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Domenech-Deschamps : choisis ton camp

Anciens de 98, présidents de club, sondeurs, experts et voisins de cantine... Ils ont voté. La France est coupée en deux, mais c'est Domenech qui a le plus petit morceau.
Auteur : Jérôme Latta le 1 Juil 2008

 


Verseau ascendant balancé

À quelques jours de la commémoration du 12 juillet 1998, c'est en rangs serrés que certains champions du monde se sont invités dans le débat sur la succession de Raymond Domenech. Sans grande élégance, ils sont montés à la tribune pour défendre très explicitement la candidature de Didier Deschamps, candidature que l'intéressé avait lui-même rendue publique à la veille de France-Italie.

Spectaculaires, les sorties de Christophe Dugarry ("Il n'est pas à la hauteur de la fonction. Il n'a jamais rien gagné et il n'a aucune humilité", "C'est déjà un petit miracle que Domenech ait été nommé sélectionneur") et Bixente Lizarazu (le soir même de France-Italie: "C'est la moindre des choses que Raymond Domenech soit démis de ses fonctions"), ont allié procès de Domenech et promotion de Deschamps. Dans le JDD, Franck Lebœuf y est allé de son plaidoyer: "Domenech partage largement les torts (sic). (...) L'opinion publique est de mon avis". Et Emmanuel Petit a enfoncé le clou: "Il a commis énormément d'erreurs. C'est un fiasco total". Significativement, cette brochette de consultants s'est exprimée comme des journalistes, mêlant toutes sortes d'arguments à charge pour faire porter le chapeau au seul sélectionneur.

Tandis que Marcel Desailly refusait de se prononcer, Barthez détonait, comme à son habitude: "Domenech et moi, ça s'est bien passé. Mais même si ça n'avait pas été le cas, tous ces donneurs de leçons, ça ne me plairait pas trop" (L'Équipe, 19 juin). Mais autour de la nébuleuse "France 98", l'association caritative se transformant en lobby, il y a un front commun en faveur du capitaine de 1998 et 2000, mêlant anciens joueurs et évincés du staff en 2004 (Philippe Boixel, Philippe Tournon, Jean-Marcel Ferret et Henry Émile).


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"... Vous vous rendez compte, sans avoir rien gagné! C'est pour ça que je suis à fond derrière Didier Deschamps, vainqueur d'un titre de série B à la tête de la Juve, excusez du peu".


Domenech, t'es foutu, les patrons sont dans la rue

L'échec des Bleus à l'Euro entraîne une série de mauvaises nouvelles, dont certaines rappellent à s'y méprendre la situation de 2004. À commencer par la résurgence rituelle des dirigeants de clubs de L1 qui – au travers de la Ligue et de l'UCPF – réclament une nouvelle fois la tutelle de la sélection nationale, sous la forme d'un "Club France" (1) qui leur permettrait de reprendre la main. À quelques acteurs près, rien n'a changé depuis quatre ans (lire "OPA sur l'équipe de France", 6 juillet 2004). La tentative avait abouti à une délégation permanente de la Ligue auprès des Bleus, un "machin" finalement sans influence.
À l'époque, Jean-Claude Plessis et Gervais Martel montaient au créneau, cette année c'est Olivier Sadran, Jean-François Fortin, Bernard Caïazzo, Waldemar Kita ou Michel Seydoux qui s'y collent. "La gestion de cette équipe, c'était de l'amateurisme le plus complet. Heureusement que l'on ne fait pas ça dans nos clubs. On n'a que ce qu'on mérite", a confié un courageux dirigeant anonyme à L'Équipe (21 juin). Michel Moulin ne s'est pas exprimé (2).

On peut rire de la légitimité de cet aréopage et de la crédibilité de son expertise sur le choix et la gestion des entraîneurs. Mais le pouvoir de nuisance des dirigeants est réel, connaissant l'énergie qu'ils investissent en permanence pour réduire l'influence des autres familles du football et nourrir leur rêve d'un football gouverné par les actionnaires. Aux lendemains de ses échecs, l'équipe de France n'est plus qu'un enjeu d'influence, un os qu'il faut ronger aux dépens de la Fédération et de la DTN.



domdesch_ffune.jpgPignons publics

Au terme d'un mois qui a vu défiler les "people" – toujours les mêmes – sur les plateaux des émissions, Le Parisien / Aujourd'hui en France n'a pas hésité à leur demander très sérieusement leur avis. Sachez donc que si Fabien Onteniente et François Berléand se prononcent pour l'éviction, Michel Drucker, Marc Lavoine, Lorant Deutsch et Gérard Darmon soutiennent l'actuel sélectionneur. Avec ça...
Le quotidien en a également appelé à "l'opinion publique", avec un sondage dont il a conclu que "Les Français lâchent Domenech". Pourtant, dans l'actuelle atmosphère de dénigrement obligatoire, le chiffre des 42% qui demandent le départ de Domenech (contre 25% favorables à son maintien) apparaît assez faible. 57% des sondés le trouvent même courageux, 57% sympathique et 50% compétent... L'opprobre est donc relative.

Dans les médias – qu'ils soient spécialisés ou non –, les réflexes portent à réclamer une tête. Avec une hargne inquiétante ("La médiocrité finit toujours par être sanctionnée et [...] l'hypocrisie ne réussit en aucun cas à masquer les réalités"), Denis Chaumier (France Football) est au coude à coude avec Jean-Philippe Leclaire (L'Équipe Magazine) pour le prix de l'édito de plomb. Le bihebdomadaire tout entier, revanchard, est lancé dans une entreprise de démolition du sélectionneur et de la Fédération (3).
Du côté de L'Équipe, on est presque mesuré en dépit de la tendance locale à l'éditorialisme vengeur, avec un Vincent Duluc qui a dû rencontrer l'ange de la miséricorde récemment, tant il est peu belliqueux. Mais l'arc du consensus anti-Domenech traverse la société tout entière, du chroniqueur radiophonique aux experts de machines à café en passant par les humoristes de Daily Motion (4).


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Jeu d'arcanes

Pourtant, Domenech n'est pas complètement isolé. Chez les présidents, Jean-Louis Triaud et Jean-Michel Aulas ont exprimé leurs doutes quant à un changement. Surtout, ses meilleurs soutiens émanent de ses joueurs: Vieira, Ribéry, Thuram, Boumsong, Lassana Diarra et Sagnol ont publiquement affiché leur souhait d'une continuité au poste.
"L'élection" se jouera aussi dans les arcanes de la Fédération, dont les courants sont moins connus que ceux du PS, et sous la pression d'intérêts plus discrets – comme les sponsors et les diffuseurs des Bleus, qui ont vu s'envoler audiences et millions d'euros avec leur élimination.

Si Didier Deschamps est choisi, il ne devra pas se leurrer sur la nature du consensus qui accompagnerait sa nomination: son prédécesseur peut témoigner de la rapidité avec laquelle les opinions s'inversent dans ce milieu. Tout va très vite dans le football...


(1) Une appellation qui date de 1987 et du "superintendant" Claude Bez.
(2) Après vérification, il l'a fait, sur RMC.
(3) "La faillite Domenech, c'est la faillite du système qui l'a fait roi et lui a donné les pleins pouvoirs", estime Denis Chaumier, qui écrit aussi: "En six ans, n'oublions pas qu'avec trois sélectionneurs différents mais pareillement incontrôlables, distants et parfois méprisants, [l'équipe de France] a connu la débandade la plus totale à trois reprises, le désordre de ses mœurs et l'inanité de sa gestion sportive".
(4) S'il y a quelque chose d'absurde à entendre des joueurs sacrés en 1998 et 2000 émettre des critiques qu'on entendait alors contre Jacquet et Lemerre, la palme de la tartufferie (ou de l'amnésie) revient à Luis Fernandez qui, dans Téléfoot, fustige un sélectionneur qui "change tout le temps de système". Autre ex-entraîneur, Guy Roux, lui, se rabiboche avec Mexès sur le dos de Domenech.

Réactions

  • Vikash Thoracique le 01/07/2008 à 01h34
    Comme toujours sur ce sujet, je suis en désaccord avec la "ligne" des cahiers, ce qui ne m'empêche pas de suivre avec intérêt les articles.

    Il me semble que tout ce qui est dit ici fait abstraction de ce qu'est un poste de sélectionneur national, sur le plan symbolique, et du fait que précisément la fonction appartient à tous - cette opinion, ces patrons de club, même ces people dont l'article s'étonne qu'ils soient consultés.

    Et le parallèle fait dans la note 3 avec les joueurs critiqués en 98 est assez désolant : comme si les situations étaient identiques, comme si on était à la veille et non au lendemain d'une compétition...

    Sinon par bonheur vous ne reprenez pas le terme de 'lynchage' qui semble totalement déplacé pour ce que vit Domenech et qui est tout simplement la règle du jeu dans le sport de haut niveau.

    Pour finir j'attends encore quelqu'un qui puisse résoudre cette équation:

    (Jeu euro 2008 + Résultats euro 2008)x com' euro 2008 = Maintien de Raydo

  • Vikash Thoracique le 01/07/2008 à 01h40
    Ah et deux tout petits trucs qui me semblent de mauvaise foi ici:

    1. "Et Emmanuel Petit a enfoncé le clou: "Il a commis énormément d'erreurs. C'est un fiasco total" "
    --> cette phrase me semble assez banale au vu de l'Euro. Ne trouveriez-vous pas bien plus étrange de lire: "Il a fait énormément de bons choix. C'est une réussite totale"?

    A moins de penser que choix et résultats découlent de logiques mystérieuses qui échappent à l'emprise humaine, mais alors il faut peut-être arrêter de parler foot.

    2. la vignette de Dugarry
    "... Vous vous rendez compte, sans avoir rien gagné! C'est pour ça que je suis à fond derrière Didier Deschamps, vainqueur d'un titre de série B à la tête de la Juve, excusez du peu".

    --> Deschamps a le plus gros palmarès de joueur de l'histoire du football français. Ce n'est évidemment pas directement transposable comme une compétence d'entraîneur, mais on peut penser que ça ne nuit pas à la compréhension des phases finales, du haut niveau et de ses exigences, tout de même...

  • mollows le 01/07/2008 à 01h41
    après France Italie, jô sais pas mais avant Carlier avait bien chargé Domenech en phase avec les "60 millions de selectioneurs moins zun" (cf. raymond).

    Assez chouette sujet sur Viera dans Telefoot dont la sentencieuse voix off indiquait que la "France du Football et l'opinion" reclamait que ça bouge (je ne rappelle plus de la formulation exacte depart de l'un ? arrivée de l'autre ?)

  • Björn Björk le 01/07/2008 à 01h47
    Vikash Thoracique - mardi 1 juillet 2008 - 01h40
    --> Deschamps a le plus gros palmarès de joueur de l'histoire du football français. Ce n'est évidemment pas directement transposable comme une compétence d'entraîneur, mais on peut penser que ça ne nuit pas à la compréhension des phases finales, du haut niveau et de ses exigences, tout de même...

    On peut aussi penser que ça n'a rien à voir... Mourinho, Ferguson, Wenger, c'est quoi leur palmarès de joueur déjà? Mauvaise foi quand tu nous tiens ;-)

  • Dieggo le 01/07/2008 à 01h56
    Bien sûr, tout cela est très vrai; c'est tout à l'honneur des CDF de faire preuve de recul, de pointer les hypocrisies des discours et les luttes de pouvoir.

    Après... Sur le fond, j'aimerai bien lire l'opinion (les opinions) de la rédac sur Domenech (et pas seulement sur son traitement médiatique). Car la seule question qui importe, c'est quand même : est-ce que Domenech est un bon sélectionneur. Là, on dirait que la rédac n'ose pas se prononcer, en gros qu'elle a peur de hurler avec les loups; que depuis Jacquet, il ne faut pas critiquer le sélectionneur.

    Sauf que sur les CDF, on se veut pour un football offensif, un jeu léché et agréable; est-ce valable pour tous sauf pour l'EDF ? Que pense vraiment la rédac du jeu ennuyeux à mourir proposé par Ray (y compris en 2006) ?

    Que pense la rédac quand Domenech se fout ouvertement de la gueule du public en disant que l'euro était une préparation pour 2010 ? (Rappelons que contre la Roumanie, à Benz, Toule et Coupet près, on avait l'équipe de 2006.)

    Prendre de la hauteur, c'est bien. Mais franchement, est-on obligé de défendre Domenech (ou de s'interdire de la critiquer) pour se différencier de la "meute"? Faudrait arrêter avec le mythe du sélectionneur intouchable... Ça fait 4 ans que Ray est aux commandes, son équipe ne m'a jamais emballé (même en 2006). Là il avait tout le pouvoir qu'un sélectionneur peut avoir pour faire son équipe et préparer son euro; il a échoué en termes de jeu et de résultat; maintenant j'espère qu'il va dégager.

  • Vikash Thoracique le 01/07/2008 à 02h02
    BjnBjk
    "Mourinho, Ferguson, Wenger, c'est quoi leur palmarès de joueur déjà?"
    ---
    Oui, et leur palmarès comme sélectionneurs? Réponse, aucun car ils ne le sont pas.

    Chez ceux-ci, et si on prend ceux qui ont gagné des compèt majeures, on a les deux cas de figure, des sélectionneurs qui étaient des joueurs honnêtes (Jacquet, Lippi, Scolari) et d'autres, moins nombreux, qui étaient des joueurs de haut niveau, champions du monde (Zagallo, Beckenbauer, Vogts). Cela existe, tout de même...

    Je n'ai jamais écrit que c'était nécessaire ou suffisant pour être un grand entraîneur. En revanche, je maintiens que cela ne peut pas nuire et que ça peut être très utile par exemple avec une génération de jeunes ambitieux et inexpérimentés.

    Surtout, je réagissais à la mauvaise foi dans la légende faisant de Deschamps quelqu'un n'ayant jamais rien gagné... Ce qui est tout de même tiré par les cheveux (sans compter qu'il fallait se la coltiner, cette saison en serie B).

  • Björn Björk le 01/07/2008 à 02h04
    Je crois que tu t'es trompé Dieggo, le distributeur automatique de sang et de viande fraîche, c'est là:
    lien

  • Dieggo le 01/07/2008 à 02h12
    Dieggo
    mardi 1 juillet 2008 - 01h56
    Après... Sur le fond, j'aimerai bien lire l'opinion (les opinions) de la rédac sur Domenech (et pas seulement sur son traitement médiatique). Car la seule question qui importe, c'est quand même : est-ce que Domenech est un bon sélectionneur. Là, on dirait que la rédac n'ose pas se prononcer, en gros qu'elle a peur de hurler avec les loups; que depuis Jacquet, il ne faut pas critiquer le sélectionneur.

    Björn Björk
    mardi 1 juillet 2008 - 02h04
    Je crois que tu t'es trompé Dieggo, le distributeur automatique de sang et de viande fraîche, c'est là:
    lien

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    Vraiment ? C'est pas suffisant clair ce que j'ai dis ? On a donc uniquement le choix entre jeter des tomates ou tresser des lauriers ? Tu penses vraiment les CDF incapable de critique constructive ? Si l'équipe dit un truc, il faut automatiquement dire l'inverse ?

    Les Français sont décidément un peuple bien étrange...

  • Björn Björk le 01/07/2008 à 02h12
    Vikash, et c'est pas de la mauvaise foi de me rétorquer qu'ils sont entraîneurs de club et pas de sélection? Comme disait quelqu'un ici y'a pas longtemps, les contorsions dont on est capable pour avoir raison, c'est toujours impressionnant!

    (continuons la liste : Sacchi, Denoueix, Suaudeau...)

    Enfin, pour rejoindre la conversation qu'on a sur le fil Toujours Bleus, changer de sélectionneur "pour changer", "parce qu'il a perdu", ou "parce qu'il n'a jamais rien gagné alors que Deschamps a un sacré palmarès de joueur" c'est changer pour de mauvaises raisons. Je suis sur qu'en cherchant un peu, on doit pouvoir trouver des dizaines et des dizaines de très grands joueurs devenus de piètres entraîneurs. On reparle de l'Euro 92? De Luis Fernandez? D'Alain Giresse? Il entraîne où Gullit en ce moment?


  • Björn Björk le 01/07/2008 à 02h13
    Dieggo, tu peux m'indiquer à quel endroit les Cdf tressent des lauriers à Domenech?

La revue des Cahiers du football