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La Juventus veut faire équipe

Après deux matches clés en Serie A et en C1, et au sortir de la trêve internationale, la Juventus Turin reste en position et surtout, en évolution.

Auteur : Christophe Zemmour le 22 Nov 2013

 


En début de mois, la Juventus Turin a été opposée à domicile, au Real Madrid en Ligue des champions le 5, et au Napoli en Serie A le 10. Bilan comptable: un nul (1-1) qui bloque la Vieille dame en bas du classement du groupe B de la C1, et une nette victoire (3-0) qui la fait dauphine de l’AS Roma en championnat. Dans les deux compétitions, elle reste à un point des concurrents directs en vue des objectifs, respectivement l’accession en huitièmes de finale européens et la conservation du scudetto.

 

Juventus supporters écharpe

 

Il serait tentant de parler de contraste entre les performances des joueurs de Antonio Conte sur la scène continentale et celles en terre italienne. Mais une analyse des deux matches de ladite semaine, et de la défaite à Florence en octobre, permet d’apprécier le style de l’équipe bianconera, son adaptabilité tactique, son équilibre entre jeunes pousses et cadres, et surtout, son évolution tranquille depuis sa saison 2011/12, celle de la reconquête du titre national.
 


Versatilité

Sa seule défaite dans ce championnat d’Italie 2013/14, la Juventus l’a subie à Florence, le 20 octobre dernier. Devant au score à la pause (2-0), la formation de Turin a pris l’eau à partir de la 66e minute, concédant quatre buts en moins d’un quart d’heure. Comme le souligne Michael Cox sur Zonal Marking: “C’était un de ces matches fous et inexplicables, dans lequel le score n’a eu que peu de rapport avec la bataille tactique”. Bien entendu, le célèbre analyste ne s’est pas contenté de cela pour tenter de décortiquer cette rencontre qui a vu sombrer une équipe et certaines individualités fortes (dont Gianluigi Buffon) connues pour leur régularité et leur cohérence tactique.

 

Schéma tactique Juventus 2013

 

Parmi les problèmes posés par la Viola, il y a eu le positionnement bas de Giuseppe Rossi qui a perturbé le marquage de la défense à plat de la Juve. Cette arrière-garde est désormais rodée à une certaine patience, Andrea Pirlo étant souvent suivi de près par deux adversaires. Rafael Benítez avait confié cette tâche à Marek Hamšík et Gonzalo Higuaín, de même que le Real Madrid utilisa à l’aller Karim Benzema et Asier Illaramendi pour empêcher Andrea Barzagli, Leonardo Bonucci et consorts de trouver leur regista (lire l'article de Chroniques tactiques). Dans cette configuration à trois défenseurs (3-1-4-2 face à Naples), les hommes de Conte se doivent donc d’être patients, d’étirer le jeu, avant d’accélérer via un circuit qui trouve enfin Pirlo pour enclencher rapidement une attaque ou alerter les joueurs de couloir.
 

Ces derniers, positionnés très haut en phase offensive, sur une ligne de quatre avec les deux autres milieux de terrain, se transforment en latéraux quand l’adversaire a le ballon, la Juve passant alors dans un système 5-3-2 à trois niveaux, Paul Pogba et Arturo Vidal venant se placer de part et d’autre de Pirlo. L’international français et son compère chilien sont ainsi les joueurs auxquels il est demandé le plus gros volume de jeu. Pogba est d’ailleurs remarquable par sa capacité d’appel et de pénétration de la surface de réparation adverse, attirant transversales et centres pour remiser de la tête ou frapper au but. Dans un schéma à trois défenseurs et ce positionnement un cran au-dessus de Pirlo, l’international français constitue l’élément le plus offensif après Carlos Tévez et Fernando Llorente. Et il reste encore un atout, dans ce secteur, dans une configuration en 4-1-2-2-1, comme face au Real.
 


Verticalité

Pogba est celui qui amène l’ouverture du score contre les Merengue. Sur un ballon donné en profondeur dans la surface, il se met en opposition entre le ballon et Raphaël Varane pour provoquer la faute et obtenir un penalty. En confiant les clés du jeu à Pirlo au milieu, et dans une moindre mesure à Bonucci derrière, Conte donne de la verticalité à son équipe. Verticalité portée par Pogba et Vidal donc, mais aussi les latéraux, souvent trouvés par des transversales, et une ligne d’attaque associant des joueurs de soutien (Tévez, Marchisio) et un véritable avant-centre (Llorente).

 

Schéma tactique Juventus 2013

 

Nombre d’observateurs ont pointé l’absence d’un cador au poste de numéro 9 comme la principale faiblesse de la Vieille dame des deux dernières saisons, comme l’atout qui lui manquait pour reproduire à l’échelle européenne ce qu’elle accomplissait chez elle. Elle l’a peut-être trouvé avec l’ancien de l’Athletic Bilbao. Paradoxalement, même s’il est pour le moment moins prolifique que Tévez [1], sa dynamique est meilleure puisqu’il semble servi et utilisé de façon optimale, et surtout parce qu’il égalise face au Real après une intelligente gestion de sa lutte avec Varane, et ouvre le score très rapidement contre Naples, en poussant dans les six mètres une frappe contrée.
 

Muet depuis 2009 en C1, Tévez est pour le moment le meilleur buteur du club en championnat. Pourtant, certaines de ses capacités semblent sous-exploitées, comme sa frappe de balle, déficiente face au Real Madrid et peut-être compromise par la présence haute de Pogba et Vidal. La recherche de la verticalité et d’un jeu aérien où il n’est pas le meilleur atout de la Juve – mais où la précision de Pirlo fait encore mouche, aussi bien sur les ballons longs que sur coup de pied arrêtés – joue aussi en sa défaveur.
 


Perfectibilité

La Juventus est donc une équipe qui cherche plus souvent et plus rapidement la surface adverse, et se crée plus de situations de but que par le passé. Pirlo reste aussi précis, même en quelques touches de balle, quand le pressing adverse l’impose ou quand la circulation depuis la ligne arrière a enfin pu le trouver et qu’il faut vite exploiter les décalages créés. Désormais, le numéro 21 oriente et déséquilibre plus qu’il ne construit.
 

Les Bianconeri disposent également d’une petite escouade de joueurs de couloir aux qualités certaines et complémentaires: la puissance de Kwadwo Asamoah le dispute aux qualités de centreurs de Mauricio Isla et de Martin Cáceres. L’Uruguayen est cependant à l’origine de l’égalisation de Cristiano Ronaldo, sa passe en retrait étant détournée par le Portugais avant d’être récupérée par Karim Benzema. C’est dans son dos que passe également l’ouverture de Marcelo pour CR7 qui prélude au but de Gareth Bale. Mais c’est son centre impeccablement enroulé qui trouve la tête de Llorente pour le 2-2.
 

Un meilleur réalisme – voire un Iker Casillas moins performant, notamment face à Marchisio – aurait pu et dû mettre la Juve à l’abri contre le Real, alors qu’elle menait au score et maîtrisait plutôt les débats. Chose qu’elle a pu et su faire face à Naples, la réalisation précoce de Llorente lui ayant conféré un contrôle des événements qu’elle n’a cette fois jamais concédé. Très appliqués, Barzagli, Bonucci et Ogbonna n’ont laissé Higuaín en position de frappe dans la surface qu’une seule fois, le principal danger venant des dribbles, de l’activité et des frappes de Lorenzo Insigne, placé sur le côté gauche de l’attaque napolitaine. Une difficulté à défendre face à des joueurs de couloir avancés que l’on a pu observer également face à la Fiorentina et au Real.
 


Individualités

Cette faiblesse est probablement une conséquence de ce choix de faire évoluer les joueurs de couloir très haut, le 3-1-4-2 et le 4-1-2-2-1, par nature et par animation, densifiant l’axe et confiant la gestion d’un flanc à un seul joueur. Plus généralement, la richesse des options et des individualités du milieu de terrain [2] de la Juve n’est pas nouvelle et reste sa principale force. Pirlo est un joueur confirmé, Pogba un jeune footballeur plein de promesses, Marchisio et Vidal proches de leur maturité.
 

L’équipe de Conte a quelques soucis défensifs à régler, de ses ailes à certains défauts de concentration et de relâchement, comme elle en a été coupable face au Real et à la Fiorentina, ou comme le fougueux Ogbonna expulsé pour deux avertissements. Le capitaine Buffon a cependant fait oublier les quatre réalisations florentines, plutôt gênantes pour un gardien de sa trempe. Ses qualités de portier à réaction, aussi décisif que peu sollicité, ont notamment permis de frustrer Naples. De même, Barzagli tient son rang, toujours soucieux de relancer proprement, même dans des situations difficiles où son gabarit lui prête de faux airs de joueur emprunté.
 

À ce moment de la saison, la Juve apparaît comme une équipe imparfaite, mais en évolution, dont l’avenir immédiat est encore en suspens. En attendant d’en savoir plus, une chose est sûre: elle a de la gueule.
 


[1] L’Argentin en est à six buts, tous en Serie A, alors que l’Espagnol en a inscrit quatre (deux en C1, deux en championnat).
[2] Par extension, Cesare Prandelli aura probablement un casse-tête à résoudre pour composer son entrejeu: outre les Juventini Pirlo et Marchisio, le sélectionneur italien est susceptible de compter sur Daniele De Rossi, Thiago Motta, Marco Verratti, Riccardo Montolivo ou Alberto Aquilani.

 

Réactions

  • asunada le 22/11/2013 à 17h33
    Merci beaucoup pour cet article.

    Je constate avec plaisir que les articles de tactique se multiplient sur les cdf, c'est bieng, d'inviter à réfléchir et de donner quelques clés.

    Dans les 2 configurations, les couloirs sont relativement délaissés et la transition à la perte de balle est cruciale, encore plus que dans un 433 "classique".

    C'est pas encore le père Noël, mais je passe commande, on sait jamais, d'un article justement sur ces quelques secondes qui changent tout, à la perte ou à la récupération de la sphère, et en particulier dans le 4-4-2 diamant lillois dans lequel Balmont et Gueye articulent à merveille le bouzin ou dans un 3-5-2 Contesque ou sauce Mazzari.


  • Ba Zenga le 22/11/2013 à 17h41
    Le dernier article des Dé-Managers parle des transitions dans le foot, justement. Et il y a la fameuse règle des six secondes du Barça de Guardiola.

    Ce serait en effet intéressant de regarder ça dans les systèmes que tu proposes.

  • asunada le 22/11/2013 à 18h03
    Merci Ba Zenga!Je viens de le lire du coup.

  • Radek Bejbl le 25/11/2013 à 04h43
    Super article, bravo.

  • Ba Zenga le 25/11/2013 à 21h44
    Merci Radek. Venant d'un Dé-Manager, ça fait d'autant plus plaisir.

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