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Une éternité avant le Brexit

Il y a 47 ans, la Grande-Bretagne fête son entrée dans la Communauté européenne avec un match de gala à Wembley opposant les six anciens pays membres aux trois nouveaux. 

Auteur : Richard Coudrais le 14 Jan 2021

 

 

En 1973, la Communauté économique européenne connaît son premier élargissement. Les six pays fondateurs de 1958 (Belgique, France, RFA, Italie, Pays-Bas et Luxembourg) entérinent l’intégration au Marché commun de trois pays voisins: le Danemark, l’Irlande et la Grande-Bretagne.

 

 


Enlarge your Europe

Les choses n’avaient pas été simples. Ces trois pays, en plus de la Norvège, attendaient leur intégration depuis douze ans. Mais la France, notamment, s’y opposait fermement, son président Charles de Gaulle redoutant une ingérence américaine par le biais des Anglais.

 

Une fois le Général retiré de la scène politique, son successeur Georges Pompidou se montra plus ouvert à de nouvelles adhésions. Ainsi la Grande-Bretagne, le Danemark et l’Irlande ont-ils pu rejoindre l'alliance, seule la Norvège s’étant abstenue après le "non" issu d'un référendum auprès de sa population.

 

Le Royaume-Uni ne manque pas de manifester son enthousiasme. De nombreuses célébrations de tout ordre sont organisées lors des premiers jours de cette année 1973 sous l’intitulé "Fanfare for Europe". Ces manifestations prévoient notamment l’organisation d’un match de foot à Wembley rassemblant les meilleurs joueurs des neuf pays membres, répartis entre deux équipes représentant l’Europe des Six et l’Europe des Trois.

 

La rencontre se déroule à Wembley le 3 janvier 1973 devant 36.500 spectateurs: le public anglais est toujours friand de ce type de rencontres. Il avait répondu présent lors des Angleterre-Reste du monde célébrant le 50e anniversaire de la FIFA en 1953 ou celui, dix ans plus tard, pour le centenaire de la FA. Les jubilés, comme celui de Stanley Matthews en 1965, font également recette en Grande Bretagne.

 

 

 


Un Angleterre-RFA renforcé

L’Europe des Six est dirigée par le sélectionneur allemand Helmut Schön, celle des Trois par Sir Alf Ramsey.

 

On note dans l’équipe des Six une forte prédominance de joueurs allemands (6) alors qu’aucun joueur italien ni luxembourgeois n’est aligné. Certes, Dino Zoff fera son entrée en deuxième mi-temps, mais en remplacement de Piot, seul Belge de l’équipe. Faut-il y voir une symbole de la vision qu’ont les Allemands de ce Marché commun? Marius Trésor et Georges Bereta représentent quant à eux la France.

 

 

 

Côté Europe des Trois, chacun des nouveaux pays est effectivement représenté, même si on ne relève la présence que d’un seul Danois et un seul Irlandais. Neuf Britanniques composent en effet le reste de l’équipe, avec deux Écossais, un Nord-Irlandais et… six Anglais. Zut, on a oublié le Pays de Galles.

 

Du beau monde, donc, même si cela ressemble plutôt à un Angleterre-RFA quelque peu renforcé. On aurait préféré des équipes mieux réparties et que soient évitées l’absence de certaines nationalités pour un match amical qui se voulait avant tout un symbole d’unité.

 

Cela ne semble pas troubler le premier ministre britannique, Edward Heath, qui profère un discours de circonstance: "Le match de ce soir est unique, il englobe les pays de notre communauté élargie. Nous sommes très heureux que nos amis européens aient accepté d’y participer. Je suis sûr qu’avec nous, ils considéreront cette soirée comme une étape majeure dans l’histoire du football européen".

 

 

 


Le retour de Bobby Charlton

Les capitaines habituels des deux sélections dominantes (Franz Beckenbauer et Bobby Moore) ont laissé leurs brassards à des coéquipiers, Günter Netzer et Bobby Charlton, ce dernier ayant accepté à trente-cinq ans de participer à la rencontre alors qu’il ne jouait plus en sélection depuis la fin de la Coupe du monde 1970.

 

L’équipe des "Trois" évolue dans un maillot blanc très anglais alors que celle des Six porte un maillot bleu azur fidèle au drapeau du Conseil de l’Europe. Le match en lui-même n’est pas resté dans les mémoires, avec une première mi-temps très ennuyeuse malgré deux occasions manquées par Lorimer.

 

Plusieurs changements sont réalisés à la mi-temps du côté des "Six", avec les entrées de Dino Zoff (Italie), Ruud Krol (Pays-Bas), Wim Suurbier (Pays-Bas) et Herbert Wimmer (RFA) à la place, respectivement, de Piot, Beckenbauer, Trésor et Van Hanegem. Une réorganisation dont ont su profiter les "Trois", notamment le Danois Jensen qui ouvre le score quatre minutes après le retour sur le terrain, en reprenant de la tête un centre de Bobby Charlton.

 

 

 

 

Le buteur cédera sa place à Alan Ball à l’heure de jeu, mais comme ça manquait quand même un peu de Danois, John Steen Olsen fera son entrée au début du dernier quart d’heure à la place de Colin Bell. Entre-temps, l’Écossais Colin Stein aura inscrit le deuxième but des "Trois", qui s’imposent donc 2-0.

 

Les 36.000 spectateurs de Wembley sont ravis du spectacle, même si celui-ci a eu un caractère plus symbolique que sportif. Les opinions des acteurs sur cette nouvelle configuration de l’Europe économique sont diverses. Pat Jennings indique clairement que la chose ne l'intéresse guère, au contraire de Johnny Giles qui espère que son "petit pays" (sic) allait gagner de nombreuses relations d’affaires grâce au Marché commun.

 

Alan Ball se montre un peu plus prosaïque en indiquant que la seule chose qui l’intéresse est de savoir si ses vacances en Europe lui coûteront moins cher. Quant à Sir Alf Ramsey, il espère que de tels événements seront encore l’occasion d’organiser de belles rencontres à Wembley. Aujourd'hui, on en est à imaginer un improbable Royaume-Uni-Reste de l'Europe.

 

 


 

Réactions

  • suppdebastille le 18/01/2021 à 11h50
    Pat Jennings dans les buts, il sera encore là au Mondial 86 avec sa sélection nord-irlandaise.

  • theviking le 18/01/2021 à 13h19
    Vraiment marrant cette idée de match 3 contre 6. Dommage qu'ils ne soient pas allés un peu plus au bout en équilibrant un peu la répartition par pays (les Luxembourgeois, ok, c'est sans doute un peu difficile, mais pas d'italien !!
    Merci pour cet article.

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