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BORUSSIA MÖNCHENGLADBACH 1968-1979: LES LÉGENDES DU BÖKELBERG

Les grandes équipes – Comment un \"petit\" club a dominé l\'Allemagne et conquis l\'Europe avec une génération exceptionnelle...

Auteur : Steven Rousseau et Toni Turek le 12 Mai 2009

 

gladbach_logo.jpgCauchemar des commentateurs de la télévision française, Mönchengladbach est située dans le populeux bassin de la Ruhr. Le Borussia (1) cohabite de ce fait avec une foule d’autres clubs plus ou moins importants dans le football allemand, tels que Schalke 04 (Gelsenkirchen) ou le Borussia Dortmund (2). Cette promiscuité n’empêche pas les Fohlen (3) de compter sur un public nombreux et fervent qui s’entassait jadis dans le mythique Bökelberg, sacrifié il y a quelques années sur l’autel du développement immobilier. Dans son antre, le Borussia vit évoluer pendant une grosse décennie le plus grand de tous les rivaux du Bayern Munich.


Généreux et spectaculaire

Jusqu’au milieu des années 60 le VfL n’avait pour s’enorgueillir qu’une victoire en Coupe d’Allemagne et ses moyens limités, comparés à ceux des géants voisins, semblaient le condamner à rester dans leur ombre. À l'aube des bouleversements structurels du football allemand, il n'était encore qu'un honnête club amateur de Regionalliga. Deux événements quasi simultanés vont cependant révolutionner durablement le club.

En 1962, de nouveaux dirigeants prennent en main la destinée du Borussia: Helmut Grashoff ("Mister Borussia"), Helmut Beyer et Alfred Gerhards fondent la philosophie du club sur des principes simples de jeunesse, d'humilité, de gestion sérieuse et d'audace dans le jeu. Pour incarner ces idées, ils font appel en 1964 à Hennes Weisweiler, ancien entraîneur fort en gueule et prompt à la colère de Cologne, et successeur du sélectionneur national à la Deutsche Sporthochschule – un genre d'INSEP local.
À son arrivée, Weisweiler est tout heureux de trouver dans les rangs des jeunes des joueurs talentueux qu'il fera éclore dans un système de jeu généreux et spectaculaire. Berti Vogts et Günter Netzer, pour ne citer qu'eux, seront les fers de lance enthousiastes d'une génération sans complexe que l'Allemagne entière appellera rapidement les Fohlen-Elf – les onze poulains. Deuxième coup de pouce: la jeune Bundesliga professionnelle, créée en 1963, passe en 1965 de seize à dix-huit clubs. M'Gladbach ne laisse pas passer sa chance et rejoint dans la foulée l'élite du foot allemand en compagnie notamment du Bayern Munich. Il y restera plus de trente ans sans interruption.



Éternelle jeunesse

Délaissant le noir, le Borussia joue désormais en blanc, et même si c'est là la volonté de la femme de Weisweiler, cette couleur chevaleresque lui sied. Héroïques, les Fohlen emmenés par Netzer, Vogts et Heynckes apprennent le métier et sèment peu à peu la terreur en Bundesliga à coups de cartons mémorables comme le 11-0 infligé au puissant voisin Schalke 04, établissant ainsi le record de l’époque. Revers de la médaille: en exposant ainsi ses meilleurs joueurs, le club se voit dans l’incapacité de les retenir, et dès 1967 la paire d’attaquants Heynckes-Rupp rejoint la concurrence.
Qu’à cela ne tienne, le génie de Weisweiler pour renouveler son effectif en puisant dans le vivier des jeunes locaux permet au Borussia, contre toute attente, de maintenir et même d'augmenter son niveau de compétitivité. En 1968 puis 1969, Mönchengladbach finit troisième, promeut de nouveaux jeunes en équipe première – notamment le gardien Kleff – et s’arme pour viser encore plus haut. Hormis pour le défenseur international Ludwig Müller, Weisweiler prospecte dans les divisions inférieures et au Danemark, terre de grands joueurs encore méconnue et défrichée par le pionnier de la Ruhr.

gladbach_weisweiler.jpg
Herbert Laumen, Berti Vogts et Hennes Weisweiler.
Politique payante: l’assise défensive considérablement renforcée, le Borussia remporte son premier titre, au nez et à la barbe du Bayern et d’un Gerd Müller pourtant en feu. Bis repetita la saison suivante, encore d’un cheveu devant le Bayern dans des circonstances crispantes: au mois d’avril, alors que les deux clubs sont au coude à coude à quelques encablures du terme du championnat, Mönchengladbach reçoit le Werder Brême. À deux minutes de la fin, le score est de 1-1 quand l’attaquant Herbert Laumen, manquant une reprise de la tête, s’accroche aux montants du but du Werder. Sous le poids la structure s’effondre, et personne ne peut ni la réparer ni la remplacer: le Werder obtient la victoire sur tapis vert. Les Fohlen devront attendre la dernière journée pour s’assurer de conserver leur titre et de participer pour la deuxième fois à la Coupe des Champions.



gladbach_netzer1970.jpgLa canette de l'Inter

Les excellents résultats du Borussia font de l’ombre au Bayern. Les deux clubs nourrissent à cette époque une rivalité exacerbée, sportive (partage des titres de champion pendant neuf saisons) mais également structurelle. Si le Bayern lui aussi recrute chez les espoirs de sa région, il a en revanche les ressources nécessaires pour garder les Maier, Beckenbauer ou Breitner, quand le Borussia doit sans cesse faire avec les moyens du bord et accepter de perdre certains de ses jeunes pour garder ses meilleurs éléments. Dans le jeu, même, les deux clubs diffèrent: football vif et offensif pour Weisweiler, solide et physique en défense pour Lattek, même si les deux entraîneurs se reposent sur des libéros d’exception.
Avec deux équipes de ce calibre aussi complémentaires, on comprend mieux la domination qu’exerça pendant dix ans la Mannschaft sur le football européen et mondial. En coupes européennes, les clubs ne sont pas en reste: la création de la Bundesliga haussant le niveau d’ensemble, Dortmund puis le Bayern ont déjà remporté chacun une Coupe des Vainqueurs de Coupe. Il est donc temps pour les hommes de Weisweiler de s’étaloner au niveau continental.

La première campagne des Fohlen leur avait laissé un goût amer: dès les huitièmes de finale, le champion d’Angleterre 1970, Everton, les avait sortis de la compétition, aux tirs aux buts. Le souvenir de l’édition 1971-72 sera malheureusement encore plus cuisant. Encore une fois, c’est un gros morceau que doit affronter le Borussia: l’Inter de Milan, déjà double vainqueur de la compétition, emmené par Facchetti, Mazzola et un certain Boninsegna. À l’aller en Allemagne, les Interistes explosent complètement: la marque est de 7-1 en faveur des locaux, et l’issue de la qualification ne fait déjà plus de doute quand Boninsegna s’écroule au bord du terrain en se tenant la tête. Une cannette aurait été jetée de la tribune… L’UEFA décide de rejouer le match sur terrain neutre, ce qui sera fait après une défaite au "match retour" en Italie. À Berlin, l’Inter arrache un nul 0-0, et poursuit sa route jusqu’à la finale. Aujourd’hui encore, les supporters allemands émettent de sérieux doutes sur l’honnêteté de Boninsegna.



La conquête de l'Europe

L'année suivante voit enfin le Borussia vivre sa première grande épopée. Pour sa première participation à la Coupe de l'UEFA, Mönchengladbach s'offre deux tours plutôt tranquilles, puis les "derbies" contre Cologne puis Kaiserslautern sont gérés sans sourciller. Au moment d'aborder les demi-finales, les coéquipiers de Vogts et Netzer ont déjà inscrit la bagatelle de 28 buts en 6 matches! Les Néerlandais du FC Twente, malgré les frères van de Kerkhof, n'y peuvent rien non plus, battus 5-1 sur les deux manches. Après un parcours de rêve, l'équipe de Weisweiler n'est plus qu'à une marche du Saint Graal.
Seulement, c'est une autre légende en marche qui attend les Allemands: le Liverpool de Bill Shankly oppose d'autres arguments aux Poulains. À commencer par la pluie. Un terrain rendu impraticable conduit au report du match au lendemain, et dans des conditions à peine meilleures, le jeu direct des Reds ne laisse aucune chance aux Allemands: un doublé de Keegan, notamment, sonne le glas des espoirs du Borussia qui repart d'Anfield avec un 3-0 insurmontable. Pourtant, au retour, Heynckes entretient le suspens mais Liverpool ne craque pas, et M'Gladbach doit à nouveau ravaler sa déception.

D'autant qu'en championnat le Borussia ne tient plus la comparaison face au Bayern, qui s'approprie trois titres d'affilée de 1972 à 1974. En consolation de la défaite face à Liverpool, il remporte en 1973 la deuxième Coupe d'Allemagne du club, face au FC Cologne. Cette finale, le dernier match pour le club de l'enfant du pays Günter Netzer, est restée dans les annales par l'entrée en jeu de ce dernier alors que Weisweiler lui-même ne l'avait pas décidé! Bien en prit au génial meneur de jeu, puisque c'est lui qui inscrivit le but de la victoire.



gladbach_vogts1975.jpgNouvelle génération

Cette période de relatif manque de résultats est aussi celle d'une certaine instabilité de l'effectif, qui voit des joueurs importants s'envoler pour d'autres cieux (le défenseur Müller, Netzer au Real Madrid) ou revenir au club pour une pige ou plus (Rupp, Heynckes, Köppel), et surtout éclore une nouvelle génération de jeunes emmenés par Rainer Bonhof et Uli Stielike. Pour compléter son équipe en devenir, Weisweiler fait encore parler son flair, en allant une nouvelle fois au Danemark dénicher deux pépites: Henning Jensen et Allan Simonsen. Malgré une nouvelle double désillusion causée par une fin de championnat 1974 rocambolesque, qui voit le Bayern devancer le Borussia dans la dernière ligne droite, puis l'élimination demi-finale de Coupe des Coupes face à l'AC Milan de Trapattoni et Rivera, l'effectif de Weisweiler atteint cette année-là une maturité et une qualité qui le rend encore plus fort que les précédents.

Le championnat 1974-75 voit triompher la nouvelle génération du Bökelberg. Le Bayern, plus occupé à dominer l'Europe, laissant la voie libre à la nouvelle dream team, celle-ci ne se fait pas prier, se payant même le luxe de narguer les Bavarois en réalisant le doublé Championnat-Coupe de l'UEFA.
La campagne pour le premier trophée européen du club ressemble beaucoup au cruel précédent de 1973: hormis un coup de froid face au Wacker Innsbruck au premier tour, rien ne résiste à l'armada. Après les nains de l'Olympique Lyonnais battus 5-2, le Real Saragosse, le Banik Ostrava puis le FC Cologne encore une fois repartent tout rougis par les claques subies. En finale, c'est une autre connaissance, le FC Twente, qui prend la leçon. Exilés chez le voisin Düsseldorf pour accueillir plus de spectateurs que dans le Bökelberg trop exigu pour les circonstances, et privé de Heynckes, le Borussia concède un nul vierge. Le retour du buteur pour la seconde manche aux Pays Bas fait imploser les coéquipiers de Mühren et Thijssen 5-1.

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Wolfgang Kleff, Hennes Weisweiler et Jupp Heynckes célèbrent le doublé de 1975.

Lattek tonique

Cette apothéose en feu d'artifice offensif est pourtant ternie par le départ de l'entraîneur charismatique Henne Weisweiler, celui-ci décidant de rejoindre le FC Barcelone, histoire de mesurer son ego à celui de Johan Cruyff. Le Bökelberg devait longtemps se souvenir de ses improbables saillies verbales, telles que son explication fleurie du hors-jeu: "C'est quand le grand trou du c... passe trop tard!"
Pour lui succéder, les dirigeants récupèrent... Udo Lattek, qui vient de se faire virer du Bayern. Bien sûr, le fond de jeu s'en ressent immédiatement, Lattek préférant nettement jouer la sécurité avant de lancer ses joueurs dans des mouvements offensifs héroïques. Mais les résultats suivent, et Mönchengladbach réalise même la passe de trois en championnat, égalant la performance du Bayern. L'objectif de l'équipe et de son entraîneur revanchard est clair: dominer la compétition domestique, c'est bien, briser le règne des Bavarois en Coupe d'Europe, c'est mieux.

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Le titre de 1977 est obtenu chez le rival, au Stade olympique de Munich.

Le retour du Borussia dans la compétition reine est prometteur, la Juventus en faisant les frais en huitièmes de finale, mais le tirage des quarts lui propose de drôles de retrouvailles: le Real Madrid de Paul Breitner et Günter Netzer. Celui-ci ne manque pas son retour "à la maison" (en fait, encore à Düsseldorf), et le Real repart avec un bon nul 2-2. Au retour à Bernabeu, Mönchengladbach se heurte encore au mur. À 1-1, l'arbitre refuse d'abord un but de Jensen pour une faute, puis un autre de Wittkamp pour un hors-jeu que personne n'a vu, pas même son juge de touche. Encore une fois, le Borussia quitte l'Europe avec des regrets et dans des circonstances troubles, et contemple le Bayern remporter son troisième trophée d'affilée face à Saint-Étienne.
L'année suivante, il repart en campagne plus motivé que jamais, et passe un à un les écueils jusqu'à la finale. Et quel parcours: l'Austria de Vienne, le Torino, le FC Bruges et le Dynamo Kiev (qui a sorti le Bayern en quarts) sont tour à tour écartés, au terme de joutes au couteau indécises jusqu'au bout. Et comme lors de la Coupe de l'UEFA 1973, il faudra passer par la case Liverpool pour soulever le trophée.



gladbach_eurocup1977.jpgLiverpool, la bête noire

À Rome, plus de vingt mille Anglais donnent le ton dans le stade, mais les Allemands sont les premiers en action: Bonhof s'avance au milieu et, d'une frappe dont il avait le secret, heurte le poteau de Ray Clemence. La réaction des Reds est quasi immédiate: débordement de Heighway qui passe en revue la défense allemande, centre en retrait pour McDermott pour l'ouverture du score. M'Gladbach tente alors de revenir, met la pression sur les hommes de Bob Paisley, et finalement le petit danois Simonsen profite d'une erreur de la défense pour égaliser. Puis Stielike est à deux doigts de donner l'avantage aux siens, mais pratiquement sur l'action suivante, Tommy Smith marque à nouveau pour Liverpool sur corner. Les Allemands se jettent alors à l'abordage, d'autant plus que l'inusable Berti Vogts muselle parfaitement le maître à jouer Kevin Keegan. L'égalisation est proche, mais sur un contre, Vogts fauche Keegan dans la surface. Le penalty converti par Phil Neal ruine les derniers espoirs du Borussia, et Liverpool bat pour la deuxième fois Mönchengladbach dans une finale européenne.

Les Anglais renonçant à disputer la Coupe Intercontinentale, une occasion d'emporter un succès de prestige est encore gâchée face aux Argentins de Boca Juniors, vainqueurs au retour à Karlsruhe. De quoi briser les plus costauds, même cette équipe trempée dans un acier que ne renieraient pas les spécialistes de la Ruhr. Quelques mois plus tard, Mönchengladbach sombre une nouvelle fois face à sa bête noire Liverpool en demi-finale de la Coupe d'Europe, puis perd le titre de champion d'Allemagne au profit, ironie suprême, des voisins du FC Cologne entraînés par... Hennes Weisweiler, lors de l'ultime journée, pour trois malheureux buts et malgré un ultime carton 12-0 face au Borussia Dortmund. Le nouveau record établi ce jour-là tient toujours, mais a un comme un arrière-goût de fin d'époque, à peine atténué par le Ballon d'Or décerné quelques mois plus tôt à Simonsen.



gladbach_simonsen.jpgFohlen angels

Des joueurs essentiels comme Wimmer et Heynckes prenant leur retraite, ou d'autres comme Bonhof étant cédés à l'étranger, l'équipe de Lattek commence à décliner. Elle termine le championnat 1979 à une poussive dixième place, la plus mauvaise depuis l'année de l'accession à la Bundesliga en 1965, laissant le titre au Hambourg SV de son bourreau Kevin Keegan. Paradoxalement, ce sera aussi celle du deuxième trophée européen. En Coupe de l'UEFA, ce qui reste des Fohlen élimine notamment le Benfica et Manchester City avant de disposer en finale de l'Etoile Rouge de Belgrade des futurs Brestois Petrovi? et Muslin, grâce à un penalty de Simonsen – en guise de cadeau d'adieu au club auquel il a tant donné et qu'il quitte pour Barcelone. L'entraîneur Udo Lattek part lui aussi sur ce beau souvenir, ainsi que le gardien historique Wolfgang Kleff, et Berti Vogts le toujours fidèle...

À l'intersaison, le club sera confié à Jupp Heynckes, qui y fera ses armes de futur entraîneur à succès, atteignant même pour sa première année la finale de la Coupe de l'UEFA, manquant la victoire face à l'Eintracht Francfort... d'un cheveu, comme d'habitude. Le Borussia ne retrouvera plus son lustre des dernières années. Manque de moyens comme toujours, manque crucial d'imagination au plus mauvais moment, des lacunes que reconnaît aujourd'hui son dirigeant historique Helmut Beyer, critiqué injustement pour sa gestion sans risque: "Aurions-nous eu il y a trente ans les conditions telles qu'elles le sont maintenant avec le nouveau stade, il y aurait peut-être aujourd'hui encore des duels avec Munich".

gladbach_bokelberg2.jpg


Les principaux joueurs
gladbach_stielike.jpgD'Herbert Laumen (qui finira sa carrière à Metz) à Wielfried Hannes (le modèle de Matthäus), la décennie dorée de Mönchengladbach regorge de joueurs talentueux. Günter Netzer, Jupp Heynckes, Hans-Hubert "Berti" Vogts, Allan Simonsen, ou encore Ulrich "Uli" Stielike sont les plus célèbres et ont leur place dans les livres d'histoire du foot. Moins connu, Rainer Bonhof était un infatigable remonteur de ballons à la frappe de balle légendaire.

Citons encore Bernd Rupp, petit avant-centre qui ne connut qu'une sélection le même jour que Gerd Müller; Herbert Wimmer milieu défensif et garde du corps de Netzer; Peter Dietrich, milieu complet et talentueux dont la carrière fut abrégée par des blessures récurrentes; les futurs entraîneurs Winfried Schäfer et Horst Köppel; Hartwig Bleidick, milieu passé sous statut amateur pour jouer les JO de 1972 sans quitter l'équipe première; le gardien Wolfgang Kleff, remplaçant de Maier dans la Mannschaft; Henning Jensen, attaquant qui préfigurait la déferlante danoise des années 80; et bien sûr Karl Del'Haye, ailier gauche, dont le quart d'heure de gloire est d'être le héros d'une chanson de Marcus Wiebusch sur l'album "Hippiekacke" ("merde de hippie").

Le palmarès de Mönchengladbach sous Weisweiler
Coupe de l’UEFA 1975 (Finaliste 1973)
Bundesliga 1970, 1971, 1975 (2e 1974)
Coupe d’Allemagne 1973

Sous Lattek
Finaliste de la Coupe des Champions 1977
Coupe de l’UEFA 1979 (Finaliste 1980 avec Heynckes)
Bundesliga 1976, 1977 (2e 1978)


(1) Borussia est le nom latin de la Prusse.
(2) Ajoutons le MSV Duisbourg, Rot-Weiss Essen, VfL Bochum, et à peine plus loin 1. FC Cologne, Fortuna Düsseldorf, Arminia Bielefeld, Alemannia Aix-la-Chapelle, et Bayer 04 Leverkusen.
(3) Les Poulains.


Lire aussi :
Aberdeen FC 1978-1986 : les années Ferguson

Réactions

  • magnus le 12/05/2009 à 15h04
    Ah, j'oubliais: la photo de Gunter Netzer est un fake, en fait c'est Walter Zenga qui a une moumoute Claude Leroy sur son crâne.

  • José-Mickaël le 12/05/2009 à 15h09
    J'adore ce genre d'article !

    Il y a une dizaine d'années, j'avais trouvé sur je ne sais plus quel site Internet des statistiques des coupes d'Europe (donc s'arrêtant à 1990-et-quelques) qui indiquaient que Mönchengladbach avait la plus grande moyenne de but par match parmi toutes les équipes ayant joué en coupe d'Europe, ou quelque chose dans le genre. Bref, ça avait attiré mon attention et j'avais constaté, en parcourant les fiches de résultats, qu'effectivement c'est une équipe qui avait l'habitude d'infliger des « claques », comme disent les auteurs...

    J'ai commencé à m'intéresser au foot quand Mönchengladbach déclinait, mais je me souviens qu'un jour, à l'école, en cours d'allemand, la prof. nous avait fait jouer au pendu (juste avant les vacances on s'amusait un peu) et quand j'avais proposé l'horrible "Mönchengladbach", eh bien il avait vite été trouvé. Preuve que ce club jouissait encore d'une certaine célébrité !

    À présent passons au chipotage... c'est à propos de cette expression :
    « dominer la compétition domestique, c'est bien »

    Je suis à peu près sûr que c'est un anglicisme (peut-être même un faux ami). En français, on dit "compétition nationale". Tiens, allons vérifier... D'après mon dictionnaire (Hachette), "domestique" a deux sens (tâche, animal) mais pas celui que vous employez. Par contre, d'après mon dictionnaire français-anglais, le mot "domestic" a quatre sens, le troisième étant "intérieur", lequel ne figure pas en français. Voilà, c'est celui-là : les dépèches en anglais emploient "domestic" dans le sens de "intérieur", et les journalistes qui les traduisent hâtivement se contentent de recopier.

    Je ne suis pas sûr d'avoir raison, mais je suis sûr que je n'ai jamais entendu ni lu cette expression avant de fréquenter Yahoo Sport ou ce genre de site, puis de l'entendre (depuis peu) à la télé. Si je ne me trompe pas, j'apprécierais que les Cahiers du Football, qui ont toujours fait l'effort d'écrire en bon français (par exemple d'écrire Chevtchenko à la place de Shevchenko, ça c'était bien joué), ne participent pas à répandre un anglicisme erroné. Les animaux domestiques, OK, mais les compétitions domestiques... ça veut dire qu'elles ne mordent pas ? :-)

    -------------
    OLpeth
    mardi 12 mai 2009 - 08h23
    > Mais pour quelle raison on a le droit à ça ? "Après les nains de l'Olympique Lyonnais battus 5-2" [...] Même les Interistes honnis n'ont pas le droit à une petite pique.

    Au début et au milieu des années 1970, tous les clubs français étaient des nains. Mais je pense que c'est Vas-y Mako! qui a compris l'expression (je n'y avais pas pensé). Effectivement, on parlait beaucoup des « lutins lyonnais » (j'ai lu plusieurs fois cette expression dans des livres ou articles évoquant cette époque). Les auteurs devraient d'ailleurs sans doute remplacer "nain" par "lutin" si c'était dans ce sens qu'ils l'employaient, ça éviterait des réactions épidermiques.

  • nidieunimaître le 12/05/2009 à 15h30
    José-Mickaël
    mardi 12 mai 2009 - 15h09
    "Les animaux domestiques, OK, mais les compétitions domestiques... ça veut dire qu'elles ne mordent pas ? :-)"

    >> Ça se tient: un Lyon domestique est un lion qui ne mord pas à l'extérieur de ses frontières.

    (évitez les réactions épidermiques ici, c'était juste pour le bon mot)

  • safetsusic le 12/05/2009 à 15h37
    Tudieu, José-Mickaël, tu as débusqué un authentique anglicisme! Bravo!

    Au fait, j'ai nettement l'intention de faire campagne contre l'emploi inapproprié de "réalisme/réaliste" en place de "efficacité/efficace". Qui me suit?

  • pied le 12/05/2009 à 15h43
    Je suis très vexé, au moins comme un pou domestique. L'explication des nains-lutins, c'est mopi le premier, na !

    Si vous m'obligez à enfiler ma chaussette de vilain Lyonnais atrabilaire à tout bout de champ, et ben... et ben... euuuh... flûte, quoi !

  • nidieunimaître le 12/05/2009 à 15h44
    safetsusic
    mardi 12 mai 2009 - 15h37

    >> Tant qu'on échappe (pour combien de temps?) à "efficience", estimons-nous heureux.

  • safetsusic le 12/05/2009 à 16h11
    Ndnm, non non. (Bonjour quand même ; ah, ça sonne, je dois filer.)

    Ce n'est pas un anglicisme je combats ici, mais une abjecte impropriété scandaleusement répétée et répendue.

  • Lescure le 12/05/2009 à 16h42
    Bravo et merci pour cet article qui me rappelle de belles soirée devant la télé et les rétrospective l'été en stage de foot. Mais à l'époque mes 2 idoles étaient Ray Clemence et Kevin Keegan, y'a que Luca pour préférer les teutons d'un club au nom imprononçable aux magiciens de la mersey.


  • Edji le 12/05/2009 à 16h50
    nominoe
    mardi 12 mai 2009 - 02h52
    Petite précision qui résumera la domination de cette équipe: le Borussia détient toujours, et seul, le record de participations consécutives à un quart de finale d'une coupe d'Europe: 8, de 1973 à 1980. Et encore, seule une de ces participations fut éliminatoire (et il s'agit de l'escroquerie madrilène citée dans l'article)...
    ---
    Pour les demi, le PSG est toujours corecordman avec ses 5 demi d'affilée entre 1993 et 1997 ? C'est une stat que je rappelle régulièrement avec un plaisir constant (et nostalgique, OK), sauf que je ne suis pas certain qu'elle demeure encore d'actualité...
    Par ailleurs, la dernière finale évoquée en 1980, et perdue contre l'Eintracht, c'est bien l'année où les clubs allemands réussissent l'incroyable exploit d'aligner leurs 4 clubs en demi de l'UEFA ? Ou je me plante d'une saison?

    Sinon, clapclapclap, of course, après la déjà jubilatoire story d'Aberdeen.

  • José-Mickaël le 12/05/2009 à 17h04
    pied
    mardi 12 mai 2009 - 15h43
    > Je suis très vexé, au moins comme un pou domestique. L'explication des nains-lutins, c'est mopi le premier, na !

    Argh, j'ai sauté ton intervention ! Oui, c'est toi qui avait indiqué la bonne siginification (peut-être) du mot "nain" ! Ça prouve que tout le monde ne voit pas le mal partout...

    safetsusic
    mardi 12 mai 2009 - 15h37
    > Au fait, j'ai nettement l'intention de faire campagne contre l'emploi inapproprié de "réalisme/réaliste" en place de "efficacité/efficace". Qui me suit?

    Pour ma part j'ai toujours lu/entendu cette expression, dès mes premiers "Onze" et mes premiers Téléfoot.

    Edji
    mardi 12 mai 2009 - 16h50
    > Par ailleurs, la dernière finale évoquée en 1980, et perdue contre l'Eintracht, c'est bien l'année où les clubs allemands réussissent l'incroyable exploit d'aligner leurs 4 clubs en demi de l'UEFA ? Ou je me plante d'une saison?

    Oui ! Ils avaient cinq clubs engagés (quatre qualifiés + le tenant) et tout le monde avait atteint les 1/4 (St-Etienne était dans le lot). L'un des cinq s'est fait éliminer en 1/4, mais c'était contre un autre Allemand de l'ouest. Forcément, cinq clubs en 1/2 c'était impossible...

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