En vous connectant, vous certifiez n'avoir jamais trompé votre club favori. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Arbitrage : la polémique, oui, les solutions, non

En prononçant une sanction fort clémente contre Johan Micoud, la Commission de discipline de la Ligue a résumé la position de l'ensemble du foot français sur l'arbitrage.
Auteur : Pierre Martini le 15 Avr 2008

 

Le "scandale" de Bordeaux-Nancy (lire "Lynchage en famille") a trouvé son épilogue en toute discrétion vendredi dernier, la commission de discipline de la  Ligue ayant infligé à Johan Micoud une suspension d'un match pour la simulation ayant entraîné un penalty injustifié en faveur des Girondins. Le verdict n'a pas suscité de discussion. Le "débat" s'était achevé bien avant, avec l'exécution de l'arbitre.

Vidéophiles contre la vidéo
Pourtant, cette décision en dit long, justement, sur les polémiques actuelles. Elle dit simplement que le football français se contrebat de la justice sportive et de l'amélioration de l'arbitrage. Qu'un joueur ayant commis un acte d'antijeu qui a induit l'arbitre en erreur et changé le cours d'un match, ne doit pas être sanctionné de plus d'un match de suspension – et seulement si l'action a été fortement médiatisée. La "jurisprudence Fiorèse" reste virtuelle (lire "Une petite chute pour fiorèse, un grand pas pour l'arbitrage?"), l'éthique et son conseil national, des fantômes.

Un des moyens les plus simples pour lutter contre les erreurs est pourtant de mettre en place une politique de dissuasion des "comportements antisportifs". Un usage légitime et facile d'application de la vidéo tant réclamée est de se servir des images, en commission, pour sanctionner les tricheurs et réparer les lacunes de l'arbitrage sur le terrain... Mais cette solution et l'amélioration attendue n'intéressent personne, surtout pas ceux qui font commerce des "scandales" arbitraux.


leq_arb_sondage2.jpgSondage idiot
Entre-temps, L'Équipe – après avoir établi la liste très fantaisiste des "85 erreurs de la saison" – a aussi effectué un "sondage" auprès d'une centaine de joueurs de L1 en leur posant une question à la portée de ces derniers: "Les arbitres de L1 sont-ils bons?" 78% ont répondu par la négative, et l'on regrette que le quotidien n'ait pas fourni un point de comparaison en demandant aux détenus des prisons françaises s'ils trouvaient les juges "bons".

Un pas de plus ou de moins dans l'indignité ne faisant plus une différence très notable, les joueurs ont aussi été invités à désigner "le meilleur" et "le plus mauvais" arbitre de L1. L'occasion de sabrer "Poulat, le flop", celui-ci arrivant en tête du second classement. Tant pis s'il arrive aussi en seconde position des meilleurs arbitres... Poulat, l'arbitre qui a été abusé par Micoud. L'impunité des uns et la démolition des autres est bien organisée.


micoud_innocent.jpgMicoud à la barre
Cet épisode nous a tout de même valu un numéro de la part du milieu de terrain bordelais, protestant de son innocence devant une caméra de Canal+. Il ne sert à rien de rendre le joueur responsable du système qui le protège en proportion inverse de ce que subissent les arbitres, mais l'entendre se poser en victime a forcément quelque chose d'ironique.

"Ce n'était vraiment pas voulu, je n'ai jamais joué le penalty (1). Je n'ai jamais truqué quoi que ce soit durant ma carrière. Quand je lui tire le bras, je ne me dis pas je joue le penalty, je me suis dit, il ne veut pas que je joue le ballon, en contrepartie, je vais jouer le coup, tu toucheras pas le ballon toi non plus et voilà (2). Ensuite M. Poulat siffle, c'est peut-être très triste pour les Nancéens, mais voilà, c'est comme ça. Ça a été très dur, ça a été des mots très difficiles, on m'a traité de tricheur (3), j'ai eu beaucoup de mal à l'accepter (4) donc c'était surtout sur ce point-là que j'ai voulu insister. J'ai voulu expliquer que je n'étais jamais entré dans cette surface pour espérer obtenir quoi que ce soit (5). J'assume totalement ce que j'ai fait (6), on accepte la décision de la commission (7)".

(1) D'autant que cette règle de la faute dans la surface n'est pas très connue.
(2) Il s'agissait d'une banale dispute de cour de récréation, monsieur le juge.
(3) Techniquement, c'est quand même le mot qui s'applique.
(4) Assumer ses responsabilités et les conséquences de ses actes, ce n'est effectivement pas facile dans ce milieu.
(5) En fait, même Inzaghi essaie d'abord de jouer le ballon avant de voir s'il vaut mieux tomber.
(6) Pas vraiment.
(7) Tu m'étonnes.

Réactions

  • Alexis le 15/04/2008 à 14h40
    Excellent et prévisible : argument 1. "Le pauvre Micoud passe pour un tricheur alors que l'on voit ça à tous les matchs depuis que le monde est monde" et argument 2. "les arbitres sont trop autoritaires".

    Je gage que s'il ne s'agissait pas d'un joueur girondin les supporters concernés tiendraient un autre discours (que pensaient-ils de Fiorèse à l'époque ?). Tant que ces joueurs trouveront autant de soutien lorsqu'ils contournent (ou omettent de respecter) les règlements, je ne vois aucune solution efficace pour mettre un terme aux problèmes d'arbitrage.

    Les arbitres justement. Un peu trop "secs" dans leurs interventions ? Que l'on m'explique comment il pourrait en être autrement face à des types qui vous crachent à la figure match après match et prennent encore soin d'en ajouter une couche la semaine dans les médias, histoire d'être sûrs que vous ne vous relèverez pas ?

    Finalement, je me demande si le plus grand mal du foot n'est pas tout simplement le supporter aveuglé (pour rester poli).

  • tholotforever le 15/04/2008 à 15h34
    Bon, je ne polémiquerais pas plus avant. Je pense seulement que tout n'est pas noir ou blanc dans cette affaire et qu'il n'y a pas d'un côté les méchants (joueurs, dirigeants, médias et supporters) et de l'autre les gentils (les arbitres). Je n'ai pas de vision manichéenne à ce propos et je trouve normal que Micoud (puisque le débat reviens à nouveau vers lui) ait été sanctionné (mais je continue à penser que les mots de M. Poulat après coups ont été très durs).

    Toutefois, je reste également persuadé que l'arbitrage ne pourra se passer parralèlement d'un travail sur sa méthode. En ce sens, je trouve que plus que la vidéo, les arbitres gagneraient à ce qu'ils soient sonorisés afin que tout à chacun (au moins devant sa télé) puisse mieux comprendre leurs décisions et qu'on entende les éventuels dérapages (d'un côté comme de l'autre). Je crois que dans cette affaire, la sérénité des uns profitera à la sérénité des autres.

  • Marcelinho le 15/04/2008 à 16h46
    Dans tous les autres sports collectifs (rugby, handball, basket...) il y a des sanctions directes en cas de contestations trop véhémentes des équipes (les 10 mètres en rugby, les 2 minutes d'exclusion en hand, la faute antisportive et les lancers francs en basket). Ce sont des sanctions directes qui pénalisent toute l'équipe.
    En foot on se contente de mettre un jaune (qui penalisera le joueur plus tard dans la saison). Mais jamais l'équipe entière se retrouve pénalisée.
    Quand il y a 10 joueurs qui contestent, l'arbitre met un carton au 10, ou il sanctionne le plus virulent pour faire un exemple et les 9 autres s'en sortent bien.

    J'ai de plus en plus de mal à regarder un match de foot en entier, parce que les contestations à chaque coup de sifflet m'agace. Alors je me dis qu'un arbitre aussi doit être très agacé...
    Tant qu'on n'aura pas réglé ce problème, les arbitres ne seront pas sereins, et on ne facilitera pas leur travail.

    Les sanctions du terrain ne sont plus adaptées à ce sport, mais j'ai encore jamais entendu quelqu'un évoqué une modernisation des règles du football.


  • visant le 15/04/2008 à 17h09
    Mieux que la sanction administrative, la sanction divine!
    Voulant faire une Micoud (mais dans sa propre surface) ce week-end, le vilain Nuno Gomes a plaqué son adverse au sol sur un centre. Manque de chance, en retombant ce dernier a malencontreusement heurté le ballon de la tête... But, 2-0 pour l'Academica Coimbra.
    Sanction immédiate, détresse du tricheur: pour un foot meilleur, militons pour un foot divin qui punit les mécréants.

  • Jean-Noël Perrin le 15/04/2008 à 17h15
    Pour poursuivre à propos des spécificités du foot...

    [Mode "Avocat du Diable" ON]

    Pourquoi un footballeur a-t-il plus tendance, par exemple, à simuler, qu'un handballeur ou un rugbyman ? Je ne veux pas défendre les footeux, il y en a dans le tas qui sont des vrais cons et par instants des vrais tricheurs, mais je pense aussi qu'une simulation a réellement plus d'intérêt en foot qu'en hand ou en rugby (ce sont les deux sports collectifs que je connais le mieux en dehors du foot, ça pourrait sans doute aussi s'appliquer au basket).

    Déjà, le principe même d'une simulation en rugby paraît difficile à concevoir (M'sieur, je suis tombé, il m'a plaqué ! - Ben alors, connard, il a le droit !).

    En hand, le score moyen, c'est entre 20 et 30 buts par équipe et en général au moins 3-4 buts d'écart. Il est, comparativement au foot, extrêmement rare que l'issue d'un match (par issue d'un match, j'entends victoire/nul/défaite) ait pu être modifiée par un seul but. De plus, si on imagine un handballeur qui tombe volontairement sur une action anodine, il va y avoir quoi ? L'arbitre va rendre le ballon à neuf mètres et on va enchaîner sur une autre action qui n'apportera rien à l'équipe "victime" de la faute. En foot, un mec qui plonge comme Micoud sur une action où il n'a presque aucune chance d'avoir la balle, il provoque un penalty avec but assuré dans 80% des cas, et c'est l'issue d'un match qui change. Aux seize mètres, ça fait coup-franc hyper dangereux.

    Si tu fais jouer un match de hand par des footballeurs, je ne suis pas sûr qu'ils soient plus enclins à tomber volontairement que ne le seraient les handballeurs eux-mêmes dans le même match. Parce que ça ne leur apporte pas grand-chose. Au mieux, tu récoltes un jet de 7 mètres (un penalty pour les incultes) et le score final passe de 25-20 à 26-20. OK, super, ça change la face du monde.

    Pour les contestations, ça vient aussi du même principe. L'arbitre fait une erreur manifeste qui te coûte un but. À quoi ça te sert de contester pendant 10 minutes sachant que de toute façon tu as une probabilité non négligeable de marquer dans la minute suivante ? En quoi un unique but peut changer le cours d'un match ?
    Pour qu'un arbitre avantage une équipe, volontairement ou non, il faut qu'il le fasse sur une durée énorme, sur beaucoup d'actions, ce qui fait que même si ça arrive (Allemagne-France en demi-finale de Coupe du Monde 2007 - eh oui, le hand a son Séville, qui s'appelle Cologne), c'est rarissime comparativement au foot où le simple fait de voir le ballon franchir la ligne alors qu'il ne le fait pas peut, même si tu fait un arbitrage parfait par ailleurs, changer entièrement l'issue d'un match.

    Les Cahiers ont souvent eux-mêmes rappelé que si le foot était beau et s'il nous passionnait tant, c'est justement parce que c'est le sport le plus injuste qui soit. Celui où la moindre erreur de concentration derrière, le moindre faux rebond, le moindre poteau, et, donc, la moindre erreur d'arbitrage, peuvent décider à eux seuls le nom du vainqueur. Pas étonnant, dans ces conditions, qu'une erreur d'arbitrage ou qu'une tricherie "décisive" engendre nettement plus de frustration (et donc de contestations) que dans n'importe quel autre sport qui se joue plus rarement à un point près et où tu peux difficilement cerner L'Action décisive du match.

    [Mode "Avocat du Diable" OFF]

    Ceci dit je suis d'accord sur le fait que sur certains comportements (en particulier les bras levés sur une touche sur la ligne médiane, qui en général ne change pas grand-chose à la rencontre).

  • Tricky le 15/04/2008 à 17h27
    BigS
    mardi 15 avril 2008 - 14h15
    Est-ce que quand 10 mecs costauds se jettent sur toi en hurlant, il y a beaucoup d'autres solutions que visage fermé et autoritarisme surjoué ? A part la fuite, je veux dire.
    L'ego des arbitres...
    ----------
    Ah oui, j'ai la solution.

    Chaque fois, qu'il y en a un qui fait ca, le rouge. On va voir qui est autoritaire.

    Et la, peut etre que tout le monde va se poser des questions avec 20 coleaders a 0 points apres 8 journees, faute d'avoir pu terminer un seul match a 8 contre 8.

  • Tricky le 15/04/2008 à 17h31
    Jean-Noël Perrin
    mardi 15 avril 2008 - 17h15
    le sport le plus injuste qui soit.
    ---------
    Et le biathlon feminin alors ?

    Une rafale de vent au mauvais moment, et Gro-Marie Istadt, qui survole la course, peut tres bien se retrouver cinquieme a l'issue du dernier tir debout.

    (sans parler du triple saut ou un simple javelot dans le dos peut te planter ton concours, comme ca, sans raison apparente)

  • balashov22 le 15/04/2008 à 17h58
    Jean-Noël Perrin
    mardi 15 avril 2008 - 17h15

    Excellente analyse je dois dire, je n'avais jamais envisagé les choses de ce point de vue...


    J'ajouterai juste une chose concernant Micoud plus particulièrement : il n'est dit nulle part sur les CDF qu'il était un tricheur patenté, simplement qu'il avait triché. Une fois, cette fois.
    On peut discuter de son intention véritable, obtenir le penalty ou empêcher son adversaire de jouer le ballon, comme il l'affirme (même si son geste après la chute en direction de l'arbitre me semble assez éloquent), mais il faut en tout état de cause faire le distinguo que lui-même réclame.
    Non, il n'est pas un tricheur viscéral, tel Ravanelli, Fiorèse ou Inzaghi (ou Malouda à une époque, pour qu'on ne m'accuse pas de citer uniquement des exemples qui m'arrangent, voire par autre exemple Juninho dans un autre domaine). Mais il a triché contre Nancy, puisqu'il reconnaît avoir tenu le bras de son adversaire volontairement (et donc fait faute) tout en profitant du dénouement de la situation pour obtenir un penalty. Certes, il n'est pas le premier à le faire, certes, il ne l'a pas fait souvent dans sa carrière (peut-être même jamais, je ne m'intéresse pas spécialement à son hisoire footballistique, donc je veux bien admettre que ce n'est pas un tricheur permanent), mais il l'a fait. Sur ce point-là au moins, j'aimerais qu'on trouve un consensus, Messieurs les Bordelais.

  • Björn Björk le 15/04/2008 à 18h08
    La posture de vierge effarouchée de Micoud est d'autant moins tenable que s'il était vraiment honnête, il aurait dit à l'arbitre qu'il n'y avait pas péno.

    Si si, c'est arrivé. Et aussi des gens qui rendent un trop-perçu aux impôts.

  • olerouge le 15/04/2008 à 18h18
    Pas tout à fait d'accord avec JNP concernant le hand. D'abord, il y a beaucoup de matches qui se jouent à 1 ou 2 buts d'écart. Et lorsque l'écart est plus important, il arrive fréquemment qu'il se soit creusé dans les dernières minutes.

    Pour suivre pas mal la D1, j'ai déjà vu un paquet de matches qui se sont joués sur des erreurs d'arbitrage. Les joueurs râlent, les dirigeants râlent, tout le monde s'estime volé, "mais oui, tu comprends Chambéry (ça marche aussi avec Montpellier) est protégé, et puis ces deux-là, c'est pas la première fois qu'ils nous font le coup".
    La différence ? Ils râlent entre eux, pas auprès de l'arbitre (à part Thierry Anti, mais ça compte pas vraiment).

    Et s'il n'y a pas de simulation, il y a somme toute des exagération, notamment lors des fins de matches. Un joueur qui prend un petit coup d'épaule a parfois tendance à s'écrouler comme s'il avait pris un 35 tonnes en pleine face. Le problème, c'est que si l'arbitre ne tombe pas dans le panneau, c'est contre-attaque et but. Si un joueur reste par terre dans la surface comme s'il était mort, il n'est pas là pour défendre.

    Ah, et l'autre truc : je n'ai jamais entendu un spectateur, un entraîneur me dire "il aurait dû tomber pour obtenir le penalty".

    Au football, un entraîneur en veut plus à un arbitre qui a oublié de signaler un corner à la 53e minute, plutôt qu'à son attaquant qui a croqué 3 fois tout seul devant le but. J'avoue que c'est un phénomène qui me dépasse.

La revue des Cahiers du football