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Dans les cartons des Dé-Managers : #62

Le derby romain, la France U17, des infographies anglaises, la défense de la Juventus, Marco van Basten dans la bouche d'Arrigo Sacchi (non, pas comme ça) et Coco Suaudeau: une dernière pour les sept à soixante-dix-sept ans.

Auteur : Les Dé-Managers le 26 Mai 2015

 

 

Changements de dispositifs ou de joueurs, batailles philosophiques et stratégiques, échecs et réussites… Chaque semaine, les quatre Dé-Managers proposent leurs billets d’humeur.


* * *

 

La Roma contre nature

Julien Momont – Six tirs, deux cadrés. 41% de possession. Inimaginable ou presque, pour une équipe animée par la philosophie axée sur la possession et l’offensive de Rudi Garcia. Et pourtant... La Roma a égalé un record, lundi soir. La seule fois où les Giallorossi ont tiré aussi peu au but cette saison, c’était sur le terrain de l’Atalanta, en novembre. Par ailleurs, seules trois équipes ont plus dominé la Roma en 2014/15 que les Laziali (59%): le Bayern Munich à deux reprises (70% en Bavière, 64% dans la capitale italienne) et Manchester City (60% à l’Etihad), toutes deux en Ligue des champions.

 

C’est donc contre nature que la Roma a remporté une victoire (2-1) synonyme de deuxième place assurée et de fierté locale regonflée. Après avoir constaté l’échec de leur tentative initiale de pressing haut, les hommes de Rudi Garcia se sont repliés. Les ailiers, Juan Iturbe et surtout Alessandro Florenzi, ont défendu bas, pratiquement au niveau de Daniele De Rossi. Seuls Radja Nainggolan et Seydou Keita sortaient parfois au niveau de Francesco Totti, pour aller chercher Lucas Biglia et Marco Parolo. Bien compacte défensivement, la Roma a gagné en solidité ce qu’elle a perdu en nombre et percussion offensive. L’absence de Gervinho, sur le banc mais de retour de blessure, est forcément préjudiciable dans ce domaine.

 

 

 

 

La Lazio, agressive sans le ballon et patiente avec, a tenté d’aspirer son adversaire. Antonio Candreva a trouvé quelques brèches entre les lignes, Parolo a tenté quelques incursions, mais les Biancazzurri ont peiné à faire des décalages. Le Brésilien Felipe Anderson en est l’illustration: si percutant habituellement, il a été privé d’espaces. Les occasions ont été rares, après un premier gros et inhabituel raté de Miroslav Klose.

 

De son côté, la Roma a su profiter de ses rares opportunités. L’entrée de Victor Ibarbo a apporté une puissance physique décisive sur l’ouverture du score d’Iturbe, celle de Miralem Pjanic fluidité et liant dans la transition offensive, en plus d’une offrande pour Yanga-Mbiwa sur le but de la victoire. Solidité, efficacité, but sur coup de pied arrêté: on n’y était pas habitué, mais la Roma a fait preuve d’une belle faculté d’adaptation.

 

 

 

 

Les U17, onze ans après

Raphaël Cosmidis – Champions d’Europe, comme en 2004. Les mini-Bleus, en l’emportant sur l’Allemagne jeudi soir en finale de l’Euro U17, n’ont pas fait de la pub pour le livre de Faouzi Djebou-Benabid et Yacine Hamened, intitulé "Pourquoi le foot français va dans le mur", sorti il y a quelques jours. On ne l’a pas encore lu, donc on n’en dira rien, si ce n’est qu’il traduit un certain courant de pensée aujourd’hui: le foot français irait mal. "Les centres de formation sont devenus des centres de déformation, où l'on n'éduque plus nos gamins", écrivent les auteurs.

 

On a vu le match des Français face aux Allemands, par contre, et apprécié quelques joueurs. Les qualités techniques de Bilal Boutobba, forcément, mais aussi Timothée Cognat, capitaine. Il n’a pas réussi tout ce qu’il a tenté, mais ce qu’il voulait entreprendre était intelligent. Les déplacements d’Odsonne Edouard également. En début de match, le jeune attaquant du PSG a laissé passer un ballon dans son dos, sans succès mais subtilement, comme un adulte le ferait.

 

 

 

 

Sur les ailiers français, Jeff Reine-Adélaïde et Jonathan Ikone, on a plus de questions. Ils semblaient passer si facilement en un contre un qu’on s’est demandé si l’avantage n’était pas trop physique, s’ils conserveraient cette supériorité sur leurs adversaires une fois que ces derniers auront achevé leur croissance. Mesurer le talent d’un joueur à cet âge-là est ardu. Seule la facilité balle au pied mérite, peut-être, des jugements définitifs. Là-dessus, difficile de savoir si l’équipe de France U17 est vraiment championne d’Europe.

 

Tactiquement, en revanche, le plan était clair: aspirer l’Allemagne puis la dévorer en contre grâce à la vitesse des ailiers bleus. Et les Français l’ont exécuté à merveille. Au final, quatre buts, d’innombrables décalages et un match qui aurait pu être plié à la pause avec plus de réussite. Peut-on être inéduqué et appliquer aussi bien des consignes? Ou s’agit-il là d’obéissance? Dans le football comme sur Terre, il y a toujours quelqu’un pour annoncer l’apocalypse. Et on est toujours obligé d’attendre le Jour-J pour connaître la vérité.

 

 

 

 

On a aimé

 

La très grande prestation de Roger Martinez (vingt ans), attaquant colombien d’Aldosivi et bourreau de Boca Juniors (0-3) dans une Bombonera à huis clos après les incidents du dernier Superclasico. Vivacité, technique, mouvement, activité, le tout courronné par un cinquième but en championnat. L’Argentine recèle décidément de bien des talents méconnus.

 

Outre les joueurs offensifs évoqués plus haut, la défense de l’équipe de France U17 a été très efficace contre l’Allemagne. La charnière Upamecano-Doucouré, notamment, a été intraitable dans les duels, tandis que la tonicité de Maouassa à gauche et les dédoublements de Georgen à droite ont fait merveille. Mention aussi pour l’activité du milieu troyen Makengo. Eux aussi seront à surveiller.

 

Le bon match de Taylor Moore, l’un des nombreux gamins que la situation lensoise a mis sur le devant de la scène, contre Nantes (1-0). L’ado anglais (dix-huit ans) sait défendre mais aussi très bien se servir du ballon. Il avait d’ailleurs été passeur décisif dans le derby face à Lille (1-3). Très à l’aise techniquement pour un latéral droit, on devrait rapidement le revoir.

 

 

 

 

On ne sait pas trop

 

Le Red Bull Salzbourg termine une nouvelle fois champion d’Autriche, avec un bilan comptable honorable (six nuls et sept défaites pour l’instant), mais aussi 98 buts marqués en 35 matches et une différence de buts de +57. Le championnat continue à être un peu trop facile pour le RB ainsi que pour son buteur Jonathan Soriano, 43 buts toutes compétitions confondues, sa troisième saison de rang à plus de 38.

 

 

 

 

On n'a pas aimé

 

Le naufrage de Liverpool à Stoke (6-1), une semaine après la défaite des Reds à domicile contre Crystal Palace (1-3). Les adieux de Steven Gerrard auront été cauchemardesques sur le terrain, en dépit du but pour l’honneur du capitaine au Britannia Stadium. Une fois encore, la défense (Mignolet, Sakho, Skrtel…) a connu de gros passages à vide.

 

La relégation d’Eibar en deuxième division espagnole. Le club basque aux petits moyens avait réalisé une première partie de saison excellente, pleine d’abnégation. 2015 lui aura été fatal, avec deux victoires et deux nuls sur les dix-neuf dernières journées. La Liga perd l’Estadio Municipal de Ipurua (6.267 places), mais elle découvrira autre petit stade la saison prochaine, avec celui de Gérone (9.000 places), qui vivra son baptême du feu dans l’élite.

 

Le match de Pablo Osvaldo avec Boca contre Aldosivi (0-3), mélange de malchance, de maladresse et de renoncement. L’Italo-argentin a connu du déchet dans la construction, vu un superbe retourné arrêté par le portier adverse, manqué un penalty en ayant stoppé sa course d’élan et frappé sur la barre de la tête. Il disputait certainement son dernier match à la Bombonera: il a été retenu avec la Squadra Azzura pour les matches de juin et son prêt s’achève fin juin.

 

 

 

 

L'infographie de la semaine

 

Deux infographies pour illustrer certaines failles de deux des trois relégués de Premier League: Burnley présente le pire différentiel de tirs sur corners, tandis que Hull City est l’équipe qui a créé le moins de "grosses" occasions de but (expected goals supérieur à 0,2) (Via @MC_of_A).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les déclas

 

"Marco van Basten, c’était la cerise sur le gâteau. C’était le plus talentueux mais aussi le plus intermittent. Sa classe était comme du cristal. Il avait un style inimitable, c’était un cygne qui dansait avec le ballon entre les pieds. Un buteur qui, en s’appuyant sur sa puissance, combinait de manière prodigieuse avec ses coéquipiers. Il marquait du pied droit, du gauche et de la tête. En jouant, il se peaufinait lui-même. Il était d’un niveau technique très élevé, il trouvait des solutions impensables et exaltantes. Il enchaînait les dribbles, il était agile et vif malgré sa taille. C’était un type introverti mais gentil et raisonnable. Il a subi de nombreuses blessures. Il souffrait des changements de températures mais c’était un point de référence d’une valeur inouïe. 'Maintenant que je suis entraîneur', me dit-il un jour, 'Je comprends combien de problèmes je vous ai causés.' Et je lui répondis: 'Si cela peut constituer la moindre consolation, tu as aussi résolu beaucoup de mes problèmes !' Il remporta le Ballon d’Or à trois reprises et prit sa retraite à vingt-huit ans. C’était un phénomène et il a laissé derrière lui des buts cinématographiques.”

Arrigo Sacchi, dans son autobiographie Calcio Totale.

 

"Dans un groupe, vous avez une majorité de joueurs qui demande la balle uniquement pour l'avoir! Très peu cherchent à être un leurre, découvrant un espace pour qu'un partenaire puisse s'y engager et mieux la recevoir. Recherche du joueur libre? Non. Recherche du joueur lancé? Non. C'est recherche du joueur lancé dans un espace "libéré". Le nombre d'interventions que j'ai pu faire là-dessus... [...] Le pire, c'est quand il y a trop de joueurs pour donner le ballon et pas assez pour le recevoir, faute de le réclamer correctement. À toi, à moi... Vous n'avancez plus. Barcelone est tombé dans ce travers à un moment donné. Cela vous plombe l'équilibre d'une équipe. Même chose lorsqu'il y en a trop qui veulent le ballon et pas assez qui cherchent à le récupérer. L'équipe se scinde en deux. L'entraîneur doit y être très vigilant."

Jean-Claude Suaudeau, dans le dernier numéro de l'excellent magazine Vestiaires

 

"Depuis que j'ai arrêté [d'entraîner, ndlr], je fais mon championnat à travers trois-quatre équipes choisies durant l'été, et je les suis pendant toute la saison. Je vire l'entraîneur, personne ne me dit rien (rires), les journalistes ne me font pas ch... et je mène à chaque match une réflexion pour aider l'équipe à mieux jouer. J'adore. Cette saison, c'est Barcelone, Arsenal, le Bayern et Dortmund. C'est une gymnastique pour moi qui est indispensable. J'ai besoin de ça pour me maintenir. C'est que je ne suis plus tout jeune !"

Jean-Claude Suaudeau, à nouveau.

 

 

 

 

La vidéo de la semaine

 

 

 

L’organisation défensive exemplaire de la Juventus Turin décryptée en vidéo.

 

 

 

 

L'anecdote

 

En plus de cent ans d’histoire, jamais le Real Madrid n’avait eu un entraîneur avec 75 % de victoires. Il en a désormais un ou plutôt avait: Carlo Ancelotti n’a pas survécu à une saison sans titre et a été mis dehors par Florentino Perez. L’an dernier, il fut le premier entraîneur à ramener la C1 depuis douze ans, mais aussi à ne pas finir dans le top 2 depuis Carlos Queiroz en 2004. Cette année-là, Ronaldo était le seul à marquer plus de onze fois tandis que Fernando Morientes brillait à Monaco...

 

 

 

 

Le bonus

 

Envie de voir comment Martin Odegaard a géré ses débuts avec l’équipe première du Real? Voici un montage vidéo des actions sur lesquelles le jeune Norvégien a été impliqué.

 

 

 

 

La revue de presse (presque) anglophone

 

Paolo Maldini et Jamie Carragher discutent de la mythique finale de Ligue des champions à Istanbul en 2005.

 

Parce qu’on n’est pas les seuls à s’amuser à inventer des nouveaux termes, certains parlent désormais d’“ailier central”.

 

Excellente interview de l’ancien préparateur physique de Marcelo Bielsa, Luis Maria Bonini.

 

Au Barça, il y a bien eu un avant et un après Johan Cruyff.

 

Le bilan des leaders statistiques individuels en Premier League révèle quelques surprises.

 

Analyse statistique du fameux “déchet technique” dans les cinq grands championnats européens.

 

Passionnante interview avec Éric Hély, directeur du centre de formation du FC Sochaux.

 

 

 

 

Réactions

  • et alors le 26/05/2015 à 09h49
    Ca fait plusieurs semaines que Rudi Garcia a abandonné toute idée de jeu léché, maîtrise de la possession et ce genre de bêtises. Sa compo hier annonçait la couleur, chaque alternative avait été tranchée dans le sens le plus frileux (Florenzi ailier plutôt que latéral, Keita plutôt que Pjanic, le stoppeur Yanga-Mbiwa plutôt que le relanceur Astori...). Donc on défend et on contre avec des sprinteurs comme Iturbe, Florenzi et Ibarbo (choisis aussi pour leur boulot défensif).

    En ça, Garcia a renoué avec le pragmatisme qui lui a fait réussir sa première saison romaniste (si je peux me permettre : lien). Ce printemps, l'objectif était vraiment de se recentrer sur les recettes éprouvées, s'accrocher "au mental" et conserver la seconde place. Objectif atteint, la Roma va pouvoir bosser cet été dans la sérénité et la stabilité - et retrouver l'ambition d'en faire plus.

    A ce titre, l'homme du match hier est De Rossi, pilier défensif avec une palanquée d'interceptions, centres coupés et récupérations au physique ou au placement - et parfait dans la discipline alors qu'il a tendance à péter les plombs dans les derbys, d'autant que celui-là était particulièrement tendu.


    Sinon, joli contrepied snob, de citer tous les champions U17, sauf Luca Zidane.

  • Vel Coyote le 26/05/2015 à 11h49
    Sur la France U17, content d'un point de vue marseillais du tournoi de Boutobba, à un poste de N°10 qui n'est pas le sien habituellement. Il termine avec 4 passes décisives je crois (celles contre l'Italie et l'Allemagne sont de jolis coups de patte) et je pense que son influence aurait été supérieure si Ikoné et Reine-Adelaïde avaient été plus dans le ton collectif.
    D'accord avec vous sur ces deux là, même si ils sont différents. Ikoné est percutant quand il est lancé, beaucoup moins sur jeu placé et à la rigueur il a l'air de s'en rendre compte et ne fait pas trop de fioritures dans ces situations de jeu. Reine-Adelaïde par contre a un style plus chaloupé, il est capable d'éliminer 2 gars sur un double-contact, il le sait et il en abuse. J'ai pas vu tout le tournoi loin de là mais sur la demie par exemple, il dépose plusieurs fois le latéral mais foire la suite en poussant son ballon en six-mètres. Talent naturel dans les pieds donc, mais dans la justesse des choix y'a une grosse marge de progression (sachant qu'il risque de filer dans une "academy" surpeuplée de PL, à vous d'être optimistes ou non...).

  • Yohan Cowboy le 26/05/2015 à 12h39
    et alors
    aujourd'hui à 09h49
    ----

    Je te rejoins sur l'approche plus pragmatique de la Roma depuis quelques semaines, j'avais vu le match contre l'Udinese et c'était pas franchement emballant.

    Mais je me demande à quel point ce pragmatisme est un véritable choix (sauf hier, c'était trop flagrant) ou un travers de la méthode Garcia.

    Je m'explique. J'ai reconnu sur certaines séquences sans Gervinho cette saison les problèmes qu'avait rencontré Lille post-Hazard : sans l'accélérateur principal, le collectif ne fait pas vraiment la différence. La faute notamment à une mobilisation importante de joueurs à l'origine des actions, ce qui donne une possession basse et assez stérile. Genre deux milieux qui décrochent pas loin de leurs centraux, ça donne quatre joueurs face à tout le bloc adverse et donc des relais en moins.

    Tu confirmes que cette approche plus pragmatique, choisie ou subie, est liée aux absences de Gervinho ?

  • Coach Potato le 26/05/2015 à 13h35
    Nous approchons de la fin de saison. On ne prend jamais la peine de dire merci. J'en profite donc pour remercier les gens d'avoir D-managé avec constance. C'est bien connu, en cette saison, on trouve plus facilement des gens pour un barbecue que pour un D-management.

    Merci aussi pour le petit clip hommage à l'âge d'or du X. La vieille Dame présente encore bien à son âge, en dehors du 3 bianconero qui a un peu tendance à trainer derrière son joueur quand son équipe remonte mais rien grave. Blague à part, leur dispositif de la bande des quatre de derrière est exactement celui qu'on nous faisait jouer il y a ... fouyouyou. Les milieux ont fait des progrès par contre. Il suffit de voir comme ils font l'effort de se replacer face au jeu et comme il font évoluer leur distance entre eux. De nos jours, sur la dernière décennie, je n'ai pas l'impression que notre foot ait beaucoup insisté sur la notion de distance entre partenaires. En tout cas, le clip montre jusqu'où on suit au marquage dans la zone du ballon et à partir de quel moment on lâche à l'opposé de l'action. J'aime la rigueur de marquage des deux défenseurs centraux et les milieux qui s'appuient bas sans empiéter sur le job de la défense et les petits replacement dans la ligne de passe ou la subite réduction de la distance pour prévenir un appui. De la mécanique italienne de précision qui fait honneur au groupe Fiat.

    Je me réjouis d'avance d'assister au revival entre l'Ajax et la Juve. Dans inverting the Pyramid première édition (je n'ai pas la version modificato), l'auteur insiste sur l'aspect disciplinaire tendance dure du mouvement du Voetbal total mais zappe un peu l'évolution vers la défense plus à plat, de zone (le grand contresens, la défense de zone), et la remontée du bloc défensif qu'ont associe trop souvent à la remontée à contre-temps qui avait tant marqué les esprits à l'époque.
    Alors que nous, nous en avions bouffé au tableau noir. Le foot français, en général, avait le souci de bien former les gamins tactiquement, limite freak control sous certains aspects. Il existait des échanges et des tournois internationaux pour se mettre à niveau. Et voir le positionnement de la Juve est un vrai bonheur.

    En continuité, j'ai adoré la finale des U17 sur le mode "nos amis allemands découvrent avec candeur le niveau du championnat national cadet". C'est bien, ça remet leur formation à son niveau. Nous avons toujours eu un complexe physique et mental(surtout déficit mental) vis à vis d'eux mais nous n'avons jamais été inférieurs tactiquement. Je n'aborde pas le plan technique par charité. Les gros clubs et Vichy ont toujours formés des gars onivo.
    Le travail effectué par les hollandais dès les petites catégories était impressionnant. Ils ne sont pas arrivé au sommet du foot espagn... européen en sortant une équipe ex-nihilo. Non, ils ont bossé avant sur tous les plans. De nos jours, on ne soupçonne pas l'influence hollandaise reçue lors des tournois par capillarité auprès des coach français.

    Et les voyages en Italie nous ont tellement appris sur la défense. Depuis que la pizza est devenue un plat international déviant, on a oublié la spécialité italienne: Un italien est capable de passer devant une fille 200 fois en wheeling sur un scooter sans casque jusqu'à ce qu'il déjauge. Ils n'ont honte de rien. Alors sur un terrain, ils sont capables d'une discipline de fer pour te réduire les espaces, t'embrouiller et te servir des appels dans l'espace jusqu'à ce que ça marche. Ils sont plus opiniâtres que nous. En France, on aurait sans doute tenté de changer un petit Inzaghi qui devait être une sacrée tête à claques en cadet. Mais eux, ils en on fait un super Pippo qui n'a effectivement honte de rien en société. Le foot français s'est posé des problèmes existentiels à n'en plus finir au point de se punir tout seul. Mais en Italie, personne ne s'offusque de voir des Cabrini et des Gentile sur la même photo tant qu'ils sont utiles sur un terrain. Pas de la même manière, il est vrai...

    Par instant, le niveau montré par ces cadets, une sélection certes, est proprement impressionnant au plan technique et tactique. Leur rythme de jeu est hallucinant à cet âge. Le replacement, la projection vers l'avant, les transitions, la mise en place appui soutien. Ils vont viiiite! Et surtout, il lâchent leur ballon. Et ça c'est pas gagné avec des gars qui sont un peu supérieurs aux autres. Deux remarques, leurs entraineurs les ont mis en garde contre ce phénomène d'apparente facilité et ils l'ont intégré pour le restituer sur le terrain. Enfin, s'ils le font, cela signifie implicitement que l'opposition qu'ils rencontrent au quotidien ne leur autorise pas la facilité. Le niveau d'ensemble en France, j'espère, doit être assez homogène dans l'excellence. Sur ce que j'ai vu des matches rediffusés, on leur a déjà gommé pas mal de défauts. Et c'est très intéressant, non pas au plan individuel mais au plan général. Le foot français, ces nuls, a réussi à pondre un instantané du niveau d'une sélection de cadets qui présente plutôt bien. Le fait de compter le taux d'insertion des A en puissance m'importe peu à ce stade. Qui n'aurait pas aimé joué à ce niveau d'excellence en cadet, hein? Le foot français ne peut pas avoir toujours tort.

    Alors j'aime bien cette victoire U17 comme je me réjouis de cet Ajax Juve en C1.

    Un supporter Ultron©



  • le Bleu le 26/05/2015 à 13h45
    C'est Michael Cox qui a inventé le terme de central winger: lien


    Il y a le troisième ailier des U17, Pelican, dont on a pas parlé mais qui était titulaire contre l'Italie à gauche. Il est du même profil que Reine Adélaïde et Ikoné (et que les ailiers que la France sort à la tonne depuis des années), puissant et technique en 1 vs 1, mais pas très collectif.

  • sansai le 26/05/2015 à 14h08
    Sinon, Coco est aussi dans le journal de satan du jour. Que je vous conseille.

  • Omnale le 26/05/2015 à 21h09
    Justement, on retrouve les mêmes passages, sur sa gymnastique mentale quotidienne (Bayern, Barça, Arsenal, Dortmund), et sur le problème qui se pose au Barça de temps en temps, quand il y a plus de personnes pour donner la balle que pour la recevoir.

    J'imagine un interview face à plusieurs journalistes ?

  • Yohan Cowboy le 26/05/2015 à 21h55
    Omnale
    aujourd'hui à 21h09

    J'imagine un interview face à plusieurs journalistes ?
    -----

    A priori non, puisque Vestiaires explique en intro avoir du convaincre Coco en amont en lui envoyant des exemplaires du magazine, notamment. Et qu'ils ont discuté trois heures ensemble.

  • et alors le 26/05/2015 à 21h57
    Yohan Cowboy
    aujourd'hui à 12h39
    ----------

    Je ne saurais pas dire à quel point l'absence de Gervinho est déterminante dans l'infléchissement du jeu de la Roma ces derniers temps. Il est plus ou moins absent depuis la CAN, et même à l'automne il était loin d'avoir la même influence que l'an dernier.

    Je l'ai déjà dit sur le fil calcio, c'est tout ce qui permettait à la Roma l'an dernier (déjà un bloc défensif compact) de se transformer rapidement en une équipe présente en masse dans la moitié adverse qui a disparu cette saison : les relances de Benatia et Castan, les projections de Strootman et des latéraux (Maicon et Balzaretti/Dodô), en plus de Gervinho donc. Même les relais de Totti en pâtissent - baisse de régime du Capitano mais aussi perte de ces solutions.

    Cette saison, les milieux sont obligés soit de temporiser bien plus (surtout première partie de saison), ce qui donne cette possession stérile et cette mobilisation importante à la construction (par exemple Keita donne de la maîtrise mais bien moins de dynamisme que Strootman) ; soit de lancer de manière stéréotypée les flèches de devant (surtout cette fin de saison), ce qui contraint à ce jeu de contre minimaliste.

    Il y a eu quelques tentatives de Garcia pour s'adapter et se diversifier, avec la prise de responsabilités de Ljajic qui permettait plus de jeu dans les petits espaces, ou le repositionnement de Florenzi en latéral, mais ça reste mitigé. Le chantier est ouvert, mais au moins la victoire dans le derby va permettre de travailler sereinement.

  • osvaldo piazzolla le 27/05/2015 à 10h27
    Sait on quelle définition de xG utilise Opta?

La revue des Cahiers du football