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Dis-moi comment s'appelle ton stade...

Le "naming" est prêt à profaner nos temples sportifs. Faut-il enterrer Félix Bollaert et Geoffroy Guichard et se rendre sans états d'âme à la Auchan Arena? Extrait du #38 des Cahiers du football.

Auteur : La chronique bolchevique de Jamel Attal le 13 Nov 2007

 

C’est devenu un thème récurrent, de plus en plus médiatisé – notamment parce que la Ligue en a fait un de ses chevaux de bataille: la modernisation de nos stades. Évidemment présentée sous l’angle du "retard français" (on peut s’amuser de ce que toute différence nationale est immanquablement qualifiée de "retard").

L'appel au public
Le problème est patent, du moins au regard des dogmes économiques actuels: inconfortables, nos enceintes se prêtent très mal à la multiplication des exploitations et des ressources qui permettraient d’épaissir le portefeuille de nos clubs. Ayant raté le train des rénovations de 1998 (effectuées sur un modèle déjà périmé), la France du foot espère que les exemples de Grenoble ou Le Mans feront école, que des métropoles comme Nice et Lille finissent par se doter d’équipements dignes, ou encore que Jean-Michel Aulas place un joyau moderne au centre de son OL Land.
Les contribuables, eux, doivent encore serrer les fesses, dans la mesure où les partenariats public-privé tant vantés s’apparentent à la dernière mode pour collectiviser les dépenses et privatiser les profits. D’autant que les élus locaux n’ont pas renoncé à exploiter ce filon politique en s’associant à des réalisations de prestige, quitte à les surdimensionner ou à offrir généreusement les bretelles d’autoroute ou les transports publics pour y accéder.

emirates_stadium.jpg


Conforama Stadium
Alors, pour financer des infrastructures peut-être plus difficiles à justifier que des écoles ou des hôpitaux, voilà qu’un remède est de plus en plus souvent évoqué: le naming, forcément moderne puisqu’il vient des États-Unis et qu’il fait fureur en Angleterre et en Allemagne. À nous la Casino Arena à Saint-Étienne, le Paribas des Princes à Paris ou le Conforama Stadium à Rennes. Opportunément, voilà qu’un sondage révèle que 48% des amateurs français de foot y seraient favorables. Sondage commandité par l’agence de marketing Sportfive, qui en assure le service après-vente. On est toujours d’une incroyable naïveté s’agissant des intérêts communs aux sondeurs et à leurs clients, mais passons. Cette enquête annonce également 44% d’individus prêts à voir leur club changer de nom pour prendre celui d’un sponsor... On devrait créer des équipes spécialement pour ce gibier de marketing.


Adieu Félix
Dans ce débat, on n’a plus le choix. "Le naming est un moyen de financement privé souhaitable et même indispensable", selon Frédéric Thiriez. "Rien ne s’oppose à ce que notre stade prenne le nom d’une société privée", assure Gervais Martel. Le président du RC Lens propose toutefois de "veiller à garder l’historique de l’ancien nom (...) pourquoi pas en appelant 'Bollaert' une des tribunes". Merci pour l’aumône, Félix appréciera. Cette obligation serait du même ordre que la nécessité absolue de tartiner le maillot d’un maximum de sponsors aussi laids que possible, en écartant un choix plus qualitatif. Voilà qui énonce bien la façon dont toute autre considération qu’économique devrait abdiquer devant cette nouvelle fatalité (en plus de la mort)... On en avait eu un exemple frappant, la saison passée, avec le début de sponsoring du maillot barcelonais: l’ONG humanitaire servant de cheval de Troie aux futurs sponsors.


À l'impératif
On dira qu’on ne doit pas faire abstraction des impératifs économiques. Mais étrangement, personne ne dit qu’on ne doit pas faire abstraction des impératifs symboliques. Il semble donc inimaginable que des dirigeants décident, en leur âme et conscience, de conserver le nom de baptême originel de leur enceinte, simplement parce que ce symbole a plus de valeur que les 500.000 à 5 millions d’euros annuels de recettes envisageables (selon Christophe Bouchet, désormais directeur général de l’agence Sportfive).
"Il faut surmonter nos réticences culturelles nationales", insiste Thiriez. Eh oui, notre culture est un obstacle. Pourtant, d’habitude, on fustige notre manque de culture footballistique. Difficile de s’y retrouver, sauf à comprendre qu’il faut dissoudre notre peu de patrimoine dans le grand creuset du marketing. Le football anglais y survit, pour le moment (1). Mais le nôtre ?
 

(1) Avec une majorité de clubs de Premier League sous contrôle d’actionnaires étrangers, des monuments historiques comme Highbury et bientôt Anfield liquidés, une formation et une sélection nationale sacrifiées, on peut quand même se demander si un seuil critique ne va pas être atteint.

Réactions

  • Lucarelli 1 le 13/11/2007 à 12h25
    Ah mais si le nom du stade doit être en rapport avec le bassin économique local on va rire, à Brest !

    Arsenal Stadium, Thalès-Armement Arena, Parc des Choux-Fleurs, Airbag Road, Old Tomato...

    Honnêtement, je préfère les choux aux missiles !

  • davidoff le 13/11/2007 à 13h05
    Opportunément, voilà qu’un sondage révèle que 48% des amateurs français de foot y seraient favorables. Sondage commandité par l’agence de marketing Sportfive, qui en assure le service après-vente. On est toujours d’une incroyable naïveté s’agissant des intérêts communs aux sondeurs et à leurs clients, mais passons. Cette enquête annonce également 44% d’individus prêts à voir leur club changer de nom pour prendre celui d’un sponsor...


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    qu'en est-il des 52 % et des 56% restants?

    ah les joies du sondage.....

  • Le_footix le 13/11/2007 à 13h07
    En bon centriste, j'aurais tendance personnellement à trouver une solution de compromis, régulée par la loi et par des concessions:

    1) Un seul contrat de naming autorisé.
    2) Le stade devra accoler le naming en question à un autre nom qui devra être public.

    Ca donnerait quelque chose comme "Renault Trucks-Albert Trillat Stadium" de 2009 à 2019 puis "Albert-Trillat Stadium" seulement par la suite.

    J'imagine que JMA va râler si ça fait baisser le montant du contrat sponsoring unique de 50%.
    J'imagine que Jamel Attal va gueuler si ça met côte à côte un médecin ancien Résistant et de vils capitalistes pollueurs.

    Oui, je retourne à mes tracts Modem utopistes.

  • rien à foot le 13/11/2007 à 14h04
    Le Naming, moi j'ai rien contre:

    Le Parc des Princes de LU
    Le stade de France Football
    Le stade Gerland Cruiser
    Le stade municipal du Ray Ban
    Le stade Auguste Bonal Tadis
    Le stade de la route de Lorient Démol
    Le stade Abbé-Deschamps Poindove
    Le stade Louis II Fursac

    Et la question que la Serviette de Geneviève à La Meinau pose.

  • LokomotivDallas le 13/11/2007 à 14h26
    pour revenir à une de mes marottes, le modèle étalon capitaliste que représente les USA offre une image assez paradoxale en terme de naming sportif : dans aucune ligue pro aucun club n'a le non d'une marque commerciale, aucun club (sauf dans le soccer !) n'arbore de sponsor sur son maillot, les stades n'ont pas de nom commercial, les panneaux publicitaires y sont très réglementés (charte de couleur en NBA par exemple) et pas surabondants...
    c'est peut être le résultat de la mise en oeuvre de ligues fermées sans risque de sanction sportive qui autorise certains magnats/groupes à s'engager dans cette activité et d'avoir un retour sur investissement dans la durée sans obligation d'une grosse lisibilité instantanée comme avec le sponsoring à l'européenne.
    moi ce sponsoring voire ce naming n'est pas la chose qui me dérange le plus dans la mesure où il est bien encadré, d'autant qu'il n'est pas un phénomène uniquement récent, cf en effet le PSV ou les Bayer Leverkusen Uerdigen. d'ailleurs dans les pays de l'est les Lokomotiv Torpedo et autre Dynamo n'étaient ils pas les émanations des SNCF, marine et EDF locales ?
    moi je dis limitons déjà les flocages maillot à un seul sponsor commercial (admettons les institutionnels en plus) fut il différent selon les compétitions, mettons de l'ordre dans le graphisme pourri des pubs de stade, et admettons le naming des clubs et stades s'il s'inscrit dans la durée (pas question d'en changer chaque saison) et se limite à l'utilisation du stade par le club s'il n'en est pas proprio.

  • Lucarelli 1 le 13/11/2007 à 14h34
    Remarques intéressantes, Lokomotiv Dallas.

    Juste : "d'ailleurs dans les pays de l'est les Lokomotiv Torpedo et autre Dynamo n'étaient ils pas les émanations des SNCF, marine et EDF locales ?"

    Lokomotiv = cheminots effectivement
    Torpedo = usine de bagnoles
    Dynamo = police secrète...


  • Dr Smile le 13/11/2007 à 14h57
    Comme le dit Luca, les clubs soviets s'apparentent plus à des équipes corpo qu'à du "naming" sponsorisé.

    (je relance d'un CSKA = armée)

    (t'es sûr pour le Dynamo ?)

  • Fleur y dîne à l'eau le 13/11/2007 à 15h04
    rien à foot
    mardi 13 novembre 2007 - 14h04
    _______

    Je me permettrais d'ajouter :
    - le stade Geoffroy Guichard Dassault
    - le Giuseppe-Pancake-Stadion AKA le stade San Siro Dérable
    - le stade Bwin de la Luz
    - le stade du Moustoir-Kleenex
    - le stade Roundup de Malherbe
    - l'Alliance Ethnik Arena de Munich (combo)

  • davidoff le 13/11/2007 à 15h29
    Dynamo?

    les electriciens non?

  • totoradio le 13/11/2007 à 15h31
    LokomotivDallas
    mardi 13 novembre 2007 - 14h26
    pour revenir à une de mes marottes, le modèle étalon capitaliste que représente les USA offre une image assez paradoxale en terme de naming sportif : dans aucune ligue pro [...] les stades n'ont pas de nom commercial [...]

    Hein? En NBA, 24 équipes sur 30 ont une Arena du nom d'un sponsor, en NHL c'est quasiment pareil et en NFL, c'est une petite dizaine sur 31.

La revue des Cahiers du football