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Le retour de la Super League

Une réflexion d'Arsène Wenger sur la possibilité d'une ligue européenne fermée réveille un fantôme finalement bien vivant.

Auteur : Jérôme Latta le 20 Août 2009

 

 

"Les championnats nationaux vont survivre, mais il y aura certainement une Ligue européenne dans les dix ans à venir. Pour le moment, les revenus [de la Ligue des champions] sont perçus et redistribués par l'UEFA, mais de la façon dont les choses évoluent sur le plan financier, même les revenus issus de la Ligue des champions ne seront plus suffisants pour des clubs qui dépensent trop d'argent" (1).

 

"Je ne suis pas sûr à 100% que j'ai raison, mais j'ai le sentiment qu'au sein de notre sport, il y des voix derrière la scène qui sont sur le point de faire quelque chose à ce sujet, surtout si les règles deviennent trop restrictives pour ces clubs".

 

"Personnellement, je ne crois qu'au mérite sportif. Alors si une telle Ligue devait être créée, ce serait par des accessions et des relégations, même si ce serait très difficile à mettre en pratique. Si l'on ne veut pas tuer les compétitions nationales, les équipes devront joueur en Ligue européenne en milieu de semaine, et dans leur championnat national le week-end. Tous ces clubs auraient deux équipes".

[Traduction effectuée à partir des articles en ligne du Guardian et du Times, dont les retranscriptions divergent parfois]







Un vieux spectre

En s'exprimant ainsi, en marge d'une conférence de presse précédant Arsenal-Celtic, Arsène Wenger fait-il de l'anticipation ou de la politique? Craint-il l'évolution qu'il annonce (en précisant qu'il n'en est pas partisan) ou la prépare-t-il? A-t-il simplement émis une critique un peu fataliste sur l'emprise des clubs très très riches dont Arsenal ne fait plus vraiment partie?

 

Ces derniers temps, on l'a vu tenir des propos à la limite du gauchisme venant de lui, déplorant l'absence de limites aux dépenses des clubs comme Chelsea, ou fustigeant les dépenses du Real et autres clubs endettés. Jouer de ses ambiguïtés n'est pas le moindre talent d'un personnage plus retors et plus complexe que l'image de saint homme qu'il s'est ménagé dans les médias... (2).

 

Mais le débat ne porte pas tant sur l'Alsacien de Londres que sur ce qu'il évoque avec une certaine acuité: le spectre, désormais vieux d'une décennie (3), d'une super ligue européenne qui pourrait bien être privée.



Le sens du vent

Ainsi, on peut s'étonner que Wenger la considère comme une fatalité, alors qu'a priori, on est encore très loin de sa réalisation et que le vent est plutôt orienté en sens contraire. L'élection de Michel Platini à la présidence de l'UEFA, la volonté politique, à l'échelle européenne, de donner plus de substance à la spécificité sportive, le retour en grâce de l'idée d'un contrôle des comptes, la crise (et avec elle et une prise de conscience plus aiguë des dangers du tout-économique) sont autant de facteurs favorisant une restauration de certains principes sportifs et de modes de régulation du marché.

 

Bras armé du lobbying des grands clubs qui aurait pu promouvoir cette ligue européenne privée, le G14 ne s'est-il pas auto-dissous, les clubs concernés revenant dans le giron de l'UEFA? Justement... avec un Michel Platini en définitive assez arrangeant avec les puissances financières du continent (4), c'est peut-être le loup qui est rentré dans la bergerie. Le retour de Florentino Perez, fondateur et inspirateur de l'ex-groupe de pression, à la présidence du Real Madrid s'est d'ailleurs accompagnée d'une déclaration en faveur d'une "Super League" dans laquelle ses Galactiques n'aurait pas à se coltiner des équipes plébéiennes.


Grand bond en avant

Surtout, l'intersaison est venue démentir (en attendant un éventuel retour de bâton) le pronostic d'un retour à la raison: en explosant avec l'acquisition de Cristiano Ronaldo son propre record du transfert de Zinédine Zidane, le Real de Pérez a été le symbole de dépenses somptuaires que nos Olympiques ont même reproduit à l'échelle nationale. En Angleterre, les droits de la Premier League ont également atteint des niveaux inédits... 

 

Mais si l'on se rappelle que ces mannes sont prioritairement redistribuées aux clubs déjà les mieux dotés, la stratégie d'une sorte de grand bond en avant de l'élite économique continentale est tout à fait crédible. Il s'agirait d'élargir encore le fossé économique et sportif entre ce gotha et la seconde division européenne, jusqu'au jour où une super ligue s'imposera comme une évidence.

 

Les conséquences de cette révolution seraient cependant d'une telle ampleur qu'elles la rende plus hypothétique. Il y va d'abord du devenir des compétitions nationales. Les amateurs de football, qui ont certes déjà soldé de bien gros morceaux de leur patrimoine, sont-ils vraiment prêt, à relativement brève échéance, à renoncer à leur attachement "premier"? Comment organiser la survie des championnats nationaux, automatiquement dévalués sportivement et économiquement? Reparlera-t-on de fusions entre "petits" championnats désireux de résister, voire de transferts de clubs (5)?

 

 

De la menace à la réalité

Enfin, une question primordiale est celle de la philosophie sportive de cette future ligue européenne: fermée à l'américaine avec des franchises, ou ouverte à l'européenne, avec un système de promotion-relégation? Arsène Wenger semble poser des conditions d'acceptabilité pour la future compétition en défendant ce dernier. Qui, de toute façon, ne menacerait pas la reproduction d'une élite s'adjugeant l'essentiel des ressources, et dont les membres disposent déjà de deux équipes...

 

On rejoint finalement l'entraîneur des Gunners lorsqu'il a le sentiment qu'une Super League, jusqu'alors surtout utilisée comme une menace, ne relève pas de la science-fiction et pourrait faire l'objet de nouvelles tentatives dans les années à venir. Ses promoteurs n'ont tout de même pas la partie gagnée et peuvent être mis en échec... à condition de rencontrer une opposition un peu moins fataliste que l'ami Arsène.


(1) Dans le Guardian, il n'est question que de "grands clubs".
(2) Exploitation des failles juridiques pour piller les centres de formation français, militantisme contre les sélections nationales, argumentations délirantes sur les blessures de ses joueurs et absence de vergogne pour aller ensuite commenter les rencontres de l'équipe de France.
(3) Lancé sous l'égide de la société Media Partners à l'automne 1999, le projet de Superleague avait avorté, mais avait abouti à la réforme de la Ligue des champions (avec deux phases de poules).
(4) Sa réformette de la Ligue des champions a eu l'aval des grands clubs, qui n'y ont pas perdu grand-chose (lire "Une réforme pour presque rien").
(5) C'est justement une question sur l'éventuel versement du Celtic et des Rangers dans la Premiership qui a provoqué la réflexion d'Arsène Wenger.

Réactions

  • Lyon n'aime Messi le 20/08/2009 à 13h17
    Les maillots aux couleurs n'ayant rien à voir avec l'histoire du club ce n'est pas vraiment une invention française.
    Les fameux maillots orange et jaune fluos des olympiques ont aussi existé au barça.

  • suppdebastille le 20/08/2009 à 13h19
    Oui sauf que les clubs français ont aussi abandonné leurs couleurs lorsqu'elles jouent à domicile, les grands clubs étrangers au moins continuent à jouer à domicile dans leurs couleurs.

    Qui aujourd'hui en Europe peut dire quelles sont les couleurs de l'OL? Une année ils jouent en jaune , puis en bleu, cette année en noir apparemment.

  • Chaban del Match le 20/08/2009 à 13h22

    Lyon n'aime Messi
    jeudi 20 août 2009 - 13h17
    Les maillots aux couleurs n'ayant rien à voir avec l'histoire du club ce n'est pas vraiment une invention française.
    Les fameux maillots orange et jaune fluos des olympiques ont aussi existé au barça.
    -------------------
    Le maillot orange du Barça a une histoire. Ils ont gagné la C1 en 1992 avec. Ils avaient déja gagné une compét avec avant et ils pensaient que ça leur portait bonheur. Du coup après plusieurs finales perdues avec le maillot traditionnel ils ont mis le maillot orange pour la finale.
    Ca a payé. Enfin ça et la mine de Koeman en prolongations. Depuis le maillot orange est un maillot spécial pour le Barça.

    Pour le jaune fluo, oui c'est moche et là par contre je vois pas le rapport


  • Charterhouse11 le 20/08/2009 à 13h22
    darkzem13
    jeudi 20 août 2009 - 12h29
    Charterhouse11, ta solution me plairait bien (puisqu'elle entrainerait un plantage de cette ligue), mais moi non plus, je ne crois pas que ça ne marcherait pas, il n'y a qu'à voir la C1 qui continue à bien marcher malgré sa réforme.
    ********

    Certes mais la C1, même réformée, reste la C1. En gros, seuls tes bons résultats en championnat te permette d'y accéder. Alors certes c'est plus facile qu'avant mais quand même.

  • Lyon n'aime Messi le 20/08/2009 à 13h28
    Je ne parlais pas du Orange de 1992 mais celui d'il y a un ou 2 ans. Je ne suis pas sûr qu'il y ait un lien avec celui de 92 mais pourquoi pas. Mais bon il y en a d'autres, Liverpool en vert, Chelsea en jaune et j'en oublie. Le but c'est d'utiliser des couleurs différentes pour vendre plus de maillots et ça à l'air de quand même bien marcher. Même si c'est moche.

  • Pan Bagnat le 20/08/2009 à 13h37

    Le_footix
    jeudi 20 août 2009 - 11h49
    Pan Bagnat
    jeudi 20 août 2009 - 11h25
    Je ne le sais que trop, mais que veux-tu ? Je suis un utopiste.
    Sinon, +1 avec Hurst aussi. Ca intéressera sûrement les gens, du fait qu'on aura des belles affiches tout au long de la saison, et sans forcément d'enjeu.
    ---
    Autrement dit: la mort de la compétition de football, et l'avènement de matchs qui soient du pur spectacle de gala, conçus pour ravir les yeux.
    Qu'est-ce qu'on attend ? ;)


    ---

    Attends attends, j'ai dit que ça risquait de marcher, pas que ça me plairait forcément. Moi ça me plairait dans l'éventualité où seuls les champions participeraient à cette ligue. Sinon, bof.

  • OLpeth le 20/08/2009 à 13h52
    Enfonçage de portes ouvertes, mais la loi de l'offre et de la demande gouverne tout ça, pas la loi sportive, ou la tradition. Si 50 millions de chinois achètent les 3 jeux de maillots rose bonbon, vert pomme, et violet à pois jaune des Red Devils parce qu'ils trouvent ça bien, le reste...
    La seule fois où le marché a "corrigé" une dérive, c'est pour la LDC à 2 tours de poule. C'était trop, le public a décroché, ils sont revenus en arrière.

  • Vieux légume le 20/08/2009 à 13h55
    Le maillot jaune du Barça est quand même pas tout jeune :

    lien
    lien

  • Jean-Patrick Sacdefiel le 20/08/2009 à 14h57
    OLpeth
    jeudi 20 août 2009 - 13h52
    Enfonçage de portes ouvertes, mais la loi de l'offre et de la demande gouverne tout ça, pas la loi sportive, ou la tradition.

    Ouais, enfin uniquement à condition qu'on laisse faire "la loi de l'offre et de la demande", si possible en persuadant les braves gens que c'est une loi naturelle et qu'on n'y peut rien. Parce que sinon, les hommes peuvent se gouverner eux-mêmes, hein, établir des règles et des limites, édicter la supériorité de la logique sportive sur la logique économique, etc.

  • Portnaouac le 20/08/2009 à 15h09
    Gigodanho
    jeudi 20 août 2009 - 14h57
    [...] Parce que sinon, les hommes peuvent se gouverner eux-mêmes, hein, établir des règles et des limites, édicter la supériorité de la logique sportive sur la logique économique, etc.

    ---------------

    Absolument !

    De la même façon que des joueurs de foot sont tout à fait capables de s'arbitrer eux-mêmes, sans avoir obligatoirement recours à une tierce personne.

La revue des Cahiers du football