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Bleus : l'aloi des séries

Les Carnets de l'archiviste – Chaque match de l'équipe de France raconte plusieurs histoires à la fois...
> Quinte flush, la meilleure suite de Domenech
> Bakary Sagna, matricule 822
> Quand les Bleus jouaient contre les clubs
> Et le Parc siffla Platini...
Auteur : Bruno Colombari le 24 Août 2007

 


Quinte flush
Cinquième victoire d'affilée pour Domenech : c'est la meilleure série depuis ses débuts en 2004. Les Bleus en avaient enchaîné quatre en 2005 contre la Hongrie, la Côte d'Ivoire, les Féroé et l'Eire,  puis encore quatre l'an dernier avec le Togo, l'Espagne, le Brésil et le Portugal en 2006. La série actuelle, moins prestigieuse (Lituanie, Autriche, Ukraine, Géorgie et Slovaquie) se double d'une invincibilité en défense, loin toutefois du record établi en juin 2004 (11). À noter, enfin, que Landreau n'a toujours pas encaissé de but en six sélections.


Bakary Sagna, matricule 822
Comme il est improbable de voir des nouveaux Bleus dans les prochains matches, saluons l'arrivée de Bakary Sagna dans la longue liste des internationaux A, qui compte désormais 822 membres. Le Gunner est aussi le 22e joueur lancé par Domenech depuis août 2004. On lui souhaite plus de réussite que Faubert, Zebina, Jurietti, Chimbonda et Piquionne, qui attendent toujours une deuxième sélection pour quitter enfin le statut d'éphémère (lire le Carnet du 7 juin).


Quand les Bleus jouaient contre les clubs
Entre 1973 et 1984, la rentrée des Bleus se faisait contre une équipe de club, à domicile. Elle ne comptait pas pour une sélection et n'apparaît donc pas dans les statistiques (hormis le 0-4 contre la Pologne en 1982). C'est ainsi que la France a battu, avec la manière, des cadors de l'époque comme le Real Madrid de Netzer, Breitner, Santillana et Camacho (3-1), le Borussia Mönchengladbach de Bonhof, Simonsen et Vogts (5-0), le Hambourg de Kaltz, Keegan et Magath (4-2) ou le Bayern de Hoeness et Rummenigge (4-1). La recette du match était reversée à l'UNFP (syndicat des joueurs), sans retransmission télévisée – ce qui n'empêchait pas le spectacle.


Et le Parc siffla Platini...
Si ces rencontres ne sont pas entrées dans l'histoire, l'une d'elles mérite qu'on s'y arrête. Le 18 août 1981, les Bleus reçoivent au Parc le VfB Stuttgart que Didier Six allait bientôt rejoindre. Au bout d'une heure de jeu, Michel Platini sort sous la bronca du public parisien et cède sa place à Genghini. Après le match (perdu 1-3), Michel Hidalgo, pourtant surnommé "robinet d'eau tiède" par les médias, sort le kärcher et déclare: "Michel Platini a raté son match. Il est certain que s'il ne retrouve pas rapidement les énormes moyens qui sont les siens, l'équipe de France devra se passer de lui". Ça ne l'empêchera pas de qualifier les Bleus pour la Coupe du monde espagnole, trois mois plus tard, sur un coup franc d'école.

À noter en passant que sur les cinq matches contre des clubs qu'il a disputés sous le maillot bleu, le futur triple Ballon d'Or a marqué cinq buts, dont un triplé tête-gauche-droit contre Hambourg en 1977 (prémonitoire de ceux réussis contre la Belgique et la Yougoslavie en 1984). Si ces matches avaient été officiels (comme le sera le bizarre France-FIFA All Stars d'août 2000), Platini compterait aujourd'hui 77 sélections et 46 buts.

Réactions

  • José-Mickaël le 24/08/2007 à 07h48
    Encore un article intéressant, quel boulot les Cahiers !

    Je pense à un truc... En 1984, quand Platini avait rejoint Fontaine avec 27 buts, on s'était alors rendu compte qu'on avait oublié trois buts de Fontaine, qui en était donc à 30. Le match d'après (peut-être celui contre la Yougoslavie ?) Platini en avait remis trois, et lors de l'interview d'après match, il avait dit quelque chose comme : "J'ai bien été obligé de remarquer trois buts, vu qu'on en avait rajouté trois à Justo".

    Peut-être qu'on va faire pareil avec Henry ? J'espère, comme ça il va nous en planter cinq contre l'Italie...

    (Mais ça m'étonnerait, les rencontres nations/clubs n'ont jamais compté comme sélections officielles, donc y'a pas de raison.)

  • OLpeth le 24/08/2007 à 08h02
    Juste pour dire chapeau à la rédac' qui enfile jour après jour les articles comme des perles, et celui-là comporte quelques petites infos intéressantes à resortir dans les cocktails (Ma chère, saviez-vous que Platini avait marqué deux triplé tête-gauche-droit ? Comment ça vous vous en foutez ?)

  • SuperColleter le 24/08/2007 à 08h46
    Mais non, mon très cher, il en avait déjà marqué un contre la Belgique, une semaine avant la Yougoslavie, en 84...
    Tiens, passez-moi donc un de ces magnifiiiiques canapés au tofu, je vous prie.

  • Davy Crocket le 24/08/2007 à 09h16
    Ah, le LE Platoche.
    Ce qui serait intéressant c'est d'avoir le rapport du nombre de sélection et du nombre de buts sur le nombre de sélection possible par année.

    Sans avoir vérifié, j'ai la vague impression que l'équipe de France fait plus de matchs par saison sous l'ère Henry qu'elles n'en faisaient sous l'ère Platini.

    De même, il serait intéressant de connaître le nombre de buts marqués en compétition par l'un et l'autre et également en phase finale uniquement. juste pour voir.

    Je pense que Platini a été très plus présent lors des matchs "couperets" qu'Henry.

  • Davy Crocket le 24/08/2007 à 09h17
    Oui je pense qu'il a tété "très plus présent", et alors ?

  • suppdebastille le 24/08/2007 à 09h27
    "Davy Crocket
    vendredi 24 août 2007 - 09h16
    .

    Sans avoir vérifié, j'ai la vague impression que l'équipe de France fait plus de matchs par saison sous l'ère Henry qu'elles n'en faisaient sous l'ère Platini."

    Les groupes de qualif comportaient 4 ou 5 pays voire 3 seulement (Bulgarie , Eire , France) pour se qualifier pour le Mondial 78.
    Donc oui, l'Edf de Platini jouait beaucoup moins de matches, surtout beaucoup moins de "petits" matches.

  • Damiou le 24/08/2007 à 09h48
    En phase finale, on a Platini 14 buts (4 phases finales disputées), Henry 11 buts en 5.

    Mais Henry a mis plus de buts que Platoche en coupe du monde (6 contre 5 en 3 coupe du monde pour les deux).

  • Si le vin vil tord le 24/08/2007 à 10h20
    supp, oui mais maintenant il n'y a plus de petites équipes. Alors qu'avant oui!

  • Davy Crocket le 24/08/2007 à 10h47
    Merci pour les précisions Supp et Damiou.
    Je trouve que ça permet de relativiser les performances d'Henry (exceptionnel, certes) par rapport à celle de Platoche qui, il me semble, sont plus "meritoires".

    Evidemment, difficile de comparer les epoques mais supposons que Platini ait dû se coltiner des groupes de 6 ou 7 équipes en eliminatoires toute sa carrière + des matchs de reprise "qui compte" contre de "vrais sélections", il aurait largement dépassé les 100 sélections et son nombre de buts auraient forcément été plus important (mais peut-être n'aurait il jamais marqué contre Andorre, Malte ou l'Azerbaïdjan).

    (Je précise que je n'ai rien contre Henry, pour ceux qui pourrait penser le contraire...)

  • Bourrinos le 24/08/2007 à 10h59
    A propos du nombre de matchs:

    L'explosion de l'URSS ajoutés plein de petits pays (quoique l'Ukraine...). Rien qu'avec ceux qui sont le plus à l'ouest, ca en fait 10 (j'ai pas eu le courage de vérifier dans quel confédération jouaient tous les -stan plus à l'est), et pas des foudres de football (Azerbaïdjan). La réunification allemande est compensée numériquement par la scission de la Tchécoslovaquie, et on peut rajouter tous les pays de l'ex-Yougoslavie (6 si le Monténegro devient indépendant).

    Tout ca pour dire qu'il y a beaucoup plus de match et celles qui se sont rajoutées, dans peu de cas, sont vraiment de bon niveau: Ukraine, Slovénie, Serbie, Croatie et puis toujours la Russie.

    Il faudrait voir les matchs ou Henry a mis des buts, le niveau des adversaires aussi, pondérer le tout pour pouvoir comparer à Platini vraiment.

La revue des Cahiers du football