La Gazette > 25e journée
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Auteur : Le Feuilleton de la L1
le 23 Fev 2007
Dans une journée marquée par le nombre minimal de victoires à domicile, c'est le creusement d'écart de l'OL sur ses poursuivants qui marque les esprits... Mais aussi le replacement de Sochaux à la quatrième place (et à hauteur de Lille) ou la présence du TFC un cran en dessous (en compagnie de Marseille). Saint-Étienne et Bordeaux décrochent, les Verts se voyant flanqués de leur vainqueur du week-end, le Stade rennais.
On note le remarquable surplace du Mans, de Lorient et de Nancy, qui restent sur la même ligne. Derrière, Auxerre et Monaco avancent timidement, à pas comptés, tandis que Valenciennes est rejoint par l'ancienne équipe de son entraîneur. Mais Troyes et Nice ayant effectué un recollage spectaculaire, nombreuses sont les équipes à rester sous la menace de la première place de reléguable... Du coup, le grappillage de Nantes et de Sedan ne suffira pas à les rasséréner, tant la surface semble loin d'eux.
Les résultats de la journée
Sochaux-Le Mans : 2-0
Troyes-Bordeaux : 1-0
Sedan-Auxerre : 2-2
Marseille-Nantes : 0-0
Monaco-Lens : 0-0
Saint-Étienne-Rennes : 1-3
Valenciennes-Nice : 0-1
Lorient-Toulouse : 0-1
Lille-Lyon : 1-2
Nancy-Paris SG : 0-3
Les gestes de la journée
> le lob du dos de Squillaci.
> la frappe enroulée de vingt-cinq mètres expédiée par le défenseur manceau Ibrahima Camara sur la barre de Richert.
> la transversale de cinquante mètres déposée par Sablé sur Feindouno, près du poteau de corner, dont le centre tendu est repris de volée par Gomis sur le poteau rennais.
> l’ouverture en profondeur de Feindouno dans le dos de six Rennais qui offre l’égalisation stéphanoise à Gomis.
> la demi-volée monstrueuse de Savidan, clone de celle de Van Basten en finale de l’Euro 88 – sauf que le Hollandais avait trouvé la lucarne de Dassaev, comme pour montrer à Savidan ce qui le sépare encore d’un triple Ballon d’Or.
> la baffe que Kombouaré aurait bien aimé coller à Antonetti pour lui donner une bonne raison de pleurer.
> la claquette réflexe de Trévisan qui sort une tête puissante de Kaboul sous la barre comme un gardien spectaculaire de handball – qu’il est peut-être en secret.
> la merveille de ballon piqué de Pedretti au-dessus de sept Sedanais, qui permet à Niculae d’égaliser dans les toutes dernières secondes.
> la déviation de Le Crom sur sa barre après un missile improbable décoché par Faubert.
> la sortie déterminée de Le Crom, dont la vivacité a raison de la frappe à bout portant de Micoud.
> la main ferme de Le Crom sur la trajectoire de la tête de Marange alors que l’imparable portier troyen était enfin battu.
> les arrêts de superman Landreau qui a maintenu la tête du PSG hors de l’eau jusqu’au retournement de fin de match.
> le but sans cœur de Pauleta qui met fin au plus grand moment de la carrière de Grégorini, deux secondes seulement après avoir repoussé un penalty du buteur parisien.
> la transversale impressionnante de soixante-dix mètres réussie par Nasri dans les pieds de Niang, à l’origine du face-à-face perdu par le Sénégalais suivi d’une belle frappe de Pagis sur la barre.
> la passe piquée de Nasri sur la poitrine de Ribéry qui bute encore sur Barthez.
> les parades salvatrices de Barthez, de sa transversale, et de Ca sur sa ligne, qui invitent L’Équipe à qualifier la prestation de l’OM de "consternante, mélange de manque de créativité et de maladresse" en dépit d’une animation offensive plutôt séduisante.
La bannette
Le contrôle positif aux champignons hallucinogènes
Gérard Houllier (AFP) : "J’étais convaincu qu'on allait égaliser, j'étais même persuadé que Govou allait marquer".
La spécial dédicace
Antoine Kombouaré (AFP) : "La défaite est pour moi ce soir".
Les bleus dans les yeux
Laurent Banide (AFP) : "Durant un moment, cela ressemblait à un match de boxe. Le match était ouvert". Et on a posé un point de suture?
Le générique de Benny Hill
Jérémie Janot (AFP) : "Il n’y a personne pour rattraper l’autre".
Le relativisme rennais
Bruno Cheyrou (Ouest-France) : "C'est assez étonnant, mais d'après ce que j'ai entendu dans le vestiaire, on est sur les bases de la 2e meilleure saison du Stade Rennais".
L'entraîneur de l'au-delà
Michel Der Zakarian (L'Équipe) : "Les joueurs se sont donnés à fond dans le dépassement de soi".
L'entraîneur qui n’a pas vu le match
Francis Gillot (AFP) : "On a peut-être les meilleures occasions".
La partie de Cluedo
Frédéric Hantz (Ouest-France) : "N'Daw était-il vraiment dans la surface au moment des faits?"
La joie simple
Michel Der Zakarian (L'Équipe) : "On est bien contents".
Le FC Origami
Pape Diouf (AFP) : "Nantes a joué avec ses moyens, en équipe repliée".
Le club qui défie la concurrence
Francis Gillot (AFP) : "On a peut-être les meilleures occasions". Pour un Daniel Cousin acheté, un Nicolas Gillet offert.
L’entraîneur qui admire un peu trop Jack Bauer
Élie Baup (AFP) : "C'est une bonne soirée, je regrette juste qu'on n'ait pas tué le match à la fin".
La mémoire sélective
Gérard Houllier (AFP) : "Personne ne sait mieux que moi la douleur quand on perd en fin de match, ça nous est encore arrivé récemment en Coupe de France".
L’entraîneur qui a du mal à mettre son expérience en pratique
Frédéric Antonetti (AFP) : "J'ai un peu de vécu et je sais que quand on joue le maintien, il faut rester calme".
Le goût de l'inachevé
Albert Emon (AFP) : "Ce soir, il y avait du jeu, de l'envie, des centres et des tirs". C’est énervant, ces puzzles où il manque toujours la dernière pièce.
Le Top "Sado-maso"
1. Gérard Houllier : "Personne ne sait mieux que moi la douleur quand on perd en fin de match".
2. Claude Puel : "Ils nous font mal en cinq minutes".
3. Mickaël Chrétien : "Cela fait mal mais il faut passer à autre chose".
4. Jean-Marc Furlan : "On savait que ce serait dans la douleur".
Le Top "Sans peur et sans reproche"
1. Albert Emon : "Mais il ne faut pas tout reprocher aux attaquants".
2. Pape Diouf : "Il est difficile de reprocher aux joueurs d'avoir tout donné".
3. Christian Gourcuff : "On ne peut pas reprocher aux joueurs d'avoir poussé".
Le Top "Métaphore poussive"
1. Elie Baup : "Ce que je vois, c'est que ça pousse dur derrière".
2. Frédéric Antonetti : "Il y a quelques temps on n'aurait pas tenu le score face à une équipe poussée par son public comme ça".
3. Frédéric Hantz : "On a certes poussé ensuite en début de seconde période mais ce soir il nous a manqué la flamme".
L’OM déjà définitivement largué?
En fin de saison dernière, l’Olympique de Marseille était resté à dix petites minutes de la Ligue des champions lors de la toute dernière journée du championnat. Les analyses se fourvoyaient alors en évoquant le début de saison poussif pour justifier les points manquants aux Marseillais. La Gazette avait pourtant révélé que le faux départ incriminé ne pouvait endosser toute la responsabilité de l’échec relatif, pointant une fâcheuse constance de performances insuffisantes face aux mal classés de la compétition. (lire "À la recherche des trois points perdus").
Cette saison, après un départ canon, l’OM continue de flirter avec la 3e place et suscite un constat analogue: l’impossibilité de convertir une supériorité footballistique manifeste face aux grosses cylindrées du classement à l’envers.
Le cap de la mi-saison à peine franchi, le retard de l’OM sur ses concurrents directs pour une place en Ligue des champions semble d’ores et déjà irrémédiable si on le mesure au travers des confrontations face aux mal classés. Sept points de moins que Lens, malgré un match supplémentaire disputé, deux fois moins de points que Lille avec le même nombre de rencontres: un retard qui évoque forcément celui du classement général…
Cette bataille spécifique déjà perdue face à la concurrence – pas la moindre victoire engrangée en cinq confrontations pourtant censées plus faciles –, les hommes d’Albert Émon sont contraints de rattraper ce retard relatif lors de rencontres plus difficiles sur le papier, sous peine de passer, une fois encore de peu, à côté de leur objectif.
L’envers du championnat > classement européen
La question taraude l’ensemble des observateurs : quelle peut bien être la valeur de notre championnat à l’envers national dans le concert européen ? Une question plus prégnante que jamais, au moment même où l'Europe reprend la piteuse compétition qui célèbre sa médiocrité. Sans occulter l’arrêt Bosman ou l’absence de DNCG européenne, l’envers des championnats européens confirme que le football français, privé de ses fers de lance strasbourgeois et messins, est sacrément à la traîne.
Solide leader de L1, Sedan est évidemment le représentant tricolore le plus performant au haut niveau. La déception est toutefois de mise au regard du classement général: sérieusement décrochés du podium, les Ardennais ne se classent qu’à une peu flatteuse neuvième place, juste devant le flamboyant FC Nantes, en dixième position.
C’est la chatoyante Liga qui se taille la part du moineau, en trustant deux des trois premières places. L’orgueil national est blessé par l’incompréhensible absence de Levante, la plus française des formations ibériques. Si l'on avait su que c’était pour gâcher, on aurait gardé nos Fred Dehu et Olivier Kapo par devers nous… Le Nastic Tarragona qui domine l’Europe, et la solide Real Sociedad encadrent une équipe italienne sur le podium européen.
Ascoli s’impose en effet en dauphin tout à fait présentable, mais ses compatriotes de Parme et Messine restent en embuscade au pied du podium. Enfin débarrassé de ses plus mauvais élèves, le football italien démontre qu’il conserve une grande compétitivité. La facilité avec laquelle Ascoli a avalé les huit points d’avance du Milan AC en début de saison a même révélé son statut de vainqueur potentiel – bien que les Anglais leur mènent la vie dure en rodant à quelques encablures. Ni Watford, ni West Ham, ni même Charlton ne sont à sous-estimer avant que le sprint final ne s’emballe.
On ne s’étonnera pas de voir les Allemands collés aux talons de nos deux meilleures formations françaises. Le tir groupé désastreux de M’Gladbach, Hambourg et Cottbus, qui devancent Nice d’une courte tête en bas du classement, souligne amèrement l’écart creusé par les trois gros championnats. Manque de moyens? D’idées? De génie? Quoi qu’il en soit, le duo Bundesliga-Ligue 1 ne joue plus vraiment dans la même catégorie. Comme si une deuxième division virtuelle s’était constituée peu à peu...