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Pour en finir avec le hors-jeu au centimètre

PSG-Monaco. Deux des quatre buts parisiens scandaleusement marqués grâce à des hors-jeu non signalés? Oui, à condition d'avoir une conception stupide de la règle: celle des réalisateurs de télévision. Étude de cas, action par action...

Auteur : Pierre Martini le 13 Fev 2007

 

Pourquoi le hors-jeu a-t-il été inventé? En deux mots: afin d'interdire aux attaquants de camper devant le gardien. Plus globalement, pour éviter que les équipes s'étirent sur la longueur du terrain, au péril de la qualité et de l'équilibre du jeu. Plus précisément, pour empêcher que l'attaquant ne bénéficie d'un avantage trop important sur le défenseur.

Malheureusement, le jugement des hors-jeu par la télévision a impliqué une régression totale de la compréhension de la règle: la pseudo-scientificité du "révélateur" aggrave cette évolution en faisant mesurer les positions au centimètre près... Illustration avec le PSG-Monaco de samedi dernier.

"Jouer le hors-jeu" ou jouer le jeu ?

Le deuxième but du Paris SG résulte d'une passe lobée de Gallardo que va réceptionner Diané. L'image arrêtée, ci-dessous, au moment où l'Argentin déclenche sa passe, va servir aux commentateurs de Canal+ (David Berger et Guy Roux, assistés d'Alain Sars) pour décréter le hors-jeu après une série de ralentis et de développements verbaux.

 

 

Ce que l'image arrêtée ne montre pas, c'est que Diané ne reste qu'une fraction de seconde dans cette position fautive: juste avant et juste après, le défenseur le plus proche de lui (Monsoreau) fait un pas en avant pour tâcher de le mettre en position illicite, avant de se raviser au moment où part la passe de Gallardo. Celle-ci, en cloche, prend son temps pour arriver à destination et durant toute sa course, les deux joueurs sont sur la même ligne.

En d'autres termes, si Diané est en position de récupérer la balle, ce n'est pas parce qu'il a bénéficié d'un temps (ou de cinquante centimètres) d'avance sur son vis-à-vis, mais plutôt parce que Gallardo lui a adressé un ballon parfait et, accessoirement, parce que Monsoreau a "joué le hors-jeu".

"Jouer le hors-jeu". On devrait s'arrêter plus souvent sur cette expression tant elle confesse que "jouer le hors-jeu", ce n'est pas jouer le jeu... Si Monsoreau était resté à la hauteur de Diané au lieu de chercher à le mettre hors-jeu par un artifice (avancer d'un pas), il aurait été plus en mesure d'empêcher son adversaire de disputer le ballon après son contrôle

Certes, on peut légitimement arrêter l'action en appliquant la règle à la lettre plutôt que dans l'esprit (non seulement l'esprit de la règle, mais aussi l'esprit du jeu et de l'offensive). Mais il n'y avait aucun scandale (ni aucune "erreur") à la laisser se dérouler.

Le jugement de Guy Roux sera pourtant catégorique: "C'est un but que l'on peut mettre dans la catégorie des contributions des arbitres à l'augmentation du nombre de buts". Alain Sars, lui, aura eu besoin de quelques circonvolutions pour estimer que la décision de l'arbitre ne contrevient pas à l'esprit de la règle.

Avoir raison de quelques centimètres

Deuxième illustration, cette fois sur le quatrième but parisien. Bernard Mendy hérite d'une balle sur le côté droit, et son centre trouve Rodriguez qui marque (après une bourde de Bolivar).

 

 

Au moment de la passe de Diané, Mendy est "hors-jeu" de cinquante centimètres par rapport à Monsoreau (encore lui). Cependant, les deux joueurs sont à six ou sept mètres l'un de l'autre dans le sens de la largeur, et l'action ne se déroulant pas très rapidement (Mendy contrôle et s'avance lentement pour ajuster son centre), le défenseur monégasque a tout le temps de se placer pour contrer ou s'interposer devant l'attaquant parisien.

Là encore, Diané ne tire aucun avantage de ses cinquante centimètres de hors-jeu (on est plutôt frappé de la passivité des Monégasques, spectateurs de l'action: celui qui est le mieux placé pour reprendre Mendy se contente d'ailleurs de lever le bras pour réclamer le hors-jeu, laissant Dos Santos, pourtant plus en retrait, s'y coller).

Si l'attitude n'était pas aussi répandue, au point d'être devenue un réflexe chez les commentateurs et les téléspectateurs, on pourrait tranquillement affirmer qu'il faut vraiment être obsédé par l'infiniment petit et doté d'un esprit particulièrement étroit pour faire le procès du trio arbitral dans ce cas de figure aussi.

Mais Alain Sars déplore le placement de l'assistant (on voit pourtant sur l'image qu'il pourrait difficilement être mieux placé) et Guy Roux, ravi, s'exclame: "Au moment de l'action j'ai mis un coup de coude dont j'ai le secret à Alain Sars et j'ai levé le bras". Avoir raison de quelques centimètres, sans la moindre considération pour les raisons qui président au hors-jeu, voilà l'exercice bien résumé.

Laisser une marge d'un mètre ?

Dans les deux cas, l'assistant aurait effectivement été fondé à lever son drapeau. Mais inversement, on ne devrait pas se scandaliser et faire une véritable fixation sur ce que l'on qualifie "d'erreurs", alors que le "laxisme" arbitral, en l'occurrence, est allé dans le sens du jeu et de l'esprit de la règle. L'absurdité étant, justement, que l'on reproche constamment aux juges de ligne de ne pas laisser le doute profiter à l'offensive. Au passage, on note aussi que l'arbitrage vidéo, en favorisant une application strictement administrative des règles, défavoriserait le jeu et le spectacle...

Une solution : inciter les assistants à laisser vraiment le doute profiter à l'attaquant, voire instaurer une marge d'un mètre, le hors-jeu devant alors être jugé sur le critère principal de l'avantage pris ou non par l'attaquant sur le défenseur... Mais on comprend bien qu'en sortant le double-décimètre à chaque action, on produit l'effet inverse: une trouille qui paralyse les assistants et les incite à opter pour le moindre "crime": avorter l'action plutôt que laisser valider un but qui sera rejugé hors-jeu par les censeurs télévisuels.

En attendant, on peut se demander pourquoi les télévisions veulent, à toute force, "décortiquer" les situations de hors-jeu (sifflés et non-sifflés) en faisant défiler les ralentis au lieu de passer à autre chose en revenant au jeu ou en délivrant une analyse plus intéressante? [1] Ce n'est probablement pas par amour du football ni par goût de la justice.

En revanche, le jugement en appel de toutes les décisions des assistants est devenue une partie intégrante du "spectacle" télévisuel. Un spectacle qui plait au public, qui meuble l'antenne et qui évite de se fouler pour inventer autre chose.

 

[1] Ironie: tandis que le réalisateur faisait défiler les ralentis du but de Rodriguez, les Monégasques avaient remis le ballon en jeu et développé une action dont on ne verra que la toute fin: le but de Koller. Lors de Bordeaux-Marseille, le réalisateur a poussé le vice jusqu'à remontrer une passe que l'attaquant ne pouvait absolument pas reprendre. Pour le plaisir de voir si l'assistant s'était ou non "trompé".

Réactions

  • Roger Cénisse le 13/02/2007 à 08h53
    Le hors jeu fait partie du jeu du foot, fait partie d'une certaine manière habile de défendre pour laquelle j'ai plus de respect que pour un catenaccio ou que pour un cassage en règle des attaquants.

    Supprimer le hors jeu ou changer la règle ne fera que déplacer le problème.

    Pire, si on se met à critiquer les règles comme le fait cet article, quelle est la prochaine étape ? Dire qu'il n'y avait pas tellement main puisque le ballon est passé et a été finalement transmis à un partenaire ? Dire qu'il y avait faute mais que comme le joueur avait perdu le ballon ça ne se siffle pas ?

    Je suis à 99% d'accord avec les CdF sur leur ligne éditoriale, mais s'il y a bien un point sur lequel je ne plussoie pas, c'est la défense jusquauboutiste des arbitres. (il ne s'agit pas de les enfoncer, hein)

  • jeannolfanclub le 13/02/2007 à 08h55
    Pourquoi le hors-jeu a-t-il été inventé? Parce que les inventeurs du football, visionnaires, savait que ce sport allait être télévisé à grand coups de ralentis. Et laisser une marge d'un mètre ne changera rien au problème, la télévision est intoxiquée et trouvera d'autres révélateurs, d'autres caméras, d'autres commentateurs obsédés.

  • axgtd le 13/02/2007 à 09h00
    Il est un sport où la vidéo est employée dans l'esprit des règles : non, je ne parle pas du rugby, mais de la marche sportive.

    Dans les grandes compétitions (du genre Jeux Olympiques, parce qu'il n'y a pas beaucoup de grands meetings prestigieux en marche sportive), on utilise la vidéo pour savoir si tel ou tel athlète a couru. Mais le marcheur n'écope d'un avertissement que si la vidéo révèle une foulée de course (=les deux pieds décollés du sol simultanément) qui serait visible par un juge, à l'oeil nu et à vitesse réelle. Bref, l'esprit prime sur le millimètre.

    Ces messieurs de Canal+ pourraient s'en inspirer.

  • fallabraque le 13/02/2007 à 09h09
    Je vais peut-être aller à contre-sens de la ligne éditoriale, mais stigmatiser le hors-jeu en disant que ce n'est pas le jeu, pour une fois, me paraît totallement à côté de la plaque...Je veux bien qu'on défende (ou plutôt je veux qu'on défende bien...) l'idée du beau jeu, du spectacle à tous crins mais une équipe qui joue parfaitement le hors-jeu, c'est aussi du spectacle.
    Le football n'est pas fait que d'attaques, c'est un jeu stratégique, où les forces en présence s'affrontent et essaient de se dépasser : chacun a ses armes. Comme l'a dit un voisin de réaction, le choix du hors-jeu est d'abord une option tactique. On peut rarement, à la fois, choisir le hors-jeu, avec le risque que celà peut représenter et le marquage individuel sans prendre le risque d'être en retard à tous les coups pour défendre...
    On peut être agacé par les ralentis et l'obsession de la perfection canalplussienne, oui, mais récuser le hors-jeu comme le fait l'article c'est comme si on décider d'élargir les cages de un ou deux mètres, histoire d'avoir des buts ou de qualifier les deux premiers du dernier championnat en finale de la coupe de la ligue histoire d'avoir une affiche assurée...
    Le hors-jeu fait partie du jeu.

  • 5ylV@iN le 13/02/2007 à 09h18
    Je rejoins laChèvre (les handballeurs ont toujours raison) sur l'idée que décortiquer systématiquement les décisions de l'arbitre au cm ou au 1/10 de seconde près, c'est le fragiliser et écorcher l'autorité dont il est dépositaire. Une certaine forme de harcèlement vidéo qui ferait craquer plus d'un joueur ...

  • Titouallezlol le 13/02/2007 à 09h31
    LMD - mardi 13 février 2007 - 08h33
    Et donc il n'y a pas de scandale à ce qu'il y ait doute...
    -----

    Va expliquer ça à certains supporters parano du genre de... enfin non il faut meiux que je ne cite pas de nom;-)

  • visant le 13/02/2007 à 09h42
    Merci merci merci pour cet article!!!
    A quand une compilation des citations de Guy Roux à l'encontre des arbitres?
    Oui, bon, c'est un peu long mais faisable en enbauchant 7-8 stagiaires.

    PS: je pense que l'on s'en fout royalement que ce soit le PSG ici pris en exemple...

  • ouais.super le 13/02/2007 à 09h46

    En effet, pour juger des hors-jeu, l'emploi de la vidéo serait catastrophique. Ce qui n'est pas forcément le cas pour d'autres types d'erreurs, mais ce n'est pas le sujet.

    De toutes façons, comme on l'a déjà évoqué maintes fois sur le site, un arbitre assistant n'est physiquement pas capable de juger les positions de hors-jeu, car pour être impartial, il faudrait :

    1- Qu'il soit EN PERMANENCE exactement aligné avec le dernier défenseur, sinon il y a des erreurs de parallaxe,

    2- Que le son du coup de pieds qui donne la passe lui parvienne de manière instantanée, (ou que lorsqu'il voit le coup de pied, il puisse tourner la tête instantanément vers les joueurs de la ligne de hors-jeu)

    3- Que son oeil bionique lui permette de regarder l'alignement des différents joueurs avec une précision atomique,

    4- Que les joueurs soient représentés par des volumes parallélépipédiques qui permettent de voir clairement qui est devant l'autre, ce qui est impossible avec un corps humain standard composé de multiples membres, tête, maillot etc. qui rendent impossible l'appréciation précise de la position des uns et des autres au millimètre près.




    En conséquence, TOUTES les décisions de hors-jeu ou de pas hors-jeu sont prises sur la base d'informations erronées. Parfois ça tombe bien, parfois mal. Et ça fait partie du foot, c'est comme ça. Darcheville était hors-jeu.


    Pour aller dans l'esprit du hors-jeu tel que l'avaient voulus nos ancêtres en inventant la règle, il faudrait que l'arbitre assistant cesse d'essayer de juger ce qu'il ne peut pas juger (une position au centimètre), mais plutôt qu'il juge avec une subjectivité totale et assumée (et donc irréprochable par des révélateurs ou ultra-loupes) que l'éventuelle avance de l'attaquant sur le défenseur lui a directement servi à prendre un avantage décisif ou pas.

    Dans ce cas, un attaquant pourrait bien rester deux mètres devant le dernier défenseur, recevoir le ballon, mais du moment ou il repasse derrière le défenseur balle au pieds, ou bien qu'il passe en retrait de manière non-décisive, alors on ne sifflerait rien du tout.

    Mais faut-il vraiment remplacer un système imparfait par un autre système imparfait ? Non, et c'est sans doute pour cette raison qu'on verra les hors-jeu tels qu'ils sont aujourd'hui pendant encore de nombreuses décennies.


  • Coldo3895 le 13/02/2007 à 09h50
    Jeux Olympiques de je ne sais plus quand, finale (ou 1/2, je ne suis plus sûr) entre le Nigeria et l'Argentine.
    Coup franc pour le Nigeria sur l'aile gauche. Comme on est à quelques minutes de la fin, ça se bouscule dans la surface de réparation argentine.
    Au moment où le tireur nigerian prend son élan pour tirer le coup franc, tous les argentins montent de 2 mètres pour mettre les attaquants hors-jeu. Un nigerian se retrouve seul dans la surface, n'a plus qu'à mettre le pied, et but !!!
    Le but a été accepté par l'arbitre, au grand désespoir des argentins tout excités qui réclamaient le hors-jeu.
    Ils avaient probablement raison dans la lettre, mais dans l'esprit, bien fait pour eux !!!
    Là, jouer le hors-jeu ça n'était vraiment pas jouer le jeu. Merci monsieur l'arbitre...

  • houbahouba le 13/02/2007 à 09h59
    Très bon article même si je ne suis pas d'accord sur tout !

    Jouer le hors-jeu est une arme tactique comme une autre. Toutes les équipes n'ont pas les mêmes qualités et chacun fait ce qu'il peut et ce qu'il veut.

    Ce qui m'horripile au plus au point dans les multiples ralentis, c'est cette volonté de démontrer que l'arbitre et l'assistant se sont trompés tout en ayant le beau discours sur le doute qui devrait profiter à l'attaquant !

    Et lorsque cela arrive, comme lors de ce PSG – Monaco, on n'arrête pas de stigmatiser l'erreur d'arbitrage.

    Ensuite, je me demande si reprocher une erreur, alors que le jeu va si vite et qu'il faut se décider en quelques secondes, n'est pas une façon déguisée de faire pression en faveur de la vidéo arbitrage.

    Mais pour moi le plus hallucinant dans ce match est quand même le discours du commentateur sur la frappe de Meriem sur la barre alors que le ballon rebondit juste sur la ligne ! Je résume : "heureusement que l'arbitre a eu raison car s'il avait eu tort la vidéo aurait été impitoyable et une polémique terrible serait survenue !"

    Bref, même quand l'arbitre prend la bonne décision, on évoque une hypothétique erreur.

    J'ai l'impression, une nouvelle fois, que C+ a tendance à jouer les VRP de luxe pour Thiriez grand apôtre de la vidéo surveillance des arbitres !

    Notons également la grande propension des journalistes à présenter les arbitres comme des conservateurs opposés à tout réforme alors que la corporation semble plutôt favorable à la vidéo mais pas pour tout et n'importe quoi comme le réclame (par ex) un Courbis ou un Aulas !

    Enfin j'adhère complètement au bon vieil adage "y'a hors-jeu quand l'assistant lêve le drapeau !"

La revue des Cahiers du football