Dix points d'avance pour Monaco, et des tas de raisons de s'amuser avec la 20e journée : pour le Feuilleton aussi, c'est la reprise.
Le point commun des deux équipes de tête, c'est peut-être que les scores de leurs derniers matches se refusent à traduire une qualité de jeu moindre que leur réussite actuelle. La comparaison s'arrête là, puisqu'il faut être Jérôme Alonzo pour croire vraiment dans les chances du PSG de remporter le championnat. Concernant les Monégasques, toute la presse s'interroge sur ce qui pourrait priver l'ASM du titre, en oubliant le principal risque: que les joueurs de la principauté lisent trop la presse. Ludovic Giuly est sur tous les écrans, et il faut voir dans l'hommage de Deschamps à Morientes (qui a obtenu le penalty permettant au néo-attaquant d'inscrire un doublé), une attention très diplomatique à l'égard de son étoile espagnole, légèrement éclipsée.
Côté lyonnais, on s'en remet au rituel "jamais deux sans trois" pour espérer un nouveau final tonitruant, et au constat d'une prestation très honorable à Louis II, à quelques détails (fatals) près. Un luxe que ne peut se permettre l'OM, au sein duquel plus personne ne semble à sa place. Ses propres errements défensifs ont ouvert des boulevards à des Auxerrois complètement requinqués, eux…

Voici ce qui se passe quand on agite trop fort le bocal monégasque. |
L'Équipe s'enflamme
Il sera peut-être intéressant de relire, dans quelques semaines, cet amusant papier de l'Équipe paru lundi dernier, qui voit dans le PSG "le dernier rempart" pouvant empêcher l'AS Monaco de remporter le titre de champion de France. On peut ainsi y lire que l'équipe parisienne compte pour principal atout la réussite qui l'habite depuis près de deux mois. Pour le quotidien sportif, le penalty manqué par Jean-Claude Darcheville lors de la rencontre face aux Girondins, les buts inscrits à la dernière minute ou les "penalties non sifflés" contre le PSG semblent constituer des qualités suffisantes pour rivaliser avec la fluidité du jeu, les qualités techniques et l’efficacité monégasque. La chance comme principal argument pour justifier le statut de prétendant au titre, voilà qui laisse pensif.
Pour rappel, le PSG, actuellement deuxième du championnat, compte 7 points de retard sur les Monégasques avec un match en plus ainsi qu’un écart de –11 à la différence de buts. Sans oublier que le club parisien pourrait reculer à la 4e place si Sochaux et Lyon remportent le match en retard qu'il leur reste à disputer à domicile. Après s'être enflammé suite au bon début de saison de l'OM, L'Équipe prend cette fois en marche le wagon parisien.

Le moment ou tout bascule : Claude Puel éclate de rire à la question d’un journaliste. |
Le challenge de l'offensive
Les Cahiers ne font rien qu'à critiquer, mais des fois non. Rendons donc hommage à ces équipes sans lesquelles le spectacle de la Ligue 1 serait moins gratifiant pour les spectateurs, avec en exclusivité le Top 3 des formations qui génèrent le plus de buts, qu'il s'agisse d'en marquer ou d'en encaisser : Strasbourg (62 buts), Montpellier (56 buts) et Guingamp (51 buts). Notons également la présence de l'OGC Nice et du FC Metz (respectivement 33 et 36 buts) en bas de classement.
Le choix de Ljuboja
Danijel Ljuboja, attaquant du RC Strasbourg, a donc signé au Paris-SG en début de semaine. Si l’on ne peut présager de sa réussite dans le club de la capitale (son entente avec Pauleta et sa bonne intégration tactique restent pour le moment hypothétiques), on peut en revanche souligner l’intelligence de son choix. Il n’est pas si fréquent qu’un joueur, sollicité de toutes parts à l’intersaison par des équipes "modestes" (entre autres, l’En Avant de Guingamp) préfère rester quelques mois de plus dans son club, en faisant le pari d’un transfert dans une formation plus huppée à moyen terme. Au regard du nombre de bons joueurs de foot qui s’enterrent régulièrement dans des équipes sans relief par pure impatience ou par choix financier, l’attitude de Ljuboja semble singulière et devrait inspirer plus d’un de ses collègues de L1…

Costume en tergal, chemise à carreau, cravate à pois : Guy Roux essaie de tromper son contrôleur fiscal à l'aide de ruses grossières. |
Les observations en vrac
> Buts foireux, occasions énormes ratées, pelouse pourrie, stade désert… Ajaccio-Le Mans, un plaidoyer pour la L1 à 18 clubs.
> Il n'y a qu'à Toulouse que les attaquants ont le droit de marquer un but en raffûtant le défenseur adverse.
> L'image du jour : Revault, accroupi et immobile, qui regarde une frappe de Monterrubio s'écraser juste au-dessus de lui sur la barre transversale.
> Sytchev rate une balle de but tout seul à un mètre de la cage. C’est sa manière à lui de nous faire comprendre qu’il méritait autant que Bakari d'être dans la liste des candidats au Ballon de Plomb?
> Deuxième but d'affilée en championnat pour Reinaldo, et toujours pas un de volontaire.
> Cech, Itandje : ça y est, Alonzo fait école.
> Guingamp a au moins réussi quelque chose cette saison : Dagano est en pleine forme pour la CAN.

Didier Drogba illustre l'expression "mettre sa tête sur le poteau". |
Les mots du coach
Après Guy Lacombe (
Feuilleton 14) et Loïc Amisse (
Épisodes manquants), c'est encore l'entraîneur nantais qui remporte notre concours permanent de poésie managériale, ex-æquo avec son homologue guingampais.
Loïc Amisse (TF1) :
"C'est vrai que le gardien a fait des essploits, ça fait partie, mais je crois qu'il faut continuer comme ça, à s'essister, à trouver de l'avant, à se projeter comme on a pu le faire". Tant que les joueurs nantais "saississent" les consignes de leur entraîneur…
Bertrand Marchand (C+) :
"C'est la victoire du cœur mais il y a eu aussi beaucoup de la qualité, il y a eu aussi de la vibralité on sait que notre position aujourd'hui l'important c'est de gagner". OK, Bertrand, ça doit être l'émotion de la victoire.

Depuis que Sarkozy est au pouvoir, les soigneurs ont remplacé l’éponge par la matraque, et le survet’ par le gilet pare-balles. |
La déclaration à relativiser
Bruno Rodriguez (TF1) : "Non, je ne suis pas le messie". Effectivement, tu es juste le Messin.
La déclaration
Reinaldo (Le Parisien) : "C'est une action très classique, comme on en travaille à l'entraînement". Et à l'entraînement, quel défenseur est chargé de détourner le ballon dans ses cages?
La déclaration en moufles
Jérôme Alonzo (L'Est Républicain) : "Je signe des deux mains pour que ce scénario se reproduise à chaque fois". Enlève quand même tes gants avant de signer.
La déclaration imprécise
Grégory Coupet (Le Progrès) : "Une erreur individuelle arrive à tout le monde". À tout le monde dans la défense lyonnaise en tout cas.

Ce n'est pas une sécrétion nasale géante qu'exhibe Vincent Radureau, mais une des fameuses boulettes montpelliéraines. |
La déclaration policière
Grégory Coupet, à propos de ses coéquipiers (Le Progrès) : "Je veux absolument mettre tout le monde dans le même panier". Et les envoyer en garde à vue?
La déclaration du juge de patinage
Jean-Michel Aulas (Le Progrès) : "Sur la qualité de jeu, nous avons eu une meilleure note que Monaco".
La déclaration à sous-entendus
Ludovic Giuly (C+) : "Nos concurrents, on s'en fiche un peu". Vous vous foutez même légèrement de leur gueule.

Selon vous, lequel de ces titres du quotidien "Aujourd'hui" intéresse le plus Ludovic Giuly : "Les loyers HLM s'envolent" ou "Monaco s'envole"? |
La déclaration dépressive
Laszlo Bölöni (Ouest-France) : "Mes joueurs ont eu un comportement démoralisant".
La déclaration de vol
Communiqué du FC Sochaux-Montbéliard : "À ce jour, ce sont près de cinq points qui ont été dérobés au bilan de notre club à la suite de flagrantes fautes d'arbitrage".
Le commentaire obstétrical
Ludovic Duchêne (TF1) : "Dagano écarte au forceps les deux défenseurs".
Le commentaire à lapsus
Grégoire Margotton (C+) : "L'Olympique de Marcel s'accroche".
Le commentaire qui abuse de la métaphore
Xavier Giraudon (C+) : "Le TFC bien en place dans un 4-4-2 gonflé au bleu de chauffe".

Scène d'horreur dans la surface d'Ajaccio : un joueur menace de s'asseoir sur ses partenaires terrorisés. |