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« L'immersion dans le jeu, ça m'intéresse, l'immersion dans la baraque à frites, moins »

Cyril Linette, responsable de la rédaction football de Canal+, partagerait-il notre avis sur ses émissions? Il dresse un constat critique et explique sa volonté de réformer l'antenne (première partie à lire dans le numéro 38).
Auteur : Propos recueillis par Thibault Lécuyer et Alban Torr le 9 Oct 2007

 

Dans le dernier numéro des Cahiers, Cyril Linette explique comment il a été promu "entraîneur" d'une équipe déjà constituée, prenant ses fonctions dans l'urgence mais avec l'idée de mener une réforme du traitement du football sur sa chaîne. Admettant que la rédaction football est menacée par les "automatismes" et un excès de confiance, reconnaissant une série de carences, il résume ainsi son programme: être "plus intelligents", "plus pertinents et impertinents". Dans cette seconde partie, Cyril Linette précise ses intentions et évoque le présent et le futur des émissions phares de la chaîne...

Si l'on ne peut qu'être frappé par la convergence de ses constats avec les critiques régulièrement émises ici (lire "Le crépuscule de Jour de foot") et si nous n'avons aucune raison de douter de sa sincérité, le début de saison sur Canal+ a montré l'ampleur de la tâche pour le nouveau responsable. Procès hystérique de l'arbitrage (lire "Qui franchit la ligne?" et "Mains occultes et hors-jeu du genou"), Jour de foot rendu épuisant par les ruizeries, les "camisos" et les "petits focus", retransmissions routinières, pipolisation à outrance, exclusivité simulée (lire "L’exclusivité selon Jour de foot")... les chantiers ne manquent pas.



Autour des matches
linette_bw.jpgComment sont nés les Spécialistes?
Je me rendais compte que nos consultants avaient souvent plein de chose à dire après les matches: nous passions d’excellentes soirées à revenir sur les matches, à parler de la journée de championnat dans les restaus, et je me suis dit que c’était dommage de ne pas utiliser un peu plus cette liberté de ton des après-matches.

Justement, pourquoi les matches s’arrêtent-ils si vite après le coup de sifflet final? N’y a-t-il pas un espace pour ces discussions à ce moment-là?
Pour des raisons d’audience. 80% des gens sont partis deux minutes après la fin du match. Nous ne sommes pas obsédés par ça, mais sur Canal le samedi, il y a l’émission de Thierry Ardisson. Plus nous gardons l’antenne, moins elle a de chances de marcher. Le dimanche, il y a L'Équipe du dimanche: les trois quarts du service sont mobilisés sur une émission qui prend beaucoup de temps. Si nous restions à l'antenne après le match du dimanche soir pendant dix minutes ou un quart d’heure, pour faire ce que moi j’aime, et ce que vous vous aimez – décortiquer le jeu, faire une sorte de Spécialistes du dimanche soir –,80% des gens partiraient.


« Il faut que nous soyons plus créatifs sur Canal+ Sport »

Pour intéresser ces 80%, il faudrait justement pouvoir les éduquer à s’intéresser à ces moments où l'on va plus loin dans l’analyse...
Je suis d'accord, mais dans une chaîne avec cinq millions d’abonnés, éduquer les gens... Ce qui n’a pas encore été bien travaillé, c’est la complémentarité entre Canal+ et Canal+ Sport. Je pense que les avant-matches, les après-matches peuvent être traités sur Canal+ Sport. On peut avoir une chaîne amirale, qui passe à autre chose après le match, parce que c’est la logique de l’audience, mais maintenant, presque deux tiers des abonnés ont Canal+ Sport. À terme, nous pouvons réfléchir à renvoyer les vrais mordus sur la chaîne d’en face et là, il y aura moins d’inquiétude pour discuter du match pendant une demi-heure.

Pourquoi les analyses tactiques sont-elles si légères ? Est-ce qu'il est impossible de faire un traitement qui sorte de la ligne éditoriale de L'Équipe?
Nous essayons de faire ça à la mi-temps sur le match de 21 heures, de donner quelques minutes à Philippe Doucet dans ce but. Si nous le faisons après le match, tout le monde s’en va. Les gens s’intéressent avant tout au match. Tout ce qui est autour, l’analyse tactique, il y a 80% des gens que ça n’intéresse pas. Personnellement, je pense qu’il faut s’occuper des 20% que ça intéresse et trouver des astuces de programmation pour le faire. Nous sommes dans une année de transition. À terme, s'il y a une journée à 18 heures, il pourrait y avoir une émission très "direct" à 20 heures sur Canal, puis un film, et un format plus analytique sur Canal+ Sport en fin de soirée. Il faut que nous soyons soit plus créatifs sur Canal+ Sport. Je ne dis pas qu’il ne faut pas l’être sur Canal, mais c’est une chaîne généraliste.

Quelle est le rapport habituel entre les audiences de Canal+ et de Canal+ Sport?
Le match du dimanche après midi sur Canal+ Sport fait parfois fait aussi bien que celui du samedi après midi sur Canal+, c’est arrivé, notamment quand l’OM est programmé. Mais en moyenne, il fait la moitié du match de 17 heures sur Canal+, qui fait lui-même la moitié du match du dimanche soir. Mais nous avons moins de contraintes sur Canal+ Sport, en dehors du nombre très important de compétitions dont nous avons les droits.



Jour de foot et L'Équipe du dimanche
Quel regard portez-vous sur l’équilibre entre le traitement technique et le traitement magazine ? On a l’impression qu’entre Jour de foot, L’Équipe du dimanche et Jour de sport, ce dernier a progressivement pris une place énorme. Quelle valeur ajoutée est censé apporter un plateau où l’on parle du calendrier de la femme de Chevtchenko?
Ma culture est la même que la vôtre. Je pense qu’il y a d’autres gens chez Canal qui en ont une autre et qui pensent qu’il est important de traiter ces sujets-là. Il faut effectivement rééquilibrer la balance en direction du foot. C’est vrai pour Jour de foot, par exemple. Leur idée d’immersion, l’année dernière, je comprenais, mais l’immersion dans le jeu, ça m’intéresse, l’immersion dans la baraque à frites, moins.


« Je suis pour faire un résumé de sept minutes si le match en vaut la peine »

Pourquoi y a-t-il aussi peu de foot dans Jour de foot?
Je pense qu’il va y en avoir plus. Pour être vraiment aux commandes de l’émission et voir comment elle se fait depuis trois ou quatre semaines, les matches ne sont pas extraordinaires. Nous avons une émission qui fait 55 minutes et je pense nous avons essayé de donner un peu plus de temps aux résumés. Une émission de 45 minutes donnerait l’impression d’une émission un peu plus ramassée, un peu plus foot. Il y a beaucoup de résumés que nous essayons de lancer sur trois minutes trente ou quatre minutes et cela ne tient pas forcément la route. Moi, je suis pour faire un résumé de sept minutes si le match en vaut la peine.

Pourquoi ne les voit-on pas?
Depuis le début de la saison, nous n'avons pas eu de matches qui "valaient" sept minutes. Mais ça se fera. Je peux garantir que si nous pouvons le faire, nous le ferons. Il y a eu un effort l’année dernière, sur Jour de foot: ils ont rajouté des petites rubriques, qui donnent une image un peu moderne et qui plaisent à un certain type d’abonnés.

Les abonnés sont-ils vraiment demandeurs d’un traitement people du foot?
Je n’en sais rien... certains, sûrement. Je ne suis pas sûr que nous ayons un traitement délibérément people du foot. La difficulté, aujourd’hui sur la L1, c’est d’être toujours intéressant en restant sur le jeu. Ce n’est pas facile, je pense que ça suppose une exigence de curiosité, de connaissance du jeu. Mais c’est vrai que si nous avions le Barça à décortiquer toutes les semaines, nous aurions sans doute plus de temps à passer dessus. J’imagine que ce traitement remplit un certain vide de jeu ou de stars, ou de beaux gestes. Je n’ai jamais entendu dire, chez Canal, "Place au people". S'il y a une dérive, je pense qu’elle s’est faite à notre insu. Et je ne trouve pas que nous soyons très people: on l’est un peu dans l’EDD – Hervé a une culture du "pas de côté" qu’il sait faire vivre –, mais L’Équipe du dimanche doit aussi se recentrer sur le jeu. Parce que les pas de côté, tout le monde les fait.

people_cplus.jpg


« Sur Jour de foot, l’erreur, cela a été de faire une émission qui, quoi qu’il arrive dans la journée de L1, soit l’illustration de ce qu’on a lu dans L’Équipe toute la semaine »

Quels seront les changements cette saison?
La clef de L'Équipe du dimanche cette saison, ça va être de se concentrer sur les nombreux matches du dimanche qui ont lieu après Téléfoot. Pour moi, ce doit être une émission de highlights, ça doit être la crème de la crème du foot européen... du dimanche. Nous devons montrer les matches plus en longueur. Les intervenants plateau doivent apporter une forme de d’éditorialisation à leur manière. Ce ne sont pas des consultants foot, donc je veux pas qu’ils se mettent à expliquer le jeu d’untel et untel, mais je pense qu’il faut réduire clairement le pas de côté des années précédentes.

Et pour Jour de foot?
Sur Jour de foot, l’erreur, cela a été de faire une émission qui, quoi qu’il arrive dans la journée de L1, soit l’illustration de ce qu’on a lu dans L’Équipe toute la semaine. Cette émission est un centre de tri, les choses ne doivent pas être décidées à l’avance. Il y a des matches qui se déroulent, on est au bout de ces matches et à 22 heures, on discute et on se dit: "Il y a eu ça, l’homme du jour c’est lui, lui il faut l’interviewer, lui finalement on n’en a pas besoin, ce résumé doit être développé, celui-ci doit être réduit". Tout ça suppose d’être extrêmement réactif, c’est pour ça que je vais m’occuper de Jour de foot de manière encore plus précise que le reste.

Que faut-il corriger en priorité ?
L'exemple de ce que nous avons loupé l’année dernière, c’est quand Nantes-Toulouse ne va pas à son terme: il est invraisemblable que l’émission ne commence pas à Nantes, invraisemblable que nous n'allions pas dès le samedi interviewer les présidents de Rennes et de Bordeaux, qui vont être les victimes de ce qui va se passer. Ou encore, c'est quand il y a un match Saint-Étienne-Lyon (que j’ai commenté – pas très bien d’ailleurs) et que dans Jour de foot le samedi, nous n'expliquons pas mieux les évènements du match. Nous attendons le lundi dans les Spécialistes pour le faire, alors que nous avons déjà les équipes et les images pour le faire.

D’autant que Les Spécialistes est une émission bien plus confidentielle...
Justement! C’est ce que j’ai expliqué à mon entrée en fonction. C’est très bien de pouvoir le faire dans Les Spécialistes, mais on peut le faire dès le samedi dans Jour de foot, ou le dimanche, en cassant un peu les focus des mecs à l’échauffement pour parler de l’actualité. Ce que je veux, c’est une antenne plus vivante, plus réactive, capable de dicter l’actualité avant les autres, dans la mesure où nous sommes la première émission de highlights pour chaque journée. Ce n’est pas très spectaculaire comme démarche, mais je pense qu’en la portant jour après jour, ça finira par se voir.



La politique éditoriale
Canal semble avoir décidé ne pas traiter les crises que traverse le foot: la guerre entre les clubs et les sélections, le dopage, la violence dans les tribunes etc. Pourquoi?
(silence) Ça a toujours été le cas. Il y a clairement un aspect partenariat, entre le foot et Canal, qui fait que ce n’est pas notre culture. Je pense que c’est un espace qui a volontairement été laissé aux autres. Je ne sais d’ailleurs pas trop qui l’occupe... Vous peut-être.

Avec une visibilité sans commune mesure!
Oui. C’est un axe de travail, aussi, qui me semble un peu s’éloigner du jeu, mais effectivement, c’est un aspect sociétal. Je ne sais pas s'il a sa place dans un direct, mais il pourrait être traité ailleurs. C’est une suggestion tout à fait pertinente. Honnêtement, je pense qu’il faut que nous soyons beaucoup plus impertinents dans nos questions, mais là, on entre dans des sujets qui vont au-delà de l’impertinence. Ce sont peut-être des choses que nous nous sommes interdites depuis trop longtemps et qui nous empêchent de poser les bonnes questions. Car finalement, qu’est-ce qui nous en empêche réellement?


« Le recul, ce n’est pas quelque chose qu’on décrète, c’est une attitude qu’on a tous les jours par rapport à son travail »

Présenter une information qu’on a achetée, et la magnifier en omettant ses travers, est-ce toujours du journalisme?
Est-ce que vous pensez que ça intéresse tant que ça le public? Je ne sais pas...

Si on ne traite que ce qui intéresse les gens, on ne fait plus de journalisme.
J’ai essayé de parler de l’élection de Sarkozy dans Les Spécialistes, ce n’est pas l’émission qui a le plus plu aux abonnés. Nous n'allions pas faire une émission le 7 mai comme si de rien n’était: nous avons fait un quart d’heure là-dessus, et cette émission a eu la plus mauvaise note de satisfaction de l’année, et de loin. Les gens n’attendaient pas ça dans une émission de foot. Je ne dis pas qu’il faut faire de la télé uniquement en fonction de ce que les gens attendent, mais quand même, on a bien vu que les audiences du Tour de France n’ont pas vraiment souffert en dépit de tout ce qu’on savait. Il faudrait créer un espace autour de ces thèmes. Cela pose la question de la conscience des gens.

Tout semble incroyablement pris au sérieux dans le foot sur Canal, et en général. Il n’y a vraiment aucune place pour un peu de dérision et de recul sur le monde du foot, qui est éminemment risible?
Le recul, ce n’est pas quelque chose que l’on décrète, c’est une attitude qu’on a tous les jours par rapport à son travail. Du recul, nous en avons quand même un peu à travers quelques personnages de l’antenne. Le recul, c’est ce que je veux demander aux journalistes par rapport à la qualité d’un match. Cela ne va peut-être pas très loin, mais c’est déjà pas mal. Quand on arrêtera de commenter un résumé sans se poser la question de savoir si c’était à un niveau indigne de la L1 – et ça n’a rien à voir avec les aspects stratégiques de la négociation des droits... Se dire qu’on a le droit d’avoir un avis, c’est déjà une manière d’exercer une liberté du journaliste. Le recul peut se nicher là.


« Il faut effectivement être un peu plus journalistes. Nous avons beaucoup de commentateurs, pas beaucoup de journalistes »

Quand on voit par exemple la fin du match Toulouse-Lyon, pendant laquelle on laisse Jean-Michel Aulas déverser une quantité ahurissante d’idioties, sans qu’il y ait le moindre répondant, c’est tout de même incroyable.
C’est au journaliste qui pose les questions de s’en charger. Personne n’empêche le journaliste de poser les questions qu’il veut. Personne!

Mais pourquoi ne le fait-il pas, alors?
Là, ça fait effectivement partie de mon travail. C’est ce que j’appelle être un peu plus impertinent, être un peu plus acide dans les questions. Je pense qu’il faut lui couper la parole – il a essayé, d’ailleurs. C’est moi qui ai demandé l’interview ce jour-là car évidemment, on avait envie de savoir... Mais Jean-Michel Aulas est redoutable, et difficile à manœuvrer.

On conçoit qu’il soit très difficile à manœuvrer... Mais dans ces cas-là, pourquoi ne pas revenir sur le sujet en plateau cinq minutes après en prenant le temps d’y réfléchir?
Oui, sur cet axe-là, je suis d’accord. Autant les sujets sociétaux sont un peu délicats, et je ne vois pas trop comment nous pourrions les mettre dans une grille avant tout basée sur le direct, autant décoder une interview pour montrer que nous ne sommes pas complètement dupes, il n’y a rien qui ne nous en empêche. De toute façon, si Aulas décide d’être fâché contre Canal, il sera fâché contre Canal. Il faut effectivement être un peu plus journalistes. Mais c’est un travail, c’est de la formation, de la reformation. Nous avons beaucoup de commentateurs, pas beaucoup de journalistes. Il faut travailler cet aspect-là.

Réactions

  • Le_footix le 09/10/2007 à 09h38
    Pas en France, liquido, pas en France... Les journalistes français ont une déférence quasi féodale envers les gens de pouvoir qu'ils interrogent, contrairement aux anglo-saxons qui ont parfois l'excès inverse, ils agressent quasiment leur interlocuteur.

  • arnaldo01 le 09/10/2007 à 10h15
    Bonne interview. J'ai envie de croire Cyril Lynette mais je me dis que son boulot est vraiment pas evident. Il doit etre tiraillé tous les jours entre le fan de foot qu'il est encore et le chef du service foot de canal qu'il est devenu. D'un coté il veut améliorer le foot sur canal, de l'autre il doit rester rentable (j'ai le meme souci en prenant la presidence de mon club de tennis).

    Mais si vous le recroisez prochainement, pourrez-vous lui dire de :
    -mettre les compos avant le debut des resumés
    -annoncer les changmements, et pas seulement quand celui qui rentre marque
    -revenir sur l'action du match
    ...

  • visant le 09/10/2007 à 10h38
    Très intéressant...

    Mais y a quand même des trucs qui me chiffonnent:

    - "Je n’ai jamais entendu dire, chez Canal, "Place au people". S'il y a une dérive, je pense qu’elle s’est faite à notre insu."
    Là c'est un peu facile! C'est compliqué de remplacer des minutes de foot par des minutes de blabla... à l'insu des personnes qui dirigent l'émission!

    - pas de question sur la sur-(et sous-)médiatisation de certains clubs, que ce soit dans les retransmissions (pauvre nancéens) et dans les sujets traités (l'OM à la mi-temps des matchs, le départ de Guy Roux,...).
    Mais le bon gendre idéal Linette vous aurait sans doute répondu qu'il "faut intéresser les 80% de gens que ça intéresse"...

    Bref, j'ai au final l'impression d'avoir un mec qui comprend toutes vos remarques, voire qui les partage, mais qui répond: "pas notre faute, on répond à la demande".
    Quant au fait de reporter l'inconsistance du pauvre "Jour de foot" sur la qualité de notre championnat, c'est vraiment nullissime.

  • Roger Cénisse le 09/10/2007 à 10h53
    visant
    mardi 9 octobre 2007 - 10h38

    Quant au fait de reporter l'inconsistance du pauvre "Jour de foot" sur la qualité de notre championnat, c'est vraiment nullissime.
    ______

    Oui enfin en même temps, c'est pas forcément faux non plus ... un résumé qui porte sur les principales actions d'un match, s'il n'y a pas d'actions, il n'y aura pas de résumé.

    Je ne dis pas que la qualité de la L1 et la foultitude d'occasions par match est directement à l'origine de la nullité de JDF, mais ça doit au moins y contribuer.

  • ouais.super le 09/10/2007 à 11h46
    Pas la peine non plus de faire directement un procès d'intention basé sur une théorie du complot à Linette.

    C'est pas si fréquent qu'un directeur de programme se livre avec autant de transparence et semble avoir saisi les avis souvent partagés sur les forums des CdF concernant le traitement de l'information footballistique, donc pas la peine de le jeter aux orties immédiatement sous prétexte qu'il "pourrait" avoir tenu un langage de circonstance.

    Laissons-lui au moins le temps de mettre ses idées en place, et on verra bien.

    Comprenons aussi que le foot sur Canal+ ce n'est pas du service public et qu'il doit quand même faire en sorte que le contenu diffusé à l'antenne intéresse plus de monde que les éternels 15 grincheux des forums.

  • Etienne Mattler le 09/10/2007 à 12h16
    lien

    Bien malin qui aurait pu dire, au regard du match Bordeaux-Lyon, que Duga ait eu un quelconque attachement aux Girondins.


    D'un autre côté, c'est peut-être juste qu'il avait un peu honte, ce jour là.

  • Cleaz le 09/10/2007 à 12h26
    lien,

    Au delà du procès d'intention, qu'est ce qu'il dit au final: "ouai c'est comme ca mais n'oubliez pas que vous representez même pas 20 % de notre audience" ou encore plus grave:" le dopage, les magouilles, vous savez les gens ils s'en foutent, faites de votre côté ce boulot pour nous et vos lecteurs, c'est votre rôle et même à nous ca nous fait plaisir de vous lire, on aimerait appliquer ce que vous nous dites, on fait le même constat, mais on a les mains liés et c'est comme ca...".

    Franchement, à part l'autosatisfaction de se dire "non seulement on a raison, mais ils le savent en plus", c'est quoi le courage dans ce qu'il fait? Il pourrait dire avec des mots un peu plus cru qu'il vend du temps de cerveau disponible à coca-cola, on serait choqué, et pourtant c'est ce que je retiens de cet interview (enfin là il vend pas du temps de cerveau il se contente d'être VRP et vendre des paraboles....)

  • rhonalpino le 09/10/2007 à 13h10
    Entierement d'accord avec Cleaz addict

    CL nous dit a un moment que pour 20 % des telespectateurs, il a pas envie de changer l'emission, meme en "mieux"...(c'est subjectif, je sais)

    Et ensuite ceci : "Je ne dis pas qu’il faut faire de la télé uniquement en fonction de ce que les gens attendent"....

    c'est tres, trop contradictoire, c'est nier le role "educatif" de la télé
    triste

  • ouais.super le 09/10/2007 à 15h11
    Comme quoi, on entends et on comprends bien ce qu'on veut, peu importe finalement ce que le mec dit.

    Excusez-moi, mais vous me faites quand même rudement penser à des bisounours, des fois. Vous vous attendiez à quoi ? A un long plaidoyer anti-capitaliste sur les dérives du sport, sur le rôle croissant de l'argent et du désintérêt total de Canal+ pour toute forme de revenus ?

    C'est pas un meeting de Besancenot, mais l'interview d'un gars qui bosse pour une boîte qui existe et a toujours existé pour gagner de l'argent, qui a payé pour 600M€ par an les droits de diffusion du championnat, qui a pour mission, et on peut le comprendre, de rentabiliser cet investissement colossal. Faut pas perdre de vue ce contexte. Et dans ce contexte-là, ce qu'il dit est quand même très encourageant pour l'amateur de football que je suis qui souhaite avoir un peu plus que des ralentis de Dider Drogba sur de la musique symphonique et le reportage de la semaine sur Ribery à Munich à la Fête de la Bière. C'est donc un progrès, ou en tous cas l'annonce d'un progrès.

    Mais si pour vous, une bonne interview, c'est un type qui propose la mise en place de l'Internationale Communiste avec effet immédiat, et le renoncement à toutes velléités de profit, et sinon ça vaut rien, bouuuuh, l'argent c'est sale, c'est sûr, vous pouvez continuer à râler...

  • Cleaz le 09/10/2007 à 16h07
    lien
    mardi 9 octobre 2007 - 15h11


    Tu comprends pas du tout mon point de vue lien. Je ne m'attends pas d'un mec de Canal qu'il me fasse un discours communiste, par contre j'attends de mecs qui défendent des valeurs qu'ils ne s'extasient pas devant un interview qui dit que concrétement ils vont pas changer grand chose et ca à cause du public, mais qu'ils sont quand même avec nous au fond, presque le discours naïf de celui qui va changer le système de l'intérieur.... C'est un peu comme si un publiciste venait en te disant "on sait qu'on fait de la merde, mais de temps en temps on mets les Pixies pour vous distraire un peu les gars, et puis on est comme vous, nous on les regarde pas nos publicités".

    Encore une fois, je ne proteste pas contre le mec de Canal, qui continue la politique de Canal +, mais contre les réactions pleines d'excitations sous pretexte que le mec est loin d'être stupide et qu'il est okay avec nous quand on dit que ce qu'ils ont fait jusque là (et qu'ils vont continuer cause audience) c'est de la merde....

La revue des Cahiers du football