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L'affaire Sacdefiel

Cela pourrait être un canular de notre Agence Transe Presse, mais Denir Balbir assigne vraiment les Cahiers du foot devant le tribunal correctionnel pour "injures publiques" et leur réclame 50.000 euros... En raison d'une chronique de Jean-Patrick Sacdefiel!
Auteur : La rédaction le 29 Jan 2008

 

Dans notre numéro anniversaire (actuellement en kiosque), nous n'avons pas manqué de rendre hommage à Jean-Patrick Sacdefiel, seul "membre" des Cahiers à être un tant soit peu starifié – peu importe son statut virtuel – au sein d'une rédaction qui fonctionne de manière très collégiale. Rien d'étonnant à cela: cette créature née de notre imagination au soir de la victoire des Bleus à l'Euro 2000, inspirée de journalistes aigris bien réels, est devenue un personnage familier, du genre de ceux que l'on aime détester, ou que l'on aime voir détester.

On peut alors s'étonner que Denis Balbir ait considéré comme réellement injurieuse une énième chronique parodique (celle du #38) – ni plus ni moins qu'un sketch – de cet énergumène inspiré du Desproges des Réquisitoires du tribunal des flagrants délires, ou du Gérard Languedepute interprété par Antoine de Caunes sur Canal+, il y a quelques années.
Car dans notre logique, être l'objet d'une chronique de JPS, sorte de repoussoir ou de contre-modèle à notre ligne éditoriale (qui ne va partager nos opinions qu'accidentellement), est un honneur... auquel les Cahiers ont eu eux-mêmes droit dès leur premier numéro, avec un texte nous qualifiant de "journalistes sportifs frustrés", de "guignols" dotés d'une "éthique de pacotille" qui se "mettent à quatre pattes" pour réaliser un "torchon", un "journal de tartuffes habité du seul esprit des beaufs à catogan". Au fil du temps, plusieurs "victimes" de notre pamphlétaire nous ont même confié leur amusement et la chronique est devenue un rendez-vous pour les lecteurs des CdF.

Et en effet, dans un journal satirique, au milieu d'une double page consacrée à la parodie (la rubrique "Comme elle vient"), précédé d'un avertissement, formulé dans des termes tellement outranciers qu'ils en perdent toute crédibilité, le billet de mauvaise humeur de Jean-Patrick ne peut décemment pas être pris au pied de la lettre. Pourtant, Denis Balbir a estimé, par la voix de son avocat, que la diatribe de JPS employait des expressions "grossières et de nature à porter atteinte à l'honneur et à la dignité" du journaliste de France Télévisions et qu'elle lui "occasionnent un préjudice moral"... Au point de justifier la demande de 50.000 euros au titre de dommages et intérêts.

Le débat ne porte même pas sur l'énormité de cette somme, mais bien sur le fond du problème: Jean-Patrick Sacdefiel a-t-il le droit "d'exister", et avec lui une façon de faire la satire d'un milieu comme celui du football professionnel et de ses médias? Nous ne plaiderons toutefois pas sur ces pages avant le procès devant le tribunal correctionnel de Metz (1) – dont ce dernier fixera la date lors d'une première audience le 6 février –, nous contentant d'en informer nos lecteurs et de faire part de notre étonnement, et même de notre consternation devant une telle démarche.

Compte tenu des circonstances, nous vous demandons évidemment d'observer de la retenue dans les réactions à cet article. Il sera surtout très utile de recevoir des lettres de soutien, par email ou par courrier, démontrant  que rien – pas même une perte de lucidité passagère – ne doit faire prendre une chronique de Jean-Patrick Sacdefiel pour argent comptant.


(1) Lieu de résidence du plaignant.

Réactions

  • Portnaouac le 30/01/2008 à 14h50
    lamermousse
    mercredi 30 janvier 2008 - 14h06

    ---------------

    A mon sens, cette hypothèse ne doit pas être exclue a priori (je n'ai pas de jurisprudence en la matière sous la main, ni dans un sens, ni dans l'autre) même si la forme de la chose prête moins à problème.

    En effet, une caricature (dessinée) est une caricature ; personne ne peut la prendre pour une photographie ; pour autant, si l'on imagine une situation dans laquelle un dessin représenterait un personnage public devant une foule anonyme qui lui hurle "ENC###", je pense que ce personnage pourrait poursuivre le dessinateur et l'éditeur pour injure.

    Pour un texte dans lequel un personnage fictif (qu'il soit l'auteur du texte ou un personnage de l'article) tient les propos en question, la forme est déjà plus problématique ; un texte est un texte, et de prime abord, rien ne distingue un article destiné à être publié dans Le Monde et un autre destiné à paraître dans Entrevue : à l'origine, ce n'est qu'une succession de mots destinés à constituer des phrases ; c'est le lecteur qui lui-même opérer le classement de sa lecture, sur l'échelle de ses propres valeurs en fonction d'éléments intrinsèques à lui (son niveau d'instruction, ses capacités intellectuelles, son état d'esprit de l'instant...) ou au texte (essentiellement son ton général) et d'éléments extrinsèques (le contexte dans lequel la publication intervient, la nature de la publication accueillant le texte, la situation au sein de la pagination de la publication...) ; aussi, je pense que même les propos d'un personnage fictif sont susceptibles de donner lieu à poursuites, voire à condamnation ; tout dépend du contexte.

    Mais ce n'est que mon avis

  • José-Mickaël le 30/01/2008 à 14h56
    Je trouve que Portnaouac a été clair : ce n'est pas l'auteur des propos qui pose problème, mais le fait que les Cahiers ont publiés ces propos. Les Cahiers sont attaqués non pour avoir injurié Balbir mais pour avoir publié l'injure. Qu'importe si l'auteur est connu, inconnu, inexistant ou anonyme puisque c'est le média qui a publié qui est attaqué, pas l'auteur.

    Par exemple, si j'écris que Balbir est un [censuré], et que les Cahiers laissent ce texte sur le forum, eh bien ils auront des ennuis. C'est d'ailleurs pour ça qu'il y a une charte du forum et qu'on peut se faire exclure.

    Si j'ai bien compris Portnaouac.

    (Au fait, vont-ils exclure J.P. Sacdefiel ?...)


  • José-Mickaël le 30/01/2008 à 15h02
    Ca me fait penser... IL n'y a pas déjà eu des auteurs de romans poursuivis pour diffamation (ou ce genre de chose) ? Je pense notamment à l'auteur de "Da Vinci Code". Son roman est un récit de fiction, mais comme il le transpose au monde réel et qu'il accuse plus ou moins l'Eglise de complot, il me semble qu'il a eu des ennuis. Mais je sais pas s'il a gagné ou non. N'empêche, c'est un cas assez semblable puisqu'il s'agit là aussi de fiction, mais "déguisée" en réalité (on "fait croire" que Sacdefiel existe, comme on "fait croire" que les faits décrits dans le roman sont réel (bien entendu, le lecteur n'est pas dupe - ou du moins il ne devrait pas l'être s'il avait une once d'intelligence).


  • lamermousse le 30/01/2008 à 15h03
    Portnaouac

    J'ajouterais qu'on peut je pense distinguer dans ls textes ceux qui sont précédés d'un "avertissement" des autres.
    Par exemple dans le Canard ou Charlie, je pense que ce n'est pas par hasard que, si les dessins, par définition satiriques, ne sont précédés d'aucun avertissement, en revanche pour éviter des attaques en diffamation, certains textes soient précédés d'une sorte de présentation préventive : par exemple : l"interview presque réelle", le "journal" de Sarko ou de Carla. Il me semble que la forme donnée au texte ici, est une prévention destinée à montrer que le lecteur est prévenu qu'il ne s'agit que de fiction et que le contenu ne peut être attaqué.

  • lamermousse le 30/01/2008 à 15h13
    José Mickael
    "Les Cahiers sont attaqués non pour avoir injurié Balbir mais pour avoir publié l'injure. Qu'importe si l'auteur est connu, inconnu, inexistant ou anonyme puisque c'est le média qui a publié qui est attaqué, pas l'auteur."


    Ce que je veux dire, quitte à être un peu lourd et répéter mon exemple précédent, c'est qu'autant je vois bien un Sarkozy attaquer en justice le Canard Enchainé pour un article classique paru dans le journal; autant je le vois mal faire la même chose avec le contenu du texte du "journal de Carla" parce que le juge lui rirait au nez, parce que la mise en forme ne prête pas à confusion : c'est fictif.
    C'est pourquoi je pense que le fait que Balbir attaque sur un "article de Sacdefiel" et non sur un article classique me paraît peu dangereux pour les CDF.
    Cela dit , je me trompe peut être et là où je vous rejoins, toi et portnaouac, c'est que l'attaque serait peut-être possible si par exemple le "journal de Carla" comportait une insulte envers Sarkozy. L'argumentation pourrait être différente : ils se servent d'une mise en scène pour en fait m'insulter

  • Rhônealpinho le 30/01/2008 à 15h54
    Y'a pas moyen d'assigner le triste sire en justice pour insulte faite au football, au bon goût capillaire et aux tympans de ma maman, qui sont déjà bien assez fragiles comme ça?

  • José-Mickaël le 30/01/2008 à 17h31
    Je serais Philippe Lucas, j'attaquerais FR2 pour avoir diffusé ses propos lors des émissions-débat de 13h30. Ben oui, devant des millions de téléspectateurs, en plus : bonjour le préjudice moral...

  • Francis Dolarhyde le 30/01/2008 à 18h46
    Pour répondre à Josémi, recemment, une romancière drômoise dont j'ai perdu le nom, et son éditeur, on gagné un procès intenté par l'Opus Dei. L'organisation religieuse estimait qu'elle était présentée, dans ce polar (genre Da Vinci), comme une société opaque, dangereuse et responsable de bons nombres d'actions peu recommandables... Le juge a estimé qu'il s'agissait d'une fiction, et que les lecteurs ne pouvaient pas ne pas le savoir. L'Opus Dei a été déboutée... mais a fait appel.

  • MarcoVanPasteque le 30/01/2008 à 18h49
    Moi je voulais dire que je soutenais Denis Balbir parce que franchement, les CDF, vous êtes pas drôles, vous êtes méchants et vous êtes pas beaux. Na ! Et pis si un jour je croise Monsieur Sacdefiel j'lui pête sa sale gueule... non, mieux : pour qu'il soit bien vénèr, je vais faire un jeu de mot avec son nom et je vais le poster sur le fil des pseudos, comme ça tout le monde il pourra le lire et tout le monde il rigolera et tout le monde il se moquera de lui. Et comme ça il aura honte et on le reverra plus parce qu'il sera allé se cacher.

  • José-Mickaël le 30/01/2008 à 18h55
    Merci Francis pour l'information ! J'espère que pour ce qui concerne Sacdefiel, il est aussi évident que c'est un personnage fictif. Cela dit, un article n'est pas un roman...

La revue des Cahiers du football