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L'angoisse de l'arrière gauche au moment du penalty

Le chef de notre cellule Statistiques & Maraboutage s'est penché sur les archives et en a extrait une terrible vérité: les arrières gauches sont maudits dans les séances de penalties!

Auteur : José-Karl Bové-Marx le 30 Jan 2006

 

 

En mai dernier, l’échec d’Andreï Chevtchenko en finale de la Ligue des champions, lors de la séance des tirs aux buts, face à un Jerzy Dudek en plein trip grobelaarien, a encore suscité, dans tous les cafés du commerce d’Europe et sur les plateaux de TF1, ce commentaire récurrent, le plus souvent prononcé avec affliction et fatalisme: "Ah, ça, c’est toujours les grands joueurs qui ratent leur péno!"

 

 



Adage menteur


Une affirmation qui semble évidente à tous, à un tel point qu’il serait sacrilège de la remettre en cause. Et bien, soit! Qu’on me brûle sur un bûcher, qu’on me jette dans un étang avec une pierre au cou, qu’on me fasse passer une journée entière entre les mains de Tiburce Darou, mais rien ne m’empêchera de crier la vérité à la face du monde! Et la vérité, c’est que lesdits "grands joueurs" ne ratent pas plus leurs pénos que les autres. Même moins. Eh oui. C’est seulement que ça se remarque davantage.


Oui, France-Brésil 1986 a vu Zico écrire la légende de Joël Bats et Platini ajouter un satellite de plus à l’orbite terrestre. Oui, Baggio a tiré une transformation de rugby contre ce même Brésil en 1994 en finale de la Coupe du monde. Et Raul n’a pas égalisé contre les Bleus à la dernière minute de France-Espagne en 2000.

 

Mais cette prétendue malédiction qui s’abattrait sur les plus talentueuses de nos stars n’est, en réalité, que la simple conséquence d’une statistique indéniable : ce sont le plus souvent les "grands joueurs" qui sont chargés des coups de pied de réparation. Du coup, les risques d’échec se multiplient. Et forcément, sur plusieurs décennies, on constatera les ratages de quelques stars mondiales dans cet exercice. Mais en tirer une conclusion définitive comme le fait souvent la vox populi, surtout avinée, est totalement injuste. Pelé, Maradona, Van Basten, Zidane, Vairelles en ont-ils manqué beaucoup? Platini n’en a raté qu’un seul de toute sa carrière...




Sacerdoce du latéral

Non, la vérité est ailleurs (et mon tailleur est riche, mais ça n’a pas de rapport). Il existe bel et bien une congrégation qui tremble à la seule idée de s’avancer dans la surface, de poser le ballon sur le petit rond blanc, de jeter un regard de défi au gardien qui fait la roue sur sa ligne, de prendre une profonde inspiration, de reculer, et de frapper du pointu en fermant les yeux. Cette cohorte de misérables, c’est celle des arrières gauches.

 

Poste ingrat que celui-ci ! Quel gamin doué, dans la cour de son école, s’écrierait : "Moi, quand je serai grand, je serai arrière gauche!" ? (oui, non, Cyril Rool, ça compte pas). Chacun veut être buteur, meneur de jeu, gardien, à la rigueur ailier de débordement ou libéro… mais arrière gauche, non merci! Or une fois au centre de formation, on doit se résigner, a fortiori si l’on est gaucher et moins technique que l’autre gaucher de l’équipe qui, lui, jouera devant. Dès lors, on passera son existence sans s’éloigner de plus de dix mètres de la ligne de touche, qu’on parcourra inlassablement d’un bout à l’autre pendant toute sa vie, taclant un ailier adverse par ci, combinant avec un partenaire par là, sans jamais entrer dans la lumière, sauf si l’on s’appelle Roberto Carlos et qu’on possède une frappe de balle qui devrait être interdite par la Convention de Genève.



D’ailleurs, l’admirable Jimmy Adjovi-Boco n’est-il pas le seul joueur de champ de D1 à avoir joué plus de trois cents matches sans jamais inscrire le moindre but? La vie de l’arrière gauche se passe dans l’ombre. On lui permet seulement de temps à autre de toucher une éventuelle coupe, mais ce n’est pas lui qui la portera pendant le tour d’honneur. Et un jour, voilà qu’on le tire de la pénombre et qu’on lui intime l’ordre de marquer son tir au but, le sort de la patrie en dépend! Alors, la pauvre petite chose fragile cligne des yeux, tangue des genoux, et s’exécute en tremblant, tentant généralement de placer un ballon tout mou au ras du poteau. Du pain bénit pour le gardien adverse.




Les archives sont formelles

Et c’est ainsi que l’histoire des séances de tirs aux buts de l’humanité constitue une longue litanie d’échecs des arrières gauches. Et c’est ainsi que chaque fois que l’un d’entre eux s’avance, nous, devant la télévision, nous couvrons les yeux en hurlant "Naaaan, pas lui, il va le rater, je suis sûr!" Allez, pour la bonne bouche, quelques moments d’infamie des numéros 3 pénalteurs :


1982. Au lieu d'allumer Schumacher d’un missile en pleine face, Maxime Bossis frappe faiblement de l’intérieur du pied. Le monstre se saisit du ballon et serre son poing encore ensanglanté.
1991. Contre l’Etoile Rouge, Amoros, d’un tir de poussin, coule définitivement un OM bien triste.
1993. Stéphane Mahé en sixième tireur de l’AJA contre Dortmund. Mauvaise pioche.
1998. Lizarazu manque bien d’écrouler tout l’édifice bleu en quarts contre l’Italie.
2003. Allez hop, un exemple non hexagonal, histoire de montrer que c’est une règle universelle : en finale de Ligue des Champions, contre la Juve, l’arrière gauche du Milan AC, Kaladze, bute sur Buffon.
2004. Un autre cas non hexagonal, et même non européen : en finale de la Copa America, l’Argentin Heinze décoche un Scud au-dessus des cages de Dida.
2005. Eindhoven, le champion de France face à une bande de Bataves… Au bout de la nuit, le tir fuyant d’Abidal n’échappe pas aux longs bras de Gomes.
2005 encore. En finale de la Ligue des champions, ni Paolo Maldini ni Djimi Traoré ne tireront. Peut-être les entraîneurs ont-ils enfin compris? En revanche, les anciens arrières gauches que sont Riise et Serginho tirent… et ratent. On ne se défait pas aussi finalement du sceau du destin.
2005 toujours. À la dernière minute de Cameroun-Egypte, les Lions obtiennent un penalty. En dépit de tout bon sens, c’est leur arrière gauche Pierre Womé qui s’en charge. Le ballon rebondit sur le poteau et détruit sa maison et sa voiture.



Conclusion : ont-ils tous croisé un chat noir? Sont-ils passés sous une échelle? Ont-ils cassé leur miroir? Sont-ils simplement les derniers survivants de cette ancienne race de joueurs qu’on appelle généralement les "bourrins aux pieds carrés"? Quoi qu’il en soit, les faits sont têtus. Les arrières gauches sont les maillons faibles des séances de tirs aux buts. Espérons qu’au moment de désigner le dernier tireur français en finale de la Coupe du monde 2006, les Bleus n’enverront pas Sylvain Armand au casse-pipe…


PS : Andreas Brehme, auteur du penalty qui a permis à l’Allemagne de remporter l’horrible Coupe du monde 1990, n’était pas un arrière gauche, mais un robot. Ca ne compte pas. Et toc. D’autant qu’au tour précédent, l’Allemagne s’était qualifiée aux tirs aux buts contre l’Angleterre… grâce à l’échec de l’arrière gauche d’icelle, Stuart Pearce.

Réactions

  • luckyluke le 01/02/2006 à 14h00
    En tout cas, j'ai l'impression que, en général, les gauchers ratent plus souvent de pénalties et de tirs au but que les droitiers.

    S'il y avait une stat là-dessus...

  • redondo13 le 01/02/2006 à 14h52
    ben je sais pas trop lucky, mais a priori comme ca, je dirais que c'est peu-etre pas trop lié au pieds gauches ou droits mais au talent, à l'habitude ou une certaine part de chance.

  • mon ami Carsten le 01/02/2006 à 16h51
    Je confirme je sais pas pourquoi mais j’ai bien l’impression que les gauchers en générale ratent plus souvent leurs péno, d’ailleurs je suis éducateur dans un club et pour les tirs au but j’ai deux règles, jamais celui qui vient de subir la faute et pas de gaucher. Et quand j’en discute autour de moi dans le club on en arrive souvent au même constat.

  • Qatartic le 01/02/2006 à 16h58
    J'avais l'arrogance de mes 10 ans, je n'etais pas encore arriere gauche, mais le tir aux buts qu'il ne fallait pas manquer, je l'ai rate.
    Nous jouiions la qualification pour la finale regionale contre Trifouilli-les-oies, ils allaient voir ce qu'ils allaient lien assez mediocre et nous devons passer par la fameuse seance des tirs aux buts.
    Mon pied gauche a tremble et j'ai pleure un long moment. Mon dernier match en poussin avant le passage sur grand terrain s'achevait sur un drame.

    Il faudra 2 saisons a mes enfoires de dirigeants pour me recaser au poste d'arriere gauche avec interdiction de depasser la ligne mediane et 3 saisons de plus pour avoir la possibilite de prendre ma revanche. Dernier match de ma carriere lors d'un tournoi a 7 contre 7, 0-0, je n'ai rien laisse passer derriere, match exemplaire. A mon tour de tirer, ca chambre derriere le but, la pression monte, et ...je tire lamentablement sur le poteau...

    On ne peut rien faire contre les stats.


  • redondo13 le 01/02/2006 à 18h39
    je suis gaucher, arriére gauche et sans me flatter inutilement je suis pas une tanche au pénos
    je dois certainement être l'exception qui confirme la régle.

    Ceci dit je suis de loin le moins technique de l'équipe et j'ai l'intelligence tactique de Colin Hendrie donc je suis peut être dans la norme des gauchers finalement

    de toute façon justice a été rendu, Maradona était gaucher donc c'est même plus la peine de discuter.

  • Jean-Pierre Tokoto le 01/02/2006 à 19h58
    Fernandez jouait arrière gauche quand il a marqué son TAB contre St-Etienne en finale de Coupe 82.

  • Safet le prophète le 02/02/2006 à 00h12
    Redondo13, tu ne te trompes pas, les gauchers sont de bons tireurs de penalty.
    Il existe des particularités qui différencient les gauchers des droitiers. Par exemple, le gaucher est plus précis dans son tir que le droitier s'il doit prendre sa décision rapidement. Par contre, si on retire la contrainte de la rapidité d'éxécution, le droitier est plus précis que le gaucher. Cela explique en grande partie pourquoi les joueurs de tennis bons à la volée sont plus souvent des gauchers que des droitiers ( un pourcentage plus important en tout cas que la répartition gauchers/droitiers de 1 pour 5 dans la population), pourquoi les joueurs de fonds de cour sont plus souvent des droitiers, ou pourquoi les gauchers sont forts en fleuret ( moyenne d'un finaliste sur 2 en compétition olympique ).
    En foot, difficile d'y voir un lien direct avec les penalties, mais les gauchers réussissent bien à cet exercice puisqu'ils sont souvent choisis par les entraineurs.

  • Pittss le 02/02/2006 à 21h29
    Bon ok Zoran Vujovic contre Liebzig en demi de la C2 87, mais la même année Maradonna s'était planté contre le poteau de Bergero. A part ça Safet, Edberg, Sampras, Becker, Federer, Connnors, Muster, Nadal (pour rester dans les n°1 mondiaux) sont pour les premiers de bons volleyeurs droitiers et de bons joueurs de fond de court gauchers pour les 3 derniers. Aprés il y a Mc Enroe mais Mc Enroe n'était pas un joueur de tennis donc dur de raisonner à partir de son cas.
    Pittss (droitier contrariant).

  • suppdebastille le 02/02/2006 à 22h54
    Je crois bien qu'à Séville, aussi bizarre que ça puisse paraitre Bossis avait tiré du pied droit.

  • redondo13 le 03/02/2006 à 09h43
    arretez mi si je me trompe,

    mais étant gaucher je me suis un peu interessé à la question et je croyais savoir que les gauchers était plus reliés à laur hemisphere droit, celui qui gére la représentation dans l'espace, l'atitutde à l'abstraction, la conceptualisation tout ca.

    de ce fait, les sportifs gauchers sont censés avoir une meilleur représentation de leur corps dans l'espace et une meilleure technique gestuelle, d'ou les boxeurs gauchers plus techniques, les tennisman gauchers au jeu plus varié, et des footeux gauchers plus techniques.

    Aprés il faut certainement compenser ca par le fait qu'un gaucher vit dans un monde de droitiers ce qui le rend forcément un peu plus "maladroit".
    Mais je serais curieux de connaitre certaines stats sur la ^population des footballeurs de haut niveau (L1/L2 par exemple) je suis pret à parier qu'il y a une certaine surreprésentation des gauchers dans cette population.

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