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Domenech-Deschamps : choisis ton camp

Anciens de 98, présidents de club, sondeurs, experts et voisins de cantine... Ils ont voté. La France est coupée en deux, mais c'est Domenech qui a le plus petit morceau.
Auteur : Jérôme Latta le 1 Juil 2008

 


Verseau ascendant balancé

À quelques jours de la commémoration du 12 juillet 1998, c'est en rangs serrés que certains champions du monde se sont invités dans le débat sur la succession de Raymond Domenech. Sans grande élégance, ils sont montés à la tribune pour défendre très explicitement la candidature de Didier Deschamps, candidature que l'intéressé avait lui-même rendue publique à la veille de France-Italie.

Spectaculaires, les sorties de Christophe Dugarry ("Il n'est pas à la hauteur de la fonction. Il n'a jamais rien gagné et il n'a aucune humilité", "C'est déjà un petit miracle que Domenech ait été nommé sélectionneur") et Bixente Lizarazu (le soir même de France-Italie: "C'est la moindre des choses que Raymond Domenech soit démis de ses fonctions"), ont allié procès de Domenech et promotion de Deschamps. Dans le JDD, Franck Lebœuf y est allé de son plaidoyer: "Domenech partage largement les torts (sic). (...) L'opinion publique est de mon avis". Et Emmanuel Petit a enfoncé le clou: "Il a commis énormément d'erreurs. C'est un fiasco total". Significativement, cette brochette de consultants s'est exprimée comme des journalistes, mêlant toutes sortes d'arguments à charge pour faire porter le chapeau au seul sélectionneur.

Tandis que Marcel Desailly refusait de se prononcer, Barthez détonait, comme à son habitude: "Domenech et moi, ça s'est bien passé. Mais même si ça n'avait pas été le cas, tous ces donneurs de leçons, ça ne me plairait pas trop" (L'Équipe, 19 juin). Mais autour de la nébuleuse "France 98", l'association caritative se transformant en lobby, il y a un front commun en faveur du capitaine de 1998 et 2000, mêlant anciens joueurs et évincés du staff en 2004 (Philippe Boixel, Philippe Tournon, Jean-Marcel Ferret et Henry Émile).


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"... Vous vous rendez compte, sans avoir rien gagné! C'est pour ça que je suis à fond derrière Didier Deschamps, vainqueur d'un titre de série B à la tête de la Juve, excusez du peu".


Domenech, t'es foutu, les patrons sont dans la rue

L'échec des Bleus à l'Euro entraîne une série de mauvaises nouvelles, dont certaines rappellent à s'y méprendre la situation de 2004. À commencer par la résurgence rituelle des dirigeants de clubs de L1 qui – au travers de la Ligue et de l'UCPF – réclament une nouvelle fois la tutelle de la sélection nationale, sous la forme d'un "Club France" (1) qui leur permettrait de reprendre la main. À quelques acteurs près, rien n'a changé depuis quatre ans (lire "OPA sur l'équipe de France", 6 juillet 2004). La tentative avait abouti à une délégation permanente de la Ligue auprès des Bleus, un "machin" finalement sans influence.
À l'époque, Jean-Claude Plessis et Gervais Martel montaient au créneau, cette année c'est Olivier Sadran, Jean-François Fortin, Bernard Caïazzo, Waldemar Kita ou Michel Seydoux qui s'y collent. "La gestion de cette équipe, c'était de l'amateurisme le plus complet. Heureusement que l'on ne fait pas ça dans nos clubs. On n'a que ce qu'on mérite", a confié un courageux dirigeant anonyme à L'Équipe (21 juin). Michel Moulin ne s'est pas exprimé (2).

On peut rire de la légitimité de cet aréopage et de la crédibilité de son expertise sur le choix et la gestion des entraîneurs. Mais le pouvoir de nuisance des dirigeants est réel, connaissant l'énergie qu'ils investissent en permanence pour réduire l'influence des autres familles du football et nourrir leur rêve d'un football gouverné par les actionnaires. Aux lendemains de ses échecs, l'équipe de France n'est plus qu'un enjeu d'influence, un os qu'il faut ronger aux dépens de la Fédération et de la DTN.



domdesch_ffune.jpgPignons publics

Au terme d'un mois qui a vu défiler les "people" – toujours les mêmes – sur les plateaux des émissions, Le Parisien / Aujourd'hui en France n'a pas hésité à leur demander très sérieusement leur avis. Sachez donc que si Fabien Onteniente et François Berléand se prononcent pour l'éviction, Michel Drucker, Marc Lavoine, Lorant Deutsch et Gérard Darmon soutiennent l'actuel sélectionneur. Avec ça...
Le quotidien en a également appelé à "l'opinion publique", avec un sondage dont il a conclu que "Les Français lâchent Domenech". Pourtant, dans l'actuelle atmosphère de dénigrement obligatoire, le chiffre des 42% qui demandent le départ de Domenech (contre 25% favorables à son maintien) apparaît assez faible. 57% des sondés le trouvent même courageux, 57% sympathique et 50% compétent... L'opprobre est donc relative.

Dans les médias – qu'ils soient spécialisés ou non –, les réflexes portent à réclamer une tête. Avec une hargne inquiétante ("La médiocrité finit toujours par être sanctionnée et [...] l'hypocrisie ne réussit en aucun cas à masquer les réalités"), Denis Chaumier (France Football) est au coude à coude avec Jean-Philippe Leclaire (L'Équipe Magazine) pour le prix de l'édito de plomb. Le bihebdomadaire tout entier, revanchard, est lancé dans une entreprise de démolition du sélectionneur et de la Fédération (3).
Du côté de L'Équipe, on est presque mesuré en dépit de la tendance locale à l'éditorialisme vengeur, avec un Vincent Duluc qui a dû rencontrer l'ange de la miséricorde récemment, tant il est peu belliqueux. Mais l'arc du consensus anti-Domenech traverse la société tout entière, du chroniqueur radiophonique aux experts de machines à café en passant par les humoristes de Daily Motion (4).


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Jeu d'arcanes

Pourtant, Domenech n'est pas complètement isolé. Chez les présidents, Jean-Louis Triaud et Jean-Michel Aulas ont exprimé leurs doutes quant à un changement. Surtout, ses meilleurs soutiens émanent de ses joueurs: Vieira, Ribéry, Thuram, Boumsong, Lassana Diarra et Sagnol ont publiquement affiché leur souhait d'une continuité au poste.
"L'élection" se jouera aussi dans les arcanes de la Fédération, dont les courants sont moins connus que ceux du PS, et sous la pression d'intérêts plus discrets – comme les sponsors et les diffuseurs des Bleus, qui ont vu s'envoler audiences et millions d'euros avec leur élimination.

Si Didier Deschamps est choisi, il ne devra pas se leurrer sur la nature du consensus qui accompagnerait sa nomination: son prédécesseur peut témoigner de la rapidité avec laquelle les opinions s'inversent dans ce milieu. Tout va très vite dans le football...


(1) Une appellation qui date de 1987 et du "superintendant" Claude Bez.
(2) Après vérification, il l'a fait, sur RMC.
(3) "La faillite Domenech, c'est la faillite du système qui l'a fait roi et lui a donné les pleins pouvoirs", estime Denis Chaumier, qui écrit aussi: "En six ans, n'oublions pas qu'avec trois sélectionneurs différents mais pareillement incontrôlables, distants et parfois méprisants, [l'équipe de France] a connu la débandade la plus totale à trois reprises, le désordre de ses mœurs et l'inanité de sa gestion sportive".
(4) S'il y a quelque chose d'absurde à entendre des joueurs sacrés en 1998 et 2000 émettre des critiques qu'on entendait alors contre Jacquet et Lemerre, la palme de la tartufferie (ou de l'amnésie) revient à Luis Fernandez qui, dans Téléfoot, fustige un sélectionneur qui "change tout le temps de système". Autre ex-entraîneur, Guy Roux, lui, se rabiboche avec Mexès sur le dos de Domenech.

Réactions

  • fabraf le 05/07/2008 à 01h54
    Vrai et aussi des textes quelques peu indigestes à lire. Ca m'apprendra à vouloir développer mes idées.
    Merci quand même de l'avoir lu et d'avoir réagi.

  • fabraf le 10/09/2008 à 20h03
    De la nécessité d'un projet de jeu

    Date : jeudi 17 Juillet
    Lieu : Paris 14e
    Ordre du jour : audition des candidats au poste de sélectionneur devant le Conseil Fédéral présidé par Jean-Pierre Escalettes

    JPE : Bonjour à tous. Nous sommes réunis pour savoir quelles orientations nous donnera à l’Equipe de France pour les 2 ou 4 ans à venir. Je rappelle la question : comment gagner la Coupe du Monde 2010 ? Nous avons reçu de multiples réponses de candidats plus ou moins fantaisistes. Nous avons réduit avec le DTN G. Houiller la liste des candidats à 4 personnes présents aujourd’hui : R. Domenech (DOM), D. Deschamps (DES), E. Cantona (CAN) et R. Denoueix (DEN).

    Nous procéderons de la façon suivante : je poserai de multiples questions aux candidats sur le jeu, les joueurs, l’organisation qu’ils préconisent, les rapports avec la presse. Chacun répondra puis G. Houiller et P. Bergeroo en tant qu’adjoint champion du monde apporteront leur éclairage. Si vous avez des questions supplémentaires, oui toi contributeur au forum, n’hésitez pas à les formuler.


    JPE : 1ère question : êtes-vous d’accord sur l’objectif formulé, c’est-à-dire de gagner la prochaine Coupe du Monde ?

    DOM : oui sinon nous ne serions pas là
    DES : effectivement le but de tout entraîneur est toujours de gagner
    DEN : tout à fait
    CAN : c’est vraiment une question stupide : vu que nous sommes des compétiteurs, il est logique que nous voulions gagner comme l’ensemble des entraîneurs du monde qui participe à une compétition.


    JPE : 2ème question : demain vous êtes à la tête des Bleus, quelle est votre priorité en une phrase ?

    DOM : Je souhaite continuer avec le groupe que j’ai créé depuis 2004. Je pense que l’on renouvellerait la même erreur qu’en 88 si on jetait tout à la poubelle.

    DES : Je souhaite construire un nouveau groupe. Quand on a subi un échec, le mieux est de changer de cadres, de changer de dynamique, d’insuffler un nouveau souffle

    CAN : Ma priorité sera de donner une identité de jeu attrayante à cette équipe. Depuis Hidalgo, on s’emmerde en la regardant jouer. Je souhaite que cette équipe donne du plaisir aux gens.

    DEN : La mienne sera de constituer une équipe efficace, une équipe qui serait capable de bien attaquer et aussi de bien défendre.

    HOU : Je pense que la philosophie de constituer "un groupe homogène, qui vit bien ensemble" est dépassée. Les joueurs sont aujourd'hui des individualistes, arrivent quelques minutes avant l'entraînement et repartent juste après. Donc fédérer un groupe ne peut plus être un projet.

    BER : En désaccord avec le propos de Gérard. Une équipe qui ne vit pas bien ensemble, qui n'a rien à se dire, qui ne va pas dans la même direction ne peut pas aller loin. Bien sûr que les joueurs ont changé mais il faut susciter de nouvelles affinités afin que tous adhèrent à un même projet.


    JPE : Nous reviendrons plus tard sur cette question. De combien de temps avez-vous besoin avant qu’on puisse vous juger raisonnablement ?

    DES : Un an, construire un nouveau groupe avec de nouveaux leaders demande un peu de temps. D’ailleurs j’aimerai organiser un stage en fin d’année pour créer un esprit de famille.

    CAN : Minimum deux ans car pratiquer un football offensif est plus compliqué que de défendre. Le joueur doit se persuader qu’il peut prendre des initiatives, qu’il peut et qu’il a le droit se tromper

    DOM : 6 mois car la base est là. Néanmoins je ne sais pas si les nouveaux leaders seront capables d’assurer leur fonction. On l’a vu avec Desailly qui n’a pas été capable d’assumer sa nouvelle charge.

    DEN : Un an aussi car les joueurs connaissent les principes de jeu depuis le centre de formation. La difficulté sera de trouver des joueurs qui souhaiteront progresser, se mettre en danger, dépasser leur zone de confort.


    JPE : 3ème question : quelle est votre équipe référence sur l’Histoire et sur le dernier Euro ?

    CAN : l’Ajax de Cruyff pour son football total, tout le monde participait au jeu. L’Allemagne pour ce qu’elle dégageait, les joueurs ont pris et ont donné du plaisir. Elle a fait des erreurs, oui. Mais avec un groupe de joueurs moyens peut-être pas supérieurs à d’autres nations, elle a atteint la finale.

    DEN : le Nantes de 95, on l’oublie souvent mais cette équipe qualifiée de spectaculaire, a aussi terminé est de loin meilleur défense. Donc elle était très équilibrée. J’aurai aussi pu citer le Lyon de l’automne 2006. L’Espagne car elle a aussi trouvé un équilibre qui fait qu’elle n’a quasiment pas été mise en danger lors de cette Euro. Et sur cette base, un entraîneur peut dormir tranquille

    DES : La France de 2000 car quasiment tous les joueurs sélectionnés s’appréciaient (normal j’ai participé à leur choix). Chacun avait un rôle spécifique dans le groupe. Cette solidarité nous a permis de renverser des situations bien compromises lors de cette Euro. L’Espagne car Arragones a construit un groupe avant de constituer une équipe. Il n’a pas hésité à écarter les joueurs qui ne rentraient pas dans sa logique.

    DOM : Je citerai la France de 92 à 2002 car on loue souvent les sélectionneurs mais je rappelle que c’est vraiment une œuvre de l’ensemble de la DTN. Chaque sélectionneur était l’adjoint du précédent. Cette continuité nous a permis de constituer au final un groupe cohérent qui a fini sur le toit de l’Europe et du monde. Et l’Espagne pour les mêmes raisons que Didier.

    HOU : Le Lyon de l’automne 2006 ou le Nantes de 95, deux formidables machines, efficaces défensivement et offensivement. Le rêve pour un entraîneur comme l’a dit Reynald. Sur l’Euro, l’Espagne, encore une fois pour les mêmes raisons que Reynald.

    BER : le PSG de 2000 car on a réussi l’exploit de construire un groupe en très peu de temps et qui sortait déjà d’une saison traumatisante avec 3 changements d’entraîneurs. J’ai cru revivre l’aventure de France 98. Et l’Espagne sur l’Euro comme Raymond et Didier.


    JPE : 4ème question : quelle organisation autour de vous préconisez-vous ?

    DEN : Dans un souci d’efficacité, je souhaite m’entourer de techniciens issus de la DTN. En effet, cette institution connaît parfaitement les caractéristiques de l’ensemble des joueurs français. De plus, sa compétence est unanimement reconnue. Dénicher un L. Diarra dont personne n’a dû voir plus de 10 matchs hors équipe de France, ou convoquer un Ben Arfa qui se morfond sur le banc à Lyon… Je ne vois pas un entraîneur extérieur avoir ce type d’idées.
    Dans l’idéal, je voudrais 3 adjoints tous issus de la DTN : un pour les gardiens, un pour la défense, un autre pour l’attaque.

    DOM : Je souhaite m’appuyer sur un adjoint qui est passé par la DTN mais qui s’est aussi confronté à la réalité. En 2004, j’ai voulu avoir Jodar à mes côtés mais vous me l’avez refusé sous prétexte qu’il avait quitté la DTN. Mais justement, il a cette richesse, connaît la pression de l’immédiateté, de l’instantanée.
    Dans l’idéal, je voudrais 3 adjoints: Martini pour les gardiens, Jodar et Boghossian dans un rôle de tampon entre le staff et les joueurs

    DDem : Je souhaite m’appuyer sur un adjoint en qui j’ai entière confiance : Jean Petit. Il connaît mon mode de fonctionnement et a un rapport privilégié avec les joueurs. Je souhaite avoir aussi l’ensemble du staff que j’avais à Monaco. Cela a 2 avantages : les joueurs sont plus réceptifs quand ils savent qu’un staff parle d’une seule voix ; le staff est soumis à la même pression que le sélectionneur : on gagne ou on perd ensemble.

    CAN : Je souhaite m’entourer de personnes qui partagent ma philosophie quelque soit leur nationalité. Ferguson travaille bien avec un Portugais (Queiroz), Wenger avec un Croate (Primorac), le staff du Portugal était bien Brésilien, en rugby le responsable de la défense était bien Anglais (Ellis). Je ne peux pas citer de noms mais beaucoup de personnes seraient très intéressés pour intégrer ce projet.
    Dans l’idéal, je souhaite avoir un staff de 5, 6 personnes issus d’univers différents qui me complèteraient.

    BER : De mon expérience, le staff doit comporter des personnes issues de la DTN car elle a effectivement une connaissance assez précise des joueurs. Contrairement à un club où l’entraîneur peut réclamer d’avoir les mains libres, une équipe nationale ne peut pas se résumer à un homme aussi brillant qu’il soit. Le sélectionneur et son staff ne sont que des serviteurs du football français. A ce titre, ils représentent l’ensemble des entraîneurs du pays.
    C’est en tout cas ce que m’ont enseigné mes maîtres George Boulogne et Aimé Jacquet.

    HOU : D’accord avec Philippe. En club, l’entraîneur doit sentir que son staff est derrière lui. En revanche en équipe nationale, il doit être aux côtés du sélectionneur, il doit mettre sa parole en doute, savoir lui dire qu’il se trompe… A ce titre, la présence d’un ou plusieurs adjoints issus de la DTN est pour moi non négociable. Ils seront les garants de notre tradition et serviront de relais pour aux futurs sélectionneurs. Si je n’avais pas été l’adjoint de Platini et pris ensuite Aimé Jacquet dans mon staff, vous pensez qu’on aurait été champions du monde ? La réponse est non.


    JPE : 5ème question : comment voyez-vous votre rôle avec les médias ?

    CAN : Les journalistes sont tous des cons.
    DES : Je ne l’aurais pas formulé ainsi mais Eric a tout a fait raison.
    DEN : Il est vrai Didier qu’ils ne comprennent finalement peu de choses à un sport qu’ils disent suivre depuis l’enfance.
    DOM : Vous n’avez pas tort. J’argumentais mes choix en 2004, pourquoi je ne prenais pas untel à la place de celui-ci… Et que retenaient-ils mes mauvaises blagues (par exemple, racler les fonds de tiroirs) ou mes petites phrases (les joueurs ont été mauvais après un match contre les Féroë). Difficile ensuite de ne pas les prendre pour des rigolos.

    JPE : Oui mais ils participent au jugement que le public se fait de votre action. Vous devez donc bien composer avec…

    DES : C’est vrai. A partir du moment où je ne leur parlais plus pendant l’Euro 2000, pas un jour ne s’est déroulé sans que ma présence n’était remise en cause. Depuis que je suis entraîneur j’ai compris tout le soutien qu’il pourrait m’apporter.
    Avec certains, je fonctionne en connivence : je leur balance des phrases en off et eux les reproduisent en mettant des paraphrases du type « un illustre joueur de France 98 ». Avec d’autres, je pratique la langue de bois. Enfin, j’essaie toujours de préparer les journalistes à mes choix. Ce qui donne dans la presse « Deschamps doute des qualités de Maïcon » et ce qui m’a permis de faire jouer Givet arrière droit.

    Hochement de la tête admiratif de Denoueix, Bergeroo et Domenech. Applaudissement de la salle.
    JPE : ça suffit, on n’est pas au théâtre là !

    HOU : J’ai mis 20 ans avant de fonctionner ainsi et toi, avec à peine 4 saisons d’entraîneur derrière toi, tu fonctionnes comme un vieux briscard. Chapeau bas !

    CAN : Ce sont des conneries tout ça : si j’ai envie de dire qu’un journaliste est con, je lui dirai ou pire je lui répondrai sur le même ton. Vous croyez que l’histoire des mouettes et de la sardine était sortie de l’esprit d’un fou ? Le pire c’est que certains ont essayé de chercher un sens à mon propos, j’étais plié en 4 pendant 3 jours.

    DOM : J’ai essayé à mon modeste niveau de faire comme toi Eric à partir de 2005 mais regardes les titres de France Football ou écoutes RMC pour connaître le résultat. Heureusement que Thierry Henry m’a présenté à Duluc pour que je puisse copiner avec lui sinon j’étais mort depuis bien longtemps.

    HOU : Je pense que la meilleure solution serait qu’un responsable de la communication vienne systématiquement épauler le sélectionneur. Cela se fait dans tous les grands clubs pour un résultat assez satisfaisant. Et puis je pense que vous, M. Escalettes, et moi-même devons plus monter au créneau, montrer que l’on soutient le sélectionneur face au monde extérieur.

    JPE : J’en prends note. 6ème question : parmi les équipes actuelles suivantes, laquelle est la plus éloigné de votre vision et la plus proche sur la saison : Barcelone de Rijkaard, Roma de Spalletti, Liverpool de Benitez, Inter de Mancini, Chelsea de Mourihno, Arsenal de Wenger ?

    CAN : La plus éloignée ? Le Chelsea de Mourihno, pratiquer un tel football avec la qualité de son effectif, je ne comprends pas. La plus proche ? La Roma de Spaletti, je n’aime pas le football italien mais je suis depuis plusieurs années cette équipe avec beaucoup de plaisir.

    DES : La plus éloignée ? Le Barcelone de Rijkaard sur cette saison car il n’y a pas d’esprit d’équipe. Plusieurs fois ils ont mené au score et se sont faits remontés voire battre. C’est inadmissible. La plus proche ? Le Chelsea de Mourihno pour les raisons inverses évoquées précédemment.

    DOM : Les mêmes que Didier. Tu ne voudrais pas faire un ticket avec moi ? (rires)

    DEN : La plus éloignée ? Arsenal de Wenger : cette année, ils ont fait preuve d’une inefficacité incroyable en défense et en attaque. Dès que Fabregas fut moins bien, toute l’équipe a décliné. La plus proche ? Liverpool de Benitez pour les raisons inverses évoquées précédemment. Je citerai également la Roma de Spaletti.

    HOU : Décidément Reynald, on va croire que je roule pour toi. Mais assez d’accord avec ton propos.

    BER : Et bien moi, plutôt d’accord avec Raymond et Didier.


    JPE : 6ème question : quelle est votre question élémentaire sur le jeu ?

    DEN : Où est récupéré le ballon et comment l’exploiter au mieux afin de marquer ?
    CAN : Comment marquer un but de plus que l’adversaire ?
    DES : Comment profiter des faiblesses de mon adversaire ?
    DOM : Comment éviter que l’adversaire mette mon équipe en difficulté ?


    JPE : question complémentaire : quelles sont vos principes d’organisation de jeu ? Communiquez-nous votre stratégie et votre tactique idéales.

    DES : Je n’ai pas d’idées préconçues : je ne jouerai pas les Pays-Bas et la Turquie de la même façon. Ma stratégie s’adapte aux qualités de mes joueurs et à l’adversaire. Elle peut être offensive, défensive et basée sur la contre-attaque. Le seul élément immuable : défense à 4. Après 4-4-2, 4-3-3 ou 4-5-1, aucune préférence. J’utilise le schéma de jeu dans lequel mes joueurs sont le plus à l’aise.

    DEN : Je n’aime pas la possession pour la possession : ça en devient forcément stérile. Je préfère un jeu où une équipe joue assez haut pour récupérer le ballon rapidement. Une fois fait, je préfère une équipe qui se projette vite vers l’avant. Par conséquent ma stratégie est plus basée sur le contrôle du match avec ou sans le ballon. Le système ? Qu’importe même si le 4-5-1 a ma préférence.

    CAN : Je pars du principe suivant : quand mon équipe a la balle, l’adversaire ne peut pas marquer et j’ai plus de chance de marquer. Voilà pourquoi je préconise une équipe qui joue très haut afin d’avoir le moins de distance à parcourir pour marquer un but. Qu’importe le système ! L’important est que le ballon aille toujours plus vite que les joueurs. Alors 3-5-2 ou 4-4-2, je m’en fous, ce qui compte c’est l’animation, qu’il y ait toujours des joueurs présents dans la surface adverse.

    DOM : Je m’adapte aux caractéristiques de mon groupe et de ses cadres. S’ils sont en attaque, je vais trouver un système qu’il leur correspond. Et l’inverse s’ils sont en défense. En décidant de m’appuyant sur Thuram, Sagnol, Makélélé et Henry, je ne pouvais pas adopter une stratégie où mon équipe jouait haut. En effet, Henry aime avoir de l’espace devant lui alors que jouer haut demandait beaucoup d’efforts pour les 3 autres. En revanche, avec des joueurs comme Ben Arfa, Benzema, Nasri, … je ne vais pas leur demander de jouer à 30 mètres de leur but. J’ai montré par le passé que je n’étais pas attaché ni à un système ni à une stratégie : je fais avec ce que j’ai.

    HOU : Le Real de Zidane a marqué un tournant : toutes les équipes qui osent finissent par l’emporter ! Le prochain sélectionneur doit donc avoir une vision claire du jeu qu’il souhaite voir pratiquer. Du jeu ! A présent il faut mettre des joueurs techniques et plus seulement physiques sur le terrain. Pourquoi car tous les joueurs sont physiques de nos jours ! Regardez Benzema contre Rio Ferdinand ou Torres contre Lham…

    BER : Gérard, tu ne céderais pas à la mode du « faut jouer pour gagner » ? Rappelles-moi qui est passé entre Arsenal et Liverpool, qui a fini champion l’Inter ou la Roma ? Non, le football est une question d’équilibre. Le dispositif de 98 serait encore efficace aujourd’hui. Chercher le déséquilibre de l’adversaire, oui. Mais pas au point de se déséquilibrer soi-même !

    HOU : Mais Philippe, tu dois te mettre en danger pour déséquilibrer l’adversaire, quelqu’un doit dépasser sa fonction, son cadre. Qui le fait en équipe de France excepté Evra aujourd’hui en équipe de France. Tu me dis que le dispositif de 98 serait encore efficace. Je te réponds peut-être mais était-il le meilleur ? Serais-tu ici présent si Di Biaggio ne rate pas son tir au but ?

    JPE : Messieurs, vous poursuivrez ce débat ultérieurement.


    JPE : 7ème question : Quel est votre regard sur la qualité des joueurs français ?

    DEN : Physiquement, ils sont au point. Je considère que l’on manque de joueurs techniques. Qui sait aujourd’hui tirer un coup excentré, marquer un but sur coup direct, frapper au but à 25 mètres, tirer 3 bons corners d’affilée ? Malheureusement, la formation à la française s’est trop concentrée sur le physique. Est-ce qu’un Messi aurait réussi s’il était allé dans un centre de formation français ? Ma réponse est non.

    DES : Reynald, je te trouve un peu sévère. Nous avons tous de même de bons jeunes techniques actuellement les Menez, Ben Arfa, Nasri… Même s’ils ne seront jamais assez nombreux, il en suffit d’un ou deux sur le terrain pour te débloquer un match. Par contre, je vois une grosse lacune tactique : ils ne savent pas faire autre chose que leur travail. Le 1er but contre les Pays-Bas en est l’illustration. Sur l’ouverture sur Kuyt, personne ne vient aider Evra ! Et sur le corner, chacun a rempli sa mission. Mais personne n’a eu cette intelligence pour se dire face à une situation nouvelle, je dois trouver une réponse. Nos joueurs se reposent trop sur l’entraîneur.

    CAN : Nos joueurs sont aussi bons que les Allemands. Eux arrivent régulièrement dans le dernier carré depuis 6 ans et pas nous. Pourquoi ? Voilà la question qu’il faut se poser. Lahm n’est pas meilleur qu’Abidal ou Evra mais il sait que s’il remplit bien son rôle, il a aussi le droit de dépasser sa fonction. Tout est donc question de l’impulsion donnée.

    DOM : Je considère que nos joueurs seront au moins du même niveau que la génération 96 – 2000. Mais il faut leur laisser le temps de mûrir. Ils atteindront leur plénitude dans 6 à 8 ans avec l’expérience comme les Zidane, Djorkaeff, Henry… avant eux.

    HOU : Je fais un constat encore plus sévère que le vôtre. Nos joueurs sont inadaptés techniquement et tactiquement, et même parfois dépassés physiquement.

    Quand je regarde le niveau des matchs de L1 sur le plan tactique, j’ai peur. Pas un pour prendre une initiative, pas un. « L’entraîneur a dit qu’on devait rester derrière » ! Pourtant des joueurs de la qualité de Flamini nous en avons un paquet qui sont dans notre championnat. Or aucun n’est capable de se projeter dans la surface adverse pour tenter de marquer ou même d’apporter du danger.

    Techniquement, c’est pire ! Le nombre de contrôle raté, de transversales loupés, de une – deux mal exécutés… C’est simple, il suffit de regarder les derniers résultats de nos clubs en Coupe d’Europe : on se fait sortir par des clubs roumains, belges, grecs, tchèques… Clairement, nous sommes descendus de plusieurs niveaux. Vous me répondrez « et nos joueurs évoluant à l’étranger ? ». Mais c’est pareil, ils sont à majorité défensives et / ou sont issus de la génération 98 – 2004 sauf exception. Depuis 2004, quels sont nos joueurs demandés par les plus grands clubs ? Quasiment plus personne.

    Physiquement, c’est le drame. Il suffit de regarder le faible niveau de jeu en L1 pour s’en convaincre. En Coupe d’Europe, un club comme Lyon ne peut plus rivaliser du fait de la faiblesse de l’opposition en France. Au fil des ans, il a perdu l’habitude de jouer sur un rythme élevé. Le constat est encore pire pour Marseille ou Bordeaux qui ne peuvent qu’espérer après exploit atteindre les 1/8e de finale.

    Voilà pourquoi je pense que gagner la prochaine Coupe du Monde me paraît être un objectif utopiste. Qualifions-nous y déjà. Mais si je suis à la tête de la DTN c’est pour changer tout ça et je vais le faire, vous pouvez me faire confiance.

    JPE : Humm, ce constat me semble trop sévère Gérard. Je lis partout que nous avions le meilleur potentiel de l’Euro.
    (Eclat de rires de l’ensemble des techniciens sauf de Cantona).


    JPE : Bon ok, 8ème question : Quel est votre bilan de la France sur cet Euro ?

    CAN : Avec l’équipe que tu avais… Se faire éliminer au 1er tour sans aucune victoire et surtout sans aucun plaisir ! J’ai été sincèrement ravi de voir cette France disparaître rapidement. Ne pas prendre Mexes, Ben Arfa, Menez, Clichy, Sagna… Oh tu avais bu ou quoi ? On aurait dû au moins atteindre les ½ finales, si les Turcs y sont arrivés, pourquoi pas nous ?

    DES : Ayant quelques espions dans ce groupe, j’aurai sûrement effectué les mêmes choix à quelques joueurs près. Dans la liste des 23, Trezeguet à la place d’Henry, Rothen pour Malouda, Giuly pour Govou. Dans l’équipe type, Evra et Rothen en titulaire, Abidal à la place de Gallas. Mais bon pas sûr qu’on se serait qualifié ou que le jeu aurait été plus spectaculaire. Il ne faut pas oublier que dans notre groupe il y avait 2 équipes qui, à mon avis, nous sont supérieurs aujourd’hui : Italie et surtout les Pays-Bas. A partir de là, notre élimination ne me surprend pas.

    DEN : Je ne jugerai pas la liste ne connaissant pas tous les éléments. En revanche sur le résultat, on peut toujours faire mieux. Oui les Pays-Bas nous étaient supérieurs mais nous n’étions pas inférieurs aux deux autres. Attention, je n’ai pas dit que nous leur étions supérieurs. Mais j’ai le sentiment qu’on n’a pas joué notre chance à fond.

    DOM : On espérait mieux bien entendu mais… c’est le football. Tout le monde me critique sur le 1er match mais comprenez-moi bien, nous n’avons jamais été à l’aise contre ce genre d’équipe. Comme l'Ecosse, je fais 2 fois des changements offensifs. Résultat ? On perd les 2 matchs. Et on m’est tombé dessus : "il fallait assurer le match nul". Donc je me suis dit mieux vaut prendre au moins 1 point. De toute façon, ceux qui parlent après ont toujours raison.

    En fait, je le dis et je le répète on subit actuellement les erreurs de 2002 et 2004. Lemerre et Santini n'ont absolument pas préparé l'avenir. En 2000 et en 2002, Lemerre a reconduit 3/4 des champions du monde. Seul Wiltord a finalement durablement intégré le groupe. En 2004, Santini reconduit encore dans de grandes proportions ce groupe.

    Qu’ai-je fait en 2006 ? Je me suis appuyé sur les anciens mais j’ai installé en titulaires de nouveaux joueurs dans ce groupe : Gallas, Abidal, Malouda, Ribéry, Toulalan. Cette année, j’ai commencé à préparer la Coupe du Monde en intégrant dans le groupe des jeunes (Mandanda, Nasri, L. Diarra, Gomis, Benzéma) qui bien que jouant peu pour certains, s'habituent au rythme d'une phase finale. En 2010, nos nouveaux cadres seront les Gallas, les Abidal, ... en fait les joueurs installés depuis 2006. Et les jeunes appelés cette année feront naturellement partie de l'équipe sans que ça choque quelqu’un. Laissez-moi encore 2 ans et vous verrez le résultat.


    JPE : Messieurs, avant de délibérer, je souhaiterai connaître le sentiment de Gérard et de Philippe.

    BER : Vous voulez connaître mon avis ? Je pense que le meilleur candidat est Domenech. Il connaît déjà le groupe, le fonctionnement de la DTN, son rôle. Il a montré sa compétence depuis 2004 à la tête des A. Pourquoi veut-on lui enlever l’équipe ?

    Pour faire plaisir à la presse ? Mais vous connaissez cette célèbre maxime des 3 « L », la presse lèche, lâche, lynche.

    A cause de notre élimination au 1er tour ? A l’Euro 2004, l’Italie et l’Allemagne ont été sorties au 1er tour. L’une a gagné la Coupe du Monde deux ans après, l’autre avait atteint la finale en 2002 et atteindra les ½ fnales en 2006.

    Parce qu’il a fait des erreurs ? Mais tout entraîneur fait des erreurs. Elles sont juste plus ou moins masquées selon les résultats. Si on perd en ¼ de finale contre l’Italie en 98, Jacquet a-t-il raison de passer à un système à 3 récupérateurs ?

    La majorité de la DTN vote Domenech en 1 et Deschamps en 2 à la seule condition qu’il assouplit sa position sur la constitution de son staff.

    HOU : Je pense qu’il faut donner une nouvelle impulsion au football français. Ma nomination a la tête de la DTN a déjà été un message fort. Je souhaite que sous mon ère le terme « jeu » soit remis au goût du jour. Raison pour laquelle j’ai déjà décidé de réorganiser toute la DTN.

    Maintenant, ce doit être au tour des A, je souhaite voir un nouveau projet à la tête des Bleus.
    Voilà pourquoi je vote Denoueix. Si vous me demandez de faire un second choix, il se portera par défaut sur Raymond.

    JPE : Je m’adresse aux membres du Conseil Fédéral. A vous de voter, oui aux contributeurs des CdF de décider quel sélectionneur vous choisiriez. J’espère par l’intermédiaire de ces longs pavés, vous avoir démontrer l’importance du projet. (Si ça a intéressé ne serais-ce que 2 personnes, j’en serais ravis).

    Mon choix :
    1. Denoueix
    2. Cantona
    3. Domenech
    4. Deschamps


    Bonus track :

    JPE : Nous avons une question d'un membre du Conseil Fédéral. Je vous laisse la parole José-Mickaël.

    JM : « Trezeguet est un de nos rares joueurs à la fois de classe internationale (titulaire à la Juve) et toujours au top niveau (encore 20 buts dernièrement). Pour se passer de lui, on a intérêt à avoir une bonne solution alternative ! » Votre avis messieurs ?

    CAN : Pour moi Trezeguet est le plus grand buteur de l'histoire des Bleus. C'est comme si vous me demandiez de me passer du Papin du début des années 90. Il a toujours été un titulaire indiscutable depuis son arrivée à la Juventus, quelque soit la concurrence, ses entraîneurs et leurs systèmes de jeu…
    De plus, prônant un football offensif, j'aurai besoin de sa présence dans la surface adverse et d'un buteur de sa trempe pour convertir les occasions en buts.
    .
    DOM : Tout d'abord, j'adore ce joueur ! Je l’ai prouvé en tentant de le relancer plusieurs fois mais il n’a jamais convaincu ni le staff technique ni les autres joueurs de sa réelle utilité. Que devais-je faire ? Le prendre à la place d’un autre mieux accepté par le groupe ?
    Avec une charnière Thuram – Gallas, l’équipe est obligé de jouer bas.
    Et là j’ai 2 options :
    - une avec Trezeguet, ce qui étire l’équipe d’une part et demande beaucoup d’efforts aux milieux
    - une avec un attaquant plus mobile qui permet à l’équipe de jouer en bloc et de soulager les milieux de terrain

    DEN : Effectivement Trezeguet est un grand joueur José-Mickaël. Mais il ne rentre pas dans ma philosophie de jeu. Comme je l'ai dit précédemment, j'aime les joueurs capables de dépasser leur fonction. Or Trezeguet est exclusivement un chasseur de buts, il faut jouer pour lui. Dans ma vision, l'attaquant moderne doit savoir décrocher, proposer des solutions, centrer, défendre... un peu comme Villa par exemple. Donc non, je ne le rappellerai pas sauf pénurie offensive.

    DES : Et bien moi je le prendrai. J'ai vu tout le bénéfice d'avoir un joueur de sa trempe ! Il constitue toujours une menace pour l'adversaire qui mobilise au moins un joueur sur lui en permanence. Il peut jouer en pivot et garder la balle, ce qui permet à une équipe de remonter. Toute ma stratégie offensive sera construire autour de lui.

    BER : David n’a jamais su se faire une place dans le groupe. Pourtant il a été de toutes les grandes aventures. Mais David ne se sent bien que s’il marque des buts. Par exemple, il paraissait plus heureux d’avoir marqué son tir aux buts contre l’Italie que de la victoire sur le Brésil.
    S’il est individualiste, il ne pose aucun problème dans le groupe. Néanmoins faire la gueule quand on ne joue pas ou quand on ne marque pas n’est pas compatible avec ma vision du football.

    HOU : J’étais déjà confronté face à ce problème lors du championnat du monde en Malaisie en 1997. Ma ligne d’attaque était Anelka, Trezeguet et Henry. Suite à une lourde défaite contre le Brésil, j’ai hésité à sortir Nicolas ou David de l’équipe. Finalement j’ai tranché en faveur du dernier par sa capacité à fixer les défenseurs et du fait que les profils d’Henry et d’Anelka étaient trop similaires.
    Néanmoins et je ne remets pas en cause les qualités de David, aucun joueur français n’est aujourd’hui indispensable. Tout d’abord dépend du plan de jeu. Un joueur comme Shevchentko a réussi à s’imposer à Milan où l’équipe jouait pour lui, avant d’échouer à Chelsea qui pratique un football totalement différent.


    JPE : 10e question : donnez-nous les 18 joueurs de votre groupe sans plus d’explications…

    DEN :
    Gardiens : Lloris, Pelé
    Défenseurs : Sagnol, Mexes, Abidal, Evra, Gallas, Boumsong
    Milieux défensifs : Toulalan, Nasri, Bodmer, Flamini, L. Diarra
    Milieux offensifs : Ribery, Ben Arfa, Govou
    Attaquants : Henry, Benzema

    DOM :
    Gardiens : Frey, Mandanda
    Défenseurs : Sagnol, Mexes, Gallas, Abidal, Boumsong, Evra
    Milieux défensifs : Toulalan, L. Diarra, Vieira
    Milieux offensifs : Ben Arfa, Nasri, Ribery, Malouda
    Attaquants : Trezeguet, Benzema, Henry

    DES :
    Gardiens : Frey, Lloris
    Défenseurs : Sagnol, Mexes, Abidal, Evra, Boumsong, Gallas
    Milieux défensifs: Toulalan, Flamini, Vieira
    Milieux offensifs: Nasri, Rothen, Giuly, Ribery, Ben Arfa
    Attaquants : Trezeguet, Benzema

    CAN :
    Gardiens : Mandanda, Frey
    Défenseurs : Sagna, Vieira, Mexes, Evra, Clichy, Bodmer
    Milieux défensifs: Toulalan, Mavuba
    Milieux offensifs : Ben Arfa, Menez, Ribery, Nasri
    Attaquants : Trezeguet, Hoarau, Benzema, Briand

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