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La presse sportive s'abstient, les Bleus s'engagent

Le coma politique de la presse sportive est tristement évident dans cette période de profond trouble: L'Equipe et France Football ne risquent pas un pas hors des pelouses et font comme si de rien n'était. Par bonheur, les Bleus prennent leurs responsabilités

Auteur : Jamel Attal le 1 Mai 2002

 

 

Le maillot bleu comme drapeau

Après quelques jours de silence radio, plusieurs internationaux français, et non des moindres, ont donc pris position sur le deuxième tour des présidentielles. Marcel Desailly avait pris les devants, en bon capitaine. Cela nous a presque surpris de la part d'un homme qui se méfiait récemment d'organisations "extrémistes" comme Amnesty International, mais ses propos ont tapé juste ("Personnellement, je ne souhaite qu'une chose: que le 5 mai, les Français prennent leurs responsabilités en votant contre Le Pen. C'est la démocratie qui est en jeu. M. Le Pen n'a pas changé, c'est un être agressif, intolérant, à l'opposé des valeurs que je défends").

 

Il a été imité par Willy Sagnol, Christian Karembeu, Bernard Lama (assez logiquement puisqu'il figure dans le comité de soutien à Jacques Chirac), Vikash Dhorasoo, Stéphane Guivarc'h et très malencontreusement par Christophe Dugarry, qui avec cette inconscience qui le caractérise a déboulé là où l'on attendait plutôt Franck Lebœuf (que de préjugés de notre part!), avec le prototype de la déclaration dont l'inutilité n'est égalée que par la bêtise. Duga ne trouve rien de mieux à faire que l'apologie de l'abstention. Duga choisit toujours le meilleur moment, et il a une science particulière pour se faire détester, fournissant à ses détracteurs une liste considérable de motifs variés.

 

Mais le moment le plus important a été l'engagement de Zidane en ce début de semaine, incarnation majeure d'une France intégratrice que l'on aimerait plus concrète et moins exceptionnelle. Ce n'est pas de lui que l'on attendait la déclaration la plus marquée, mais il était sûr que la sienne serait la plus marquante. Mais il nous a surpris lui aussi, avec ses mots très fermes, l'expression de son attachement à la France et sa jubilatoire désignation de "l'autre". Lizarazu, Deschamps Boghossian et Christanval ont pour le moment joint leurs voix à celle du Madrilène (notons aussi qu'Elie Baup et Arsène Wenger se sont également exprimés).

 

Ces initiatives, même si l'on peut en critiquer les limites, sont un soulagement. Il y allait du sens même et de la crédibilité de l'équipe multicolore championne du monde, symbole d'une France multiculturelle, icône un peu trop idéale d'une intégration de tous dans les valeurs de la nation. Ce symbole pouvait difficilement rester muet, sous peine de donner totalement raison à tous ceux qui en dénonçaient le caractère factice. Nous nous en féliciterons pour notre part, car si les belles métaphores ne résolvent pas les problèmes, elles sont indispensables pour montrer ce qui est possible et alimenter la confiance dans nos idéaux d'égalité et de fraternité. Il était donc important que les champions du monde réaffirment le sens qu'ils donnent eux-mêmes à leur équipe.

 

La manifestation du 1er mai a d'ailleurs été l'occasion de renouer dans les rues avec l'élan de juillet 1998, de réaffirmer — sur un registre et dans des circonstances infiniment plus graves évidemment — que la majorité d'entre nous est attachée à cette conception fraternelle et tolérante de la collectivité. Le maillot des Bleus a parfois été porté dans les manifestations des derniers jours, comme une façon a la fois de se réapproprier le drapeau français et de rappeler les images indéniablement positives d'il y a quatre ans.

 

La presse sportive regarde ailleurs


Le silence emprunté des footballeurs, dans les jours suivant le premier tour, n'est pas une surprise dans un milieu où la dépolitisation est à son comble (voir Joueurs de tous pays, unissez-vous…) et où les vedettes répugnent au plus au point à s'exprimer sur des sujets de société (Le footballeur, le petit beurre et la politique. Ce retard s'explique aussi par le fait qu'aucun journaliste ne semblait les avoir sollicités (Desailly est par exemple intervenu sur son site Internet), a fortiori dans la presse sportive, spectaculairement hermétique aux événements électoraux.

 

Sa traditionnelle indigence politique, souvent dénoncée sur ces pages, atteint dans les circonstances actuelles un stade absolument dramatique. Il a fallu que les joueurs de l'équipe de France s'impliquent pour que L'Equipe consacre son premier article, huit jours après le scrutin, anticipant sur l'officialisation de leur démarche commune. Signé par non moins de six rédacteurs, isolé dans la rubrique "Prolongations", il se contente d'arrondir les angles et de présenter les points de vue des joueurs. Quand Didier Braun, préposé aux articles de plus haute facture, aborde le mot "Engagement" dans sa chronique "Les mots du jeu", on se dit qu'on va enfin lire quelque chose qui ressemble à un point de vue. C'est peine perdue, ou alors de manière totalement métaphorique, dans une bouillabaisse incompréhensible.


France Football a imité ce mutisme. Gérard Ernault seul a ratiociné dans son éditorial sociologisant, voyant dans France-Algérie un "énorme coup de semonce" et justifiant presque la réaction des électeurs. Les deux titres phares du groupe Amaury se sont en outre signalés par le mauvais goût de leurs gros titres badins, du genre "Lens attend le grand soir" ou "Quel scénario de rêve!".


Cette abstention est-elle spontanée ou décidée par les journalistes, ceux-ci ont-ils des consignes explicites de leurs directions? Les services publicité et marketing de L'Equipe disposent-ils d'études sur leur lectorat qui les incitent à ménager l'électorat lepéniste?

 

Les défenseurs d'un sport "pur" estiment que la presse sportive n'a pas vocation à "faire de la politique" et souhaitent que le spectacle sportif soit une bulle étanche aux débats qui traversent la société. Pourtant, l'heure est suffisamment grave, et la persistance dans cette attitude tend à montrer que cette industrie ne serait pas le moins du monde perturbée par l'avènement d'un pouvoir fasciste. Il y a des limites au refus de tout engagement. Dans le journalisme sportif, il serait préférable que le journalisme l'emporte de temps en temps sur le sportif, et que l'on s'autorise à exprimer des opinions sur autre chose que les choix tactiques de Santini.

 

Suggestions de sujets de campagne pour presse sportive en mal d'engagements
La dissolution du club de Dirac (Charente)
Le programme du FN pour le sport
L'implantation de l'extrême-droite dans les stades
Les déclarations du FN sur l'équipe de France (on leur permet de pomper dans notre article sur le sujet)
L'initiative des Ultras girondins contre le racisme
etc.

Réactions

  • El mallorquin le 02/05/2002 à 11h45
    Et pour étayer mon propos, je citerai un grand penseur contemporain :
    "Il a fallu effectivement huit jours pour que la direction du journal admette, sous la pression des rédacteurs, que le silence était une faute." (plumitif)

  • Moser le 02/05/2002 à 12h23
    Garde rouge laisse tomber t'es pas au niveau..
    :-))

  • Fuck le 02/05/2002 à 12h26
    je n'ai lu ke la premiere page et franchement la phrase de Jamel est pas dure a comprendre et je pense ke piem l'ont bien explique: l'equipe cherche a vendre avnat tou comm toute entreprise et je pense qu'ellle n'a pas reagit de crainte de perdre une partie de son lien plusl'equipe restera l'equipe meme sous 1 regime fascho avec ou sans les memes hommes qui la composent puisque l'on ne constatera aucune difference. maintenant aux journalistes sportifs de montrer qu'ils ont des consciences.

  • Fuck le 02/05/2002 à 12h41
    Ceux ki se taisent sont des criminels! Ceux ki ne votent pas sont des criminels!Et puis merde...

  • Vicky le 02/05/2002 à 12h43
    On demande aux sportifs de s'engager mais n'oublions pas que :
    - les footballeurs, à part Karembeu, ne s'étaient pas engagés avant le premier tour, peut-être leur avait on demandé de ne pas apparaître sur les listes de soutien des candidats, et pourtant, la plupart d'entre eux adorent Chirac (parce qu'ils le trouvent sympa) !
    - Petit a un jour déclaré qu'il croyait que Chirac était de gauche. Ca en dit long sur la culture politique de certains.
    - On se moque à longueur de temps des footballeurs, de leur façon de s'exprimer, mais en même temps on veut qu'ils donnent leur avis...Peut-etre craignent-ils d'être entraînés dans un débat dont ils ne maîtriseraient pas toutes les issues.
    - Ils vivent pour la plupart à l'étranger, gagnent des millions et vivent loindes réalités des "vrais gens" comme dirait Le Pen. Ce dernier n'a pas manqué de rappeler que l'avis de ces "nantis" ne comptait pas pour lui. Il oublie qu'il était le plus riche de tous les candidats...
    - On critique les footballeurs mais Lemerre a refusé de s'engager. Lui pourtant aurait pu fédérer les bleus autour de lui et adresser aux médias une déclaration commune.
    - Parler de collaboration en parlant des footballeurs qui rechignent à parler est exagéré...Certains joueurs, ou du moins leurs proches, seraient directement concernés par la politique ségrégationniste de Le Pen.

  • Resist le 02/05/2002 à 13h43
    mon disque dur m'a laché, il a fallu le remplacer fissa lien j'ai pas fini...

    on dirait que radio cobra est passée par là. je t'ai pas reconnu marco, tu t'es laissé entrainer par cc??

    pour répondre à el mallorquin je continue de penser que certains journaux sont de purs produits, comme les tomates ou les mouchoirs en papier. l'équipe en est 1 et c'est pas du tout 1 insulte que de le reconnaitre. c'est pas 1 journal d'opinion. non ça ne me choque pas qu'il n'introduise pas dans son journal 1 dimension supplémentaire. quand à plumitif, puisqu'il parle de réunion de la rédac, et qu'il reconnait que c'est 1 faute, ça veut dire que ça lui parle et qu'il est conscient de l'évènement majeur qu'a été le premier tour des élections, qu'il à le pouvoir de la parole mais réservé aux évènements lien n'est pas propriétaire du journal. l'équipe représente 1 lectorat ultra large et il attend pour réagir...

    toi el mallorquin, tu es dans 1 sphère privée, tu peux te permettre de prendre parti librement, salentino, moi,d'autres aussi. et il y aura toujours certains avec plus de conscience politique que d'autres. ça n'enlève rien aux seconds et cela donne 1 dimansion plus grande aux premiers... faut accepter les différences de chacun et ne pas accepter que le forum parte en vrille de cette manière. même sur xavier rauffer, il n'y a pas eu cette méchanceté de trottoir.

    marco
    "Enfin, je suis content de vior zidane intervenir, mais qui pourra t il convaincre, son discours etant evidemment aisement "cassable" par Le Pen, vu les sommes d'argent gagnées par Zizou."
    je vois vraiment pas ou tu veux en venir?ah bon,tu trouves que sur ce plan le pen peut donner des leçons à zizou? zidane gagne son lien publicitaires lui en offriraient 100 fois plus s'il apparaissait seulement 1 seconde dans leur spots imbéciles...il ne vole personne et surtout il ne profite pas d'étranges héritages mis à son nom de la part de personnes physiquement et mentalement malades, actions condamnables s'il en faut et dont le pen profite allègrement. comparaison très très insultante... faut pas touche à mon zizou:-)

  • Resist le 02/05/2002 à 13h45
    par contre sur les évènements sportifs plumitif, tu sais ce que j'en pense. t'as pas le droit de te cacher derrière quoi que ce soit. lâche-toi

  • Louis II le 02/05/2002 à 14h02
    Bien dit resist, ça fait du bien quelqu'un qui calme le jeu dans ce genre de débats.

    En revanche, Marco ne voulait certainement pas comparer le sens de l'éthique de ZZ et de JMLP, il dit juste que le discours de ZZ est facilement "cassable" par JMLP, ce qui est vrai.
    Maintenant, qu'on puisse répondre à Le Pen quand il sort ce genre d'arguments, bien sûr!

  • El mallorquin le 02/05/2002 à 15h08
    Mais Resist, je veux bien que certains journaux soient de purs produits : c'est leur droit. Mais alors, il faut admettre la critique, et surtout, il ne faut pas que ceux qui y travaillent ou le dirigent veuille nous faire croire le contraire !

    Quand tu me parles de méchanceté de trottoir, c'est une fois de plus plumitif qui est en est l'auteur principal. Je ne fais que lui poser des questions, et il me rentre dedans dans une attaque personnelle, avec le soutien de Marco et CC qui en rajoutent une couche. J'ai relu l'intégralité de ses interventions sur "la chèvre et le chou", et c'était déjà le cas, avec un langage limite et des agressions permanentes. J'ai pu me lâcher par moment, mais c'est chez plumitif une attitude habituelle. C'est d'autant plus étonnant que je ne lui suis pas hostile : il m'est arrivé d'être en accord avec lui sur le Forum, j'ai aussi fait de l'humour, mais il répond systématiquement par la violence verbale, ce que j'ai du mal à comprendre.
    Pour être honnête avec toi, ça ne me gêne pas plus que ça, je veux juste que tu ne m'attribues pas les dérives d'un autre, c'est tout.

    Concernant Zizou, je ne vois pas ce qui est cassable quand il dit que le discours de Le Pen ne correspond pas aux valeurs qui pour lui, représentent la France...

  • Louis II le 02/05/2002 à 15h16
    El M,
    Ce qui est cassable l'est évidemment si tu conçois que Le Pen essaie de convaincre SES ELECTEURS POTENTIELS. Des arguments qui marcheront avec des gens hésitant à voter pour lui (c'est le nerf de la guerre, à mon avis) ne marcheront pas avec toi ou moi, par exemple.
    Un argument tel que "Zidane habite à l'étranger et gagne plusieurs millions d'euros par an, donc il ne connaît pas les attentes du petit peuple" (celui que Le Pen affirme défendre) ou bien "Zidane est manipulé", ça peut marcher avec certaines personnes. Faut être un peu con, ben oui, ben y a des gens un peu cons.
    On peut se poser la question de savoir si, d'un point de vue électoral, ce soit une bonne chose que Zizou s'exprime. D'un point de vue éthique, ça n'a rien à voir...

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