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Le révélateur au placard

Approximatif, inutile et nuisible : il est temps que Canal+ mette hors-jeu son "révélateur".

Auteur : Jérôme Latta le 27 Août 2008

 

Heureux les téléspectateurs de l'Euro 2008, qui ont pu suivre la compétition sans subir une des pollutions majeures des retransmissions.

Et en effet, quel soulagement ce fut de ne pas avoir à subir, à chaque action offensive ou presque, l'examen maladif de ladite action sous l'angle: "Y a hors-jeu ou y a pas hors-jeu?", à coups d'images arrêtées, de ligne virtuelle projetée sur le terrain et de décorticage par les commentateurs.

Bien sûr, les actions litigieuses avaient bien droit à leur ralenti, mais faute de repère, chacun en était tenu à apprécier la situation sans se sentir obligé de trancher à tout prix. 

Résultat: seuls les hors-jeu flagrants étaient visibles, les autres n'appelant pas de contestation du jugement de l'arbitre assistant. Comme au bon vieux temps, pas si lointain, où la contestation de chaque décision arbitrale n'était pas de mise.

Et conformément à l'esprit de la règle du hors-jeu, avant que les réalisateurs n'en imposent une conception simpliste et distordue, il fut inutile de se scandaliser qu'un attaquant ait pu prendre un avantage de dix centimètres sur les défenseurs (lire "Pour en finir avec le hors-jeu au centimètre").

Le révélateur ne connaît pas la règle du hors-jeu

Le révélateur est donc ce procédé qui permet de tracer sur l'écran une ligne parallèle à la ligne de fond en compensant la déformation optique et l'angle de la caméra.

Problème, cette ligne virtuelle passe par l'emplacement des pieds du joueur, n'étant pas en mesure de se repérer au-dessus du niveau du sol (le révélateur n'est pas 3D). Or, la règle stipule que c'est la position la plus proche du but de n'importe quelle partie du corps, à l'exception des bras, qui doit être prise en compte. 

Dans l'exemple (but contre son camp de Grichting lors de Marseille-Auxerre, 2e journée), le défenseur bleu, penché en arrière, remet en jeu l'attaquant blanc (si l'on tient absolument à examiner l'image arrêtée). D'évidence, la ligne est mal placée: le "révélateur" obéit à sa propre règle...

 

 

Indépendamment de cet exemple, ce gadget comporte d'autre biais occultés par ceux qui prennent son nom au pied de la lettre. Par exemple, à 25 images/secondes, le choix de l'image témoin (à l'instant présumé de la passe) est sujet à caution pour juger des cas limites.

Enfin, la définition de l'image vidéo est bien trop faible dans ces cas-là là encore, si l'on veut à tout prix départager deux joueurs qui sont sur la même ligne (aussi absurde soit cet exercice).

Premier degré

Pourtant, les commentateurs de Canal+ (David Berger et Olivier Rouyer, adeptes notoires du réarbitrage), vont décréter Niang hors-jeu. Emportés par leur élan, ils vont même mettre quelque temps, malgré une profusion de ralentis, pour se rendre compte que le Marseillais ne touche pas le ballon, invalidant de fait la question du hors-jeu.

En résumé : 

1. Ils méconnaissent la règle elle-même en le décrétant à tort en position de hors-jeu.

2. Ils ignorent l'esprit de la règle en omettant que, placé quasiment sur la même ligne que le défenseur, l'attaquant doit avoir le bénéfice du doute. Sachant que lorsque les deux joueurs sont aussi proches, ce ne sont pas dix centimètres qui procurent un avantage décisif.

3. Ils oublient de commenter l'action elle-même, pourtant intéressante, notamment sous l'angle... du placement des joueurs.

Réflexe malheureux

Mais au-delà de ce cas de figure, qui serait anodin s'il n'était si habituel (lire "Main occulte et hors-jeu du genou"), et indépendamment du débat sur la règle du hors-jeu, c'est le principe même du révélateur qui est nuisible au spectacle télévisuel autant qu'à la compréhension du football. 

Ce "vérificateur de hors-jeu" a développé chez les commentateurs une activité réflexe qui les fait se jeter sur toutes les images de révélateur, et les pousse même les réclamer. On ne saurait mieux illustrer le pouvoir pavlovien des réalisateurs, qui s'exerce aussi, malheureusement, sur les téléspectateurs.

On peut ainsi s'étonner de cette régression télévisuelle, qui consiste à vouloir ainsi proposer des images arrêtées, au lieu de nous faire apprécier le mouvement, quintessence de ce média... et du jeu de football. 

Mais voilà: l'examen des ralentis permet de meubler l'antenne, et c'est un exercice infiniment plus facile que l'analyse du jeu. Plus facile et plus démagogique, tant la mise en examen des arbitres est devenue rituelle. Tant pis si cette figure imposée, qui est devenue un élément du spectacle, contribue en réalité à l'appauvrissement de ce spectacle, au point de  le remplacer. 

Abolition, maintenant

Canal+ et son nouveau directeur des sports, Cyrille Linette, ont en définitive toutes les raisons de prendre une décision qui ferait date: abandonner l'usage du révélateur, comme l'ont notamment fait les diffuseurs anglais.

Au profit de simples ralentis s'il le faut vraiment, l'occasion étant belle de cultiver des images plus informatives, plus proches du jeu (comme le "replay" des actions de but entières, à vitesse réelle) et plus qualitatives (un ralenti intéressant au lieu d'une rafale sans discernement).

En outre, ce geste contribuerait concrètement à l'apaisement des esprits revendiqué par les acteurs du football français, après une saison au cours de laquelle l'atmosphère est devenue particulièrement délétère. Mais, plus qu'aux arbitres, c'est aux téléspectateurs qu'il rendrait un fier service.

 

Réactions

  • Qui me crame ce troll? le 25/08/2008 à 10h41
    Entièrement d'accord avec cet article sur toute la ligne. Je me suis rendu compte depuis longtemps que ce "révélateur" au nom affreusement choisi déservait largement le jeu.

  • Diablesse Rouge le 25/08/2008 à 11h09
    karlsvensson
    lundi 25 août 2008 - 09h55
    "... on devient célèbres et on se tape des gonzesses. Non ?"

    Euh... non sans façon, merci!


    Je n'avais jamais eu la chance de voir ce révélateur (mais quel nom aussi... je parie qu'ils ont pensé à ajouter "révélateur de fautes d'arbitrage") n'étant point en France et n'ayant donc pas accès à Canal. C'est assez pervers comme procédé... Bel article démontrant minutieusement le côté absurde de la chose. Merci M'sieur Latta.


  • newuser le 25/08/2008 à 11h26
    Faudrait surtout que Canal propose 2 canaux pour ses matchs ou un ecran splitté.
    Parce que pendant qu'ils polémiquent pendant des plombes sur un truc inutile ou au mieux qui de toute façon ne cahngera pas (un pénalty, on le retire pas 15 minutes après en ayant entendu les commentaires de Canal+), on voit plus le jeu et surtout on reste focaliser sur un fait de jeu.

    Avec le satellite, vu qu'il faut être multimillionaire pour regarder le foot en France, y'a moyen de proposer ça:
    - 1 canal avec le foot en direct sans commentaires, rien
    - 1 canal où ils font comme d'ab.

    Ce révélateur est une des plus grosses aneries que j'ai vu depuis quelques temps.
    Dès les premières utilisations je m'étais fait la remarque que c'était jamais placé où il fallait, rien qu'au niveau des pieds parfois c'est devant derrière ou au milieu et tout ça après pour nous faire suer pour un hors-jeux du sourcil.
    Et comme dit dans l'article ils figent sur une image. C'est dingue, ils pensent que l'assistant à la fonction arrêt sur image dans la rétine ?

    Quand on passe l'année à demander de l'exemplarité en se drappant dans l'uniforme de la justice sportive, on fait en sorte d'être un minimum cohérent et exemplaire avec les outils pour flinguer l'arbitre.

  • Portnaouac le 25/08/2008 à 11h42
    manuFoU
    lundi 25 août 2008 - 10h23
    "je dois souligner que si effectivement Rouyer décrète que Niang est en position de hors-jeu, il indique très vite, au cours même du premier ralenti, que le but est valable dans la mesure où il ne touche pas le ballon avant que celui-ci n'entre dans le but"

    ce qui est totalement idiot (et donc tout à fait digne de Rouyer), soit dit en passant. si niang est hors-jeu, le but n'est pas valable, c'est quand même lui qui pouse grichting à ce geste aussi désespéré que désespérant (pour les supporters auxerrois, of course).

    ---------------

    Juste pour ma culture personnelle, aurais-tu l'amabilité de me préciser ce qui, au vu des différents aspects de la loi XI, t'autorise ce péremptoire "ce qui est totalement idiot" ?

    Puis-je me permettre, avant que tu ne me répondes, de te rappeler un ou deux extraits de ladite loi XI ? Merci.
    "- Être en position de hors-jeu n’est pas une infraction en soi.
    [...]
    - La position de hors-jeu d’un joueur ne doit être sanctionnée que si, au moment où le ballon est touché par un coéquipier ou est joué par l’un d’eux vers le but adverse, le joueur prend, de l’avis de l’arbitre, une part active au jeu [...]"

    Sauf à considérer qu'aucune discussion n'est envisageable sur le fait que Niang prend ou non une part active au jeu, il me semblait que l'affirmation selon laquelle "Niang est hors-jeu mais le but est valable parce que, blablabla..." ne présentait pas un tel degré d'énormité que l'on puisse qualifier le propos de totalement idiot ; mais je serai néanmoins attentif à te lire sur ce point afin de déterminer ce que j'ai bien pu manquer.



  • Marquet Moon le 25/08/2008 à 12h02
    Portnaouac
    lundi 25 août 2008 - 11h42

    Sauf à considérer qu'aucune discussion n'est envisageable sur le fait que Niang prend ou non une part active au jeu, il me semblait que l'affirmation selon laquelle "Niang est hors-jeu mais le but est valable parce que, blablabla..." ne présentait pas un tel degré d'énormité que l'on puisse qualifier le propos de totalement idiot
    --

    Enormité, je sais pas, mais il me semble assez évident que Niang prend une part active au jeu : s'il n'est pas derrière Grichting et à peu près sûr de la mettre au fond si celui-ci n'intervient pas, Grichting n'a aucune raison de tacler - et de la mettre lui-même au fond. Bref, c'est le traditionnel débat du hors-jeu de position, qui existe (très) rarement, au sens où très souvent un joueur hors jeu influe sur la positionnement et le comportement des défenseurs (sauf à manifester explicitement qu'il ne participe plus à l'action, genre Henry sur le but de Ribéry contre l'Espagne, où il lève les bras et reste immobile, à 35 mètres du but).

    Je conçois (difficilement, mais je le concçois) qu'on puisse avoir une interprétation différente, mais en tout cas la question qui se pose n'est pas celle sur laquelle les commentateurs s'attardent (ie Niang a-t-il touché le ballon). Ca fait une pièce à rajouter au lourd dossier d'Olivier Rouyer, puisqu'il aime les procès à charge.

    (merci pour cet article, sinon)


  • kolia le 25/08/2008 à 12h02
    Vu le prix des abonnements à n'orange et canal, j'adorerais
    1- Le match avec très peu de commentaires, les plus sobres possibles, avec un maximum de sons du stade (public, banc, entraîneur...)
    2- Pas d'inquisition débile au moindre doute. Pas de remplissage.
    3- Avant le match, pendant la mi temps et après le match, de vrais "analyses" (à la Marcos pendant l'euro, de la craie + de l'intelligence = un régal) et un minimum d'itw inutiles à base de on a pris les 3 points/on a été solide/etc...
    Si on me propose ça, je signe et je paye le prix.

    Mais je crois que c'est pas la peine de rêver...

  • FPZ le 25/08/2008 à 12h05
    En fait, le texte non-tronqué est plus explicite, non ?

    "La position de hors-jeu d’un joueur ne doit être sanctionnée que si, au moment où le ballon est touché par un coéquipier ou est joué par l’un d’eux vers le but adverse, le joueur prend, de l’avis de l’arbitre, une part active au jeu :
    - en intervenant dans le jeu ou
    - en influençant un adversaire ou
    - en tirant avantage de cette position"

  • semtex le 25/08/2008 à 12h31
    Je trouve que canal maîtrise relativement bien la règle du hors-jeu.
    Car du coté de France télévision, ils ont également investi dans un "révélateur", mais je me souviens qu'à plusieurs reprises, celui-ci fut aligné... Sur l'arbitre de touche !

  • Portnaouac le 25/08/2008 à 12h37
    Marquet Moon
    lundi 25 août 2008 - 12h02

    ---------------

    Hum, hum...

    Je ne veux pas entrer dans le débat "part active au jeu"/"pas part active au jeu" parce que, d'une part ce n'est pas l'objet initial (ni le point central) de ma "discussion" avec ManuFou et que d'autre part on sait tous que ce type de débat est tout à fait stérile, chacun restant sur ses positions sans entendre celles des autres.

    Je dis seulement que le propos de Rouyer est une énormité, uniquement si l'on considère dès le départ qu'aucun débat n'existe sur le fait que Niang prend une part active au jeu.

    L'éventuelle énormité n'est absolument pas sur l'affirmation "X est hors-jeu mais le but est valable" car, précisément, être en position de hors-jeu n'est pas une infraction en soi et il ne suffit donc pas que X soit hors-jeu pour que le but soit invalidé (il faut encore que, "de l'avis de l'arbitre, il prenne une part active au jeu").

    En revanche, je rejoins l'auteur sur le caractère péremptoire et certainement trop rapide de l'affirmation "Niang est hors-jeu" ; quoique, pour être honnête (et pour parfaire mon costume d'avocat du diable), je voudrais souligner, encore une fois à la décharge de Rouyer, que initialement, de la seconde 10 (arrêt de l'image puis une seconde plus tard apparition du "révélateur") jusqu'à la seconde 17 (où il finit par dire, sur l'insistance de ses compères "Oui, il est hors-jeu") de l'extrait figurant dans l'article, Rouyer doute assez fortement de l'existence de la position de hors-jeu.

    Alors bon, qu'on soit d'accord, je ne suis pas Rouyer (rouillé, ça, un peu plus) ni son père, son fils ou le voisin du cousin du beau-frère du collègue de son ancien facteur ; je ne suis pas non plus son avocat et je n'ai pas reçu la mission divine de défendre son image sur tous les forums de discussion de la communauté francophone ; juste que, au moment du direct, je m'étais fait la réflexion que son intervention, prenant le contrepied de ses collègues, était assez bien vue ; du coup, je me dis que si ça doit être la seule fois de la saison, il convient peut-être de l'en créditer, non ?

  • Marquet Moon le 25/08/2008 à 13h04
    Portnaouac
    lundi 25 août 2008 - 12h37


    En revanche, je rejoins l'auteur sur le caractère péremptoire et certainement trop rapide de l'affirmation "Niang est hors-jeu" ; quoique, pour être honnête (et pour parfaire mon costume d'avocat du diable), je voudrais souligner, encore une fois à la décharge de Rouyer, que initialement, de la seconde 10 (arrêt de l'image puis une seconde plus tard apparition du "révélateur") jusqu'à la seconde 17 (où il finit par dire, sur l'insistance de ses compères "Oui, il est hors-jeu") de l'extrait figurant dans l'article, Rouyer doute assez fortement de l'existence de la position de hors-jeu.

    Alors bon, qu'on soit d'accord, je ne suis pas Rouyer (rouillé, ça, un peu plus) ni son père, son fils ou le voisin du cousin du beau-frère du collègue de son ancien facteur ; je ne suis pas non plus son avocat et je n'ai pas reçu la mission divine de défendre son image sur tous les forums de discussion de la communauté francophone ; juste que, au moment du direct, je m'étais fait la réflexion que son intervention, prenant le contrepied de ses collègues, était assez bien vue ; du coup, je me dis que si ça doit être la seule fois de la saison, il convient peut-être de l'en créditer, non ?

    --

    Ben non, je n'ai pas envie de l'en créditer, parce que je n'ai pas envie de partager son doute... Son doute, il se base sur l'envie qu'il a de pinailler sur un hors-jeu au centimètre, et d'imposer cet angle de vue à tous les spectateurs, et franchement ce n'est pas ça que j'ai envie de voir et de ça que j'ai envie de parler quand je regarde un match.
    A partir du moment où un premier ralenti montre que ça se joue à rien, la discussion n'a pas à avoir lieu, je m'en tamponne qu'il soit hors de rien ou pas hors jeu de rien.

    Et même si on considère que passer deux à trois minutes là-dessus est légitime, l'ami Rouyer fait preuve d'une méconnaissance des règles assez stupéfiante pour quelqu'un dont la principale occupation est le football depuis 40 ans, alors j'ai du mal à le créditer de quoi que ce soit. (même si au final tout ça n'est pas bien grave, ça reste du commentaire de match de foot)


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