Le championnat de France avance lentement. C'est donc plus facile de le suivre pour lui jeter des cailloux.
Aucun des six leaders du classement n'ayant réussi à décrocher mieux qu'un match nul, le resserrement est de mise et avec seulement sept points d'écart entre le 4e (Monaco) et le 16e (Lens), on pressent le retour de la compacité traditionnelle de la L1. On compte même, entre la 6e et la 15e place, dix équipes en trois petits points…. Pour la décantation, il faudra donc attendre, même si, en tête, l'OL pourrait rapidement confirmer les éloges qui lui sont tombés dessus sans discontinuer ces derniers temps, et si un dense mois de novembre pourrait mettre au clair les véritables rapports de force.
Les quatre 0-0 incitent un peu plus à aller chercher du côté du ventre mou ou des attardés les "sensations" de cette onzième journée: une victoire de Strasbourg, enfin, et des points pris par Toulouse, Paris, Caen ou Rennes, points d'autant plus précieux en période de doutes.
Une page d'amour
Le match Saint-Étienne-Bordeaux avait été présenté dans la presse sous l'angle principal des retrouvailles d'Élie Baup avec l'équipe qui l'a consacré comme entraîneur, mais qu'il poursuit aujourd'hui devant les prud'hommes. Accessoirement, les deux clubs pouvaient aussi trouver matière à ressentiment dans le transfert de Feindouno en Forez, arraché par le Guinéen à ses dirigeants girondins. C'était passer à côté de l'essentiel: l'étonnante démonstration d'amitié entre les deux "clans" de supporters, avec applaudissements réciproques et banderoles confraternelles. Le point d'orgue, ce poème des Ultras verts :
"Pour une amitié unique
se sont unis ces groupes mythiques.
Respect. Tous ensemble. Solidaire.
Ce poème est dédié à nos frères venus de Bordeaux à Sainté.
On les accueille avec fierté".
D'accord, la métrique est aléatoire, et la rime pas très riche, mais ça change des rivalités infantiles qui prévalent souvent dans les relations entre associations de supporters. En fait la question, c'est "pourquoi n'est-ce pas toujours comme ça?" Hein, pourquoi?
L'énigme du recrutement rennais enfin résolue : les dirigeants ramènent des bancs de joueurs dans leurs filets. |
Mutations internes
Chaque année, quelques roublards de Ligue 1 sont déportés du poste qu'ils avaient adopté sans jamais l'avoir véritablement dompté, le plus souvent à l’occasion d'un transfert ou d'un changement d'entraîneur.
À Bordeaux, Cyril Rool s'essaye étonnamment bien au poste improbable de milieu gauche. L'expérience peut surprendre. Aux côtés des très techniques Francia et Meriem, le meilleur promoteur de l’usage du protège-tibias ne s'est pas imposé que comme un simple joueur rugueux et défensif. Au contraire, l'ex-habitué des commissions disciplinaires équilibre un effectif plutôt jeune. Et à l'arrivée, il affole les "palettistes graphiques", qui vont jusqu'à le positionner milieu offensif (alors que, dans les faits, Michel Pavon lui assigne surtout un rôle à géométrie variable en fonction de l'adversité).
À Nice, l'arrivée de Marama Vahirua constituait une surprise, dans un club qui disposait déjà d’attaquants au profil similaire. Mais le Tahitien sait ramer en eau trouble et s'est reconverti avec réussite au poste de milieu droit. Il ne s'est pas imposé dans l’entrejeu niçois par ses qualités de lutteur (un secteur bien fourni chez les Aiglons) mais par une touche technique individuelle. À l'arrivée, il panique les commentateurs qui vont jusqu'à imaginer que Gernot Rohr aligne quatre attaquants alors qu’il adopte un schéma devenu classique pour les anciens "buteurs" nantais: un repositionnement au milieu qui masque leur manque de réalisme, ce qui est également le cas aujourd’hui pour Da Rocha et Monterrubio.
Le repositionnement, une solution durable pour joueur en échec sportif? Peut-être. L’expérience peut en tout cas être tentée. Même si tous ces joueurs ne finiront pas comme Laurent Blanc, pour qui le recyclage fut d’abord un semi-échec avant qu’il ne le fasse entrer dans l’histoire du football.
Éric Carrière n'a pas seulement une tête de fayot: C'est un fayot. |
Échange de service-volée
L'article
Lyon, inexorablement nous a valu d'être cités, en bonne compagnie, dans la
revue de presse du site officiel de l'OL. En attendant, peut-être, une ristourne sur les stock-options de JMA. Profitons-en pour signaler la réplique énervée des membres d'olweb.fr à un journaliste de Canal+ :
Lors de la retransmission télévisée du match Istres -OL, Cyril Linette a conclu son commentaire en disant que le site Internet de l'OL s'était trompé sur le prénom de l'entraîneur provençal Bazdarevic. Effectivement, nous lui avions attribué le prénom de Farouk au lieu de Mehmet. Bien vu Cyril. On reconnaît là "le coup de griffe" d'un journaliste qui prépare avec sérieux son match... en "pompant" très largement des informations dans ce site, sans jamais le citer une seule fois. Mais c'est avec plaisir que nous resterons à sa disposition pour lui permettre d'agrémenter ses commentaires.
Il faut que nos confrères se souviennent qu'un site Internet n'a droit qu'à un minimum d'égards de la part d'autres médias plus "nobles", peut-être parce que la gratuité peut passer pour un droit de se servir à sa guise, sans se départir d'un léger mépris. Cela dit, les journalistes de télé ne se privent pas non plus de piocher dans L'Équipe pour alimenter leurs commentaires et livrer aux téléspectateurs non-lecteurs des informations "exclusives"…
Les supporters lyonnais communiquent : "Signez la pétition pour la réouverture d'OL Coiffure. Vite". |
Les observations en vrac
> Strasbourg bat Nice grâce à un penalty et un rebond foireux. Ce n'est pas l'effet Duguépéroux, c'est une intervention divine.
> Méïté est noté 7 dans L'Équipe alors que la moyenne de ses coéquipiers est de 4,5. Quand on vous dit que c'est lui le vrai meneur de jeu de l'OM.
> Rennes met fin à cinq heures sans but. C’est Courbis qui va prendre le relais à Ajaccio.
> Si Canal+ arrêtait de programmer des 0-0, ça nous éviterait quelques couplets sur le manque de spectacle de la L1.
Le délire de faciès
Gervais Martel (Est républicain) : "Depuis le début du championnat, nous avons effectivement montré un visage sympa". C'est vrai que Itandje a une bonne tête.
Le 12e homme
Habib Bamogo (L'Équipe) : "Il nous manque juste à trouver un relais entre le milieu et l'attaque". Un entraîneur, quoi.
L'agence d'intérim BTP-restauration
Gervais Martel (Est républicain) : "On n'a pas recruté Eric Carrière pour repeindre les vestiaires, on a besoin de lui pour servir des caviars à nos attaquants".
Le commentateur qui insiste pour passer dans le feuilleton
Xavier Giraudon (C+) : "Frei, brigand des six mètres, qui dévore cette miette de cuir".
Le propagandiste à la solde de Frédéric Thiriez
Stéphane Guy, à propos de PSG-Ajaccio (C+) : "C’est bien de battre Porto le champion d’Europe, mais c’est encore mieux de battre le 18e de la Ligue 1".
Même après avoir marqué, les attaquants strasbourgeois peinent à exprimer leur joie de vivre. |
La liaison fatale
Olivier Rouyer (C+) : "Le coach est un peu-t-anxieux".
Le playmobil
Grégory Coupet (Le Progrès) : "On a deux bras et deux jambes et on a fait le match qu'il fallait avec les moyens qu'on avait". Sans la tête?
Le gardien de pointe
Joël Muller (L'Équipe) : "Les attaquants de Marseille savent bien tenir le ballon". Tu parles de Barthez là?
Le pet en pleine surface
Loïc Amisse (Ouest-France) : "Trop de gars ont lâché dans l'adversité".
La drague en pleine surface
José Anigo (om.net) : "Bamogo a été très entreprenant, avec Péguy qui tournait autour de lui".
Jeu-test - Selon vous, Jérémie Janot est plutôt :
A. Slip
B. Caleçon
C. Boxer
D. String léopard |
La lettre au Père Noël
José Anigo (om.net) : "J’espère que l’on arrivera à trouver une équipe-type d’ici décembre ".
La demande d'immunité
François Ciccolini (L'Équipe) : "Je suis encore déçu par l'arbitrage. Il y a eu beaucoup de fautes sifflées contre nous".
Le syndrome Mido
Fabien Barthez (om.net) : "Il ne faut pas être trop gourmand".
Le doute cartésien
Bixente Lizarazu (om.net) : "Aurions-nous pu faire mieux que match nul ? Peut-être".
Le lien de cause à effet
"Toujours privé de Pierre-Yves André, Bastia va mieux" (C+).
Le sergent Anigo attend Frédéric Déhu, un peu inquiet : c'est l'heure de la palpation dans le vestiaire. |
La ballerine
Olivier Pantaloni (psg.fr) : "Il ne fallait pas jouer dans nos petits souliers, même si nous avions le PSG en face". Surtout que les parisiens ne comprennent que les coups de pied au cul.
Le cosmétique en tartine
Fabrice Pancrate (psg.fr) : "Maintenant nous connaissons les ingrédients pour gagner, il ne nous reste qu’à les appliquer". Èvitez quand même de vous enduire le corps de mayonnaise.
Le commentateur emphatique même quand il ne hurle pas
Denis Balbire (C+) : "Jérôme Leroy nous a fait une roulette à la Zidane".
Le commentateur qui s'amuse du malheur des autres
Jacques Crevoisier (C+) : "C'est amusant de voir Barthez et Déhu s'enguirlander joyeusement".
Selon certaines rumeurs, Pink TV serait fortement intéressé par les droits de la L1. |
Le filage de métaphore
"Hier à la Meinau, la lumière a donc jailli. On ne vous parle pas d'un rai intermittent, ni d'un éclair façon stroboscope, qui a éclairé de temps à autre la longue nuit strasbourgeoise, mais d'un faisceau continu et chaleureux. De ceux qui guident les marins perdus au grand large" (DNA).
L'entraîneur ballonné
Michel Pavon (TF1) : "Chaque fois que j'ouvre les journaux spécialisés, on dirait Voici ou Gala, ça me gonfle".
Les assiégés
Stéphane Pichot (L'Équipe) : "On a retrouvé une grosse assise défensive".
Le renfort latéral
Olivier Pantaloni (L'Équipe) : "Je crois qu'il y aura un nouvel entraîneur sur le banc samedi prochain". Pensez aussi à changer le banc.
La maîtrise croissante des règles du football
Laszlo Bölöni (L'Équipe) : "On a attaqué le match du bon côté".
À Rennes, Laszlo Bölöni teste une méthode révolutionnaire: projeter le schéma tactique directement sur la pelouse pour aider les joueurs à se repérer. |