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Un Blanc dans la discussion

La France est-elle trop petite pour le "président"? L'entraîneur des Girondins adopte parfois un discours étonnamment défaitiste...
Auteur : Jérôme Latta le 27 Avr 2009

 

En deux saisons à peine, Laurent Blanc a acquis une stature d'entraîneur dont la longue attente avant cette première prise de fonction avait fini par faire douter. S'il faut cependant pondérer le constat, établi sur une période un peu trop brève, ces deux exercices réussis lui valent aujourd'hui un certain crédit – auquel l'obtention d'un premier titre aussi modique que la Coupe de la Ligue ne changera pas grand-chose, mais qu'un éventuel couronnement en Ligue 1 magnifierait évidemment. Les Girondins sont de retour au sommet de l'élite, avec un jeu nettement plus ambitieux que sous Ricardo, ce qui contribue un peu plus au prestige de l'ancien joueur, potentiel sélectionneur national. Pour autant, est-ce vraiment "l'ambition" – pour son club et non pour lui-même – qui le caractérise le mieux?


blanc_itwleq2.jpgProfil bas

Car pour ce qui est de son discours, Laurent Blanc a peu dévié de sa ligne initiale. On ne parle pas des flopées de "Je crois que bon" dont il a riveté sa langue de bois d'après-match, mais de sa vision des Girondins en particulier et du football hexagonal en général.
Dès son entrée en fonction, il avait réclamé à son actionnaire des moyens (en joueurs) supérieurs, suscitant alors quelque étonnement au Haillan. Il a ensuite régulièrement réitéré cette demande, lui conférant presque un caractère d'excuse par anticipation. Cette saison, on l'a entendu à maintes reprises nier avec véhémence "jouer le titre", en dépit du classement de son équipe et de l'évidente qualité de son effectif, et alors que le championnat a rarement été aussi ouvert en tête... (1)

Comme pour enfoncer le clou, le champion du monde a accordé à L'Équipe (jeudi 23 avril) une interview dans laquelle il étend son diagnostic pessimiste à l'ensemble du football français qui – c'est le titre – "ne peut plus lutter". De quoi conforter les vues du quotidien sportif, chef de file des déclinologues, qui voit ainsi l'entraîneur de Bordeaux dresser "un constat sans concession sur l'état de délabrement de notre football" (2). Pas moins. Les arguments de Blanc sont cependant moins caricaturaux.



Partir battu

S'il est quelque peu étonnant de l'entendre s'avouer déjà blasé sur la partie technique de son métier ("la partie coaching ne me plaît plus. Il te suffit d'aller à la FNAC pour trouver des milliers de séances de travail"), on sait que cela correspond à son désir d'exercer des fonctions de "manager à l'anglaise" qui délègue notamment l'animation des entraînements. Mais il est encore plus désabusé concernant les chances françaises en Ligue des champions, la Coupe de l'UEFA lui apparaissant de peu d'intérêt en comparaison (on avait cru le deviner cette saison): la gagner est devenu "utopique". "Déjà, rien qu'au tirage, on est cuit" (3). Si Bordeaux se qualifie en C1, il considérera déjà cela comme "un exploit" compte tenu des moyens du club (4), et ensuite, "notre finale à nous consistera à passer le premier tour (...). On attaquera cette épreuve avec l'ambition de jouer huit matches au lieu de six".

Plus encore que le "manque d'argent, de structures, de mécènes" cher aux théoriciens (libéraux) du déclin, Blanc déplore le manque de volonté politique en faveur de la construction de "stades privés", faisant allusion à Chaban-Delmas dont il se demande si on va en faire un musée. Il a aussi le mérite de souligner le déficit de culture football en France, même s'il enfonce là une porte ouverte et si ce handicap-là a toujours existé.



Impossible est français

La thèse est connue, rebattue depuis des années. Elle rejoint celle de Jean-Michel Aulas au soir d'une élimination à Barcelone, et revient à postuler que nos clubs sont inéluctablement condamnés contre des rivaux européens avec lesquels les écarts économiques seraient trop importants (5).
C'est là qu'il est permis de regretter, chez Blanc comme chez bon nombre de ses collègues, non seulement un pessimisme excessif qui confine à l'auto-dépréciation, mais aussi l'absence d'une audace toute simple, revenant simplement à croire dans les vertus catalysatrices, pour une équipe, d'un amalgame de talents réussi, de la solidarité d'un groupe uni, de choix tactiques intelligents, de l'éclosion de talents individuels ou même de la jeunesse des footballeurs français... C'est-à-dire de tout ce qui permet de troubler les hiérarchies présumées.

Le parcours monégasque de 2004, qui n'aurait pas dû rester unique, avait montré que l'exploit est possible (tout comme la victoire finale de Porto, d'ailleurs). À condition de commencer par y croire. D'évidence, Lyon a eu sur les cinq ou six dernières saisons les moyens de faire beaucoup mieux, quoi qu'on impute à la malchance ou au tirage. Et, pour ne pas s'en tenir à l'OL, qui a tout de même fait honneur au football français avec sa frustrante régularité en C1, établirait-on le même verdict si l'OM et le PSG, au lieu de dilapider leurs atouts et les moyens considérables mis à leur disposition, avaient exploité convenablement leur potentiel? Le mépris de la Coupe de l'UEFA par nos clubs, atténué cette année, a lui aussi coûté cher pour le rang de la France que l'on déplore aujourd'hui...


Le fatalisme et le discours de la résignation en vigueur aujourd'hui apparaissent en réalité comme le premier handicap hexagonal, dans la mesure où dans le sport de haut niveau, la foi en ses chances est une condition sine qua non de la réussite. Pour ce qu'il incarne du passé du football français et suscite d'espoirs pour son avenir, on attend de Laurent Blanc d'être tout aussi lucide dans ses analyses (6) que porteur d'une ambition et d'une audace dont le manque est à classer parmi les véritables déficits qui affligent nos clubs. On attend de lui un peu plus que l'expression d'une simple logique comptable, en somme.


(1) On peut subodorer un double langage, celui-ci étant destiné à l'extérieur, mais l'insistance a été telle que l'on peut en douter.
(2) Bien entendu, il s'agit d'un "constat" et non d'une simple opinion (qui serait, elle, discutable).
(3) Blanc regrette là la présence du deuxième qualifié français dans le troisième chapeau.
(4) Il classe les Girondins dans la catégorie de Lille, Saint-Étienne et Rennes.
(5) Cette thèse consiste à indexer totalement le potentiel sportif aux ressources financières des uns et des autres. Certes, tel est exactement l'objectif poursuivi par les promoteurs du foot-business, qui a concentré l'essentiel de ces ressources dans une poignée de clubs auxquels, de facto, appartient désormais la Ligue des champions. Mais à ce jour, ce but n'est pas atteint et l'aléa sportif reste particulièrement puissant dans le football. Pourtant, s'il y un combat à mener en France, c'est bien celui d'une plus grande équité entre les différents pays, avec le retour de modes de régulation, parmi tous ceux qui sont actuellement envisagés (règles de gestion et obligation de transparence, quotas de joueurs formés localement, limitation de la masse salariale, etc.). Un chantier plus urgent et beaucoup moins coûteux que la campagne en cours en faveur de la construction de nouveaux stades.
(6) Dans le même entretien, Laurent Blanc dit des choses intéressantes sur la personnalité des footballeurs professionnels ou sur la dimension psychologique de la mission de l'entraîneur.

Réactions

  • charabia le 27/04/2009 à 15h34
    Moi je trouve que ce que dit Blanc est caractéristique de la génération championne du monde qui a passé de nombreuses années dans les plus grands clubs européens et dont la mentalité s'accorde mal avec le football français. Ce sont des mecs qui sont avant tout intéressés par le plus haut niveau, par la compétition et le gain de titres, moins par le développement de joueurs ou l'aventure humaine. Je dirais qu'en gros ils haïssent tellement la défaite que se trouver une position constante d'outsider (en Europe, et a fortiori en L1) leur est à peu près insupportable. C'est pourquoi Blanc a attendu d'avoir Bordeaux pour entraîner et Deschamp préfère bosser à C+ que d'être sur le banc d'un club moyen. C'est dommage de voir ces mecs qui auraient tant de choses à apporter au football français être des "consultants" sans saveur à la télé.

  • Qui me crame ce troll? le 27/04/2009 à 15h41
    Je crois que je suis incompris. Le problème du raisonnement de JM se situe au niveau de "l'exploit séculaire", associés à un coup de chance (plus éviter les coups de pas de chance). Je trouve que ça commence à faire beaucoup. D'autant plus que l'exploit séculaire, c'est un par siècle. Pas un tous les dix ans. Si l'idée, c'est de faire une finale européenne et de se morfondre ensuite pendant des années entre la L1 et la L2, je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure des idées. Sans oublier qu'il faudra aussi un exploit en finale.
    Mais vous reconnaissez implicement qu'avec la nécessité d'un exploit pour passer en finale, la France est en retard par rapport aux autres champions, ce qui dit finalement Blanc. Et pour combler ce retard, si on peut le combler (comme le dit le footix la France est 10ème de tous les temps), il n'y a que deux choix : soit que les autres descendent de leur piedestal, soit que la France se mette au niveau.

    Moi ce que j'aimerais, c'est que les clubs français puissent rivaliser avec les autres, sans avoir besoin de coups de bol, d'exploits etc... Comme je le dis, être en huitième ou en quart pour moi, c'est pareil. Ca aura fait rêver les supporters quelques nuits, ça les aura amener à refaire 100 fois cette action (Nilmar n'aurait pas dû tomber, Fred n'aurait pas dû perdre la balle). Mais je préfèrerais savoir que mon club ait une réelle chance et n'ait pas à compter sur l'alignement de Mars, Venus, Pluton et Andromède pour parvenir à une finale...
    (en fait, on a la même idée du but avec JM, mais on n'est pas d'accord sur les modalités)
    En gros, pour moi, rencontrer le Barca en huitième ou en demi, c'est pareil : pour mériter de gagner la LDC, il faut à un moment éliminer les gros, et ne pas passer sur un malentendu...
    Et ça, je ne suis pas certain que ce soit possible aujourd'hui pour un club français, allemand, portugais, voire italien.

    En passant, l'idée de Lyon n'aime Messi est tentante : un public qui investit mais qui gagne quelque chose en retour. Quelque chose d'autre que de la notoriété et des touristes évidemment...

  • Fugazi le 27/04/2009 à 16h39
    charabia
    lundi 27 avril 2009 - 15h34
    ----------------------

    OK mais pourquoi se positionner en dehors de la mêlée alors qu'il est partie prenante du système ? Il a le droit d'être acteur d'un changement rendu alors + possible plutôt que spectateur d'un statu quo.

    Avant d'être champions du monde, ces messieurs ont dû batailler, alors que peu y croyaient, c'était leur combat de trentenaire ou presque; ils en ont un autre en tant que quadras, celui de faire progresser les clubs de leur pays en s'impliquant comme managers. Au moins essayer. A part Blanc et Deschamps, peu ont fait profiter de leur expérience au foot national.

  • nyrgal le 27/04/2009 à 17h44
    D'accord avec beaucoup de choses dites ici...

    Mais cet article passe sous silence quelque chose d'important, le plus important selon moi...

    La question de la compétence de Mr Blanc.
    Celle- ci ne me saute pas du tout aux yeux.

    Que Mourinho ait ce genre de discours après avoir gagné la LDC avec Porto, oui il en a le droit.

    Que Mr Blanc, qui a tout à prouver en tant que Manager et entraineur, nous joue le grand coach blasé dont les échecs ne peuvent être dus qu'à un manque de moyens, je touve ça d'une prétention infinie.

    Ses résultats sont bons certes, mais à qui les doit-il?
    Sur le plan des joueurs importants: il ne croyait pas en Cavénaghi, Diawara etait un troisième choix, Wendel et Fernando c'est Ricardo, Gourcuff etait un coup assez évident à tenter...
    Sur le plan du football, oui bon ça tourne mais c'est pas le barça.
    Surle plan coaching et réactivité, j'ai souvent été décu.
    On va pas tout passer en revue, mais Blanc ne m'a toujours pas convaincu.
    Et le plus important de tout, je ne le trouve pas globalement intelligent (même si je le reconnais c'est éminement subjectif).

    Bref je m'en foutrais qu'il ait ce genre de discours si seulement il avait une carte de visite un peu plus fournie en tant que coach, mais ce genre de discours après un an et demi très correct à Bordeaux, cela s'appelle de la melonite aigue( qu'il ait prouvé en tant que joueur ne change rien à la nécessité de prouver en tant que coach)...


  • sansai le 27/04/2009 à 18h01
    nyrgal
    lundi 27 avril 2009 - 17h44

    -----

    De ce que je lis de leurs interviews respectives, il est évident aussi que Gasset prend une part non-négligeable dans le succès de Bordeaux, fait une grosse part du travail technique, et se complait dans son travail de l'ombre loin des micros et des caméras.
    Par certains aspects Blanc n'est rien moins qu'un prête-nom.

  • liquido le 27/04/2009 à 18h19
    nyrgal
    lundi 27 avril 2009 - 17h44

    Et le plus important de tout, je ne le trouve pas globalement intelligent

    sansai
    lundi 27 avril 2009 - 18h01

    Par certains aspects Blanc n'est rien moins qu'un prête-nom.

    ---

    Allons bon. A ce stade, ça devient légèrement délirant, non ?

  • nyrgal le 27/04/2009 à 18h26
    Liquido, c'est Lolo Blanc qui est délirant à jouer les blasés après un an et demi de carrière en L1.
    J'ai rarement vu un telle attitude.

    Comme un skipper débutant qui traverserait difficillement la méditérannée à la voile et qui décréterait plein d'applomb " il est absolument impossible de faire un tour du monde à la voile en moins de 80 jours"....

  • sansai le 27/04/2009 à 18h29
    liquido
    lundi 27 avril 2009 - 18h19

    -----

    Peut-être. On en saura plus dans quelques années, je suppose. :)

  • liquido le 27/04/2009 à 18h29
    Et pour éviter de faire dans le lapidaire, sansai, sache que Blanc a voulu et assume ce montage avec Gasset. Si tu doutais par ailleurs de son implication lors des séances d'entraînement, un coup d'œil furtif sur les diaporamas des séances girondines te rassurera: il y est figure-toi. Dingue. Et puis il parle aux joueurs. Re-dingue. Décide de la politique de transfert. L'hallu totale. Pas comme cet usurpateur de Wenger qui délègue tout depuis tant d'années à Arsenal. Mais comment fait-il? Dénonce, mec.

  • liquido le 27/04/2009 à 18h35
    nyrgal
    lundi 27 avril 2009 - 18h26
    Liquido, c'est Lolo Blanc qui est délirant à jouer les blasés après un an et demi de carrière en L1.

    ---

    Il l'était avant de venir. Ça ne me le rend pas sympathique du tout. Mais mettre en cause son taf d'entraîneur sur la base de ses déclarations dans la presse, c'est un peu comme dire Steven Gerrard est une chèvre parce qu'il adore Genesis.

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