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Dans les cartons des Dé-Managers : #43

La jeune garde lyonnaise a terminé l’année en trombe, et ça fait plaisir même quand on est neutre. En revanche, David Moyes a du mal à se mettre au style espagnol. Pour le reste, l’Atlético, la Roma, René Girard et de jolis coups francs sous le sapin.

Auteur : Les Dé-Managers le 23 Dec 2014

 

 

Changements de dispositifs ou de joueurs, batailles philosophiques et stratégiques, échecs et réussites… Chaque semaine, les quatre Dé-Managers proposent leurs billets d’humeur.


* * *

 

Lyon réjouissant

Julien Momont – Il y a quelque chose de délicieusement jubilatoire à regarder l’OL évoluer cette saison. Après les balbutiements initiaux d’une équipe que l’on jugeait alors trop jeune pour espérer quoi que ce soit, Hubert Fournier a fait de sa formation une remarquable machine, parfaitement huilée, flexible et redoutable d’efficacité.


Certes, Lyon n’a pas forcément la marge que certains de ses gros scores laissent imaginer, comme dimanche soir à Bordeaux (5-0). Mais chaque nouvelle itération rend systématiquement moins plausible la thèse de l’heureux accident. Oui, parfois, cet OL subit et paraît en difficulté, comme ponctuellement en tout début de seconde période à Chaban-Delmas. Mais son arrière-garde solide s’en accommode très bien, et cela offre des espaces à ses flèches offensives en contre. C’est dans cet exercice que les Gones sont les plus impressionnants, dans leur capacité à remonter le terrain en un nombre limlité de passes, tant grâce à leur aisance technique qu’à l’intelligence des déplacements, avec et sans ballon, des attaquants.
 

 


 


Pourtant, le 4-4-2 en losange est par essence déséquilibré par sa concentration de joueurs dans l’axe. Mais Lyon n’en souffre pas. Les trois de devants harcèlent la première relance adverse et se répartissent la largeur en phase initiale, les trois du milieux coulissent efficacement derrière eux pour combler les brèches et refermer l’étau, tandis que les latéraux – bien couverts – ont suffisamment de coffre pour tenir seuls leur couloir. Si l’OL a certes parfois peiné face à des défenses à cinq, comme dans le derby perdu à Geoffroy-Guichard (3-0) ou contre Reims (victoire 2-1 à l’arraché), le problème était plus conjoncturel que structurel.


On ne rabachera pas une énième fois le montant des dépenses du PSG en transferts. Mais il est forcément réjouissant de voir une équipe bâtie largement autour de jeunes issus du centre de formation – ils étaient huit sur les onze titulaires de dimanche soir, auteurs des cinq buts qui plus est – le devancer au classement à mi-parcours. Ne faut pas y voir de partisanisme mal placé. Non. Simplement le plaisir, même si Lyon n’est pas non plus un Petit Poucet, de voir une équipe de gamins contrecarrer les lois du foot business.
 

 

 

La Real cherche un bon scénario

Christophe Kuchly – “Le football espagnol est peut-être plus technique et le football anglais plus physique”, juge David Moyes dans une interview à As, ce mardi. L’analyse n’a rien de révolutionnaire mais n’est pas vraiment en phase avec le spectacle proposé samedi par son équipe à Levante (1-1). D’accord, ce n’est pas entièrement de sa faute si l’adversaire ne propose rien d’intéressant semaine après semaine. Mais de là à ne tirer que trois fois – dont un poteau rentrant de Canales pour l’ouverture du score –, il y a un pas.
 

 


 


L’idée du nouvel entraîneur de la Real Sociedad était de construire de derrière. L’édifice, pas le jeu. Pour se maintenir, une bonne défense est essentielle. Pas question, donc, de tenter de faire la différence à tout prix et risquer de se faire contrer. Le problème, c’est que cette stratégie a ses limites en Liga, où quelques équipes refusent de jouer et les autres peuvent passer en force. 0-0 contre le Depor et à l’aller en Coupe contre Oviedo, 1-1 face à Bilbao dans une rencontre pas emballante et encore 1-1 ce week-end à Levante. Le spectacle n’y est pas depuis l’arrivée de Moyes. On trouve aussi une victoire contre la lanterne rouge, Elche, comme bon point (3-0) et une taule à Villarreal (0-4) comme rappel des qualités de ce deuxième rideau espagnol, celui qui brille chaque année en Ligue Europa.


Ce week-end, la Real a montré un visage franchement moyen, pas très “esprit Liga”, même si le championnat comporte son lot d’équipe irregardables. Levante et ses 40% de possession n’étant pas là pour avoir le ballon (si le Celta et le Rayo sont eux à 58 de moyenne, soit plus que le Real, alors ces 40% témoignent d’une vraie volonté de ne pas faire le jeu), les Basques ont dû prendre les choses en main. Sauf que leur milieu ne combine pas, un comble quand on possède des joueurs comme Granero, Canales ou Xabi Prieto. Pendant la grande majorité de la partie, on a donc eu de longues phases de passe à dix derrière avant de balancer un grand coup de pompe vers Finnbogason, seul devant, très vaillant mais pas assez imposant pour bonifier ces ballons aériens.


A priori, rien n’indique que la Real (14e avec deux points d’avance sur le premier relégable) ira en deuxième division. Le bas de tableau possède son lot d’équipes en bois et, quand il est sur le terrain, Carlos Vela apporte un énorme plus. Mais s’il veut bâtir quelque chose à San Sebastian, David Moyes va devoir apprendre à mieux faire jouer son équipe. Pour le public mais aussi pour avoir des résultats à la hauteur de l’effectif. Car si l’objectif est de passer par les airs et de tenter quelques débordements de temps à autre, autant prendre Lacina Traoré et faire sortir David Odonkor de sa retraite.
 

 

 

On a aimé

 

Le match Marseille-Lille (2-1). Du rythme des deux côtés, certes une grosse domination marseillaise mais des Nordistes qui ont joué les coups dès qu’ils l’ont pu. Au passage, l’OM a fait démentir ses contradicteurs qui pointaient une baisse de régime physique, avec une nouvelle première période asphyxiante pour leur adversaire.


L’Atlético en a parfois marre de marquer sur des phases arrêtées. Alors les hommes de Diego Simeone font des passes.


Voir Auckland terminer troisième de la Coupe du monde des clubs après avoir déjà bien embêté San Lorenzo, ce qui brise un peu les habitudes


 

 

On ne sait pas trop

 

Wolfsburg continue son petit bonhomme de chemin en Bundesliga, et occupe une deuxième place méritée. La victoire face à Cologne (2-1) a cependant été acquise dans la douleur, rappelant que cette équipe a plus de talent au milieu qu’en attaque. Pas étonnant que ce soit le stoppeur Naldo, cousin de Lucio dans le style de jeu, qui ait débloqué la situation sur un corner de Kevin de Bruyne. Le Belge est meilleur passeur du championnat (10 passes décisives), le Brésilien meilleur buteur de son équipe (5 buts). On apprécie beaucoup Olic, Dost et Bendtner, mais cela risque d’être un peu court pour aller au bout en Ligue Europa.


 

 

On n'a pas aimé

 

La nouvelle prestation insipide du PSG face à Montpellier (0-0), samedi après-midi, dans un match où les occasions se sont comptées sur les doigts d’une main de Mickey. Souvent, Paris a été sauvé par ses individualités ou une erreur adverse. Lorsque cela ne se produit pas, son collectif est incapable, cette saison, de faire des différences. Manque de rythme, de mouvement, d’intensité ou d’implication, rayez la mention inutile…


Une Roma très décevante face à Milan (0-0), malgré une supériorité numérique en fin de rencontre. Hormis Gervinho, aucun joueur offensif ne semblait capable de faire la différence. À ce titre, le début de saison très médiocre de Juan Manuel Iturbe n’aide pas vraiment. Et comme Gervinho, à l’image d’un Mkhitaryan à Dortmund, se procure beaucoup d’occasions mais a un taux d’échec énorme, il y a de quoi être frustré.


Un peu trop souvent ces derniers temps, l’absence de folie et d’idées du Barça, vainqueur de Cordoba (5-0) sur un score beaucoup trop bien payé. C’est un indicateur comme un autre, mais voir le Guardian placer Iniesta (28e), Xavi (50e) et Busquets (60e) aussi bas dans son top 100 annuel est révélateur de la nature des problèmes catalans.

 

 

 

L'infographie de la semaine

 

D'où viennent les joueurs étrangers des championnats européens? 

 

 

 

 

Les déclas


Dans le foot, il y a la place pour ceux qui gagnent 1-0 et pour ceux qui l’emportent 5-0. Pour ceux qui ne prennent pas de buts et ceux qui en marquent beaucoup. Je ne suis pas raciste. C’est quoi le spectacle? Uniquement les buts? Je ne sais pas si gagner 5-0 est plus valorisant que 1-0. L’essentiel dans le foot pro, c’est de gagner."

René Girard dans L’Équipe, au sujet de Leonardo Jardim. Et sûrement un peu de son approche, aussi.


J’ai vu onze Coupes du monde. Au Mondial, il y a des équipes désordonnées, sans préparation, sans structure. Si nous construisons une brève structure tactique et que nous nous préparos bien, pas en courant physiquement mais en étant physiquement en dynamique de jeu avec le ballon, alors nous pourrons faire de bonnes choses.

Jorge Luis Pinto, le sélectionneur du Costa Rica, à ses joueurs avant la Coupe du monde au Brésil, comme il l’a révélé à Club Perarnau.

 

 

 

 

La vidéo de la semaine

 

 

Hakahn Calhanoglu est le spécialiste des coups francs en Bundesliga (même si Junuzovic du Werder en a marqué trois sur ses cinq derniers matches et veut lui contester ce titre). Pour son calendrier de l’Avent, la Bundesliga nous les offre tous sur un plateau.

 

 

 

 

L'anecdote


On ne s'est pas ennuyé à Numancia ce week-end. Le club local a été tenu en échec 6-6 par Lugo dans cette rencontre de deuxième division espagnole. Il n'y avait pourtant que 1-1 à la pause mais tout s'est animé dans les dernières minutes, Numancia marquant trois buts de suite aux 84e, 89e et 90e minutes.

 

 

 

 

La revue de presse (presque) anglophone

 

Interview fleuve de Paco Jemez, le génial entraîneur du Rayo Vallecano.


Marcelo Bielsa est surnommé “El Loco”, et pourtant il est l’un des entraîneurs les plus rationnels du football mondial.


Comment défendre contre le 4-3-3 moderne “à la barcelonaise”? Minutieuse analyse illustrée.


In Bed With Maradona a dévoilé sa liste des cent grands espoirs à suivre en 2015. Sept joueurs de Ligue 1 en font partie.


Non, le Borussia Dortmund n’est pas complètement à la rue. Il manque juste d’efficacité là où c’est le plus important: dans les deux surfaces.


 

  

Réactions

  • sansai le 23/12/2014 à 17h08
    Ce qui est frappant dans cet Atletico est parfaitement résumé dans cette action : une capacité au combat qui rappelle les plus belles heures du foot écossais (on notera aux passages les progrès flagrants de Griezmann dans ce domaine), comme illustré par le début de cette longue séquence de duels aériens, et subitement, quand le ballon retouche le sol, cette capacité à enchaîner, à se trouver et jouer ensemble (quelle ouverture lumineuse sur le côté !).
    C'est vraiment pas ordinaire ce que fait Simeone à l'Atletico.

  • balashov22 le 23/12/2014 à 17h44
    "Mais son arrière-garde solide s’en accommode très bien"

    On parle bien de l'équipe qui aligne au choix Umtiti (passe encore), Bisevac et Bakary Koné en défense centrale et parfois Mouhamadou Dabo sur un côté ? Je sais bien que l'on prend peu de buts pour un club de Ligue 1 (17 en 19 matchs, troisième meilleure défense, derrière Sainté et Paris, à égalité avec Marseille, Nantes et Lille), mais "solidité" n'est pas exactement l'impression qui se dégage en premier quand je vois jouer mes Gones, que j'aime pourtant d'amour.

  • Yohan Cowboy le 23/12/2014 à 18h23
    J'intégrais aussi les milieux défensifs dans "arrière-garde" mais c'est peut-être trop large. C'est vrai que ce n'est pas l'assurance tous risques, mais je trouve qu'il y a relativement peu d'énormes occasions concédées aux adversaires.

  • osvaldo piazzolla le 24/12/2014 à 04h13
    Tolisso dans ses six mètres aime ça.

    Sinon, à propos de "nombre de joueurs français dans les championnats étrangers", il faudrait vérifier comment sont définies exactement les nationalités, mais souvent elles le sont de manière farfelues, en particulier si elles se basent sur les sélections. Si un critère pertinent du style "nombre minimum d'années passées dans un centre de formation (ou club) entre 16 et 21 ans" était retenu, les joueurs français en europe affoleraient encore plus les compteurs au lieu d'être éparpillés en une dizaine de nationalités.

  • Zorro et Zlatan fouillent aux fiches le 24/12/2014 à 10h28
    Ah merci de faire un rappel sur les classements de joueurs de fin d'année, l'occasion de s'animer autour de la dinde avec des débats toujours argumentés au sujet de ces guignols de journalistes qui classent Falcao devant Totti ou mettent Rolan dans les 100 espoirs. Excellente entrée avant d'entamer la discussion politique.

    Vous avez quelque chose contre la paix des familles ou quoi ?

  • Lucho Gonzealaise le 24/12/2014 à 13h38
    Que c'est triste de ne pas biter un mot d'Espagnol quand on veut lire de bons articles sur Bielsa...

  • sansai le 24/12/2014 à 14h26
    A-fucking-greed. C'te frustration.

  • Yohan Cowboy le 24/12/2014 à 17h24
    C'est pour ça qu'on essaie de se mettre petit à petit aux traductions sur les DM !

  • Radek Bejbl le 24/12/2014 à 18h20
    (Je vous rassure, je mets avec plaisir les liens espagnols dans les cartons mais je pige pas un mot non plus)

  • Daijinho le 26/12/2014 à 16h14
    Voilà une traduction à l'arrache de l'article sur Bielsa :

    Aimer et craindre Bielsa

    Marcelo Bielsa n'est pas facile. Mais cela ne signifie pas qu'il soit fou. D'ailleurs, on pourrait affirmer que son apparence obessionnelle cache une personnalité noble et riche, qui n'atteint pas toujours les gens de la meilleure manière. Une façade de déséquilibré derrière laquelle se trouve en réalité un technicien obstiné et infatigable.
    Dans le journalisme sportif, on aime et on craint Bielsa. Pour la presse, c'est un personnage unique, difficile à cataloguer et bien souvent mal interprété. Certains journalistes ont pour habitude d'adresser des critiques démesurées sur ses succès et martèlent jusqu'à plus soif ses échecs. D'autres l'idolâtrent de manière irrationnelle et le mettent sur le piédestal des dieux du football.

    Ni l'un ni l'autre

    Bielsa est un des personnages les plus rationnels du football mondial. Maître de succès et d'échecs normaux pour le commun des mortels, il reste toujours attaché à la méthode scientifique. C'est un croyant du travail acharné, et l'étude minutieuse des variables du jeu font partie de ses tâches quotidiennes. Un professionnel, tout simplement.
    C'est cela qu'il essaie de transmettre chaque fois qu'il parle. Le regard toujours baissé, farouche et distant, il semble être cependant un homme franc et transparent.
    Il le démontra à nouveau cette semaine, quand il débattit avec des journalistes français qui remettaient en question le rendement de Marseille et le pressing de ses joueurs.
    Bielsa ne fut pas d'accord avec une affirmation sur son équipe et répondit de manière acerbe. Mais il ne chicana pas. Il fut direct et sincère. Il était énervé parce qu'on avait posé la question sans données factuelles pour l'argumenter. Maître d'une base de données stupéfiante, le DT connaît jusqu'au dernier kilomètre parcouru par ses joueurs et n'admet pas l'imprécision quand on analyse son travail.
    Le problème est le manque d'habitude. Dans le football, on a l'habitude de poser des questions sans argument auxquelles on répond avec la même force. Des échanges d'occasion qui ne cherchent rien de plus qu'un remplissage d'un espace formel.

    Dans le cas de Bielsa, cette possibilité de flou conceptuel n'existe pas. On parle parce que l'instant en a besoin et si on a rien à dire, la question se termine. Un Argentin bien peu argentin.

    Cela oui : Bielsa est respecteux comme peu de personnes le sont. Il le démontre quand il écoute chaque question, qu'il prend son temps pour choisir les mots adéquats de ses réponses et qu'il dédie à la presse une grand part de son temps pour combler les attentes de quiconque le demande. Et plus encore.
    Il respecte si bien les journaliste qu'il a décidé il y a des années de ne plus accorder d'entretien individuel. Il a démocratisé l'espace public pour mettre sur un pied d'égalité les grands et les petits, sans distinction.
    Un fou n'agirait pas ainsi. Cependant, on le catalogue comme un "freak". Par amour ou par peur, son travail est loué ou méprisé sans demi-mesures. Comme s'il exigeait une foi que lui-même ne prophesse pas. Bien qu'il s'asseye sur la glacière pour voir les matches, comme unique preuve de faiblesse spirituelle. Mais de folie, non.

La revue des Cahiers du football