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Landreau premier au poteau

Le PSG génère une farandole de victimes expiatoires au cours d’une saison. Aujourd’hui: Mickaël Landreau.

Auteur : Salif T. Sacha le 26 Fev 2008

 

 

Alea jacta est. La cohorte de consultants plus ou moins spécialisés a baissé son pouce dans les talk-shows d’après-match pour fustiger Mickaël Landreau. L’Équipe sacrifie même le compte-rendu de la rencontre au profit d’un réquisitoire à charge étalé sur deux colonnes. "L’homme-clé" du match – comme le désigne abusivement le quotidien sportif – n’est pas épargné: une compilation de ses prétendues bévues depuis le début de la saison, une note de 3,5 qui rend comique celle de son homologue monégasque (5), "cela commence à faire beaucoup, sans doute trop", conclut Guillaume Duffy, sans réaliser que ce propos s’accorderait au moins autant à son article qu’aux erreurs de Landreau. Ne manque plus que l’interview de Coupet estimant que lui, il l’aurait bloqué net, ce coup franc… Le Parisien met le "mystère Landreau" en une, passe ses "sept erreurs à la loupe" et se place sur le terrain de la polémique née des déclarations de Jérôme Alonzo (qui a déploré l'absence de concurrence)... mais donne la parole à l'intéressé, qui n'élude d'ailleurs pas sa mauvaise passe actuelle.


Clause Juninho
La sphère de l'expertise footballistique est donc formelle, à défaut d'être complètement unanime. Ses coéquipiers subissent la domination de Monégasques pas franchement transcendants, mais Landreau est désigné seul coupable. Une faute inutile entraîne un coup franc dangereux, mais le match aurait basculé sur la seule  "bévue" de Landreau: ne pas bloquer une frappe puissante, ce n’est donc acceptable que si Juninho en est l’auteur. Quant au manque de réactivité des défenseurs parisiens, moins prompts que les attaquants monégasques pour reprendre le ballon, il est tout bonnement ignoré. Sous-entendre, par omission et mauvaise foi, que le problème majeur du PSG réside dans l‘état de forme de son gardien de but, une autruche n’aurait pas fait mieux. Quant à imaginer qu’un gardien de handball tel qu’Alonzo aurait capté le missile de Piquionne, on préfèrera en sourire…

Hugo Lloris, pas plus en évidence que Landreau ce week-end, n’est pas encore pointé du doigt. S’il se déchire la semaine prochaine, il restera l’excellent gardien de but que Landreau redeviendra certainement très vite (1). Nos experts aiment à penser qu’un joueur peut devenir mauvais du jour au lendemain. Une de leurs spécialités consistant à ne pas assumer leurs propos pendant plus d'une heure, ils exigeront peut-être la nomination de Landreau au Ballon d'Or s’il s’avère décisif pour le maintien du PSG en Ligue 1, comme il l’avait été la saison dernière. En attendant, Landreau n’est pas éligible au Ballon de Plomb 2008.

landreau_landeau2.jpg
Mickaël Landeau dévalera-t-il les marches de la gloire?

(1) On ne peut toutefois pas écarter l’hypothèse de la dissolution de joueur, phénomène fréquent au PSG. On se rappelle que Lionel Letizi, auteur d’une excellente première saison à Paris, avait ensuite souffert des difficultés de son équipe et vu sa carrière s'étioler impitoyablement.

Réactions

  • Papin Jour Pape toujours le 26/02/2008 à 16h48
    Sinon y' avait un quignon sur Le cuirassé Potemkine ? J'ai gagné quoi ?

  • la touguesh le 26/02/2008 à 16h57
    TheFlyingMoustache
    mardi 26 février 2008 - 15h37

    essaye ca :

    lien

  • antigone le 26/02/2008 à 16h57
    Tiens, Flying >

    lien

    On ne peut pas avancer que Landreau n'est pas fautif sur ce but, lui même assume (comme il l'a toujours fait, d'ailleurs).

    Sur ce type de ballon, un gardien qui tente de bloquer dans la niche prend un gros risque. Alonzo aurait à coup sûr tenté une manchette pour la mettre sur le côté (et ç'aurait peut-être fini en autogoal, Postiga 2005 revival). Je rejoins Pluton44 sur les prises de risques de Landreau, c'est aussi quelque chose que j'apprécie chez lui. (Est-ce parce qu'il connaît bien sa défense qu'il évite de concéder de corner ?)

    Almiron n'est pas le seul Monégax à suivre sur le but. Yépès, Camara, Sakho et Bourillon, rentré sur l'action, sont eux aux fraises. Tout va bien. Ils n'ont rien fait. Ils ne seront pas jugés.

    Je vous passe les Parisiens en méforme depuis des mois, voire depuis leur naissance, et qui passent entre les gouttes, tranquillement cachés dans l'ombre du parapluie de leur vis-à-vis.

    Par ailleurs, la théorie selon laquelle Landreau serait dans le rouge depuis le but de McFadden est franchement fumeuse : il a été très très bon contre Monaco (aller), Lorient (CdL), Valenciennes, Strasbourg, Auxerre et Saint-Etienne ; bon contre Lens, Montpellier, Lorient (L1) Nancy, Metz, Lille et Epinal ; moyen contre Lyon, Nice et Caen ; mauvais contre Rennes, Toulouse, Monaco et Marseille.

    C'est d'ailleurs parce qu'il s'est troué au Vélodrome (suite à l'honteusement tu ATTENTAT de Niang :|) que Landreau a commencé à se faire siffler dès l'annonce de son nom samedi dernier au Parc.

    Je suis loin d'être Landreauphile (son jeu aérien et sa tronche ne me reviennent pas), mais un grand merci à Tessacha pour cet article qui a le mérite de contrebalancer la cabale, en étant donc forcément un peu à décharge, CDF staïli.

    Puis ça valait le coup rien que pour la vignette Potemkine.

  • Loul le 26/02/2008 à 17h00
    funkoverload
    C'est quand même terrible de devoir se faire au moins un peu l'avocat de la rédac sur ces "récompenses" que je n'aime pas.
    La critique portée par l'article ne porte pas tant sur la lapidation dans la presse (le "bashing") que sur le fait que la critique soit aussi violente que subite.
    En quelques petits mois Landreau est passé dans certaines colonnes/bouches de prétendant légitime au poste de gardien titulaire à celui d'inapte au football de sélection.
    La capitale est proche de la roche tarpéienne.


    (sinon on pourrait peut-être se dispenser d'échanges sur ce qui nourrit les derniers reproches adressés à Landreau – justifiés ou non – c'est somme toute regarder le doigt et non la lune pointée).

  • antigone le 26/02/2008 à 17h05
    "La capitale est proche de la roche tarpéienne."

    Joli, funko.

    Ce que Francis Graille avait vulgarisé en : "A Paris, on est 3x plus fort, ou 3x plus con". Je sais, ça a moins de gueule.

  • funkoverload le 26/02/2008 à 17h14
    Anti, c'est pas moi c'est loul !
    D'ailleurs c'est pas trop le style de Roche les tarpés.

  • TheFlyingMoustache le 26/02/2008 à 17h35
    Merci à Antigone et La Touguesh (et au passage vous m'expliquerez comment on cherche sur youtube et dailymotion, parce que bien évidemment j'avais commencé par là, sans résultat ; j'avais pourtant tapé "PSG Monaco" comme équation de recherche...)
    Sur le tir de Piquionne en lui-même, j'ai l'impression que Landreau est trompé par un petit rebond juste devant lui, qui fait qu'au lieu d'aller se mettre dans la niche, le ballon rebondit quelque part sur son torse/ventre, et se retrouve dans l'axe mais sans que ça ait été voulu du tout (à mon sens pas de déviation volontaire, juste un rebond aléatoire sur le corps du gardien qui fait opposition).
    Plus généralement, je suis d'accord avec tous ceux qui dient que s'il y a bien une certaine méforme de Landreau en ce moment, on lui reproche beaucoup de choses de manière (très) éxagérée. J'en voudrais pour preuve le but de Taiwo, sur lequel on nous dit qu'il "se troue", et qu'il est donc responsable. Ce que je vois moi, c'est que Taiwo est seul au deuxième poteau, sans marquage ; quand le coup-franc est tiré, le gardien regarde le départ de la balle et, de toute évidence, l a trajectoire indique que le ballon va sur Taiwo : deux possibilités donc, rester sur sa ligne pour attendre de se faire fusiller, ou sortir et essayer de la prendre. Manque de bol, elle ne retombe pas aussi vite qu'on aurait pu le croire (c'est une trajectoire vraiment en cloche), et Landreau est trop "petit" (ce qui ne veut pas dire "trop court", ce qui serait effectivement une sortie ratée, à contretemps). En d'autres termes, s'il n'était pas sorti, il était sûr 1) de se prendre le but 2) de s'entendre reprocher de ne pas être sorti. Il a fait le bon choix, celui de sortir, en lisant la trajectoire du ballon de la seule façon possible à ce moment-là, façon qui s'est avérée inexacte. On pourra toujours gloser sur les centimètres qu auraient pu faire la différence, et sur la différence que je fais entre une sortie ratée et une sortie pas réussie, mais je maintiens que l'erreur -- qui existe et que je ne nie pas, attention, puisque pour un gardien tout ballon qui va au fond est une erreur -- n'est pas une faute.
    Je me souviens que quand Landreau a commencé, les commentaires étaient encore plus dithyrambiques que ceux qu'on peut lire actuellement sur Mandanda, et je crois, contrairement à Funkoverload (il me semble que c'est lui) que Landreau est un gardien de classe mondiale, mais la capacité du PSG à faire disparaître les bons ou très bons joueurs m'effraie un peu quand même (jurisprudence Létizi, comme le rappelle l'article, mais aussi Revault, Ouedec ouLoko, et dans une moindre mesure Yepes ou Armand qui sont méconnaissables par rapport à leurs années nantaises)

  • North Loser le 26/02/2008 à 17h39


    Le point aveugle de cet article saute aux yeux :
    nulle référence aux performances de Mandanda et à sa nécessaire titularisation à l'Euro '08 !!!


  • Bamogo Cadiz le 26/02/2008 à 17h42
    "La capitale est proche de la roche tarpéienne."

    Très Rome antique, loul.

  • Gillou le 26/02/2008 à 19h27
    C'est un peu dommage que chaque "polémique" de la presse "nationale" soit systématiquement traitée ici en se faisant l'avocat du "diable" (que de guillemets!).
    Bien sûr c'est nul de taper sur un joueur parce qu'il a fait une boulette, mais refuser toute critique et tout aussi moyen comme raisonnement.
    C'est avec cette mentalité que l'Equipe de France s'est plantée en 2002 en Asie. La critique y était interdite, et on a vu le confort que ça a entrainé.
    Actuellement, une nouvelle génération de gardien émerge alors les places en EDF sont sujettes à débat.
    Rappelez vous le "débat" Barthez Coupet, on est au même niveau mais après on apprend des choses sur le vainqueur...
    Pour en revenir à Landreau, il faut admettre un passe plus difficile derrière une défense limite depuis quelques saisons déjà.
    Au lieu de ça on a les méchants qui critiquent et les gentils qui soutiennent.
    On peut mettre de l'eau dans son vin, mais pas chez moi, en Bourgogne, faut pas gâcher!

La revue des Cahiers du football