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Le foot au berceau

Infographies – En France on n’a pas de pétrole mais on a des footballeurs. Où se trouvent les gisements de ce trésor national qui fait le bonheur des clubs du pays et du vieux continent ? Revue d’effectif des maternités où naissent nos joueurs. 

Auteur : Mathieu Garnier le 7 Jan 2015

 

 

Si la France est récemment devenue le premier pays exportateur de joueurs d’après le Centre international d'étude du sport, elle le doit d’abord à un vivier de jeunes footballeurs amateurs très fourni : avec près de deux millions de licenciés, elle est à ce titre la quatrième fédération du monde derrière l’Allemagne, les États-Unis et le Brésil, selon la FIFA.

 

Grâce aux infos sur les licenciés de la FFF, on peut localiser les bassins de joueurs amateurs dans le pays : sur cette carte, la surface de chaque département équivaut au nombre de licenciés et leur couleur à la part de la population licenciée (de 1% à Paris à 6% en Mayenne).

 

[cliquez sur l'image pour l'agrandir]

 

 

 

Le Grand Ouest, le Nord et le Nord-Est sont les grandes régions peuplées et très adeptes du ballon rond. Le centre de la France a un fort taux de licenciés, mais un faible peuplement alors que le nombre relativement élevé de joueurs en région parisienne et sur le bassin méditerranéen est uniquement dû à une densité de population élevée. Au-delà des disparités régionales, les zones rurales présentent un taux de pénétration du football amateur systématiquement plus élevé que les zones urbaines, ce qui fait du football le sport numéro un dans nos campagnes. Mais la marche est haute entre le sport amateur et le sport professionnel, et certaines régions pratiquantes ne voient pas éclore autant de poussins qu’elles pourraient l’espérer.

 


Le football professionnel, d'origine urbaine

Si les footballeurs du dimanche sont surreprésentés dans le monde rural, les professionnels proviennent eux majoritairement des zones urbaines : plus de la moitié de nos footballeurs professionnels* sont nés au sein des grandes métropoles françaises [1] alors que celles-ci ne concentrent qu’à peine 20% des licenciés et 31% de la population masculine de moins de trente ans, susceptible de pratiquer ce sport.

 

L’émergence de joueurs pros est donc bien davantage fonction de la population, ou de certaines catégories de la population, que du potentiel de licenciés. Ce tropisme urbain est dû en grande partie à la localisation des clubs professionnels qui recrutent leurs jeunes pousses dans les zones à proximité, ou dans celles de leurs concurrents.

 

Pour Loïc Ravenel, géographe au CIES de Neuchâtel, "Il faut aussi prendre en compte le système de recrutement moderne, qui cherche à maximiser le potentiel de joueurs à observer par les scouts, idéalement dans des zones géographiquement restreintes. C'est le cas des zones urbaines et périurbaines des grandes agglomérations qui permettent de bénéficier d’économies d’échelle. De plus, ces très grandes villes concentrent les populations issues de l’immigration récente et ce sont elles qui, historiquement, ont toujours constitué un vivier important de recrutement. Après les Polonais des années 50, les Italiens, Maghrébins et Espagnols des années 60 à 80, ce sont les fils des migrants d’Afrique sub-saharienne qui sont devenus une cible prisée des centres de formation."

 

A contrario, les zones éloignées des métropoles [2], qui sont certes moins équipées en maternités, ne totalisent que 2% des joueurs pros alors qu'elles regroupent tout de même 14% des licenciés.

 


Paris, la Corse, Marseille

Venons-en aux chiffres : sur le millier de joueurs nés en France [3], 300 viennent de la région Ile-de-France qui se retrouve sans surprise à la première place des fournisseurs de joueurs avec Paris à sa tête. Comme on pouvait s'y attendre, c'est dans la capitale qu'un maximum de joueurs sont nés, mais la Seine-Saint-Denis et son vivier bouillonnant n'est pas en reste avec 60 joueurs dont 10 Montreuillois et 10 Dionysiens. Le Val-de-Marne se place en 6e position des départements français avec la particularité d’avoir sorti trois quarts de joueurs offensifs (milieux ou attaquants), confirmant ainsi que le  9-4 c'est un peu le Barça.

 

[cliquez sur l'image pour l'agrandir]

 

 

 

Relativement à la population, seule la Corse dépasse la région parisienne. 20 joueurs pour 300.000 habitants et seulement 9.000 licenciés, elle bénéficie d’un contexte particulier comme le souligne Loïc Ravenel: "Avec trois clubs présents en L1 et L2 (SC Bastia, AC Ajaccio et GFC Ajaccio), 75% de ses joueurs pros sont sous contrat avec un club de l'île et bénéficient probablement de la préférence insulaire, une caractéristique due à la faiblesse démographique, également à l’œuvre dans d'autres secteurs de la société corse. Dans l'île, cette présence de clubs avec une faible surface financière les oblige à exploiter à fond tout leur territoire. On peut imaginer qu'un jeune Corse ayant des aptitudes pour le football n'échappera pas aux recruteurs et sera poussé par le système pour devenir professionnel."

 

Avec 33 joueurs, Marseille est la deuxième ville pourvoyeuse de joueurs après Paris, mais au contraire du PSG, l’OM s’appuie davantage sur ses joueurs locaux avec 3 natifs de la ville dans son effectif, tout comme l’OL avec 3 gones. En Ligue 1, le champion dans cette catégorie est donc le SC Bastia avec 6 joueurs de la ville en contrat au club.

 

Dans le Sud-Ouest, la pratique du football est phagocytée par celle d’autres sports collectifs (basket-ball mais surtout rugby) et l’éclosion de joueurs dans l’élite pâtit également du manque de clubs professionnels dans la région: la cinquantaine de pros nés dans les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées ont la particularité d’être des défenseurs dans la moitié des cas.

 

Si le Grand Ouest est une place forte du football amateur, elle est beaucoup plus discrète dans le paysage professionnel : la Loire-Atlantique est un cas symptomatique avec seulement 7 joueurs pros malgré la présence de plusieurs clubs à proximité et 50.000 licenciés FFF. Une singularité dont Loïc Ravenel propose de chercher l'explication en partie dans le profil de la population des régions de la façade atlantique, où les fils et petits-fils d'immigrés sont moins nombreux que dans le reste du territoire français.

 

Avec la moitié de ses joueurs évoluant au poste d’attaquant, l’Outre-Mer remporte la palme de la région la plus offensive. Pour l'anecdote, Monaco obtient le meilleur ratio joueurs par habitant avec 3 footballeurs pros nés sur son sol.

 


L'équipe de ta ville

Sur cette carte, la taille de chaque ville est proportionnelle au nombre de joueurs pros en activité qui y sont nés. En cliquant sur le point, la liste des joueurs nés dans la ville s’affiche avec entre parenthèses le nom du club dans lequel ils évoluent actuellement.

 

Chaque ville est reliée au club de Ligue 1 ou de Ligue 2 le plus proche ; on peut accéder directement aux zones d’influence de chaque club via les logos à droite de la carte et ainsi imaginer quel effectif pourrait se constituer son club favori s’il ne pouvait recruter que dans les villes à proximité.

 


[cliquez sur l'image pour accéder à la carte interactive]

 

 

 Jouer la Ligue 1 avec uniquement des joueurs du cru serait un exercice périlleux, voire impossible, pour une dizaine de clubs dont Évian Thonon-Gaillard, l'En Avant Guingamp ou encore l'AS Monaco, au contraire de Strasbourg, Martigues ou la banlieue parisienne (avec le 93 en premier lieu) qui seraient eux en mesure de se constituer des effectifs compétitifs. Paris, Marseille, Lyon, Toulouse et Nice seraient les seuls clubs pros capables capables de présenter un onze complet né dans la ville, du gardien aux attaquants.

 

 

[1] Unités urbaines comptant plus de 500.000 habitants. Population 2011. Source Insee.
[2] Unités urbaines comptant moins de 10.000 habitants.
* Joueurs nés en France métropolitaine (ayant la nationale ou pas) et inscrits au 01/10/2014 dans l’effectif d’un des 442 clubs des championnats suivants : Allemagne (1ère et 2e div.), Angleterre (1ère et 2e div.), Autriche, Belgique, Danemark, Ecosse, Espagne (1ère et 2e div.), France (1ère et 2e div.), Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Russie, Suisse, Turquie, Ukraine. Source : footballsquads.com. Informations arrêtées au 01/10/2014.

 

Réactions

  • Parkduprince le 07/01/2015 à 09h51
    petite erreur géographique sur la carte interactive des lieux de naissances des footballeurs .

    Neeskens Kebano et Jordan Ikoko sont nés a Montereau- fault-yonne dans le 77 et pas à Montereau (600 habtants) dans le 45.
    ce qui tarit d'autant le Vivier de l'USO

  • Pascal Amateur le 07/01/2015 à 10h42
    Regardez bien l'image et vous noterez que les footballeurs naissent dans un chou. Étonnant, non ?

  • Marius T le 07/01/2015 à 11h18
    Le nombre de licenciés est-il en rapport avec la pauvreté ?

  • Marius T le 07/01/2015 à 11h21
    33 marseillais, ouf José n'est plus là.

  • Julow le 07/01/2015 à 11h51
    Marius T
    aujourd'hui à 11h18

    Le nombre de licenciés est-il en rapport avec la pauvreté ?
    **
    A vue de nez, non, la proportion de licenciés étant la plus haute dans des départements qui ne sont pas les pauvres (ni les plus riches). Ces proportions sont d'ailleurs une surprise pour moi, et semblent d'autant plus fortes si on les rapporte aux nombre de jeunes dans lesdits département, dont je ne crois pas, à vue de nez encore, qu'ils en aient plus que la moyenne (sauf le Nord).

    (pour jouer à ça, c'est ici : lien )

  • Tonton Danijel le 07/01/2015 à 12h10
    D'ailleurs, les Pyrénées Orientales sont un vrai no man's land... Les sports principaux étant le hand, le basket, et le rugby. Mais étonnant qu'il n'y ait pas un "effet Barça" vu la proximité culturelle avec la Catalogne...

  • On meinau score le 07/01/2015 à 12h26
    En jouant avec la dernière carte je me suis d'abord dis que les nancéens ou sochaliens seraient heureux que les clubs strasbourgeois et mulhousiens aillent chercher des joueurs chez eux.
    Puis il m'est venu qu'on parlait là de clubs professionels, et que ça allait donc plutôt dans l'autre sens.
    Sniff..

  • Lucho Gonzealaise le 07/01/2015 à 12h49
    Ayant toujours habité en Mayenne, je me suis souvent demandé si ça se passait comme ça dans les autres départements : ici, le moindre petit village a son équipe représentée et son terrain de foot (et souvent un gymnase accolé, même dans des bourgades dont on se demande s'ils ont l'eau courante). Malgré tout, je ne saurais pas dire si c'est exceptionnel d'avoir toujours un club nous représentant au niveau professionnel - Laval payant sa proximité à Rennes, Nantes, Le Mans et Angers et son offre d'études supéreures limité et ciblé, difficile dans ce cas de garder les jeunes dans le coin - ou s'il faudrait au contraire s'inquiéter de ne pas voir sortir plus de bons joueurs du centre de formation, avec ce vivier intéressant (mais ça commence à bien se structurer depuis la remontée en L2).

  • Parkduprince le 07/01/2015 à 13h09
    faudrait superposer cette carte avec celle des maternités ... ça expliquerait pas mal les vides géographiques je pense ( et oui on nait moins souvent a la maison depuis 35 ans)

  • John Wakeup le 07/01/2015 à 20h23
    Très beau travail (comme à chaque fois) de Mathieu Garnier.
    ------------
    "Au-delà des disparités régionales, les zones rurales présentent un taux de pénétration du football amateur systématiquement plus élevé que les zones urbaines, ce qui fait du football le sport numéro un dans nos campagnes."
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    En marge du propos et sur ce football du dimanche, je me permets de envoyer à un article perso qui reprend quelques éléments d'analyse du sociologue Nicolas Renahy dans son ouvrage majeur Les gars du coin:
    lien

La revue des Cahiers du football