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La taille compte

La L1 n’a jamais dégagé un groupe d’équipes à la fois rivales pour le titre et performantes en Coupe d’Europe. La tendance est peut-être en train de changer.
Auteur : Danio Rerio et Jules Tralande le 17 Dec 2008

 

Journée après journée, une tendance s'esquisse dans le football français: les clubs des grandes agglomérations sont en train de prendre le pouvoir sportif (1), rejoignant un phénomène déjà observé dans les autres grands championnats européens. En Europe plus qu’ailleurs, comme le montre les qualifiés en huitième de finale de C1, la compétitivité sportive d’un club semble en effet dépendre de la taille de sa ville hôte (2).


Profondeur de banc

Tout se passe comme si l’intensité du lien entre la hiérarchie urbaine et la hiérarchie sportive se renforçait. Cela n’a pas toujours été le cas dans le championnat de L1 qui a accueilli des petites villes (Guingamp, Sedan, Istres, Bastia, Ajaccio, Châteauroux, Troyes) et même sacré Lens, Auxerre ou l’atypique Monaco. À l'échelle du football européen, l’exploit est aussi méritoire que le classement actuel d’Hoffenheim en Bundesliga.

Mais, dans un système qui nécessite de plus en plus de revenus pour être compétitif, la taille du marché local s’avère aussi de plus en plus déterminante. Une grande ville dispose en quantité et en qualité de quatre grands types de clientèles. Un réservoir de spectateurs pour remplir le stade et acheter des produits dérivés. Des entreprises pour le partenariat et la vente d’hospitalités dans les loges. Des collectivités qui peuvent contourner l’encadrement par les lois des subventions en finançant des installation sportives, des conditions particulières d’accès au stade ou encore l’exonération de la taxe sur le spectacle.
Enfin, et même si le budget des clubs – surtout des "petits" – dépend en majorité du reversement des droits télévisés, 20% du pactole est versé en fonction du nombre de diffusions sur les chaînes. Or, même si la "marque club" prime désormais le lien géographique qui unit un supporter à son équipe locale, il est, en raison de leur nombre de fans potentiels, plus facile de générer de l’audience – donc des diffusions télés – en impliquant les clubs de villes comme Paris, Lyon ou Marseille. Une grande ville, c’est en quelque sorte la profondeur de banc du club local.



Big 3 français ?

Dès lors, il convient d’envisager une équipe professionnelle comme un "équipement urbain", au même titre qu’une université, un hôpital, un opéra, un centre commercial ou un tramway. On admet que la présence de cet équipement est liée au poids démographique de la ville dans laquelle il se situe. Plus le niveau urbain s’élève, plus nombreux et meilleurs sont les clubs. La moitié des clubs de L1 évolue dans l’une des 13 villes françaises de plus de 500.000 habitants tandis que 12 clubs de L2 sont localisés dans des villes de moins de 300.000 habitants (3).

Mais il ne s’agit pas seulement d’apparaître au haut niveau, encore faut-il y être performant. Lorsqu’on envisage la performance sportive des clubs depuis la saison 1997-98, il se dessine un lien évident entre la taille et le classement. Toutefois la corrélation n’est (heureusement) pas obligatoire: certaines villes sortent du modèle en sur-performant (Auxerre, Monaco) et d’autres brillent par leur absence au plus haut niveau (Toulon, Rouen, tandis que Grenoble semble corriger le tir en accédant à la L1).


taille1_small.jpgClassement moyen des clubs
L1 et L2 de 1997-98 à 07-08

En envisageant le classement sportif actuel, une certaine cohérence semble pourtant se dessiner. L’hexagone trouve son Top 3 composé de Lyon, Bordeaux et Marseille. Paris représente pour sa part l’exception qui justifie la règle. Mis à part Berlin, toutes les villes européennes de plus de trois millions d’habitants comptent au moins deux clubs le plus souvent hégémonique dans leur championnat domestique et performants en coupe d’Europe.



Une échelle pour les grands

Ce nouveau rapport "poids-puissance" laisse-t-il espérer un renouveau sur la scène européenne? Malheureusement pas, sous cet angle, puisque les clubs français disposent de zones de chalandise moins larges que leurs concurrents du vieux continent: 1,1M contre 2,4M en Angleterre par exemple. Et sans Paris, la moyenne chuterait à 565.000.

Moyenne d’habitants pour les clubs du "Top 5"
(saison 2007-2008)

taille2.jpg
Source: CdF


Or, à l’échelle européenne, il existe là aussi un lien entre la taille d’une ville et la réussite sportive de son club de football. La France est victime de la macrocéphalie parisienne. En dehors de la capitale, point de salut, puisque aucune ville n’atteint la masse critique de deux millions d’habitants, seuil statistique pour être régulièrement performant en coupe d’Europe. Pour preuve, Lyon et Marseille, seconde et troisième villes françaises, sont respectivement aux 23e et 27e rang européen.

La loi d’airain du plus gros s’est une nouvelle fois illustrée aux dépends de Bordeaux, éliminé par Rome. Comme d’habitude, seul Lyon défendra les chances françaises en huitièmes de finales de Ligue des champions. Mais, face aux mastards que sont Londres, Madrid, Barcelone, Milan ou Turin, le Goliath de la L1 n’est encore qu’un David européen.


(1) Lors des 17e et 18e journées, à l’exception de Nantes, les sept clubs des sept plus grandes agglomérations françaises sont en tête de la Ligue 1.
(2) Il est d’ailleurs étrange que le rapport Besson "La compétitivité du football français" n’insiste pas plus sur ce phénomène régulièrement observé par les universitaires. Lire La métropolisation du sport professionnel en Europe et en Amérique du Nord.
(3) Le marché de ces clubs est défini par l’aire urbaine, soit un ensemble de communes d’un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain, et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine), dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaillent dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci. L’aire urbaine comptabilise ainsi les habitants de l’unité urbaine (ou agglomération) ainsi que ceux des zones périurbaines dont les modes de vie se rapprochent sensiblement. En comptabilisant la population disponible dans le rayon d’influence directe de la ville, l’aire urbaine s’apparente à la clientèle susceptible de répondre à l’offre de spectacle sportif.

Réactions

  • José-Mickaël le 17/12/2008 à 14h11
    OK, Berlin a moins de poids que Paris sur son pays. Mais c'est quand même la deuxième agglomération du pays, derrière la Ruhrgebiet mais nettement devant tous les autres. De plus, s'il est vrai que l'histoire explique l'anonymat de Berlin avant 1991, ça fait quand même 17 ans que le mur est tombé. Voilà une des plus grandes agglomérations européennes, et qui pourtant n'est même pas capable de jouer les premiers rôles dans son championnat (même si cette année ça a l'air d'aller un peu mieux...)

  • José-Mickaël le 17/12/2008 à 14h14
    Oups, la chute du mur de Berlin, c'est 1989, pas 1991. J'ai dû confondre avec la guerre du Golfe, la défaite de Marseille à Bari ou une calamité de ce genre...

  • Vieux légume le 17/12/2008 à 14h38
    La région est certes peuplée, mais au niveau économique, je pense que le bassin ne joue pas dans la même catégorie que les métropoles tel Paris ou Londres.

    Le mur a encore des répercussions aujourd'hui, économiquement t'as qu'a voir les chiffres du chômage dans la région.
    Voire dans Berlin même dans certains domaines.

    Bref, tout ça pour dire que tu peux pas, selon moi, prendre ce cas spécial en compte.






  • Hurst Blind & Fae le 17/12/2008 à 14h47
    ainayenforce
    mercredi 17 décembre 2008 - 13h34

    Paris est donc vraiment une exception de par sa non reussite europeenne sur le long terme.
    ---

    Néologisme rigolo, la "non reussite europeenne sur le long terme."

    Cependant, je crois que Paris est à égalité avec Rome en matière de non réussite européenne sur le long terme: une C2 chacun. Pas loin de Kiev (2 C2).

    Concernant le problème dont il était quesiton, on peut aussi parler de l'Ecosse, comme pays ne disposant pas de grands clubs dans sa capitale.

  • nominoe le 17/12/2008 à 14h54
    Forez Tagada
    mercredi 17 décembre 2008 - 13h05
    (...)Voilà deux trucs que l'article ne fait absolument pas...

    Certes , mais c'était pour souligner qu'on bascule vite vers ce genre de raisonnement en ayant une approche uniquement "comptable". Sinon, à égalité d'aire urbaine et de zone de chalandise, un club anglais ou espagnol a plus de facilité à engranger des ressources qu'un club français. Mais encore une fois, ce n'est pas nouveau.


    En revanche, il souligne une corrélation. Une corrélation, hein, pas une loi mécanique. Et une tendance dont les auteurs pensent qu'elle a des chances de se confirmer et de s'étendre à la France.

    Oui, comme le rapport Besson indiquait une corrélation entre prix du billet et niveau de la Ligue 1. Outre le fait qu'on a pu... ergoter sur le terme corrélation, au final je n'ai pas l'impression que ça ait convaincu grand monde ici. Concernant la "tendance", je ne suis donc pas du tout d'accord avec cette vision des auteurs, je n'exprimais rien d'autre.


    Bref, l'article lance des sujets de réflexion (...)

    Oui, et que je me permets de contester; ça ne reste que mon avis perso.

  • Road to Champions League le 17/12/2008 à 14h54
    Hurst Blind & Fae
    mercredi 17 décembre 2008 - 14h47

    Cependant, je crois que Paris est à égalité avec Rome en matière de non réussite européenne sur le long terme: une C2 chacun. Pas loin de Kiev (2 C2).

    Concernant le problème dont il était quesiton, on peut aussi parler de l'Ecosse, comme pays ne disposant pas de grands clubs dans sa capitale.
    ---------------
    Rome compte 2 club en première division depuis un moment. De plus, la Roma a depuis quelques années un certain nombre de qualification en CL que n'a pas Paris. En outre l'Italie est un pays moins centralisé que la France.

    Concernant l'Ecosse, elle compte 5 000 000 d'habitants et un championnat à 12 assez spécial.

  • Hurst Blind & Fae le 17/12/2008 à 15h06
    Road to Champions League
    mercredi 17 décembre 2008 - 14h54
    "Rome compte 2 club en première division depuis un moment."
    ** Ce n'était pas le point auquel je répondais.

    "De plus, la Roma a depuis quelques années un certain nombre de qualification en CL que n'a pas Paris".
    ** Permets moi de considérer que cette comparaison est à la faveur de Rome pour des raisons conjoncturelles et non structurelles.

    "En outre l'Italie est un pays moins centralisé que la France."
    ** Il y a énormément de raisons différentes à la situation actuelle. La première d'entre elles étant que la France a une culture foot bien moins développée que les pays qui l'entourent. En ce sens, la situation de Paris vis à vis du foot n'a rien d'exceptionnelle. Surtout, je ne comprends pas bien en quoi le fait de n'avoir "que" le PSG à Paris pose le moindre problème une fois qu'on a admis ça.

    "Concernant l'Ecosse, elle compte 5 000 000 d'habitants et un championnat à 12 assez spécial."
    ** Et alors?

  • Road to Champions League le 17/12/2008 à 15h26
    Hurst Blind & Fae
    mercredi 17 décembre 2008 - 15h06

    ** Permets moi de considérer que cette comparaison est à la faveur de Rome pour des raisons conjoncturelles et non structurelles.
    >Je ne sais pas si les 2 clubs ont le même potentiel financier, puisque c'est de ca qu'il est question. Après, sportivement, je ne sais pas. Ceci dit Paris a une agglomération de 11 000 000 d'hbts, contre 3 000 000 pour Rome.

    "En outre l'Italie est un pays moins centralisé que la France."
    ** Il y a énormément de raisons différentes à la situation actuelle. La première d'entre elles étant que la France a une culture foot bien moins développée que les pays qui l'entourent. En ce sens, la situation de Paris vis à vis du foot n'a rien d'exceptionnelle. Surtout, je ne comprends pas bien en quoi le fait de n'avoir "que" le PSG à Paris pose le moindre problème une fois qu'on a admis ça.
    >Je n'ai aucun problème à voir 0, 1 ou plusieurs clubs par ville. J'explique simplement que, du point de vue de l'article (taille des bassins de population dans le pays), l'Italie et la France ne sont pas comparables.

    "Concernant l'Ecosse, elle compte 5 000 000 d'habitants et un championnat à 12 assez spécial."
    ** Et alors?
    > Encore une fois... On peut comparer le championnat du Luxembourg avec le championnat Espagnol si tu veux... Mais selon moi, on ne peut pas extrapoler sur n'importe quel championnat.

    Ce que je veux dire, c'est que des pays comme l'Allemagne, L'Italie et dans une moindre mesure l'Espagne sont multipolaires. La France et L'Angleterre (cas spécifique à cause de la concentration de clubs dans la capitale) sont beaucoup plus centralisés. Il est donc difficile de comparer les différents championnats pour en dégager une tendance des grosses villes à sortir du lot (à l'échelle nationale).

  • Hurst Blind & Fae le 17/12/2008 à 15h40
    RtCL :
    1/ Si tu veux me faire arriver à la conclusion que des clubs avec des plus petites villes peuvent avoir des meilleurs résultats que d'autres avec des plus grosses, ça va aller vite. Mais comme c'est dit plus haut, je ne crois pas que l'article ou quiconque ait dit le contraire.

    2/ OK

    3/ Ca va exactement dans le sens de ce que je veux dire: ça n'a aucun sens de parler d'exception Parisienne à l'echelle de l'europe

  • Forez Tagada le 17/12/2008 à 15h50
    nominoe
    mercredi 17 décembre 2008 - 14h54

    "Outre le fait qu'on a pu... ergoter sur le terme corrélation, au final je n'ai pas l'impression que ça ait convaincu grand monde ici"
    >> Bon, convaincre les ratiocineurs qui s'expriment ici et qui transforment des objections en réfutations, c'est quand même compliqué ;-)
    Ensuite, ce sont les mêmes auteurs qui ont démonté la corrélation du rapport Besson que tu évoques. Gageons qu'ils se sont appliqués la même exigence dans cet article-ci (et qu'ils ne considèrent pas toute corrélation inepte par principe).

    "Concernant la 'tendance', je ne suis donc pas du tout d'accord avec cette vision des auteurs, je n'exprimais rien d'autre".
    >> Rendez-vous dans dix ans, comme dit l'autre. Sachant, notamment, que la puissance financière des clubs dépendra de plus en plus de la taille... de leur stade, celle-ci dépendant directement du bassin de population et de la surface politico-financière des collectivités.

La revue des Cahiers du football