Rouxtine
Guy est de retour partout, même là où il est resté. De nouveau assis sur son banc, il est toujours accroché à son siège de représentant de l'UNECATEF à la Ligue, et vice-président de celle-ci. Si l'image du gros schtroumpf est amusante, ses agissements en costard sont moins drôles, puisque Roux usurpe totalement sa fonction de vice-président à LNF, sachant qu'il n'avait pas été réélu lors de la houleuse assemblée générale du 19 mars, au terme de laquelle les partisans de Raymond Domenech portèrent Joël Muller à la tête du "syndicat" des éducateurs.
L'UNECATEF a tout récemment confirmé les candidatures officielles de Muller et Repellini en lieu et place de Roux et Herbin pour siéger au conseil d'administration de la Ligue. Guy Roux s'en fout, et fort de conseils juridiques affirme qu'il ira au bout de son mandat de quatre ans (entamé en juillet 2000). Il invite même Muller à lui "faire part de ses observations" qu'il transmettra (L'Equipe, 21/08)… Autant dire qu'il entend, au mépris du respect de quelques principes démocratiques, rester à ce poste de pouvoir sans réelle légitimité. C'est le vote de l'assemblée générale de la Ligue qui devrait en décider le 7 septembre, mais le potentat bourguignon, qui n'a pas du tout apprécié le putsch dont il a été victime, ne va pas se laisser faire.
Quelques jours auparavant, Roux s'était fait remarquer avec une lettre adressée à Gérard Bourgoin et au conseil d'administration de la Ligue, dans laquelle il critiquait (en tant que vice-président de la Ligue cette fois!) l'accord qui dispose de l'augmentation des rémunérations des jeunes joueurs, et demandait de ne pas l'appliquer aux contrats en cours. Cet accord avait pourtant été obtenu avec l'UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels) en échange d'un nouveau quota de joueurs hors UE admis dans les effectifs, porté à cinq. Avec cette prise de position très patronale, Guy Roux excédait complètement ses prérogatives de représentant des entraîneurs en défendant l'intérêt de l'employeur, trop heureux d'élever des petits poulets en batterie à moindre coût. A 400.000 francs par mois (hors primes, source L'Equipe), le coach auxerrois n'a pas ce genre de scrupules pour lui-même.
Alors oui, le retour de Guy Roux a du bon pour nous autres satiristes — et pour son club aussi, visiblement — mais ça ne nous soulagera pas du côté pénible de l'homme, dont on entendra à nouveau les opinions à l'emporte-pièce et les prises de position. Surtout qu'il a vraiment l'air en pleine forme et qu'il a rapidement retrouvé son omniprésence, avant même de retrouver TF1.