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Fisc Fucking

Le poids de la fiscalité française a bon dos pour expliquer le niveau de nos clubs, surtout quand un dispositif sur mesure s'ajoute aux cadeaux précédents pour les footballeurs.
Auteur : Danio Rerio et Black Beli le 6 Avr 2009

 

Aux rangs des arguments chers à ceux qui diagnostiquent le manque de compétitivité du football français, le poids de la fiscalité revient souvent comme la raison majeure de l’absence de bons résultats des clubs hexagonaux en coupe d’Europe. Jean-Michel Aulas, en marge de l’élimination de l’Olympique lyonnais par le FC Barcelone en huitième de finale de la Ligue des champions, a d’ailleurs dénoncé "un certain nombre de problèmes connus", fustigeant au passage "l’égalitarisme qui mène vers le bas".


Poids lourds
Pas besoin d'être grand clerc, ni François Clerc, pour comprendre que le président de l'OL désignait la trop grande pression fiscale qui pèse sur sa pauvre entreprise de spectacle sportif, l'empêchant de rivaliser avec ses voisins européens. Ou du moins, avec les dix ou quinze plus riches – seulement – de ses voisins européens. La révélation dans la presse, quelques jours seulement après l’échec de l’OL, des salaires des joueurs du Paris Saint-Germain – exhibant notamment la rémunération brute de Claude Makelele à hauteur de 285.000 euros, pour une moyenne de l’effectif à 101.000 euros – laisse effectivement à penser que les clubs de l'élite hexagonale s’acquittent de lourdes charges auprès du trésor public français (1).

Pour autant, la fiscalité française constitue-t-elle un tel handicap, alors que les croisades contre elle occultent le fait que les clubs français bénéficient déjà d’outils d’exonération puissants – et plus ou moins connus?


Dopage économique
Il ne viendrait à l’idée de personne de critiquer, du moins ouvertement, la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), fierté nationale qui se pose comme l’agence de l’anti-dopage financier (2). Mais son rôle s’arrête là ou commence les facilités fiscales… légales. On connaît déjà bien le Droit à l’image collective, qui allège les charges des clubs en permettant aux clubs professionnels, sous certaines conditions, de verser 30% du salaire des joueurs au titre de la rémunération du droit à l’image collective – c'est-à-dire exonéré de charges sociales.

L'idée de faire des cadeaux fiscaux aux catégories les plus favorisées, déjà contestée en temps ordinaire, l'est encore plus par temps de crise. D'autant que le manque à gagner pour les organismes sociaux est ponctionné sur le budget du... ministère chargé des Sports (lire "Les charges s'allègent, l'État allonge"). Le DIC – dont l'extension était préconisée dans le rapport Besson en novembre dernier – est cependant menacé, notamment par des parlementaires qui en ont contesté le principe. La Cour des comptes s’est récemment exprimée en faveur de la suppression de cet outil (3)


impatriation_1.jpg
Exemple de niche fiscale.

Mes chers impatriotes
Les clubs français paient effectivement plus de charges que les pays voisins. Le coût global de la rémunération en Allemagne et en Angleterre est par exemple de 16% inférieur au coût français (4). Mais la pression fiscale s’est constamment réduite ces dernières années pour les footballeurs de l'Hexagone. Ainsi, ils peuvent désormais compter sur un dispositif plus discret que le DIC: la prime d’impatriation, dont le mécanisme est également plus subtil. Digne, même, des meilleurs systèmes du contournement du fisc anglais (lire "Footballeurs nets d'impôts").

En substance, sont exonérés d’impôt sur le revenu les suppléments de rémunération (comme par exemple les primes de match de coupe d’Europe et autres bonus) accordés aux personnes de nationalité française ou étrangère qui, n’ayant pas été fiscalement domiciliées en France au cours des cinq années civiles précédentes, viennent y exercer une activité salariée. De quoi faire revenir quelques Makelele dans les années à venir…


Poids plumés
La prime d’impatriation montre que les footballeurs français peuvent s’exempter de certains versements à l’impôt. Cette sous-niche fiscale s'avère particulièrement sujette à caution pour un public aussi favorisé... Bénéficiant d’un salaire net mensuel moyen de 47.000 euros (en 2008), ils profitent en effet d’exceptions fiscales individuelles, tout en étant d'importants bénéficiaires du système collectif de protection sociale. Ils sont par exemple plus souvent en arrêt de travail, en raison des blessures, qu’un salarié ordinaire, la Sécurité sociale prenant alors le relais pour assurer aux joueurs ou aux clubs le paiement des salaires.

Si la brièveté et la précarité des carrières – il n’y a pas que des Makelele, mais également des "smicards de luxe " du sport professionnel – nous amènent à pondérer la dénonciation, il reste à rappeler que le poids si lourd de la fiscalité française est parfois presque aussi léger qu’une plume. Ou que les poches d’un contribuable plumé.


(1) Même s’il convient de préciser que le montant des salaires pratiqués au PSG ne doit pas être étranger au déficit chronique du club. Lyon, qui rémunérerait Benzema à hauteur de 400.000 euros brut, ne présente toutefois pas une balance déséquilibrée.
(2) Certains se prennent même à rêver que la création par l'UEFA d'un groupe d'experts en charge du contrôle des finances des clubs constitue les prémices d’un organisme européen de contrôle de gestion Frédéric Thiriez parle ainsi d’un "grand pas pour le football européen. Un pas en avant vers davantage de transparence et d'équité dans les compétitions".
(3) Au grand désarroi des ligues professionnelles, qui n’ont pu obtenir qu’un délai jusqu’en 2012.
(4) Source: rapport Besson, p.52. Cette étude gouvernementale sur la compétitivité du football français souligne par ailleurs que la différence se situe plus sur les ressources supérieures générées par les clubs étrangers – 134% pour les Anglais et 42% pour les Allemands – que sur le poids de la fiscalité.

NDLR : Cet article peut se lire en chantant "Impatriation" sur l'air de "Infatuation" de Rod Stewart, une chanson idiote, avec le vrai son en carton des années 80, que RTL2, Europe2 et RFM1 oublient bizarrement de programmer.

Réactions

  • Qui me crame ce troll? le 06/04/2009 à 12h34
    Pierre Des Loges
    lundi 6 avril 2009 - 11h27
    Sinon, l'Equipe mag a consacré son dossier aux salaires des joueurs de foot. On découvre que sur les 5 footballeurs français les mieux rétribués en 2008, seul Anelka joue en Premier League (avec 6,3 M€ par an). Il est distancé par Henry (17,7 M€), Ribéry (8,3 M€), Vieira (7 M€, je me souviens plus du chiffre exact) et il est talonné par Benzema (6M€). On trouve Makélélé en 10e position du classement. Giuly, Rothen Reveillère, Clerc, Toulalan, Yohan Gourcuff (en 48e position cependant) font aussi partie du top 50.
    ------
    Juste une question sur ces chiffres, on parle en net ou en brut? Parce que dans l'autre classement de quiqui qu'est plus riche, Benzema était à 4,8 millions.
    Certes les grandes stars sont sans doute presque autant payés ailleurs. Mais j'aimerais bien savoir ce qu'il en est en ce qui concerne les seconds couteaux, genre les joueurs évoluant dans des clubs hors de PLM. Est-ce qu'un club comme Aston Villa ou Portsmouth ne va pas plus facilement donner plus d'argent à un joueur qu'un club comme Lille ou Saint Etienne?

  • Pierre Des Loges le 06/04/2009 à 13h02
    Kim:

    Il s'agit des revenus globaux, englobant salaires + primes + revenus publicitaires. Benzema touche peut-être 4,8 millions net de salaire, mais les primes de matchs internationaux et les pubs (dont le contrat avec EA sport) complètent son salaire. De même que les 17,7 millions par an de Thierry Henry sont pour une large part dus aux contrats publicitaires (je crois que son salaire au Barça est de 7,5 millions nets, qu'il touche autant par la pub, et le reste vient de prime EdF/matchs du Barça).

    Henry est le sportif français le mieux rémunéré, mais il est 28e au classement mondial. Ses deux collègues de rasage sont devant, Tiger Woods en tête avec 98 M€, Federer 10e (eh oui, il est toujours devant Nadal à ce classement) avec 26 M€. Le footballeur le mieux payé est toujours David Beckham avec 36 M€, suivi de Ronaldinho et Messi qui touchent vers les 27M€.

    En fait, pour les plus grosses vedettes, le revenu vient davantage des recettes publicitaires que du salaire. Le cas le plus emblématique étant celui de Sébastien Chabal, le seul rugbyman français à toucher plus d'un million d'Euro - 1,5 M€ - dont la moitié vient uniquement de contrats publicitaires.

  • Pierre Des Loges le 06/04/2009 à 13h08
    Certes les grandes stars sont sans doute presque autant payés ailleurs. Mais j'aimerais bien savoir ce qu'il en est en ce qui concerne les seconds couteaux, genre les joueurs évoluant dans des clubs hors de PLM. Est-ce qu'un club comme Aston Villa ou Portsmouth ne va pas plus facilement donner plus d'argent à un joueur qu'un club comme Lille ou Saint Etienne?
    ------------------------------------

    Pour répondre à ta deuxième question, Djibril Cissé est 9e de ce classement, il touche le même salaire brut à Sunderland qu'à Marseille, mais le net est plus élevé. Toutefois, la livre Sterling a subi une dévaluation de 20% par rapport à l'Euro, donc l'écart se resserre.
    Et pour Djibril, sa particularité est de gagner beaucoup d'argent par des contrats de figuration (participation à des salons de tuning, à 'Taxi 4' ou aux '11 commandements' entre autres, quitte à faire de la merde, autant être bien payé pour).

    En fait, il n'y a pas un axe 'PLM', mais plutôt Paris-Lyon au vu du classement. Gourcuff est le seul joueur de Ligue 1 à ne pas être dans ces deux clubs dans ce classement qui se base sur les revenus de 2008. Logique vu qu'il a passé la première moitié de l'année à Milan, et que Bordeaux a dû ensuite, comme le PSG avec Makélélé, se rapprocher de son salaire antérieur.

  • L'abbé Sandratana le 06/04/2009 à 13h12
    Et si on arrêtait de parler des 3% de foobtalleurs pro en Europe (en Europe hein, même pas dans le monde je dirais) qui gagnent réellement bien leur vie, pour commencer à parler des 97% qui se retrouvent en dix ans de carrière à devoir toucher bien souvent de quoi être à l'abri pour le reste de sa vie ?

    Je n'aime pas plus qu'un autre voir des gens riches tenter de s'éviter de payer leurs impots (et monsieur Pagny, je ne vous respecte guère), mais il me semble qu'essayer de faire passer des mesures visant à aider la catégorie sportif professionnel pour un caprice de riche, c'est ne voir que le bol de glaçons immergé de l'iceberg.

    Mon message sert à dire: c'est plus compliqué, mais je suis pas fichu de trouver une solution non plus.

  • Forez Tagada le 06/04/2009 à 13h35
    L'Abbé, ton premier paragraphe n'est pas très clair, mais tu as l'air de te soucier du sort des footballeurs les moins riches (comme l'article, d'ailleurs, qui évoque ces "smicards de luxe").
    Or, ton chiffre de 3% sort un peu de nulle part. Avec un salaire moyen de 47.000 euros en France, les "pauvres" qui pourraient avoir du mal à la fin de leur carrière ne constituent quand même pas 97% de la corporation. Même en ne touchant "que" 10.000 euros pendant dix ans, on a quand même toutes les chances d'échapper à la précarité par la suite!

    D'autre part, les niches fiscales comme celle de l'impatriation sont clairement destinées aux footballeurs dont les revenus sont les plus élevés, et le but de tous ces dispositifs n'est pas de garder les fameux "smicards", mais bien de conserver ou faire revenir les stars ou demi-stars, qui touchent les salaires les plus élevés.

    Alors "des mesures visant à aider la catégorie sportif professionnel", comme tu dis, constituent clairement des cadeaux fiscaux pour une catégorie déjà extraordinairement favorisée. Et ça, ça a un sens politique, surtout dans le contexte actuel.
    Tu peux bien parler d'iceberg et de complexité, mais réduire les critiques de ceux qui sont très logiquement choqués par de tels dispositifs (financés par les autres contribuables) à des récriminations contre des "caprices de riches" (??), c'est un peu léger.

  • ouais.super le 06/04/2009 à 14h12
    Je sais que le "Aulas-bashing" est un pilier de la ligne éditoriale des CdF, au moins autant que "L'Equipe-bashing", mais encore faudrait-il que cela tombe à propos.

    Là, le premier paragraphe ressemble quand même beaucoup à du rafistolage fourré au procès d'intention.

    Alors certes, Aulas a beaucoup pesté durant des années contre la fiscalité française, mais il se trouve qu'il le fait de moins en moins, d'une part parce qu'il existe maintenant des moyens détournés de réduire la pression fiscale (cités dans l'article) qui tendent à niveler un peu les écarts avec les 4 autres grands championnats (même si un footballeur à salaire égal coûtera toujours plus cher à un club français qu'à un club espagnol ou anglais), et d'autre part parce que ses marottes actuelles sont devenues les différences en termes de droits TV perçus et de recettes réalisées par les stades. Favoriser l'élite du football, pour Aulas, c'est donner plus aux clubs qui réussissent, et les aider à développer des projets de grands stades. Le deuxième souhait fortement exprimé concerne la mise en place d'une DNCG européenne, actuellement discutée à l'UEFA, semble-t-il.
    La fiscalité, c'est plus tellement la priorité.

    Ceux qui ont regardé les Spécialistes sur Canal avec Aulas, Seguin, Diouf et je ne sais plus qui d'autres il y a deux ou trois semaines auront pu s'en rendre compte.




  • Hurst Blind & Fae le 06/04/2009 à 14h45
    Euh, moi j'ai chopé ça comme décla d'Aulas, après Barça-OL : « la fiscalité est trop lourde en France alors que le foot espagnol décrète des lois fiscales qui font revenir les meilleurs joueurs au pays. Et les grands sportifs espagnols restant cinq ans sur le territoire ne sont imposés qu'à hauteur de 25 % ».


  • Et ne ris que l'art sonne le 06/04/2009 à 15h52
    L'abbé Sandratana
    lundi 6 avril 2009 - 13h12
    Et si on arrêtait de parler des 3% de foobtalleurs pro en Europe (en Europe hein, même pas dans le monde je dirais) qui gagnent réellement bien leur vie, pour commencer à parler des 97% qui se retrouvent en dix ans de carrière à devoir toucher bien souvent de quoi être à l'abri pour le reste de sa vie ?


    je suis d'accord avec Forez Tagada dans l'ensemble. J'ajoute qu'EN PLUS" ils ne bossent que Dix ans.. ben ça va, si le souhait des footballeurs est de continuer leur vie sans travailler après leurs carrières c'est un peu honteux tout de même.

    D'autant plus que (dopage mis à part) c'est pas l'usine et les trois 8 non plus le métier de footeux (même si c'est pas toujours noel non plus, hein, je le reconnais)

  • José-Mickaël le 06/04/2009 à 18h47
    L'abbé Sandratana
    lundi 6 avril 2009 - 13h12
    > Et si on arrêtait de parler des 3% de foobtalleurs pro en Europe (en Europe hein, même pas dans le monde je dirais) qui gagnent réellement bien leur vie, pour commencer à parler des 97% qui se retrouvent en dix ans de carrière à devoir toucher bien souvent de quoi être à l'abri pour le reste de sa vie ?

    (J'ai du mal à comprendre ce que tu veux dire, il ne manque pas des mots ?)

    J'avais vu un reportage sur je ne sais plus quelle chaîne qui parlait de conseillers financiers (je ne sais pas si c'est le terme exact) venant faire des cours dans les centres de formation. Leur but était d'expliquer aux futurs joueurs professionnels comment gérer leur argent au mieux, et l'un d'eux expliquait au journaliste qu'un joueur moyen de Ligue 2, s'il gère bien son argent, peut être facilement à l'abri du besoin tout le reste de sa vie.

  • Forez Tagada le 06/04/2009 à 23h05
    lien
    lundi 6 avril 2009 - 14h12
    "Alors certes, Aulas a beaucoup pesté durant des années contre la fiscalité française, mais il se trouve qu'il le fait de moins en moins (...)"

    Tu dis ça au moment où il remet le couvert. Alors qu'effectivement, il avait dit après l'obtention du DIC qu'il n'était pas nécessaire d'en revendiquer plus... Mais voilà.
    Quant aux aides à la construction des stades, c'est le même principe: ponctionner de l'argent public pour financer des activités privées (OL Land, c'est un "stade entièrement financé par le privé" dixit JMA, pour lequel les collectivités doivent sortir 400 ou 500 millions d'euros).

La revue des Cahiers du football