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RB Leipzig : les raisons du succès d'un promu aux idées claires

Leader invaincu de Bundesliga, le RB Leipzig bouscule la hiérarchie. Toujours tourné vers le but adverse, dominateur et vainqueur face à Dortmund et Leverkusen, le promu est loin d'être là par hasard...

Auteur : Christophe Kuchly le 22 Nov 2016

 

 

Le RB Leipzig, créé en 2009, n'est pas, et ne sera probablement jamais un club très aimé en Allemagne. Sa construction, faite avec l'argent de Red Bull et l'utilisation de Salzbourg comme cousin puis filiale, est loin d'être la plus scandaleuse d'Europe mais ne correspond pas à l'esprit de la Bundesliga. Ce qui est très allemand en revanche, c'est ce sérieux dans l'investissement. Contrairement à beaucoup de nouveaux riches, notamment en Angleterre où le Championship est rempli de propriétaires catastrophiques, Red Bull fait les choses bien, en plaçant des gens compétents aux bons postes et en misant sur la jeunesse. Résultat: au tiers du championnat, Leipzig est leader et toujours invaincu. Décryptage d'une réussite.

 

 

 

Le projet 

Troisième attaque et troisième défense du championnat, le RB est une formation au style très marqué et sans concession. Si on devait le résumer en deux mots, on pourrait dire verticalité et pressing. Équipe la plus extrême d'Allemagne dans le pressing, peut-être même d'Europe, Leipzig passe son temps à courir, tue la plupart des attaques adverses dans l'œuf et se projette à toute vitesse. En possession du ballon, les données sont également simples: pas question de faire tourner, on casse les lignes au cœur du jeu pour trouver rapidement la faille. Un jeu qui porte la patte de l'un des hommes les plus influents du football actuel: Ralf Rangnick. Celui qui a amené Hoffenheim en Bundesliga puis disputé une demi-finale de Ligue des champions avec Schalke est devenu en 2012 directeur sportif des deux RB, Salzbourg et Leipzig, avant de lâcher son poste en Autriche il y a un an.

 

Dès son arrivée, il s'est donné pour mission de créer un style unique pour les deux clubs, des équipes de jeunes à la A. La nomination de Roger Schmidt à la tête de Salzbourg a donné aux Autrichiens un jeu offensif radical basé sur un pressing total rarement vu à ce niveau, et de l'argent a été dépensé sur les jeunes Sadio Mané et Kevin Kampl, alors à Metz et Aalen. Pendant ce temps, Leipzig, qui a débuté en 5e division, grimpait tranquillement les échelons dans l'ombre. Coach dont la pensée a inspiré toute une école d'entraîneurs en Allemagne, Rangnick, qui ne trouvait pas le bon candidat, a décidé d'entraîner lui-même Leizpig la saison dernière, validant la montée dans l'élite puis laissant sa place à Ralph Hasenhüttl. Venu d'Ingolstadt, équipe réaliste et performante l'an dernier mais pourtant pas dans le même espit, il embrasse parfaitement les idées de son patron: "Défendre de manière agressive en allant de l'avant, passer directement vers le but adverse, pas de manière latérale ou vers l'arrière."

 

 

Le jeu

Pourquoi aligner des joueurs de couloir si toutes les passes sont tout droit, vers l'avant? Leipzig peut certes jouer sur les ailes (36% d'attaques côté gauche et autant côté droit, un équilibre parfait assez rare), mais tout part de l'axe. Dans le 4-2-2-2 d'Hasenhüttl, le bloc très compact explose quand se déclenche la bonne passe. Presque aussi mécanique que ces exercices d'entraînement où il faut lancer des courses au coup de sifflet, la stratégie est simple mais efficace. Le surnombre de ce milieu étagé offre des solutions faciles, et la qualité technique des deux joueurs reculés permet de faire des passes dans la zone la plus dense du terrain sans prendre trop de risques. Ce qui ne veut pas dire que Leipzig n'attaque qu'au sol: deuxième au nombre de duels aériens gagnés par match (24,5), dixième à la possession (48,6%) et quinzième aux passes réussies (71,6%), le RB cherche une solution rapide, et rend volontiers le ballon si rien ne se présente.

 

 

Car, comme pour toute bonne équipe de (gegen)pressing, il y a une vraie sérénité quand l'adversaire a le ballon. Sur attaque placée, un mur de quatre joueurs – les deux attaquants dans l'axe et milieux avancés sur les côtés – se dresse à hauteur du rond central. Passif, il déclenche un pressing immédiat que l'équipe en face donne le ballon à un latéral. À la perte du ballon, tout le monde avance sur celui qui vient de le récupérer pour le forcer à faire une erreur. De quoi expliquer que Leizpig soit premiers au total de buts inscrits en contre-attaque (cinq), centre peu et ait le meilleur pourcentage de tirs dans la surface. Les Saxons n'attaquent pas souvent mais sont toujours dangereux, et la compacité de leur bloc rend généralement l'adversaire impuissant. Pour l'instant, personne n'a encore trouvé la formule pour apporter le danger sur le but de Peter Gulacsi sans se découvrir.

 

 

Les joueurs

Sur le papier, aucun nom ne se détache d'un ensemble cohérent mais dépourvu de star. Cela s'explique forcément un peu par l'âge de l'effectif: quatrième plus jeune d'Europe (seulement quatre joueurs de plus de 25 ans), il est majoritairement composé d'éléments en pleine progression. Comme Mané ou Kampl à Salzbourg, les recrues de l'été, achetées cher pour leur âge, sont destinées à devenir des tauliers d'équipes jouant la C1. Les 46 millions dépensés ont permis de prendre Naby Keita (21 ans) au cousin autrichien, Oliver Burke (19), Timo Werner (20) et Bernardo (21). Si Burke, qui fait taire les nombreuses critiques nées de son refus de privilégier la Premier League, est pour l'instant un (excellent) joker et que Bernardo entre dans la rotation sans survoler son sujet, Keita et Werner sont essentiels.

 

 

L'ancien Istréen joue un peu dans un rôle à la Verratti: milieu reculé, sa facilité technique (quatrième meilleur dribbleur de Bundesliga) permet de résister au pressing et de trouver des solutions dans l'axe, ce qui évite de faire jouer les latéraux trop haut. Werner, plus jeune joueur à avoir inscrit un doublé en Buli, court lui un peu partout pour étirer les lignes adverses. Déjà très expérimenté pour son âge (près de 100 matches avec Stutgart), il tourne autour du mètre 93 de Yussuf Poulsen, garçon polyvalent mais avant tout excellent dans les déviations aériennes. L'ensemble est complété par Diego Demme, point d'ancrage qui touche près de 20 ballons de plus de tous ses partenaires, le technique autrichien Marcel Sabitzer et Emil Forsberg, le facteur X. La France et Hugo Lloris ont appris à le connaître il y a quelques semaines, mais l'Allemagne savait déjà très bien ce que le Suédois peut faire. Meilleur passeur du championnat, co-meilleur buteur du club, il possède un pied soyeux qui bonifie bien des actions.

 

 

Le danger

Excellent en transition offensive, Leipzig a plus de mal en transition défensive et peut être pris à son propre piège. Ce week-end, face au Leverkusen de Schmidt et Kampl, le deuxième but et le penalty concédés l'ont été après une mauvaise passe et une perte de balle tandis que tout le monde partait au sprint vers le but adverse. De quoi offrir une situation de supériorité numérique à un adversaire qui n'aura pas forcément dû se battre pour l'obtenir. Leipzig s'est certes imposé 3-2 mais il s'est mis dans la difficulté tout seul, le Bayer étant par ailleurs totalement inoffensif dans le jeu. Cette opposition face à une équipe qui pense comme elle montre les problèmes potentiels de ces équipes très directes: manque de créativité, usure physique, dépendance envers les joueurs de l'entrejeu.

 

Pour éviter la fatigue, le coach fait régulièrement tourner, et seuls le gardien et deux défenseurs ont joué toutes les rencontres en intégralité. Rien ne dit que cela suffira sur la durée d'une saison, mais l'absence de compétition européenne et la longue trêve hivernale vont forcément aider. Toujours invaincu, et seulement accroché par Cologne, quatrième, Gladbach, revenu au score dans les dernières minutes, et Hoffenheim, l'autre équipe qui n'a pas encore perdu, le Rasen Ballsport semble au moins armé pour terminer dans le top 4. À l'heure actuelle, on ne peut pas encore dire si ses joueurs sont tous très bons ou s'ils profitent du système, et si l'arrière-garde saura résister quand les failles du système et des adversaires mieux préparés l'exposeront au danger. Que cette équipe ait trois points d'avance sur le Bayern fin novembre permet au moins à la Bundesliga d'être plus incertaine que lors des dernières saisons. Car si la concurrence a progressé, la totale domination de la dernière année de Jupp Heynckes et des trois sous Pep Guardiola pouvait faire croire que la "Superteam" bavaroise ne pouvait qu'écraser les débats. Vu le budget de Red Bull, le mano a mano ne fait peut-être que commencer.

 

Réactions

  • José-Mickaël le 22/11/2016 à 20h34
    Article très intéressant ! C'est vrai que c'est la surprise de l'année. Leipzig sera-t-il le Leicester allemand ? D'ailleurs ça commence par les trois mêmes lettres...


  • Toni Turek le 23/11/2016 à 18h27
    Merci beaucoup pour cet article.
    (Un seul commentaire jusque là ? C'est bien peu pour un club qui fait tant jaser).

    Il va être intéressant de voir ce que va donner Leipzig... sur la durée. Au moins sur la saison en cours : Hoffenheim 2008-09 avait bien démarré aussi, avant de baisser le pied en seconde partie de saison. L'euphorie ne dure souvent qu'un temps...

    En abandonnant - enfin - officiellement l'objectif d'une qualification en C1 pour les Taureaux salzbourgeois (qui n'en demeurent pas moins un concurrent pour le titre en Autriche, même si le club taurin n'écrase plus tout là-bas), Red Bull se concentre sur l'objectif principal (d'un point de vue financier & renommée) qu'est Leipzig.

    On peut critiquer la méthode de la mise en place : on est loin d'un Dietmar Hopp qui a soutenu un club tout au bas de l'échelle du foot allemand, et l'a accompagné sur deux décennies. Là, on a un milliardaire étranger, qui achète un club prêt à se sacrifier dans une région footballistiquement sinistrée, et qui s'aide d'un club étranger pour alimenter l'effectif et le faire monter dans l'élite à une vitesse grand V (même si le club n'a pas non plus enchaîné toutes les montées directement).

    Mais en attendant, on peut saluer le boulot d'un Ralf Rangnick sur la durée et celui de Ralph Hasenhüttl. Ce n'est pas le tout de prendre un club, il faut savoir le faire avancer, progresser. Et force est de constater que Leipzig progresse.

    Et tant pis pour les râleurs, notamment ceux qui préfèrent des clubs historiques en BL. qui sont parfois bien à la peine dernièrement (genre le HSV ou le SVW).

    Par rapport à Leicester, Leipzig me semble avoir plus de possibilités de durer. A suivre !

La revue des Cahiers du football