancent le Bordelais. L'Olympique lyonnais, avec 70 millions au total incluant Bafetimbi Gomis (13) – soit presque le prix d'un Zidane en 2001 –, n'a pas lésiné sur les moyens, avec un solde négatif de 20 millions déduction faite des ventes. Jean-Michel Aulas semble estimer que pour recouvrer une suprématie, il faut dépenser plus que pour la maintenir.
Un effort de guerre analogue a été consenti par l'Olympique de Marseille avec une enveloppe de plus de 40 millions pour 27 millions de ventes (au passage, la cession de Karim Ziani pour 7 millions à Wolsfburg peut être qualifiée de performance de l'année), tandis que les Girondins mettaient 28 millions sur la table tout en renonçant à se séparer de Marouane Chamakh. Un autre signe, indirect, de cette mobilisation réside justement dans le fait que bien des joueurs convoités sont restés dans leurs clubs: Hoarau, Matuidi, Gignac, Hazard, Rémy, Gameiro, Rami, Sessegnon – pour ne citer que ceux-là.

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Pertes et profits
Avec des investissements totaux approchant les 240 millions d'euros, en hausse de plus de 25 millions par rapport à 2008, la Ligue 1 reste loin de l'Angleterre, de l'Espagne et de l'Italie, qui ont tous dépassé les 450 millions (aggravant un peu plus leur endettement). Mais elle est au niveau de la Bundesliga et peut encore faire son marché dans des championnats de moindre envergure, à l'instar du Portugal pour Lucho, Lisandro et Cissokho, ou en l'Amérique du Sud.
On remarque surtout que le nombre de joueurs acquis ayant fortement diminué (de 134 à 89 joueurs), leur prix moyen a considérablement augmenté: de 1,6 à 2,7millions d'euros (2). Des politiques de recrutement plus ciblées et plus onéreuses sont peut-être à l'origine de cette tendance: la crise a pu avoir pour effet, a minima, de diminuer le nombre de transactions... et de les concentrer un peu plus dans certains clubs. Les quatre formations qui se sont autorisées les dépenses nettes les plus importantes sont dans cet ordre Lyon, Bordeaux, Marseille et Paris avec un compte négatif de 62 millions d'euros à eux quatre (3). Ce volontarisme n'est pas allé sans doutes sur la pertinence des investissements: alors que Rami ou Rémy faisaient l'objet d'offres apparemment disproportionnées par l'OM et l'OL, ces clubs devront justifier les sommes consenties pour des joueurs comme Mbia ou Bastos.


Risques et périls
Autre élément significatif: les dépenses sur le marché français, qui représentaient presque les trois quarts des investissements, ne comptent même plus pour la moitié: 110 contre 128 millions d'euros pour le marché international (le rapport était 57/155 en 2008). Or, même s'il a pour habitude de se lamenter de la fuite de ses talents, le football français a besoin de vendre pour rester à l'équilibre. En 2008, il a ainsi réalisé 265 millions d'euros de plus-value sur les transferts (4), et Gervais Martel commentait ainsi ce chiffre, en juin: "70% des clubs français ont un compte brut d'exploitation négatif. Pour équilibrer les comptes, il faut impérativement vendre des joueurs". Sur ce mercato, la balance commerciale de l'ensemble des clubs est déficitaire d'environ 45 millions, tandis que le montant des ventes a lui-même fortement diminué... au moment où le bilan cumulé de l'élite s'apprête à enregistrer un déficit global pour la première fois en quatre exercices, à hauteur de 20 millions d'euros (5).
Moins vendeurs, plus acheteurs, les clubs français sont-ils en train de profiter de leur modèle économique rigoureux pour renforcer leurs positions en cette période de crise (6), ou bien de lui tourner le dos en s'exposant à des risques considérables? L'avenir et la DNCG le diront dans les années à venir.


Toujours plus riches
Analyser la situation globale de l'élite est toutefois d'un intérêt vite limité, tant les situations diffèrent – de plus en plus – entre ses membres. Ainsi, le tassement des rémunérations constaté cette saison, avec un salaire brut moyen de 45.300 contre 47.700 la saison passée (7), s'accompagne d'un creusement de l'écart entre les stars et les autres – notamment grâce à la niche fiscale de l'impatriation (lire "Fisc Fucking") et au dispositif du droit à l'image collective (DIC) qui permet d'exonérer de charges sociales 30% du salaire des joueurs. Ces évolutions bénéficient avant tout aux clubs les plus riches, pour recruter ou conserver des joueurs éligibles au droit à l'image... c'est-à-dire les meilleurs.
Notre trio qualifié en Ligue des champions peut d'ailleurs se réjouir d'un levier économique supplémentaire: l'UEFA a estimé que les recettes de la C1 passeront de 820 millions d'euros à 1,1 milliard en 2009/2010, augmentant ainsi le pactole redistribué à ses participants. Pendant la crise, l'accroissement des inégalités continue.



De Lisandro à Ljuboja
Reste à regarder la balance des échanges sous un angle plus sportif: les clubs français se sont-ils renforcés cet été? Compte tenu des chœurs de lamentations qui accompagnent les départs, c'est d'abord de ce côté que l'on est tenté de regarder. Or, Karim Benzema fait figure d'exception – majeure, mais quasiment unique (8). Au registre des absents ne pointent en effet que quelques joueurs de qualité, mais qu'on ne qualifierait pas d'exceptionnels: Kahlenberg (Wolfsburg), Dindane (Portsmouth), Mensah (Sunderland), Grosso (Juventus), Cana (Sunderland), Fortuné (Celtic), Rothen (Rangers), Le Tallec (Borussia Dortmund) ou Mathieu (FC Valence).
On aurait même de la peine à considérer comme des coups durs les envols de quelques joueurs notoirement en situation d'échec, tels Obertan (Manchester United), Piquionne (Portsmouth), Keita (Galtasaray), Ziani (Wolfsburg), Adu (Belenenses), Givet (Blackburn), Kezman (St-Petersbourg), Zubar (Wolverhampton), Civelli (San Lorenzo) ou Bergougnoux (Lecce).

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Viennent ceux qui ont quitté leur formation mais sont restés dans le championnat de France: Bastos, Gomis, Mbia, Carrasso, Erding, Souleymane Diawara, Ciani, Abriel, Coutadeur, Jallet ou Machado auraient pu nourrir la chronique des regrets en cédant aux fameuses "sirènes de l'étranger".
Enfin, les importations majeures ayant déjà été mentionnées, soulignons les retours de valeurs assez sûres (Coupet, Heinze, Plasil, Morientes, Bangoura, Puygrenier, Butelle), et d'autres plus incertaines (Ljuboja, Djimi Traore, Bréchet, Édouard Cissé). Côté paris, on suivra par exemple Inamoto et Tettey à Rennes, Sanogo et Bergessio à Saint-Étienne, Davies à Sochaux...

En définitive, le bilan semble assez favorable, même s'il dépendra largement de la réussite des joueurs qui ont justifié le plus de dépenses. On n'oubliera surtout pas que le fameux "niveau de la Ligue 1", qui compte tant de mesureurs et de spéculateurs baissiers, dépend beaucoup de sa capacité à révéler et à faire progresser des jeunes et des espoirs... parmi lesquels beaucoup n'ont pas été cités une seule fois dans cet article.


(1) C'est seulement au transfert suivant que l'on sait la valeur économique d'une recrue. Les transferts d'aujourd'hui sont sous la menace d'un dégonflement de la bulle financière.
(2) D'après les chiffres avancés par L'Équipe du 24 septembre.
(3) Avec 8,8 millions, le Paris-SG présente un solde moitié moindre que Bordeaux, mais double de celui de Valenciennes, en 5e position. À l'autre extrémité, Lille et Le Mans ont encaissé une dizaine de millions.
(4) L'Équipe du 9 juin.
(5) Selon les informations divulguées par L'Équipe du 12/09.
(6) La dépendance des clubs français aux droits de télévision (57% des budgets) leur assure paradoxalement l'avantage d'une stabilité de leurs ressources au cours des prochaines années.
(7) L'Équipe du 24 septembre, qui soulignait le recours croissant à des systèmes de rémunération variable, avec une part plus importante pour les primes de résultats.
(8) N'omettons pas la retraite de Juninho.

Réactions

  • Qui me crame ce troll? le 28/09/2009 à 20h34
    Il faut dire aussi que les clubs français ont l'air d'être mieux gérés. Si Chamakh est resté, c'est parce que Bordeaux fait la LDC, a des armes pour y figurer pas trop mal (ou au pire bien faire en Europa League).
    Sans compter qu'en Angleterre, il y a le Top 4 et le reste. Du coup il n'y a aucune intérêt, sauf financier, à aller à Portsmouth, Sunderland. Si les gros ne veulent pas du joueur (Govou, Chamakh), le joueur ne va pas vouloir s'enterrer... Peut-être les joueurs ont acquis une certaine mentalité. En tout cas les seconds couteaux (c'est-à-dire pas les meilleurs, mais ceux qui sont juste après).

  • arnaldo01 le 28/09/2009 à 23h15
    Pour Chamakh, je ne pense pas que ce soit la peur de s'enterrer qui l'ait fait changer d'avis mais plutot la discussion qu'il a du avoir avec le Président. Le fait d'avoir un entraineur si emblématique a du fortement jouer dans sa decision de rester. Et encore, je ne parle pas de son entente avec Gourcuff.

  • nyrgal le 29/09/2009 à 13h53
    Je suis bien content pour Chamakh, mais il faut reconnaitre un truc:
    Il a tort.

    Je m'explique, fin de contrat en juin, cela veut dire qu'il prend le risque de se casser avant et de se retrouver dans la moise.
    Donc je suis son père, je lui dis, Marouane, soit tu pars, soit tu resignes à Bordeaux, et on verra en juin. Parce que si tu te fais un gros bobo ou que tu as un pepin de santé ( Savidan like), et ben tu te mords les roubignolles.

    Bref on peut trouver tous les explications vertueuses possibles mais Marouane déconne plein tube.

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