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Top 10 : Il s'appelle Steven

Steven Gerrard quitte son club de toujours, avec lequel il a vécu des moments intenses de gloire et de peine. Et qui font de lui un héros footballistique des plus humains et des plus fascinants. Petite compilation.

Auteur : Christophe Zemmour le 27 Mai 2015

 

 

10. En retrait pour Drogba

 D'aucuns prétendent qu'il l'a fait exprès. À la lutte pour le titre avec Manchester United la saison précédente, Liverpool a vu son rival le rejoindre au palmarès du championnat d'Angleterre avec un dix-huitième sacre. En ce 2 mai 2010, les Red Devils sont en course pour dépasser le club de la Mersey qui reçoit Chelsea, leader avec une longueur d'avance avant cette pénultième journée. À la 33e minute, Gerrard donne en retrait pour Pepe Reina. La passe est interceptée par Didier Drogba, qui crochète le gardien des Reds et ouvre le score.

 

Chelsea l'emporte (2-0) et finira le boulot à la maison en explosant Wigan (8-0). La vérité est que Liverpool, fatigué par une prolongation dans la semaine face à l'Atlético Madrid, n'a pas laissé filer le match. Ce n'est pas le genre de la maison, comme l'avait déjà prouvé la victoire (2-1) lors de la dernière journée en 1995 face aux Blackburn Rovers de Kenny Dalglish, alors au coude-à-coude avec MU, qui n’avait pas su profiter de l'aubaine.

 

 

 

 

9. Alavés, à la mort

C'est l'année des coupes. En 2001, l'équipe dirigée par Gérard Houillier remporte toutes celles dans lesquelles elle est engagée, de la League Cup au Charity Shield. Dit comme ça, ça ne fait pas spécialement rêver, mais Liverpool dispute aussi deux finales à rebondissements, en Cup face à Arsenal et en C3 contre le Deportivo Alavés, après un parcours où le club se rappelle au bon souvenir du Vieux Continent, avec des victoires probantes face à l'AS Roma, au FC Porto et au FC Barcelone.

 

En finale contre Alavés, à Dortmund, les Reds mènent rapidement au score grâce à un but de Markus Babbel à la 4e. Douze minutes plus tard, Emile Heskey presse la relance espagnole, Dietmar Hamann récupère et transmet à Michael Owen, qui temporise pour attendre la fenêtre de passe vers Gerrard dans la surface. Le numéro 17 d'alors frappe au premier poteau, sans contrôle. Martín Herrera touche le ballon, mais c'est insuffisant. Pas le but du break, puisque ce n'est que le début d'un match de malades qui se finira par un 5-4 après prolongation et un csc en or. Rendez-vous quatre ans plus tard pour une autre finale rocambolesque.

 

 

 

 

8. 39 secondes et demi

Cela restera son dernier derby d'Angleterre. Au moment d’affronter Manchester United, en ce 22 mars 2015. Liverpool est à deux points de la quatrième place et de son adversaire du jour, qui est également son dernier bourreau en championnat. Juan Mata a déjà frappé une fois quand Gerrard remplace Adam Lallana à la pause.

 

Dans le rond central, Stevie fait une passe sans contrôle qui lobe Ander Herrera. Premier acte. Le ballon lui revient et il le dégage avec un tacle au devant de Mata. Ce que tente de faire Herrera une seconde plus tard sur Gerrard qui vient de donner de nouveau vers l'avant avec son pied droit. Le gauche servira à s'essuyer les crampons sur le joueur mancunien. Carton rouge direct et game over, après seulement une quarantaine de secondes. Liverpool perd (1-2) et ne rattrapera plus MU. Et son capitaine historique aura complètement raté ce dernier grand rendez-vous face au rival.

 

 

 

 

7. Il reste

Chelsea vient de remporter la Premier League et Liverpool la C1. Nous sommes en 2005 et José Mourinho essaie, comme l'été précédent, de faire venir Gerrard à Londres (il retentera aussi sa chance à la tête de l'Inter Milan et du Real Madrid), rêvant d'un milieu à trois avec Claude Makelele et Frank Lampard. L'offre est alléchante et pleine de promesses de titres, notamment nationaux. Gerrard formule même une demande de transfert à ses dirigeants. Avant de se rétracter vingt-quatre heures plus tard. Certains supporters en colère avaient alors brûlé son maillot devant Shankly Gates.

 

En 2004, ce fut une longue discussion avec son entraîneur, Rafael Benítez, qui le retint. Cette fois, c'est une nuit blanche passée à faire les cent pas dans son salon qui le décide à finalement rester. Gerrard n'a alors jamais été aussi proche de partir de Liverpool, car même s'il avait fait des essais en jeunes dans d'autres clubs, comme MU, ce n'était que pour mieux attiser l'attirance des Reds. José Mourinho, qui le considère comme son "cher ennemi", est de cet avis: "Il ne m'a jamais dit personnellement qu'il viendrait. Jamais. Il a toujours été un Red et je pense que la décision était bonne."

 

 

6. Scream and shoot

Parmi les neuf buts que Gerrard a inscrits face à Manchester United, il y a ce penalty lors de la victoire (4-1) à Old Trafford en 2009 - suivant la leçon (4-0) infligée en C1 au Real Madrid dans la semaine avec deux pions de Stevie pour son centième match européen. Un bisou sur l'écusson et à la caméra alors que, huit ans plus tôt, le 31 mars 2001, il hurlait sa joie après avoir magnifiquement ouvert le score à Anfield Road face aux hommes d'Alex Ferguson. Il est encore jeune, mais commence à se révéler en tant que footballeur complet et polyvalent, apprenant le métier aux côtés de Gary McAllister.

 

Le quart d'heure de jeu vient d'être atteint et Robbie Fowler donne du plat du pied à Gerrard plein axe, à une trentaine de mètres des cages de Fabien Barthez. Le gardien français, avancé comme souvent, se fait surprendre. Après un contrôle, Gerrard se décale légèrement le ballon de l'extérieur du droit et frappe fort. Le tir croisé se loge dans la lucarne. Le stade explose de joie et le buteur sprinte vers le poteau de corner où il plonge et crie de plaisir. Liverpool, en sus de ses coupes, se qualifiera pour la Ligue des champions League en fin de saison après cette première victoire à domicile dans le derby d’Angleterre depuis 1995.

 

 

 

 

5. Athènes n’est pas Byzance

Cette fois, Liverpool était peut-être la meilleure équipe, mais ne l’a pas emporté. Deux ans après le Miracle d’Istanbul, le Milan AC prend sa revanche dans ce remake en finale de C1 2006/07. Les Reds n’ont pas encore Fernando Torres, les Rossoneri ont toujours Super Pippo et mènent à la pause grâce à un coup franc d’Andrea Pirlo détourné par la fouine de devant. C’est la formation de Benítez qui fait le jeu, tandis que les vieux briscards de Carlo Ancelotti gèrent moments forts et périodes faibles. Et c'est Steven Gerrard qui va manger la feuille de match.

 

À la 62e minute, Gennaro Gattuso assure mal sa passe en retrait pour Alessandro Nesta. Gerrard l’intercepte et, instantanément, dribble intérieur le défenseur milanais, mimant une frappe. Le ballon touche le talon de Nesta avant de revenir sur le capitaine liverpuldien qui bénéficie du contre favorable. Il entre alors dans la surface et ne pousse probablement pas assez son ballon avant de défier Dida. Sa faible frappe plat du pied droit est bloquée par le portier milanais. Dirk Kuyt réduira l’écart en fin de match après le second but d’Inzaghi et Gerrard tentera bien un dernier tir désespéré, écrasé et trop croisé. Mais c’est bien Milan qui remporte sa septième C1 et ne se fait ainsi pas rejoindre au palmarès par son adversaire.

 

 

 

 

4. "What a hit son!"

"Je mentirais si je disais que je pensais que nous allions nous qualifier alors que nous étions menés à la pause." Gerrard évoque la situation très compliquée que vit alors Liverpool lors de cette rencontre finale de la phase de poules de la Champions League 2004/05 face à l'Olympiakos. Les Reds doivent remporter le match par deux buts d'écart pour passer en huitièmes. Florent Sinama-Pongolle et Neil Meillor font les deux tiers du travail. Il reste quatre minutes à jouer dans le temps réglementaire.

 

Jamie Carragher envoie dans la surface vers Mellor qui dévie en retrait de la tête. Cela fait déjà quelques secondes que Gerrard réclame ce ballon qui lui parvient enfin, en rebondissant. Alors plein axe, à une vingtaine de mètres, il déclenche une demi-volée puissante et parfaite de l'extérieur du droit qui se loge dans le coin gauche. Andy Gray s'exclame: "Oooohhh ya beauty! What a hit son, what a hit!" Ce but est l'un des préférés de Gerrard, l'un des plus légendaires marqués face au Kop. Aussi tardif que crucial, il est de ceux qui définissent la carrière et la signature de ce joueur exceptionnel, capable de marquer dans les instants les plus importants, sublimant leur tension en émotions et souvenirs indélébiles.

 

 

 

 

3. "Rien à perdre"

La situation est encore désespérée, mais comme dans Olive et Tom, le défenseur courageux est là pour se mettre un pion et le capitaine se muer en héros dans les derniers instants. Steven Gerrard souffre de crampes et West Ham mène 3-2 en cette finale de la Cup 2006. Avec un caviar vers Djibril Cissé à la 32e et une magnifique reprise de volée en pleine lucarne à la 54e, il avait déjà permis à Liverpool de refaire un retard de deux buts. Mais Paul Konchesky a depuis redonné l’avantage à West Ham.

 

"J’étais loin du but. Trop loin pour tirer? Allez, sois réaliste! Mais la crampe m’a décidé. J’ai regardé le ballon et je me suis dit: 'C’est jouable alors essaie de tirer. Rien à perdre, Stevie.'" C’est ainsi que Gerrard raconte, dans son autobiographie, le boulet de canon qu’il décoche en cette première minute des arrêts de jeu, alors qu’il est plein axe, à plus de trente mètres du but. Boom et nouveau miracle. Comme le souligne Scott Murray: "Apposer son nom sur une finale de FA Cup et sur une finale de Coupe des champions: voilà qui en impose."

 

 

 

 

2. You’ll never slip alone

En 2013/2014, Liverpool y croit probablement encore plus qu’en 2008/09, exercice terminé à la seconde place derrière Manchester United, malgré 86 points marqués. Le jour des commémorations du vingt-cinquième anniversaire du drame d’Hillsborough, durant lequel Gerrard a perdu un cousin alors âgé de dix ans, les Reds battent City (3-2) après un match à rebondissements. Le titre national est enfin entre leurs mains, à condition d’assurer les quatre dernières rencontres. Après une victoire à Norwich, Liverpool reçoit Chelsea.

 

Juste avant la pause, Gerrard reçoit un ballon anodin de Mamadou Sakho. Son contrôle orienté est raté et il glisse sur ses appuis quand il tente de récupérer le cuir. Demba Ba est plus prompt et file tromper Simon Mignolet. Les Blues l’emportent (2-0), Liverpool perd la tête et gâche ensuite un avantage de trois buts à Crystal Palace. Luis Suárez, inconsolable après la déception de Selhurst Park, revient sur la glissade de Gerrard: "Si j’avais été dans les souliers de Stevie, je ne sais pas si j’aurais été capable de continuer à jouer. Émotionnellement, cela a dû être très, très dur." Cette absence de titre national restera le plus gros manque de la carrière de Gerrard. Et cette glissade, survenue au pire moment, déjà une belle source de vannes.

 

 

 

 

1. Remember my name

Ce n’est pas son plus beau but, encore qu’il soit loin d’être moche. Mais c’est le plus important. Celui qui remet Liverpool dans le match et inspire ses partenaires et la remontée, alors que Milan mène (3-0) dans cette finale de C1 du 25 mai 2005. John Arne Riise voit son premier centre contré par Cafu. Le second atteint le point de penalty où Gerrard, déjà complètement démarqué quelques secondes auparavant, s’envole et décoche une fantastique tête décroisée. La trajectoire est mal jugée par Dida et le ballon finit dans ses filets.

 

Les clichés associés à l’action sont saisissants: Gerrard est le seul à s’élever dans les airs, suspendu au-dessus de tous dans un moment d’éternité. Le timing et le coup de tête du capitaine des Reds appartiennent à l’histoire. Comme son match, pendant lequel il obtient le penalty du 3-3 et occupe trois postes différents, jusqu’à contrôler Serginho en tant qu’arrière droit. Nick Miller résume ainsi: "Quelles que soient les déceptions et l’insatisfaction qu’il puisse avoir sur le reste de sa carrière, Gerrard aura toujours Istanbul." Ce soir-là, Stevie a associé sa performance de leader et de joueur à une émotion unique. Il est alors devenu une légende.

 

 

 

Bonus : l'histoire de Steven Gerrard à Liverpool (1998-2015)

 

 

 

Réactions

  • Richard N le 27/05/2015 à 15h41
    Un beau résumé en dix points, qui démontrent que le champion avait aussi ses failles. Mais celles-ci seront oubliées avec le temps, seuls resteront ses frappes lointaines et sa tête d'Istanbul.

  • Ba Zenga le 27/05/2015 à 16h40
    Merci Richard. Pour ma part, fan du joueur (mon préféré juste après Zizou), c'est même déjà oublié!

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